Peinture : différence entre le prix de vente au particulier et en galerie…

Je n’ai pas une connaissance très poussée, mais un ami artiste qui a perçé vers 40 ans après 20 années difficile m’a fait comprendre que le marché de l’art est totalement maitrisé par les galeries.

- il y a des réseaux étanches de galeries : les très bonnes, les moins bonnes, les minables, ..
- faire un saut d’un réseau de galerie à un autre est très difficile car mettre dans son book une mention d’une galerie d’un autre réseau est souvent contre productif pour intégrer un meilleur réseau
- les galeries essayent de conserver la plus grosse part du montant des toiles vendues et les artistes débutants ne conservent pas grand chose au départ (20%, 35%, ..). Tout cela est une négociation mais c’est le réseau de vente (la galerie) qui fixe un peu ses conditions. Plus la cote de l’artiste grimpe et plus il peut fixer ses conditions car il n’aura aucun mal à intégrer une autre galerie si c’est le "marché" qui définit le prix de ses toiles. Le rapport de force peut alors s’inverser.
- l’artiste a en général le droit de vendre ses toiles en direct au prix qu’il souhaite (et encore ce n’est pas toujours le cas selon les accord)
- parfois la galerie conserve l’intégralité du prix en arguant des "difficultés financières" de la galerie
- les galeries abusent le plus souvent sur le fait que les artistes aiment leur métier et ne sont pas des bons négociateurs. Un artiste qui veut en vivre doit apprendre à faire du business avec les galeries. C’est un rapport de force équivalent aux producteurs de lait qui vendent leur lait à la grande distribution.

bref ce que vous dites n’est pas totalement étonnant selon moi. après, je ne connais pas la valeur artistique du "medieval fantasy" ;-)

Il a intérêt à écrire dans son cahier le prix que la toile aurait eu en galerie car c’est sans doute ce qui définit sa "côte". C’est un peu comme quand vous achetez du matériel informatique pour une grosse entreprise. Entre le prix catalogue et le prix effectivement payé, il peut y avoir 70%; 80% de différence.

Merci pour vos réponses.

DDtee : il m’a montré un catalogue avec plusieurs de ses tableaux, les prix étaient tous supérieurs à 1000 euros.

Sauf que je n’ai pas retenu le nom de la galerie en question, et je ne sais absolument pas si ses tableaux se vendent bien en galerie…

Je ne pense pas qu’il ait une renommée internationale, mais en faisant une recherche sur son nom, on parle de lui sur des sites français (il est belge comme moi) et suisses.

De ce que j’ai pu entendre des discussions des gens présents à son stand, tout comme moi et mon épouse, des gens "l’attendent" lors d’évènements locaux, et j’ai même entendu des françaises qui avaient fait 200 km pour venir à ce salon lui acheter un tableau.

Bon, le principal est qu’il décore super bien mon salon, je ne l’ai pas acheté dans un but de plus-value!

Bonne journée

DDtee a écrit :

En faisant référence à des artistes "internationaux" j’étais très loin de penser à des oeuvres à 300 ou 1000€  (il manque des 0 )

Je m’en doute :-)

Un prix de marché pré suppose en théorie une infinité d’offres et de demandes. Le prix ainsi obtenu s’il n’est pas le "juste prix" est quand même celui qui fait consensus.
Dans le cas que vous citez il n’y a aucun infini, ni du côté de l’offre ni de celui de la demande. Le prix obtenu est donc le fruit d’une confrontation unique difficilement reproductible et est donc fatalement insécurisant pour le vendeur et l’acheteur (me suis-je fait avoir ?).
Le besoin de rationnaliser est donc légitime par exemple en manipulant (organisant) la fixation du prix. De façon légale (j’estime que mes œuvres valent cela…), en aidant le destin (je suis dans un circuit, galerie ou autres qui me permet d’obtenir plus…) voire en trichant (les œuvres tournent fictivement jusqu’à ce qu’un pigeon passe…). [Loin de moi l’idée de penser que votre peintre est dans le dernier des cas].
Dans un domaine proche, celui des manuscrits, la justice se penche sur certaines pratiques.

Pour ma part, quand j’acquiers un tableau ou une sculpture (à ma modeste mesure), la seule question que je me pose est "est-ce que mon plaisir à avoir et regarder cette "œuvre" dans la durée sera raisonnablement supérieur à mon déplaisir de lâcher x euros ?".
On est dans le personnel et plus dans le marché.

Dernière modification par bajb (30/04/2015 15h01)

Bonjour,

Un partage d’expériences de la part d’un acheteur occasionnel pour le plaisir des yeux et non pour investir:

- Achats en galerie: au moment de l’expo remise de 20% et en fin d’’expo 30% sur le prix catalogue. Cela sur des artistes avec de bonnes références: ils ont des oeuvres en collections privées réputées.

- Achats en direct a ces mêmes artistes: 40 à 50% sur des retours d’expo

- Encore pour ces mêmes artistes les prix des ventes aux enchères consultables sur la toile sont presque systématiquement bien au dessus des prix du ’marché primaire’ galerie et donc direct artiste. Pourquoi? certainement pas la cote…

- Achat en direct d’un tableau à un jeune artiste sans référence 4 fois moins que  le prix catalogue en galerie (900 Euros pour 3500)

Je ne suis ni pro, ni amateur averti. Je n’ai pas la prétention que ces expériences soient représentatives de quoi que ce soit. Par contre je suis l’heureux propriétaire de ces oeuvres qui embellissent mon quotidien et j’ai aussi la satisfaction de contribuer à mon echelle à ce que des artistes puissent vivre de leur creation. Pas un investissement financier mais un investissement dans une certaine forme de plaisir.