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#51 19/12/2015 18h49

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cristalline a écrit :

Il faut revenir à la base des choses. Travailler est avant tout un objectif alimentaire.

Pas vraiment d’accord. Enfin, c’est sans doute vrai pour une grande partie de la population mais faux dans l’absolu. Sinon comment expliquer que de grands patrons, des artistes, voire certains sportifs professionnels, multimillionnaires, continuent à exercer leur activité au lieu de tout lâcher et faire autre chose ?
C’est que pour eux le travail ne remplit pas, ou plus, un objectif alimentaire (besoin physiologique), mais un objectif plus élevé dans la pyramide de Maslow (besoin d’estime, besoin de s’accomplir).

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#52 19/12/2015 19h04

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C’est bien le problème. Il est alimentaire quoiqu’il arrive et éventuellement un outil vers plus d’indépendance à terme.

Mais si vous y collez de la recherche de l’estime de soi ou de la reconnaissance vous mettez ce que vous êtes et donc il est évident que vous vous exposez.

Finalement nous disons la même chose. Quand vous vous confrontez au besoin de s’accomplir ou la reconnaissance, ce ne sont pas des valeurs pro. Ce sont des questions qui vous appartiennent. Et donc si elles vous posent des problèmes dans ce travail, elles pourront vous poser des problèmes dans le suivant ou celui d’après.

D’ou mon propos
"J’ai une règle de vie. Si je suis perdue je reste là où je suis, au risque de me perdre plus encore. Pourquoi ? Car dans ce type de questionnements, je pense qu’il faut aller chercher les réponses en soi. Pourquoi ces attentes, ces objectifs. Ils disent parfois plus que des réponses aux résultats hypothétiques."

Certes mon propos demande une interprétation souple car nous sommes tous sujet à ces registres. Mais cela demande un travail sur soi.

La recherche d’ailleurs m’apparaît souvent comme une valeur refuge. Elle est parfois salutaire mais parfois illusoire.


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#53 21/12/2015 14h13

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Jef56 a écrit :

Je lisais hier qu’un médecin s’est suicidé sur son lieu de travail à Paris. Comment ne peut-on pas aimer son travail quand on est médecin? C’est le rêve de réussite sociale de tout parent pour son enfant!

C’est effectivement le rève des parents, mais est ce celui de la personne ?
Imaginons quelqu’un de peu sociable, mais qui est passionné par le travail du bois, le métier de médecin lui procurera t’il plaisir et épanouissement ?

Ensuite, le métier est une chose, le contexte une autre.
Dans un métier que vous adorez vous pouvez avoir la hiérarchie qui vous pose des problèmes (en vous mettant des troncs dans les roues), vous pouvez avoir les moyens matériels qui sont insuffisant (par exemple, comme dans certaines maisons de retraite, pas assez de gant stérile pour toutes les toilettes), ou juste avoir l’impression d’être seul contre le monde (par exemple les lanceurs d’alerte à tout niveau).

   

dangarcia a écrit :

cristalline a écrit :

Il faut revenir à la base des choses. Travailler est avant tout un objectif alimentaire.

Pas vraiment d’accord. Enfin, c’est sans doute vrai pour une grande partie de la population mais faux dans l’absolu. Sinon comment expliquer que de grands patrons, des artistes, voire certains sportifs professionnels, multimillionnaires, continuent à exercer leur activité au lieu de tout lâcher et faire autre chose ?
C’est que pour eux le travail ne remplit pas, ou plus, un objectif alimentaire (besoin physiologique), mais un objectif plus élevé dans la pyramide de Maslow (besoin d’estime, besoin de s’accomplir).

Vous donnez l’exemple d’une minorité : les sportifs pros, les multimillionnaires, …
En parlant des sportifs, il faut voir aussi le pics de rentabilité, une fois passé l’age de la rentabilité maximale, l’argent se fait plus rare. Se reconvertir n’est pas toujours évident.

Plusieurs collègues ont essayé de m’expliquer que le salaire n’est pas le plus important du travail.
Ce à quoi je réponds par un simple exercice de l’esprit :
Supposons que à partir de demain, vous avez l’équivalent de votre salaire qui vous est versé tout les mois, quoi que vous fassiez. Continueriez vous à venir travailler ?
Jusqu’à maintenant, personne se prêtant à l’exercice n’a répondu oui.

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#54 21/12/2015 14h25

sergio8000
Invité

Gunday, je comprends votre point et que seule une minorité de personnes apprécient réellement leur travail dans le cadre d’un poste classique. A partir de ce constat, il n’y a que deux solutions :
1 - Se contenter du statu quo.
2 - Essayer de changer les choses.

Le principe d’inertie est fort (ce n’est peut être pas la première loi de Newton pour rien), et très peu se "risqueront" à la seconde solution, préférant la certitude d’un statu quo qui ne les rendra pas heureux.

En ce qui concerne ma modeste personne, je préfère largement continuer à travailler indépendamment de mon salaire plutôt que de m’arrêter alors que cette option est une possibilité (sans doute car aujourd’hui, je ne considère plus mon activité comme un travail mais un loisir - avec beaucoup d’obligations tout de même).

 

#55 21/12/2015 14h48

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Selon Gunday :
"Plusieurs collègues ont essayé de m’expliquer que le salaire n’est pas le plus important du travail.
Ce à quoi je réponds par un simple exercice de l’esprit :
Supposons que à partir de demain, vous avez l’équivalent de votre salaire qui vous est versé tout les mois, quoi que vous fassiez. Continueriez vous à venir travailler ?
Jusqu’à maintenant, personne se prêtant à l’exercice n’a répondu oui."

Désolé de vous contredire, mais c’est précisément ce que j’ai écrit dans le premier post de cette file.

J’ajouterais même que si l’on doublait mon salaire pour reprendre un job de cadre lambda à la Défense, je refuserai illico.

On peut ou se trouver un travail intéressant  etqui a du sens - ou quitter celui qu’on a et que l’on juge dénué de sens. Nous ne sommes pas que des homo economicus rationnels et âpres au gain.


Celui qui ne dispose pas des deux tiers de sa journée pour lui-même est un esclave…   Friedrich Nietzsche.

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#56 21/12/2015 15h07

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Certes, une poignée de personne comme sergio arrive à travailler pour le plaisir, mais la grande majorité des cas, fait qu’on travaille pour de l’argent.

MichelPlatini a écrit :

Désolé de vous contredire, mais c’est précisément ce que j’ai écrit dans le premier post de cette file.

J’ajouterais même que si l’on doublait mon salaire pour reprendre un job de cadre lambda à la Défense, je refuserai illico.

Ma question n’est pas celle auquel vous répondez.
C’est d’ailleurs une technique classique chez ceux qui sont mal à l’aise de dire qu’il bosse pour de l’argent.

La question est  : si revenu assuré, que feriez vous ?
Et non, si j’augmente vos revenus, feriez vous tout ce que je vous dit ? (toute ressemblance avec le film du Dimanche soir est purement fortuite wink )

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#57 21/12/2015 15h20

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J’ai écrit : "Paradoxalement, si demain je gagnais quelques dizaines de millions au loto, je pense que je garderais mon travail ; parce que j’en retire plaisir, utilité pour la société et lien social avec autrui."

Cela me semble explicite.


Celui qui ne dispose pas des deux tiers de sa journée pour lui-même est un esclave…   Friedrich Nietzsche.

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1    #58 21/12/2015 22h22

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La solution de Thomz c’est la solution extreme, trouver le travail épanouissant à 100%.

Sinon pour les autres, la solution est en soi, peu de travaux sont vraiment horribles (assistant dans un magasin dans le rayon tapis ne m’a vraiment pas plu, très physique car il faut toujours déplacer des tas de 30 tapis, ou sortir le tapis du bas, mais avec le temps on peut apprendre à connaitre et aimer la marchandise et en parler avec les clients).

Le problème c’est les gens qui internalisent leur travail et en attendent un épanouissement total: responsabilités, liberté, reconnaissance, intéressant, cadre social, progression, justice.

On arrive en entreprise, et la petit à petit arrivent certains désenchantements; ensuite on est malheureux car on est pas reconnu comme on voudrait, que c’est pas juste, que le mérite n’est pas le mérite, que le boss nous ennuye, que la pression est déraisonable. Si on reste à vouloir un épanouissement total de son travail, on sera malheureux.

Le pire comme expliqué le problème du burn out c’est de culpabiliser et internaliser une mauvaise situation au travail: si par example on vous laisse faire le travail de 3 et que les délais s’allongent et que la boite/département en souffre..  ou alors qu’on arrete une tache crittique sur une décision venue d’en haut et que tout part en vrille à la suite.
La bonne attitude c’est de s’en ficher car la mauvaise décision n’est pas la votre (pas devant le responsable de la décision) et d’avoir une attitude neutre ou positive.

Ensuite on peut toujours trouver des éléments interessants dans un travail qui ne satisfait pas nos besoins d’épanouissement, même si on est déçu de certains aspects

-apprendre des choses
-améliorer des choses
-aider des clients et leur rendre la vie meilleure (personellement je leur fait économiser beaucoup d’argent)
-un défi technique (par example prévenir de la fraude, réparer quelque chose, trouver une solution)
-aimer voir ses collegues
-le plaisir du travail bien fait
-comprendre un business de l’intérieur
-RENCONTRER DES GENS!
-les promotions si on est bon et chanceux

Au final tant de choses qui apportent beaucoup. Si l’on pense juste à devenir rentier par ce que l’on ne supporte pas de travailler en groupe il vaut mieux faire un effort sur soit même afin de positiver et de pas gacher sa vie en attendant de devenir rentier.

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1    #59 24/12/2015 18h02

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Pour ma part un des vecteurs qui fait que j’apprécie ou non un job, c’est l’exemplarité de ma hiérarchie.
J’ai exercé durant ma jeune carrière 3 jobs très différents.
J’ai toujours donné au travail la place qui lui revient à savoir "la vente de mon libre" à un client (patron, supérieur en fonction de l’entreprise).
Rien ne me fais plus horreur que le patron/supérieur qui ne respecte pas les règles qu’il impose aux autres et qu’il est donc censé respecter.

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#60 27/12/2015 21h45

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Bonjour,

Désolé, mais mon humour noir me conduit à me demander si MichelPlatini aime son job en ce moment ? ;big_smile

Bonnes fêtes

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#61 28/12/2015 11h38

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gunday a écrit :

dangarcia a écrit :

cristalline a écrit :

Il faut revenir à la base des choses. Travailler est avant tout un objectif alimentaire.

Pas vraiment d’accord. Enfin, c’est sans doute vrai pour une grande partie de la population mais faux dans l’absolu. Sinon comment expliquer que de grands patrons, des artistes, voire certains sportifs professionnels, multimillionnaires, continuent à exercer leur activité au lieu de tout lâcher et faire autre chose ?

Vous donnez l’exemple d’une minorité : les sportifs pros, les multimillionnaires, …

Bonjour,

C’est plus exactement un contre-exemple servant à démontrer que le postulat énoncé par cristalline ("Travailler est avant tout un objectif alimentaire") est faux ou en tout cas n’est une une vérité absolue.

gunday a écrit :

Supposons que à partir de demain, vous avez l’équivalent de votre salaire qui vous est versé tout les mois, quoi que vous fassiez. Continueriez vous à venir travailler ?
Jusqu’à maintenant, personne se prêtant à l’exercice n’a répondu oui.

Essayez avec "Continueriez vous à avoir une activité professionnelle ?" je suis persuadé que vous aurez des réponses bien différentes…

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#62 28/12/2015 12h16

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Je ne dis pas que mon raisonnement est une loi universelle. Si c’était le cas il y aurait moins de burn out. Il est le fruit de mon expérience.

Je vais affiner mon raisonnement. Mon job est alimentaire et le surplus me permet d’acquérir de la liberté.

Ce raisonnement me permet d’accepter ce qui est acceptable et de ne pas métaboliser des comportements qui ne serait pas sécure, culpabilisant ou tout simplement pas conformes à mon éthique.

Je reprends une maxime de notre hôte. Toujours se payer en premier.

Nos échanges nous conduisent sur le forum à considérer que la croissance à tout prix, y compris dans l’évolution pro ou salariale, n’est pas forcément le vecteur :
- d’une amélioration du pouvoir d’achat
- d’un mieux être perso
- d’une voie accélérée vers la liberté du rentier.

Tout est question d’équilibre entre le pro et le perso. Une expérience facheuse et pourtant enrichissante de Burn out, m’a permis de recentrer toutes ces questions.

J’interroge les efforts ou les compromis demandés à l’aune de l’alimentaire et de mes objectifs de rente. C’est un outil de cloisonnement, de mesure de mon investissement dans la dimension pro et surtout une mise à distance des choses. Je suis beaucoup plus détachée des choses.

Je n’en reste pas moins pro, au service de l’intérêt général mais j’ai cessé de vouloir décrocher la lune car il n’y a pas de salaire suffisant à cette prestation.

Je ne suis pas mon boulot. Je suis une personne qui aime la liberté, qui a un boulot rémunérateur, mais qui trouve d’autres voies de réalisation que le travail.

J’aime décidé de mon chemin et me mettre dans une telle dépendance, face à des N+1 au comportement très aléatoire, n’est pas satisfaisant.


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#63 28/12/2015 13h35

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cristalline a écrit :

Je n’en reste pas moins pro, au service de l’intérêt général mais j’ai cessé de vouloir décrocher la lune car il n’y a pas de salaire suffisant à cette prestation.

Je ne suis pas mon boulot. Je suis une personne qui aime la liberté, qui a un boulot rémunérateur, mais qui trouve d’autres voies de réalisation que le travail.

J’aime décidé de mon chemin et me mettre dans une telle dépendance, face à des N+1 au comportement très aléatoire, n’est pas satisfaisant.

C’est bien mon avis également.

Il est possible d’aimer son travail et d’en changer pour l’aimer.

Mais, de mon point de vue, on a trop sacralisé l’épanouissement "généralisé". Il faudrait s’épanouir au travail, avec sa famille, chez soi, en faisant les courses, le ménage, etc.

La vérité c’est que 90% des boulots sont pénibles, c’est tout. Soit ils sont loin de chez soi, soit ils sont mal payés, soit le management est désagréable, etc.

On peut s’en rendre malade ou simplement compartimenter sa vie et se dire qu’un job, c’est un job, point barre.

Cela peut être vu comme une résignation, mais quand je vois le nombre de personnes en dépression à cause de leur boulot (parce qu’elles ont des attentes trop élevées qu’elles veuillent de la reconnaissance ou je ne sais quoi), ça fait peur.

Par contre, de mon expérience, changer régulièrement de missions est pas si mal : c’est rafraîchissant et il est plus facile de compartimenter quand on sait que c’est pour deux ans que pour dix ans…

Mais comme toujours, c’est aussi plus facile de changer quand vous êtes en appartement en location en centre-ville, qu’en habitant en banlieue avec un crédit sur le dos, qui grève complètement votre mobilité et prise de risque…

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#64 28/12/2015 14h19

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Il est difficile comme le montre cette file de compartimenter et de faire la part des choses. ´Je suis ce que je fais et je fais ce que je suis’ est fortement ressenti par chacun.

Ce que je dis souvent aux collègues dans des situations particulières est que l’entreprise ne leur doit rien et qu’ils ne doivent rien à l’entreprise. Il y a un contrat de travail accepté par les 2 parties (évidemment la remarque de IH et d’autres est vraie, on est souvent dépendant de son travail avec un choix limité d’options). Mais c’est utile de se le dire pour se rappeler qu’on nous doit rien car souvent le stress provient d’un sentiment d’iniquité ou de déficit de reconnaissance. A la base la reconnaissance que l’on doit attendre c’est le contrat (le salaire et le droit du travail), s’il n’est plus équilibré il faut en tirer les conséquences… De la même façon on ne doit rien à l’entreprise de plus que ce contrat et il faut parfois se faire violence pour le dire.
Et cela peut être déjà d’en parler à son n+1 ou aux RH ou aux collègues ou aux syndicats lorsqu’ils jouent leur rôle. On reste souvent avec notre douleur et nos frustrations alors qu’en parler peut aider à les supporter ou aider à changer cette situation (changer de poste, de manager…). Il est difficile de le faire dans le monde de l’entreprise on a peur que ce soit interprété comme une faiblesse.
Forcément si ça va mal c’est de la faute du salarié pas de l’entreprise ou de son organisation ou de son manager.

Il faut pourtant oser en parler. Au pire l’étape ultime sera peut-être de quitter l’entreprise mais il ne faut pas le faire avant d’avoir étudié les solutions en interne. Souvent elles existent.
Je pense que le travail qu’a pu faire Renault ou Orange suite aux suicides va dans ce sens.
Je pense aussi que la nouvelle génération ne se satisfait pas et ne se satisfera pas des situations que l’ancienne a vécu. C’est à l’entreprise de s’adapter à leur besoin aussi et pas seulement eux à ceux de l’entreprise. C’est bien sûr plus simple avec 5% de chômeurs qu’avec 10%… Et on en revient à la cause de tous nos maux: le chômage.


Le train de la vie ne s'arrête jamais deux fois à la même gare.

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1    #65 28/12/2015 14h26

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Jef56 a écrit :

Je pense aussi que la nouvelle génération ne se satisfait pas et ne se satisfera pas des situations que l’ancienne a vécu. C’est à l’entreprise de s’adapter à leur besoin aussi et pas seulement eux à ceux de l’entreprise. C’est bien sûr plus simple avec 5% de chômeurs qu’avec 10%… Et on en revient à la cause de tous nos maux: le chômage.

Je pense que chaque génération a prédit un avenir radieux a la prochaine génération. Grace a la globalisation, la tendance est quand même plus a l’alignement vers le bas, non ? Enfin, on peut toujours rever :-)

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1    #66 29/12/2015 22h03

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Pour moi, il y a certainement une partie liée à la frustration dans plusieurs jobs de cadre (comme dit plus haut et au choix: mal payée, management odieux, job abrutissant, trop loin de chez moi…). Trop de facteurs qui ne collent pas. Mais je reste persuadée qu’on peut trouver son compte un minimum au boulot, même si je crois qu’il y a un très gros facteur chance pour savoir et trouver le job qu’il nous faut.

Parfois, on n’a pas de chance. Et parfois, on n’est peut-être pas fait pour rentrer dans ce moule dont on nous fait croire qu’il est la seule solution acceptable. C’est mon cas.

Il y a 2 ans, je me suis rendue compte que ce que je faisais n’avait aucun sens et que je n’aimais pas mon boulot.
Depuis j’ai démissioné, j’ai changé mes valeurs, revu mes priorité. J’ai commencé à réfléchir à tout ce que je voulais vraiment faire, et ce n’est pas travailler. C’est lire, dessiner, écrire, voyager, apprendre, profiter de mes proches, retrouver une vie simple, pourquoi pas un travail qui a plus de sens pour moi (dans une association par exemple)…

J’ai aussi arrêté volontairement de travailler pendant 6 mois. En partie pour me retrouver, et en partie pour voir si j’en étais capable. C’est le cas. Mais aussi pour voir où mon "oisiveté allait me mener". Beaucoup de philosophes, d’artistes, de grands hommes et femmes ont pu faire ce qu’ils faisaient parce qu’il n’avaient pas à se soucier de l’argent. Ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient. Je ne prétends pas devenir une artiste célèbre, je suis juste curieuse de voir comment je peux vraiment m’accomplir sans le poids de la course à la survie (parce qu’il s’agit bien de cela)…

Une vidéo Ted intéressante à ce sujet.
Stefan Sagmeister: The power of time off - YouTube

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#67 29/12/2015 22h11

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abigaelles a écrit :

J’ai aussi arrêté volontairement de travailler pendant 6 mois. En partie pour me retrouver, et en partie pour voir si j’en étais capable. C’est le cas. Mais aussi pour voir où mon "oisiveté allait me mener". Beaucoup de philosophes, d’artistes, de grands hommes et femmes ont pu faire ce qu’ils faisaient parce qu’il n’avaient pas à se soucier de l’argent. Ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient.

Vous avez réalisé ce que pas mal de monde rêve de faire semble-t-il !
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#68 29/12/2015 23h29

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abigaelles a écrit :

J’ai aussi arrêté volontairement de travailler pendant 6 mois. En partie pour me retrouver, et en partie pour voir si j’en étais capable. C’est le cas. Mais aussi pour voir où mon "oisiveté allait me mener". Beaucoup de philosophes, d’artistes, de grands hommes et femmes ont pu faire ce qu’ils faisaient parce qu’il n’avaient pas à se soucier de l’argent. Ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient. Je ne prétends pas devenir une artiste célèbre, je suis juste curieuse de voir comment je peux vraiment m’accomplir sans le poids de la course à la survie (parce qu’il s’agit bien de cela)…

Si je me rappelle bien, selon Platon, les artisans (correspondant aux ouvriers pour nous) ne devraient pas avoir le droit de vote, car leur activité leur prenant tout leur temps, ils n’ont plus de temps pour réfléchir correctement à l’avenir de la cité. Heureusement aujourd’hui on a le journal de 20h et même les réseaux sociaux pour réfléchir à notre place.

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#69 29/12/2015 23h34

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robert22 a écrit :

Je pense que chaque génération a prédit un avenir radieux a la prochaine génération. Grace a la globalisation, la tendance est quand même plus a l’alignement vers le bas, non ? Enfin, on peut toujours rever :-)

C’est un sujet on ne peut plus d’actualité. La globalisation de l’entreprise, de notre vie, donc ne notre monde de tout à chacun.

A ce titre, Pierre Noel Giraud a produit un livre for intéressant, L’homme inutile qui aborde la thématique de la globalisation et son impact sur les hommes. Emplois nomades (délocalisables), emplois sédentaires (liés à un bassin géographique et socio-écomomique) et des trappes qui mènent à l’inutilité économique.
Je suis en court de lecture de ce livre, et je pense qu’il peu apporter beaucoup à la thématique de cette file de discussion.

Pour répondre à Robert22, Pierre Noel Giraud, montre que l’alignement entre les pays rattrapés et les pays rattrapant, va plutôt vers un nivellement par le haut, mais qu’au sein de chaque type de pays, la globalisation va creuser les inégalités internes et ce de manière importante et que celles ci vont en s’accroissant. La problématique et donc comment gérer ces situations critiques d’un point de vue de la stabilité politique.

A+
Zeb


Tout ce qui peut merder, va inévitablement merder.

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#70 30/12/2015 07h11

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zeb a écrit :

La problématique et donc comment gérer ces situations critiques d’un point de vue de la stabilité politique.

Pas grand chose de nouveau sous le soleil : la majorité de la population des pays riches s’appauvrit et la majorité de la population des pauvres s’enrichit grace a la mondialisation. Un bon exemple etant depuis quelques annees les chinois qui gouttent au plaisir du tourisme a l’etranger.

zeb a écrit :

La problématique et donc comment gérer ces situations critiques d’un point de vue de la stabilité politique.

Quand je lis le mot politique, il est de plus en plus incompatible avec stabilité :-)

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#71 30/12/2015 13h29

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Eldoradoimmo a écrit :

abigaelles a écrit :

J’ai aussi arrêté volontairement de travailler pendant 6 mois. En partie pour me retrouver, et en partie pour voir si j’en étais capable. C’est le cas. Mais aussi pour voir où mon "oisiveté allait me mener". Beaucoup de philosophes, d’artistes, de grands hommes et femmes ont pu faire ce qu’ils faisaient parce qu’il n’avaient pas à se soucier de l’argent. Ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient.

Vous avez réalisé ce que pas mal de monde rêve de faire semble-t-il !
Rigolo les BDs sans dessins big_smile

Par quel biais êtres vous en train de devenir rentière ?

Merci pour les BDs ^^.
Je ne l’ai réalisé que temporairement ! Mais c’est un bon test. L’idée est quand même de le faire de façon permanente wink. La méthode, pour répondre à votre question, c’est principalement l’immobilier.
J’ai fini de rembourser mon 1er appart parisien à 30 ans. Je suis en recherche pour acheter le 2ème et je compte bien en acheter quelques autres dans les prochaines années. Objectif réaliste : 2 SMIC à mes 45 bougies et au revoir président.

Stibbons a écrit :

Si je me rappelle bien, selon Platon, les artisans (correspondant aux ouvriers pour nous) ne devraient pas avoir le droit de vote, car leur activité leur prenant tout leur temps, ils n’ont plus de temps pour réfléchir correctement à l’avenir de la cité. Heureusement aujourd’hui on a le journal de 20h et même les réseaux sociaux pour réfléchir à notre place.

C’est d’ailleurs pour ça que je n’ai pas la télé et que je me déconnecte de plus en plus wink.

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#72 12/01/2016 12h24

Exclu définitivement
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Une des conditions essentielles pour aimer son travail, c’est qu’il ne soit pas trop prenant : une tâche pourra être passionnante si on l’exerce 35 heures par semaine, mais elle deviendra vite abrutissante si on doit y consacrer 50 ou 60 heures, surtout dans le cadre d’un contrat salarié. De ce point de vue, il semble que la durée du travail ne cesse de s’allonger ces dernières années, en dépit du passage au 35 heures au début de ce siècle.

Notre collègue Igorgonzola a bien voulu mettre en ligne sur un autre fil de discussion un avenant à la convention SYNTEC traitant de la situation des cadres au "forfait jours" :

http://www.syntec.fr/fichiers/201510291 … _04_14.pdf

Ce que l’on lit dans ce texte est absolument effrayant et je ne demande bien comment on peut aimer son travail en étant soumis à des dispositions qui relèvent de l’esclavage moderne.

C’est ainsi que la durée du travail est plafonnée à 13 heures par jour ouvrable avec un maximum de 218 jours travaillés sur l’année pouvant être portés à 230 en cas de rachat de JRTT à l’initiative du salarié ; le repos de fin de semaine est lui aussi réduit à sa plus simple expression : 35 heures, même pas un samedi et un dimanche en  entier.

Le texte précise certes que les journées de 13 heures doivent être l’exception et non la règle, mais il s’en remet pour cela à la sagesse de l’employeur.

Il n’est même pas fait mention de la durée hebdomadaire maximale de 48 heures qui prévaut pourtant au sein de l’Union Européenne.

Le pire de tout cela, c’est qu’il se trouve des représentants syndicaux (CFDT, CGC) pour signer un texte en tous points favorable à l’employeur.

Prenons le cas d’un employeur du Syntec ayant la fibre sociale, c’est à dire ne demandant en moyenne que 9 heures par jour à ses cadres : la charge de travail annuelle sera donc :

218x9=1962 heures

Avant la mise en place de la réduction du temps de travail, on était à 47 semaines de 39 heures soit 1833 heures.

Je vous laisse le soin de faire le calcul pour les cadres de la société Exploitis où il faut bosser 13 heures/jour sous peine, de marginalisation dans un 1er temps, de licenciement dans un second.

Le passage au forfait jours permet donc à l’employeur de faire travailler son personnel davantage qu’avant le passage aux 35 heures…l’ingéniosité patronale est vraiment sans limites.

Comment faire pour aimer son travail dans ces conditions ?

La situation du rentier avec une petite rente ou même du "rsaste" tranquillement installé à la la campagne n’est-elle pas en fin de compte plus enviable que celle du cadre sous convention Syntec ?

On peut aussi imaginer une situation intermédiaire, à savoir quelques dividendes ou revenus fonciers venant améliorer l’ordinaire du cadre Syntec ; dès lors qu’il en dispose, ce dernier pourra en effet prendre un peu plus d’autonomie dans l’accomplissement de ses tâches quotidiennes : arriver peinard à 10 heures quand la circulation devient fluide, prendre 2 heures à midi pour faire un footing ou déjeuner avec des copains, buller tranquille sur internet en gérant son portefeuille ou en parcourant ce site, se barrer vite fait à 17h30 avant que M. Exploiteur passe une tête dans le bureau pour évoquer un projet urgent….alors là oui, il y a de quoi aimer son travail !

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#73 12/01/2016 12h33

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stokes a écrit :

Je vous laisse le soin de faire le calcul pour les cadres de la société Exploitis où il faut bosser 13 heures/jour sous peine, de marginalisation dans un 1er temps, de licenciement dans un second.

Le passage au forfait jours permet donc à l’employeur de faire travailler son personnel davantage qu’avant le passage aux 35 heures…l’ingéniosité patronale est vraiment sans limites.

Actuellement la situation tient, car la concurrence au recrutement est féroce.
Donc je vois mal une société appliquant ces règles arriver à recruter.
Néanmoins, au moindre retournement de marché, je ne vois aucun obstacle pour l’application des règles 13h/j 6j/semaine.

Et encore, le nouveau code du travail sera encore plus sympa!
Vivement, qu’il passe!

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#74 12/01/2016 13h18

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stokes a écrit :

La situation du rentier avec une petite rente ou même du "rsaste" tranquillement installé à la la campagne n’est-elle pas en fin de compte plus enviable que celle du cadre sous convention Syntec ?

Arlette, si t.u nous ecoutes… :-)

Pourtant ne pas aimer son travail est source de creativite: Ici

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#75 12/01/2016 13h43

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Stokes, je suis curieux de savoir dans quel secteur vous avez travaillé pour avoir une telle image.
Le forfait jour vient généralement avec des avantages divers et variés normalement : salaire plus élevé, RTT, des dossiers plus sympas, du home office, gestion de son horaire.

Les sociétés pour lesquels j’ai travaillé (et ce n’était pas des grands groupes) étaient plutôt souples sur la gestion des horaires. Un cadre forfait jour fait son taf et s’en va. Pas besoin de faire 50-60h par semaine. De même, je trouve qu’il y a une meilleure gestion actuellement de la vie du salarié par les entreprises. Maintenant, je ne travaille pas dans le BTP, la grande distribution ou un autre secteur d’esclavage moderne, cela aide sans doute.
Dans les grands groupes, cela me semble même très souple. L’image que j’en ai est bien à l’opposé de celle que vous décrivez. Mais bien sur, je ne travaille pas sous convention Syntec

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