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[+9 / -1] #2726 13/01/2019 10h50
Scipion8 a écrit :
Des réactions de Gilets jaunes à la déclaration de M. Macron vendredi sur le "sens de l’effort" :
Allons, on crève de faim avec une couleur de cheveux sur la tête ? Un smartphone à la main pour beaucoup ? Les mots utilisés dépassent la raison. Beaucoup de GG veulent accéder à un status social et surtout économique qui est supérieur à leurs moyens. Il y a un problème à ce niveau la. Partir en vacances sur la côte d’usure ou à l’étranger doit être la norme (mes parents ne partaient pas, ou bien une semaine au camping à 20km de la maison !) etc … La société consumériste fait que "consommer" est un du ! Il y a un problème.
Dans ces récriminations, il y quand même des constantes. Cela fait 15 ans que je fais ce métier, cela fait 30 ans que je fais ça etc …
Tout à fait et le monde à changé. Très fortement changé en 20 ans. La mondialisation a permis de vivre sans se soucier de qui produisait, ni a quel prix. Mais maintenant, les pays émergents prennent la place et le français, l’occidental qui n’a pas su s’adapter, doit partager les richesses de la planète …
Maintenant, si un travail ne paie pas assez. Que font ces personnes pour changer de travail et obtenir une meilleur rémunération ?
La plupart ne font rien, car, ils sont enfermés dans une idéologie de l’Etat providence. Ils ont choisis un métier, et il DOIT les faire vivre, avec le niveau de revenu exigé, sans tenir compte du marché, ou des inepties de certaines réglementations qui les empêchent de mieux vivre de leur travail. La plupart des français ne sont pas en mesure de comprendre le monde qui les entoure, estimer leur situation par rapport à ce monde et prendre des décisions eux même pour mener leur vie. D’ailleurs sur les photos et vidéos de manifestation de GG, on voit peu de personnes jeunes, mais plutôt des personnes dans la 2nde partie de leur vie, et qui se rendent compte que leurs choix ou absence de choix ces 20 ou 30 dernières années les ont mené vers une impasse.
Aujourd’hui, l’Etat est à bout de souffle, la France n’a pas su s’adapter à ce qu’impose la mondialisation, qui est imposé par 5 milliards de ressortissants du tiers monde, qui ne veulent plus qu’une minorité occidentale s’accapare les richesses de la planète.
La seule solution de mon point de vue, car on n’imposera pas le modèle social français au reste du monde, c’est de bosser à l’école (l’Etat ne subviendra pas aux besoins), obtenir des diplômes, faire des formations tout au long de la vie, changer de carrière peut être plusieurs fois dans sa vie, et abandonner un métier qui ne paie plus.
C’est très facile à dire, beaucoup plus difficile à faire, mais c’est le mode de survie et de combat des ressortissants des pays émergents qui va maintenant prédominer.
L’Etat providence et l’insouciance par rapport à son avenir, ses compétences, sa valeur sur le marché du travail ne sont plus de mise.
Si ce chauffeur de bus estime ne plus vivre décemment de son métier, tout comme cette infirmière, ils doivent changer de métier. Et c’est la qu’une remise en cause de TOUS les français, et d’une certaine idéologie doit être faite. Quand il n’y aura plus de chauffeur ni d’infirmières disponibles sur le marché, les salaires évolueront ….
Je me répète, facile à dire, plus difficile à faire compte tenu du retard pris par les français sur ces sujets.
A+
Zeb
Ajout :
Pour complèter sur E. Macron. Il n’est pas politicien professionnel. Il est la pour 5 ans. Il été élu sur un programme, il le déroule. Il estime que c’est bien pour la France, et les français l’ont élus. Si les français n’en veulent pas, il partira, fera autre chose et laissera les français se débrouiller avec Mélechon, Lepen ou tout autre hurluberlu toxique.
Les français ont voulu faire du "dégagionnisme", virer les dinosaures, et bien il faut assumer. Il n’y a aucune surprise dans le programme déroulé par Macron. Et bientôt va venir la réforme de retraites. Les fonctionnaires et bénéficiaires de régimes spéciaux vont entrer dans la danse ……
Tout ce qui peut merder, va inévitablement merder.
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#2727 13/01/2019 11h14
- Lago
- Membre (2010)
- Réputation : 2
On dirait que Mr Macron cherche à passer la main à l’extrême droite, pour qu’elle aille dans le mur et en porter la responsabilité.
Les Français ensuite le rappellerons.
Et si ce Mr Macron était un visionnaire !?
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#2728 13/01/2019 11h18
- Neo45
- Membre (2016)
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Bonjour Zeb,
Pour ce qui est de votre passage sur les retraites, je suis fonctionnaire. En ce qui me concerne, je ne vois pas de raisons pour lesquelles il devrait y avoir une foultitude de régimes différents. Certes abandonner un avantage n’est jamais chose facile, mais à un moment donné il faut bien faire des efforts.
De toute façon ma retraite je la prépare dès maintenant. Je ne compte pas me reposer à 100% sur le régime de répartition actuel. Peut-être est-ce là le point problématique de nombreuses personnes : toujours compter sur d’autres en ce qui concerne leur avenir.
Concernant votre premier paragraphe je suis tout à fait d’accord avec vous. Une seule question cependant : la Côte d’Usure, est-elle en lien avec le taux d’intérêt infâme auxquels certains empruntent pour payer leurs vacances sur la Côte d’Azur ?
le Petit Actionnaire - Suivi de mes investissements dans les dividendes et Éducation financière.
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#2729 13/01/2019 11h23
- Cornelius
- Membre (2015)
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Tout en étant assez compréhensif pour E. Macron, mais je déplore le caractère maladroit de sa déclaration. Il était possible de rester positif en louant par exemple ces apprentis sans les opposer à d’autres. Évidemment l’exploitation qui en est faite par la presse atteint des proportions extravagantes, mais il n’est pas interdit d’être habile…
Cela dit, je demeure toujours gêné par certains arguments des défenseurs des gilets jaunes et surtout par l’illusion que des problèmes complexes peuvent être réglés simplement.
Je ne prends qu’un exemple.
Scipion8 a écrit :
A mon sens, la réponse à ce mouvement de colère populaire devrait (i) de punir les violents, (ii) d’isoler les extrémistes, et (iii) d’écouter les revendications des Français honnêtes et travailleurs, qui galèrent pour joindre les 2 bouts - ils constituent l’écrasante majorité de ceux qui protestent -
(i) Beaucoup de gj réclament l’amnistie de tous les actes passés, mais admettons que cela soit possible…
(ii) À qui revient-il d’ "isoler" les extrémistes? Les quelques gilets jaunes "modérés" qui ont émergé depuis le début de la crise ont tous été (violemment bien sûr) rejetés par la base du mouvement. Ceux qui ont le plus d’audience, d’après le journaliste V. Glad qui analyse le mouvement depuis le départ, sont Maxime Nicolle et E. Drouet. Sont-ils pour vous des modérés ou des extrémistes?
(iii) Sur quoi vous fondez-vous pour le dire? 0% des gilets jaunes que je connais entre dans la catégorie de ceux qui ont vraiment des problèmes des fins de mois (évidemment mon échantillon est très réduit); évidemment, comme nous tous, il trouverait un emploi à un salaire augmenté de 100 ou 200 euros, mais on ne peut dire honnêtement qu’ils soient en difficulté.
Scipion8 a écrit :
et d’apaiser leurs colères par des gestes concrets.
Si vous ne précisez pas ce que sont ces "gestes concrets", il me semble que c’est un peu parler pour ne rien dire. Tout le problème est en effet de savoir maintenant ce qui peut apaiser ce qui ressemble plus à des émeutes qu’à des manifestations.
Quel écart entre les premières "doléances" couchées sur écrit dans les cahiers disponibles en mairie (retraite à 60 ans, revalorisation des retraites, plus de services publics de qualité…) et ce qui paraît être une analyse raisonnable de la situation économique de la France, comme celle de Benoît Coeuré (j’essaie de choisir quelqu’un qui puisse trouver grâce à vos yeux) sur France inter !
Benoît C?uré est l’invité du Grand Entretien de France Inter - Vidéo dailymotion
Comment lier les deux? On peut toujours affecter de se placer au-dessus de la mêlée en prodiguant des paroles de sagesse, mais il me semble aussi qu’il faut reconnaître les impasses de ce mouvement. Il est tentant d’en faire le porte-voix de ses propres aspirations, ce qu’ont fait beaucoup de libéraux/de conservateurs sur les réseaux sociaux à son début qui espéraient que tout cela déboucherait sur une baisse de la pression fiscale, mais une analyse des revendications actuelles amène à penser que leur soubassement économique est proche de celui de RN ou de LFI. On peut être pour évidemment…
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#2730 13/01/2019 11h24
Neo45 a écrit :
Bonjour Zeb,
Une seule question cependant : la Côte d’Usure, est-elle en lien avec le taux d’intérêt infâme auxquels certains empruntent pour payer leurs vacances sur la Côte d’Azur ?
Je n’avais jamais vu cette maxime sous ce sens. Bien vu. De mon coté, pour être allé une fois sur la "côte" pendant le rush annuel, cette épisode de quelques jours m’avait "usé". Je n’ai toujours pas compris ce que les vacanciers trouvent à cette région à cette période de l’année, entassés les uns sur les autres, à tarif plus que prohibitif …… Le terme "vacances" m’a paru incongru
J’étais moins fin que vous
Lago a écrit :
On dirait que Mr Macron cherche à passer la main à l’extrême droite, pour qu’elle aille dans le mur et en porter la responsabilité.
Les Français ensuite le rappellerons.
Je ne pense pas. Il vient de la vie civile, de l’entreprise. Il a une vision, un projet pour son pays, il tente de le mettre en œuvre. Si cela ne marche pas, il changera de boite, partira aux US ou ailleurs, démarrera d’autres projets. Je le vois plus dans une démarche "projet" que "acquisition d’une situation", qu’il avait déjà bien avant son entrée en politique.
Je ne pense pas que nous aillons à faire à un dinosaure de la politique. Et je pense que c’est ce qui avait plus aux français lors de son élection.
A+
Zeb
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1 #2731 13/01/2019 11h36
- doubletrouble
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@zeb : J’étais d’accord avec vous jusqu’à lire vos préconisations :
zeb a écrit :
La seule solution de mon point de vue, car on n’imposera pas le modèle social français au reste du monde, c’est de bosser à l’école (l’Etat ne subviendra pas aux besoins), obtenir des diplômes, faire des formations tout au long de la vie, changer de carrière peut être plusieurs fois dans sa vie, et abandonner un métier qui ne paie plus.
C’est très facile à dire, beaucoup plus difficile à faire, mais c’est le mode de survie et de combat des ressortissants des pays émergents qui va maintenant prédominer.
En France les gens semblent toujours considérer le temps comme gratuit : on demande de passer des années à des choses performatives comme obtenir un diplôme ou un CDI, alors que ces bouts de papiers sont tout au plus une preuve de patience, détermination et chance.
En vrai, il s’agit encore d’une lâcheté institutionnalisée : plutôt que de juger soi-même la personne selon ses qualités, et d’assumer une possible erreur de jugement, on demande un certificat pour ne pas devoir juger soi-même et surtout pouvoir se défausser en cas d’erreur : "comment pouvais-je savoir, il avait un diplôme !". C’est cette grande lâcheté dans les rapports humains qui constitue la différence principale entre l’Occident et les autres.
En attendant, des millions de futurs cols bleus français perdent des années de leur vie à ronger leur frein sur les bancs de l’école alors qu’ils pourraient déjà travailler. Leurs collègues dans les pays émergeants ont déjà plusieurs années d’expérience. S’il s’agit d’une compétition, on est bien sûr de nous pour se coller un tel handicap dès le départ !
✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.
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#2732 13/01/2019 11h45
- Yonz
- Membre (2017)
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@Doubletrouble
Mazette, vous avez une curieuse façon d’envisager la formation, sous l’angle de la lâcheté supposée de ceux qui recrutent!
Si vous avez besoin d’un boulanger, autant embaucher un titulaire du CAP, c’est quoi le souci?
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#2733 13/01/2019 11h47
- Franckielestore
- Membre (2014)
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Je suis d’accord avec zen ,il faut être pragmatique : Même aux US, avoir un diplôme ouvre les portes d’un bon niveau de vie. On peut y arriver sans mais ce sera plus difficile. Pareil en France , où ce sera encore plus difficile.
On peut considérer que tout le temps passé à obtenir ce diplôme est du temps perdu mais c’est du temps perdu nécessaire.
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2 #2734 13/01/2019 11h47
- M1987z
- Membre (2015)
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Dans cette affaire récente des gilets jaunes, j’entends quasiment que des choses justes de part et d’autre :
Côté gilets jaunes :
- On fait des efforts et ça ne paie pas
De l’autre côté :
- Tout n’est pas dû
- On a été élu pour un programme
zeb a écrit :
Maintenant, si un travail ne paie pas assez. Que font ces personnes pour changer de travail et obtenir une meilleur rémunération ?
La plupart ne font rien, car, ils sont enfermés dans une idéologie de l’Etat providence.
Très juste
zappaty a écrit :
Sinon, tous ces gens pourraient juste ne pas tout prendre pour eux.
Idem
Scipion a écrit :
Ceux qui réagissent travaillent dur et n’ont pas de leçon d’effort à recevoir.
Egalement !
Ainsi que de nombreux autres messages défendant l’un ou l’autre des points de vue
Cependant, même si le fond de chacun des discours est juste, un des deux côtés a tort de choisir de le déclarer si abruptement, alors que l’autre y est contraint et ne sait pas faire autrement de toute façon.
Oui : SI les gilets jaunes étaient plus patients…
Oui : SI les gilets jaunes étaient moins violents…
Oui : SI les gilets jaunes comprenaient le monde…
MAIS, ils sont comme ils sont ! Ils n’ONT PAS toutes ces vertus ! C’est un fait qu’il faut accepter malheureusement.
Et c’est à ceux qui ont des capacités supérieures :
Les gens éduqués
Les riches
Les élus
Et en premier lieu : Notre gouvernement dont la tête provient de l’Ecole Nationale d’Administration !
de les aider, et ce, quelle qu’en soit la manière nécessaire !
Cette obligation n’est pas une sorte de "dû" , mais plutôt une nécessité.
En d’autres termes : Il faut faire avec, sinon ça ne marchera tout simplement pas…
A part à vouloir changer de pays, et encore.. de planète? Les "élites" qui veulent avancer et "performer" sont obligées d’embarquer avec eux l’ensemble des gens.
Et là, je rejoins le message de Lausm :
Lausm a écrit :
Au lieu de dire qu’il faut foncer en y allant à la hussarde, et au final en donnant à tout un chacun le sentiment d’être malmené au nom de décisions "utilitaristes", devant aller vite au nom de l’urgence, faisant fi de la perception de ceux qui vont en être l’objet. Prendre le temps de faire bien est parfois la vraie urgence.
Il s’agit d’un concept de management que la plupart d’entre vous connaissent certainement :
L’accompagnement au changement
Les habitants d’un pays sont encore plus inamovibles que les salariés d’une entreprise : On ne peut pas facilement les virer
Donc si on veut améliorer les choses, il faut améliorer les choses avec eux, en y mettant toute l’énergie, l’intelligence (y compris la ruse et la malice…) et le temps nécessaire.
Nous sommes tous là au même endroit, on ne peut pas en faire abstraction.
Et à ce niveau, je rejoins totalement la plupart des messages de Scipion : Sur cette composante majeure, Macron est complètement à côté de la plaque.
Je me demande si il a eu quelques bases de cours de management…
J’espère qu’il se ressaisira..
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#2735 13/01/2019 12h05
- doubletrouble
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@Yonz : Quand vous allez à la boulangerie, vérifiez-vous si un diplôme est accroché au mur avant d’acheter ? Si après votre achat, le pain est mauvais, que le boulanger soit diplômé ou non, retournerez-vous en acheter chez lui ? Si les autres font comme vous, pensez-vous que le mauvais boulanger, diplômé ou non, va rester longtemps en activité ? A quel moment de cet enchaînement le diplôme vous a été utile, en tant que client ? Ni même en tant que patron - vous aurez probablement remplacé ce mauvais boulanger avant de couler.
Personnellement j’aime la numismatique, et dans ce loisir il est nécessaire d’apprendre à juger avec justesse de l’état de conservation d’une monnaie, détecter si elle a été nettoyée, réparée ou contrefaite. C’est un art compliqué et tout le monde n’y arrive pas tout le temps.
C’est pour celà qu’il existe des entreprises de certifications. Les collectionneurs peuvent déléguer cette tâche d’estimation à l’entreprise, qui scelle la monnaie dans un boîtier plastique avec une note. Parfois, l’entreprise se trompe et donne une note trop élevée ou trop basse, voire certifie des monnaies contrefaites. Les collectionneurs avertis ne s’y trompent pas et continuent d’acheter au prix qui leur semble juste les monnaies qu’ils aiment, peu importe ce que dit le plastique. Mais d’autres prennent leur décision uniquement en fonction de la note du certificat, et se font parfois surprendre.
Ces entreprises de certifications favorisent uniquement les spéculateurs. Elles augmentent la liquidité d’une monnaie de collection en offrant une garantie, donc au final ce qu’il y a dans le scellé en plastique importe peu. C’est devenu une commodité.
Voilà à quoi servent les diplômes. Sauf que dans le monde numismatique, c’est le collectionneur qui paie pour faire certifier une monnaie ; dans le "monde du travail", c’est l’objet de la certification qui paie - de sa ressource la plus précieuse : son temps - le privilège d’être "liquide", c’est à dire embauchable par quelqu’un qui ne sait pas le juger.
Vous noterez d’ailleurs que les professions pour lesquelles les conséquences de tomber sur un escroc sont trop graves disposent d’un ordre : les médecins, les avocats, les comptables…
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#2736 13/01/2019 12h13
doubletrouble a écrit :
@zeb : J’étais d’accord avec vous jusqu’à lire vos préconisations :
En France les gens semblent toujours considérer le temps comme gratuit : on demande de passer des années à des choses performatives comme obtenir un diplôme ou un CDI, alors que ces bouts de papiers sont tout au plus une preuve de patience, détermination et chance.
En vrai, il s’agit encore d’une lâcheté institutionnalisée : plutôt que de juger soi-même la personne selon ses qualités, et d’assumer une possible erreur de jugement, on demande un certificat pour ne pas devoir juger soi-même et surtout pouvoir se défausser en cas d’erreur : "comment pouvais-je savoir, il avait un diplôme !". C’est cette grande lâcheté dans les rapports humains qui constitue la différence principale entre l’Occident et les autres.
En attendant, des millions de futurs cols bleus français perdent des années de leur vie à ronger leur frein sur les bancs de l’école alors qu’ils pourraient déjà travailler. Leurs collègues dans les pays émergeants ont déjà plusieurs années d’expérience. S’il s’agit d’une compétition, on est bien sûr de nous pour se coller un tel handicap dès le départ !
Je pense voir ou vous voulez en venir. Mais on n’acquiert pas des connaissances fondamentales ou de base dans l’entreprise, ou très peu. En entreprise on acquiert un savoir faire et des compétences, une mise en pratique visant à produire de la valeur immédiatement. C’est pour cela que l’apprentissage à l’école est fondamentale. Savoir parfaitement lire, écrire, compter, connaitre les principes fondamentaux de la mécanique, de la chimie, de la biologie, des lanques, de la sociologie, etc … bref comprendre le monde qui nous entoure etc … Macron avait déjà fait jaser quand il avait déclarer que la plupart des salariés d"un abattoir en Bretagne savaient à peine lire et écrire. Il avait raison, et ce n’est pas l’entreprise qui allait leur apprendre à lire et écrire pour qu’ils trouvent un emploi ailleurs. De plus, bon nombre formations données à l’école permettent d’acquérir des connaissances, des savoir faire qui seront ensuite complétés en entreprise (apprentissage - cf modèle allemand).
Ensuite, tout au long de la vie, il faut se former (compte formation ou DIF, je ne sais plus qui a été créé il y a quelques années, mais spolié par les organisations syndicales qui le détourne à leur profit via des société de formation bidon).
Et pourquoi ne pas repasser par une formation "école" pour acquérir de nouvelles connaissances fondamentales qui serviront de base à une formation métier, adapté au besoin de l’entreprise ?
Bref, je ne pense pas qu’il faille opposer les systèmes entre aux, ils sont complémentaires. Mais ce qui est de certain, c’est que le citoyen doit en être acteur et maitre d’œuvre. L’Etat peut lui mettre à disposition des outils, mais ne peu lui intimer l’ordre de les employer. S’il ne le fait pas, et bien, tant pis, c’est une forme de sélection des temps modernes, que l’on soit d’accord ou pas. C’est la réalité d’aujourd’hui.
A+
Zeb
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#2737 13/01/2019 12h18
- Yonz
- Membre (2017)
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100% d’accord avec Zeb, je complète sur un point important: il est de plus en plus difficile d’apprendre avec l’âge, c’est physiologique, d’où l’importance des savoirs fondamentaux acquis jeunes.
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#2738 13/01/2019 12h28
zeb a écrit :
Je ne pense pas. Il vient de la vie civile, de l’entreprise.
Pourriez vous me rappeller sa formation , ses études, les postes qu’il a occupé ? sachant qu’en cas d’échec en privé, il pouvait réintégrer son "corps" d’origine ….
Think Happy, Dream Big, Do your Best !
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#2739 13/01/2019 12h34
doubletrouble a écrit :
@Yonz : Quand vous allez à la boulangerie, vérifiez-vous si un diplôme est accroché au mur avant d’acheter ? Si après votre achat, le pain est mauvais, que le boulanger soit diplômé ou non, retournerez-vous en acheter chez lui ? Si les autres font comme vous, pensez-vous que le mauvais boulanger, diplômé ou non, va rester longtemps en activité ? A quel moment de cet enchaînement le diplôme vous a été utile, en tant que client ? Ni même en tant que patron - vous aurez probablement remplacé ce mauvais boulanger avant de couler.
Personnellement j’aime la numismatique, et dans ce loisir il est nécessaire d’apprendre à juger avec justesse de l’état de conservation d’une monnaie, détecter si elle a été nettoyée, réparée ou contrefaite. C’est un art compliqué et tout le monde n’y arrive pas tout le temps.
Vos exemples sont très intéressant. Le pain, bas de gamme, pas cher, à base de produit industriels, tout le monde sait le faire. Demain, il viendra du magrheb ou d’Espagne (peu importe) par container congélateur. On peu l’imaginer. Que fera votre boulanger lambda ? Comment pourra t’il tirer son épingle du jeux ?
Par contre, le boulanger diplômé qui aura acquis toutes les connaissances sur la chimie du pain, des produits, toutes les techniques et savoirs fondamentaux de base sur l’acidité, l’aspect, les saveurs etc …. N’aura t’il pas un avantage sur la concurrence à bas cout ?
Sur les pièces. Comment estimer la qualité d’un nettoyage, d’une restauration à faire, des produits chimiques à utiliser, des opérations mécaniques à effectuées si vous n’avez pas les connaissances de base de la chimie et de la mécanique ? Comment pouvez vous créer, innover, inventer ou tout simplement vous adapter rapidement et au mieux sans ces connaissances de base, sans ces briques de légo qui vous permettent de construire votre solution ?
Les 2 sont indispensables, l’enseignement de base (l’école), et l’enseignement pratique (l’entreprise).
Le monde est de plus en plus disruptif. Et ce sont les connaissances fondamentales qui permettent de créer la disruption (pour quelques uns) ou de s’y adapter (la majorité).
A+
Zeb
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#2740 13/01/2019 12h36
- doubletrouble
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@Zeb et @Yonz : je suis évidemment d’accord qu’il est essentiel d’inculquer à tous un savoir de base : lire, écrire, compter, et on pourrait ajouter les bases de l’économie (intérêts composés, théorie monétaire) et de l’éducation civique (savoir qui fait quoi et comment fonctionne son gouvernement). Je n’argumente pas en faveur du travail des enfants à la Dickens.
Il existe toutefois beaucoup trop de professions réglementées en France. Obtenir un diplôme devrait être un choix personnel (volontairement sacrifier du temps pour augmenter sa liquidité), pas une obligation. Les seuls qui bénéficient de cette inflation des diplômes et certification, ce sont les secteurs de la formation et de l’intérim, et les grands groupes qui ont besoin d’une masse salariale interchangeable. Dans une PME, peu importe le diplôme, le recruteur a généralement l’expérience du terrain et si malgré tout il se trompe, c’est souvent visible pendant les 3 mois de la période d’essai.
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#2741 13/01/2019 12h41
jctrader a écrit :
zeb a écrit :
Je ne pense pas. Il vient de la vie civile, de l’entreprise.
Pourriez vous me rappeller sa formation , ses études, les postes qu’il a occupé ? sachant qu’en cas d’échec en privé, il pouvait réintégrer son "corps" d’origine ….
Avoir fait l’ENA ne l’a pas empêcher d’aller voir ce qui se passait dans le monde privé et d’y exercer. Bien peu l’on fait ….
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2 #2742 13/01/2019 13h20
- Scipion8
- Membre (2017)
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Cornelius a écrit :
(ii) À qui revient-il d’ "isoler" les extrémistes? Les quelques gilets jaunes "modérés" qui ont émergé depuis le début de la crise ont tous été (violemment bien sûr) rejetés par la base du mouvement. Ceux qui ont le plus d’audience, d’après le journaliste V. Glad qui analyse le mouvement depuis le départ, sont Maxime Nicolle et E. Drouet. Sont-ils pour vous des modérés ou des extrémistes?
(iii) Sur quoi vous fondez-vous pour le dire? 0% des gilets jaunes que je connais entre dans la catégorie de ceux qui ont vraiment des problèmes des fins de mois (évidemment mon échantillon est très réduit); évidemment, comme nous tous, il trouverait un emploi à un salaire augmenté de 100 ou 200 euros, mais on ne peut dire honnêtement qu’ils soient en difficulté.
(…_
Si vous ne précisez pas ce que sont ces "gestes concrets", il me semble que c’est un peu parler pour ne rien dire. Tout le problème est en effet de savoir maintenant ce qui peut apaiser ce qui ressemble plus à des émeutes qu’à des manifestations.
L’isolement des extrémistes se fait en apaisant les raisonnables, très largement majoritaires dans la plupart des mouvements de colère du peuple. Il faut écouter les revendications, identifier celles qui semblent justes et raisonnables, et y répondre de façon concrète. Les raisonnables finiront par se calmer, les extrémistes continueront à casser mais ils seront peu nombreux et finiront en prison.
Les premiers gestes faits par le pouvoir mi-décembre étaient plutôt pertinents (au moins la défiscalisation des heures supplémentaires - car il faudra voir l’effet de la hausse du SMIC sur le chômage). Mais ils sont insuffisants.
A la source de cette colère populaire, il y a (i) la souffrance économique d’une grande partie de la population et un sentiment d’injustice sociale, et (ii) la revendication légitime d’une démocratie réelle, plus représentative du peuple ("le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple" / Lincoln). Pour l’instant le pouvoir a répondu de façon insuffisante aux 2.
J’ai bien sûr mes idées sur les 2 sujets, mais évidemment seule l’opinion majoritaire compte. Mais pour répondre à votre question, les actions concrètes qui me semblent nécessaires sur les 2 sujets sont :
1) une cure d’amaigrissement drastique pour l’Etat, en commençant par le sommet (car le sommet devrait toujours donner l’exemple) : comment justifier le salaire de Mme Jouanno (et ce n’est qu’un exemple parmi les très nombreuses autorités indépendantes et autres comités Théodule qui servent essentiellement à récompenser les copains) ? Pourquoi ne pas réduire le nombre et la rémunération des parlementaires ? (la politique ne doit pas être une profession, mais une vocation) Pourquoi ne pas mieux définir les priorités du secteur public et dimensionner les services publics en conséquence, en s’inspirant de ce qui marche ailleurs ? Est-il normal que la sphère publique soit à ce point obèse, aux frais de l’ensemble du pays ? Comment justifier que la dépense publique soit 10 points de PIB supérieure à des pays comparables (Allemagne etc.), sans différence significative dans les services publics ? Tant que cette question ne sera pas traitée, la pression fiscale insupportable, inégalée dans le monde, continuera à susciter la colère légitime des contribuables.
2) un recours accru à la démocratie directe : il y a 2 sortes de démocrates, (i) ceux qui en pérorent avec affectation dans les salons, mais s’effrayent à l’idée de donner la parole au peuple, et (ii) ceux qui pensent toujours bon de consulter le peuple. Je me range résolument parmi les seconds, et c’est dans la logique gaullienne de notre République.
Sur tous les débats compliqués, par exemple, l’idée de maîtriser l’immigration par des quotas, pourquoi ne pas consulter le peuple par référendum ? Idem pour tous les sujets qui posent manifestement problème : ISF (même si les résultats pourraient m’embêter personnellement), Europe, questions sociétales etc.
Il y a tout un tas de sujets où les élites parisiennes bien-pensantes imposent, depuis des décennies, leurs idées au peuple. Cela finit par antagoniser le pouvoir (même démocratiquement élu) et le peuple, qui ne se sent ni écouté ni respecté. Ce n’est guère étonnant que le peuple finisse par se révolter.
Le référendum est un des outils pour redonner directement la parole au peuple - soit dans le cadre constitutionnel existant, soit par des aménagements éventuels : perso je suis favorable au référendum d’initiative citoyenne (il faudrait simplement bien le calibrer et le cadrer). La consultation en ligne des citoyens est une autre piste à explorer (elle était impossible il y a quelques années). La Suisse et l’Allemagne, entre autres, offrent des exemples intéressants de démocratie directe.
En tout cas, sans évidemment espérer que le pouvoir s’aligne sur ce que je pense nécessaire, il faudra bien qu’il fasse des gestes concrets dans ces 2 directions, sauf à voir se perpétuer un climat de guerre sociale dans notre pays.
@Zeb : Bien sûr, il y a dans la population française des gens qui sont moins intelligents, moins adaptables, moins opportunistes, que d’autres. Il est bien normal que ceux qui s’adaptent, qui prennent des risques, en soient récompensés.
Mais il faut peut-être réfléchir un peu à ce qu’est l’Etat. Personnellement, je n’ai aujourd’hui pas besoin d’un Etat : je me débrouille tout seul et je peux payer pour ma santé, ma sécurité, l’éducation de mes (futurs) enfants. Je n’ai pas besoin de mécanisme de solidarité. Je préfèrerais ne payer aucun impôt. S’il y a un Etat, je lui demande surtout de me laisser tranquille, de me laisser librement faire des projets et gagner ma vie.
Mais un Etat, c’est d’abord un mécanisme de solidarité et de protection pour tous, bien sûr (exemple : armée, police, justice etc.), mais aussi pour les plus faibles, pour ceux qui ne savent pas s’adapter, pour ceux qui galèrent. La politique c’est d’essayer d’offrir la meilleure protection, le meilleur service public, à l’ensemble de la population (quelles que soient les imperfections et insuffisances de chacun), au plus faible coût possible. Il est inutile d’accuser les pauvres d’être responsables de leur situation : il faut les aider, et mettre en place les incitations pour que chacun ait la chance de s’en sortir.
M. Macron est manifestement désintéressé par la situation d’une très large partie de la population. Il ne s’intéresse qu’aux trains qui fonctionnent bien et arrivent à l’heure, alors que son job est de réparer les trains défectueux. Effectivement, il ne s’intéresse pas à la politique.
Enfin, M. Macron a à peu près la même connaissance des entreprises qu’un marquis poudré de la cour de Versailles en avait des paysans en 1789. Franchement, dire d’un énarque toujours resté dans les pattes de mentors politiques qu’il vient de l’entreprise relève de la fiction pure. Pour avoir travaillé en M&A, je peux vous rassurer sur la réalité du "travail" de M. Macron chez Rothschild : il s’agissait de mise en relation, il y a été embauché pour son carnet d’adresses - la banque d’affaires est une destination privilégiée de pantouflage pour les énarques.
Puisque le story-telling prend parfois des aises, il faut aussi rappeler que M. Macron, artisan du programme économique de M. Hollande en 2012 (avec déjà des promesses non tenues sur le pouvoir d’achat), a été au coeur du calamiteux quinquennat précédent, déjà source de la légitime colère du peuple.
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#2743 13/01/2019 13h22
- doubletrouble
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zeb a écrit :
Vos exemples sont très intéressant. Le pain, bas de gamme, pas cher, à base de produit industriels, tout le monde sait le faire. Demain, il viendra du Maghreb ou d’Espagne (peu importe) par container congélateur. On peu l’imaginer. Que fera votre boulanger lambda ? Comment pourra t’il tirer son épingle du jeux ?
Par contre, le boulanger diplômé qui aura acquis toutes les connaissances sur la chimie du pain, des produits, toutes les techniques et savoirs fondamentaux de base sur l’acidité, l’aspect, les saveurs etc …. N’aura t’il pas un avantage sur la concurrence à bas cout ?
Sur les pièces. Comment estimer la qualité d’un nettoyage, d’une restauration à faire, des produits chimiques à utiliser, des opérations mécaniques à effectuées si vous n’avez pas les connaissances de base de la chimie et de la mécanique ? Comment pouvez vous créer, innover, inventer ou tout simplement vous adapter rapidement et au mieux sans ces connaissances de base, sans ces briques de légo qui vous permettent de construire votre solution ?
Les artisans boulangers sont déjà largement confronté à ce problème, avec la multiplication des points chauds, des chaînes types Patàpain, Marie Blachère, Poulaillon… Leur seul rempart est leur talent et le discernement de leurs clients. Le jour où le Français moyen décidera que le pain industriel lui suffit, rien ne pourra protéger l’artisan-boulanger, surtout pas son diplôme. A quoi sert un label AOP si personne n’achète le produit ?
Au sujet des monnaies, avec tout mon respect, vous faites une erreur révélatrice.
Je parlais plus haut d’art - d’éducation du regard. On peut effectivement approcher la tâche d’analyser une monnaie de manière brutalement scientifique, un peu comme on peut essayer d’attraper une balle en résolvant des équations différentielles [ Gaze heuristic - Wikipedia ]. Mais le chien sait attraper cette balle, même s’il ne sait pas compter. Dans mon cas, quand une monnaie m’intéresse je ne fais pas une analyse de sa fluorescence aux rayons X pour déterminer sa composition. Mes connaissances datant de la terminale S me permettent de comprendre que les couleurs fascinantes à la surface d’une monnaie d’argent patinée ont pour formule Ag2SO4, mais c’est à leur aspect "flottant" sur la surface que je saurais qu’elles sont artificielles. Un collectionneur à l’oeil éduqué ressent instinctivement qu’une monnaie est problématique.
De même, un bon artisan sait reconnaître quelqu’un de compétent sans avoir besoin d’un bout de papier pour le savoir.
Evidemment ce type de savoir instinctif acquis par expérience est fort ennuyeux dans une économie hautement financialisée car il n’est pas facilement quantifiable, et nécessite donc d’être évalué au cas par cas au lieu d’être manipulable en masse via des statistiques et des modèles prédictifs. Dans un tel monde, il est moins cher et moins risqué de résoudre des équations différentielles pour attraper une balle que de faire confiance à un bon chien.
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#2744 13/01/2019 13h31
Doubletrouble
Scipion8, désolé, je me suis trompé
Et bien moi, l’Etat, j’en ai besoin. J’ai besoin que l’Etat organise la sécurité des personnes et de biens, j’ai besoin que l’Etat garantisse la justice, le respect des lois et de règles, qu’il définisse un cadre minimale qui permette à tout à chacun de vivre ensemble.
J’ai besoin d’écoles, d’universités, de formation continue, en alternance, de programmes de recherche fondamentale etc ….
J’ai besoin d’un système de santé qui permette à chacun d’accéder au panier minimal de soins, de service d’urgence, de pompiers etc ….
Bref, j’ai besoin de l’Etat et de ses missions régaliennes.
Mais je vous rejoins, je n’ai pas besoin que l’Etat tienne tout le monde par la main et dise quoi, quand et comment faire de sa vie, ni se substitue à tout à chacun.
Doubletrouble,
Vous dites la même chose que moi au final. Vous reconnaissez que vous avez des connaissances fondamentales sur les métaux et ce qui tourne autours des matériaux. La "connaissance" n’est pas une chose forcement détenu dans les laboratoire de recherche des laboratoires de recherche.
La connaissance, commence à n’importe quel niveau, secondaire, lycée, supérieur etc …. Connaitre les réaction chimiques, les constitutions des alliages etc … ce qui après développement des compétences pratiques en entreprise, l’expérience vous donne une expertise supérieure. Vous constatez une altération sur une pièce, vous comprenez ce qu’il s’est passé grâce à votre expérience mais aussi vos connaissances de base. Et vous êtes à même de réagir en comprenant ce que vous allez faire.
Si vous saviez quelles connaissances apprises à l’école m’ont été le plus utiles dans ma vie de tous les jours, vous seriez peut être surpris. Ce sont mes cours d’Education Manuel et Technique que j’ai suivis au collège. Rien à voir avec les labos d’analyse sous rayon X. Et tout le monde s’en foutait, nous n’étions que 4 ou 5 sur 30 à y accorder de l’importance. Sauf que maintenant, je maitrise les bases de l’électricité domestique, de la plomberie, du soudage, de l’assemblage mécanique, de la menuiserie, comment on réalise de bonnes mesure, du découpage, du collage, de la lecture de plan, de la schématisation etc …. J’ai pu économiser des dizaines de milliers d’euros en travaux. Ces connaissances de base m’ont permis de travailler tous mes étés, de 16 ans jusqu’à 23 ans, date de la fin de mes études dans le supérieur. Ensuite, ces expériences ont également joué lors de ma recherche d’emploi.
Ce n’est que mon exemple particulier, je le conçois fort bien, mais je pense qu’il y a matière à réfléchir.
A+
Zeb
Dernière modification par zeb (13/01/2019 13h51)
Tout ce qui peut merder, va inévitablement merder.
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#2745 13/01/2019 14h00
- Cornelius
- Membre (2015)
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Scipion8 a écrit :
une cure d’amaigrissement drastique pour l’Etat, en commençant par le sommet[/b] (car le sommet devrait toujours donner l’exemple) : comment justifier le salaire de Mme Jouanno (et ce n’est qu’un exemple parmi les très nombreuses autorités indépendantes et autres comités Théodule qui servent essentiellement à récompenser les copains) ? Pourquoi ne pas réduire le nombre et la rémunération des parlementaires ? (la politique ne doit pas être une profession, mais une vocation) Pourquoi ne pas mieux définir les priorités du secteur public et dimensionner les services publics en conséquence, en s’inspirant de ce qui marche ailleurs ? Est-il normal que la sphère publique soit à ce point obèse, aux frais de l’ensemble du pays ? Comment justifier que la dépense publique soit 10 points de PIB supérieure à des pays comparables (Allemagne etc.), sans différence significative dans les services publics ? Tant que cette question ne sera pas traitée, la pression fiscale insupportable, inégalée dans le monde, continuera à susciter la colère légitime des contribuables.
M.erci pour ces clarifications.
Certes, mais le problème est que vous avez un objectif ambitieux et que la seule mesure concrète que vous proposez en représente le centième…
Beaucoup de gens sont d’accord pour réduire les rémunérations de Ch. Jouanno, des parlementaires, mais les quatre-vingt-vingt-dix-neuvième autres centièmes requièrent des mesures qui hérisseront beaucoup des manifestants qui réclament plus de services publics: je ne pense pas qu’on puisse régler le problème seulement par une meilleure "efficience". Une telle diminution de la dépense publique implique des mesures impopulaires d’une tout autre ampleur que celles qu’a déjà prises E. Macron (stabilisation des effectifs de la fonction publique, poursuite du gel du point d’indice et désindexation de certaines prestations) qui ont déjà mis le feu au poudre.
Une solution pour améliorer les services publics sans vider les caisses de l’État serait de revenir sur les 35 h pour les fonctionnaires (je suis fonctionnaire) mais là encore, ce n’est pas du tout, du tout, dans les revendications.
Vous connaissez mieux que moi ces ordres de grandeur et surtout vous avez une vision internationale que peu d’entre nous possèdent. Je serais curieux (très sincèrement) de savoir comment si des pays dont la situation budgétaire était comparable à celle de la France ont pu baisser la dépense publique en respectant les principales revendications des gilets jaunes telles qu’elles ressortent des premiers cahiers de doléance et des premières consultations internes sur tel ou tel rond-point (par exemple baisse de l’âge de la retraite, augmentation des pensions de retraite, augmentation du nombre d’établissements de service public hors des métropoles, maintien du temps de travail, protection des salariés [privé+public] au moins équivalente voire accrue]).
Pardonnez-moi de vous solliciter encore une fois mais je ne fréquente aucune personne intéressée par ces questions dans ma vie quotidienne, j’en profite! Et je serais vraiment curieux de savoir ce que vous en pensez. Car les propos de B. Cœuré que je mentionnais dans mon précédent message semblent quand même éloignés des propositions des gilets jaunes.
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2 #2746 13/01/2019 14h15
- doubletrouble
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@zeb : nous sommes d’accord à une importante nuance près :
Pour continuer de filer ma métaphore, actuellement, un bon chien capable d’attraper toutes les balles mais incapable de résoudre des équations différentielles sera au chômage. On préfèrera embaucher un humain qui a prouvé qu’il sait résoudre ces équations, même s’il est moins bon que le chien pour attraper la foutue balle au final.
C’est ce point très précis qui relie mes messages précédents au débat sur les gilets jaunes : il y a une sorte de "dictature" des sachants sur les pouvants qui provient directement du haut degré de financialisation de notre société : il est plus pratique pour nos classes dirigeantes de quantifier des diplômés que des expérimentés. Donc tout le monde doit être diplômé*.
La violente tendance anti-intellectuelle qui sévit dans nos écoles et nos sociétés, où "Intello" est devenu une insulte, est pour moi une réaction à cette remise en cause fondamentale de l’utilité de ceux qui ne peuvent/veulent pas se conformer à cette contrainte arbitraire. On ne retrouve pas cette haine de l’Intellectuel ou de l’Expert dans les sociétés où les pouvants sont libres de travailler sans l’autorisation des sachants.
(*) Le plaisir que vous avez à apprendre et l’utilité personnelle que vous retirez de ce savoir n’est qu’un sympathique effet secondaire, le but principal restant de pouvoir vous ramener à une valeur quantifiable et modélisable. Vous auriez autant de plaisir et d’utilité sans le diplôme, mais vous seriez bien plus compliqué à gérer en tant que "ressource humaine" !
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1 #2747 13/01/2019 14h37
- Yonz
- Membre (2017)
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zeb a écrit :
Ce sont mes cours d’Education Manuel et Technique que j’ai suivis au collège.
"Manuel" c’était le nom du prof?
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[+1 / -1] #2748 13/01/2019 15h16
Scipion8 a écrit :
Cornelius a écrit :
(ii) À qui revient-il d’ "isoler" les extrémistes? Les quelques gilets jaunes "modérés" qui ont émergé depuis le début de la crise ont tous été (violemment bien sûr) rejetés par la base du mouvement. Ceux qui ont le plus d’audience, d’après le journaliste V. Glad qui analyse le mouvement depuis le départ, sont Maxime Nicolle et E. Drouet. Sont-ils pour vous des modérés ou des extrémistes?
(iii) Sur quoi vous fondez-vous pour le dire? 0% des gilets jaunes que je connais entre dans la catégorie de ceux qui ont vraiment des problèmes des fins de mois (évidemment mon échantillon est très réduit); évidemment, comme nous tous, il trouverait un emploi à un salaire augmenté de 100 ou 200 euros, mais on ne peut dire honnêtement qu’ils soient en difficulté.
(…_
Si vous ne précisez pas ce que sont ces "gestes concrets", il me semble que c’est un peu parler pour ne rien dire. Tout le problème est en effet de savoir maintenant ce qui peut apaiser ce qui ressemble plus à des émeutes qu’à des manifestations.L’isolement des extrémistes se fait en apaisant les raisonnables, très largement majoritaires dans la plupart des mouvements de colère du peuple. Il faut écouter les revendications, identifier celles qui semblent justes et raisonnables, et y répondre de façon concrète. Les raisonnables finiront par se calmer, les extrémistes continueront à casser mais ils seront peu nombreux et finiront en prison.
.
Du coup les extrémistes c’est quelle proportion des 0,1 à 0,2% de français qui manifestent actuellement et se revendiquent représentants du peuple ?
As t’on déjà accordé autant d’audience à une fraction aussi ténue de la population ?
Edit : vous avez oublié un -1 pour mon autre message Surin, un petit peu mal au doigt suite aux abus des derniers jours ? Jouissez comme vous le souhaitez mais je sanctionnerai dorénavant systématiquement vos messages qui le méritent. J’ai une bonne réserve avant d’arriver à 0.
Par ailleurs votre présentation est dorénavant enregistré sur un autre site web et dans mes fichiers, je suis sur que la mairie de Paris, Mr Ian Brossat, que vous avez diffamé et la BNRDF seront ravis de la lire et apprécieront votre exemple de réussite. Biz
Dernière modification par simouss (13/01/2019 22h26)
Eureka
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#2749 13/01/2019 15h23
- carignan99
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Oui, les syndicats : ils ne sont pas beaucoup, ne représentent pas (plus) grand monde mais ont traditionnellement eu un extraordinaire pouvoir de nuisance.
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[+1 / -1] #2750 13/01/2019 15h28
Ils représentent encore environ 3 millions de personnes, avec un pourcentage très variable suivant les secteurs.
Taux de syndicalisation : le vrai du faux
Et ils savent déclarer une manifestation eb préfecture, suivre le trajet renseigné et l’encadrer de façon correcte en général.
Eureka
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