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1 #76 01/01/2020 20h03
- Kapitall
- Membre (2011)
Top 50 Finance/Économie
Top 5 SIIC/REIT - Réputation : 334
Merci. L’idéal, fiscalement, c’est de ne rien faire. Mais force est de constater qu’il y a eu des mouvements assez importants ces deux dernières années. Sachant que je raisonne post-impôts : si je liquide ou que je m’allège sur une ligne l’imposition fait partie de mon analyse préalable (le mouvement doit faire sens même s’il déclenche une imposition). Les frais de transaction, avec IB, sont insignifiants donc ça ne joue pas dans l’équation.
Historiquement, j’étais très investi aux USA, notamment les foncières US. Aujourd’hui, je n’ai que 12% du portefeuille aux USA, le reste est en Europe. Ce basculement est venu quand j’ai fait une étude approfondie du gap de valorisation grandissant entre ce que j’avais en portefeuille et ce que je pouvais acheter par ailleurs. C’est une des raisons derrière ma bonne année 2018, quand les marchés en général plongeaient allègrement.
A l’instant, mon portefeuille me convient bien. Donc il faut que l’environnement évolue pour que des mouvements fassent sens.
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#77 01/02/2020 16h32
- Kapitall
- Membre (2011)
Top 50 Finance/Économie
Top 5 SIIC/REIT - Réputation : 334
Un mois de Janvier pour rien: -0,33% (en bleu).
Le portefeuille résiste plutôt mieux que ses indices de référence (85% des titres détenus sont dans l’eurozone).
Un bel accident de parcours sur Aurelius Equity Opportunities. Ce spécialiste du redressement des entreprises en grande difficulté s’est vu gratifié de la publication à charge d’un short-seller dont la thèse est que si la NAV officielle est de 40 euro, la NAV réelle serait de… 0.01 euro. J’étais devant mon écran quand le titre a dévissé jusqu’à 29 euros mais dans le doute, je n’ai pas renforcé. Sans doute à tort, car le management a plutôt bien travaillé sur la durée. Cela traduit un manque de préparation de ma part (je devrais connaitre ce genre de dossiers par coeur pour savoir décider dans l’instant qui a raison et qui a tort) et mon état psychologique vis à vis des marchés (grande prudence, peu d’envie de déployer du capital). Nous verrons bien.
Depuis le 1er Janvier 2018, le portefeuille a progressé de 40,7%.
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1 #78 15/02/2020 12h32
- Kapitall
- Membre (2011)
Top 50 Finance/Économie
Top 5 SIIC/REIT - Réputation : 334
Contrairement à ce que je pensais en début d’année, j’ai été amené à faire un certain nombre de mouvements sur mes portefeuilles. Pour affiner leur positionnement par rapport à l’évolution des marchés mais aussi pour refléter ma situation patrimoniale.
Comme l’exercice 2019 a été très favorable et générateur de liquidités au niveau de mon entreprise, le niveau de liquidités global dépassait mes objectifs. Et une analyse de la cote m’a fait voir quelques opportunités suffisamment convaincantes pour préférer y investir plutôt que de risquer de passer à côté. J’ai donc investi au niveau du portefeuille IB pour ramener le niveau de cash sur celui-ci à environ 17,5%.
D’abord, point d’étape :
sur le PEA (largement en buy and hold) : 2,93% depuis le début de l’année, peu de mouvements (investissements des rares dividendes déjà tombés). Au passage, le chiffre de Boursorama pour le CAC Gross Return est faux.
sur le CTO IB : +4,67% (ce qui se compare favorablement aux marchés européens, qui représentent environ 80% des investissements)
Le top 10 du CTO en date du 14 Février se compose de :
Ado Properties
Deutsche Wohnen
Berkshire Hathaway
Unibail RW
Vastned Retail
Alphabet
Akka Technologies
Ventas
Activision Blizzard
Ubisoft
La majeure partie des mouvements effectués n’apparaissent pas dans le top 10, mais des positions ont été initiées sur de vieux amis (Federal Realty…) ou des titres britanniques que j’avais jusqu’ici évités (Bunzl, RR…). Pas mal de recoveries, en fait : ça tombe bien, je ne suis pas pressé.
Dans l’ensemble, je pense avoir amélioré le profil du portefeuille : plus d’upside par rapport à des objectifs relativement raisonnables (en tout état de cause par rapport au marché), un risque de downside que j’estime à peu près favorable en cas de retournement.
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2 #79 29/02/2020 10h16
- Kapitall
- Membre (2011)
Top 50 Finance/Économie
Top 5 SIIC/REIT - Réputation : 334
Autant dire qu’on vient de vivre une semaine d’anthologie, rappelant les heures les plus mouvementées de la crise financière.
D’abord, les chiffres pour 2020 :
SPX - 8,27% ; VT - 8,67% ; mon portefeuille -9,31% et EFA -10,37%.
En revenant au 1er Janvier 2018, la performance reste honorable : 28%, en sur-performance de 13 à 16 points par rapport aux indices.
Activité de la semaine: je repensais au bon mot de Buffett sur l’obsédé sexuel dans un bordel… j’ai tant acheté que j’ai ramené le cash sur le portefeuille à 0, les derniers ordres ayant été passés vers 20 heures hier :
Pourquoi tant de précipitation à acheter ? D’un côté, si les indices ont connu une correction d’une vélocité sans précédent, elle n’est pour l’instant que modeste à l’échelle des paniques du passé. On ne peut exclure des baisses supplémentaires, peut-être substantielles.
Cependant :
1/ je pars toujours d’entreprises et non du niveau des indices et certaines entreprises que j’estime de qualité sont arrivées à des niveaux de valorisation inférieurs de 20 à 50% à mon estimé de moyen-terme
2/ mon horizon d’investissement et donc d’évaluation des entreprises est de moyen-terme. Sauf à considérer que le coronavirus est amené à paralyser l’économie mondiale sur une période longue, sans remède ni vaccin à l’horizon fin 2020, je n’ai pas de raison de modifier de manière substantielle mes estimations de fair value.
Allocation d’actifs: je viens de demander le rachat de tous mes fonds en AV à l’exception d’un an de dépenses (coussin d’utilité psychologique, principalement). Cela me redonne environ 10% de cash à réinvestir en cas de poursuite de la baisse, ces fonds devraient être crédités en début de semaine prochaine. J’augmente donc fortement mon exposition aux actions.
C’est tempéré par une excellente génération de cash au niveau de mon entreprise en 2019, il y a là une autre marge de manoeuvre qui me permet cette position aggressive.
Et à la fin des fins, si on en arrive là, on ressortira les outils du trader mis au placard depuis quelques années : le levier (qu’on peut pousser jusqu’à 2.5…), la gestion long-short, les dérivés dans le cadre d’un mix titres vifs/options.
De cette semaine je retire une fois de plus en plus cette conviction : je suis totalement indifférent à la baisse de la valeur liquidative de mon portefeuille pour peu qu’il me reste une marge de manœuvre confortable pour agir, acheter des entreprises de qualité et donc améliorer le profil du portefeuille et par la même préparer la performance future. La seule chose qui soit intolérable, c’est d’être acculé et de subir…
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#80 29/02/2020 17h15
- Este59014
- Membre (2014)
- Réputation : 78
Bonjour Kapitall,
Quelles sont les nouvelles positions ouvertes ? ou vos renforcements ?
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1 #81 29/02/2020 18h33
- Kapitall
- Membre (2011)
Top 50 Finance/Économie
Top 5 SIIC/REIT - Réputation : 334
Bonjour,
Il serait trop chronophage de faire une liste exhaustive des transactions, il y en a eu beaucoup trop sur cette période. Mais voici le top 25 fourni par IB.
En dehors des 25 plus grosses positions, j’en ai profité pour acheter ou renforcer dans le secteur du tourisme (Accor, Amadeus…), des infrastructures (Atlantia…), du luxe au sens large (Christian Dior…), des med-techs (Carl Zeiss…), des SSII (Compugroup…), pas mal de valeurs US (de Howard Hughes à Gartner en passant par Roper Technologies).
Ce sont des valeurs que j’avais en portefeuille à des niveaux d’exposition insuffisants ou alors en watchlist avec des cours d’achat cible.
En période de gros temps, il est utile de savoir quoi acheter et à quel cours, sans états d’âmes ni questionnements. Un travail à faire en amont, en somme.
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#82 29/02/2020 19h09
Vous êtes acheteur Boeing? Je me doute que l’avionneur est sous côté mais les temps de vaches maigres risquent de durer encore un moment… surtout si l’épidémie met un coup de froid sur le business du tourisme international.
J’ai également étudié Vastned Retail découvert sur votre file passionnante. C’est une belle foncière mais effectivement elle donne tout ce qu’elle gagne. Et sa petite taille semble la fragiliser, on voit l’impact de la vacance temporaire de rue de Rivoli sur leur taux d’occupation et leur income. Surtout je note la baisse des loyers. J’en ai pris une louche parceque je peine à trouver des diversifications mais ça n’ Pas une grosse conviction.
Merci pour votre suivi. Continuez !
L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître (A. Dumas )
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1 #83 29/02/2020 23h35
- Kapitall
- Membre (2011)
Top 50 Finance/Économie
Top 5 SIIC/REIT - Réputation : 334
Bonsoir MisterVix,
- Boeing : oui, sans en faire une position massive non plus, le titre pointe en 25eme position. Le marché a déjà effacé dans les $80 ou 85 milliards pour tenir compte des différents déboires de l’entreprise. Sans être capable de dire si c’est un solde pour tout compte, je m’appuie sur des analystes qui estimaient un FCF fin 2021, début 2022 qui nous donne un FCF yield de 10,5% aux cours actuels et des perspectives de croissance respectables derrière.
- Vastned Retail : le management a pris les bonnes décisions ces derniers années en vendant des actifs types retail de périphérie pour se recentrer sur le centre-villes. Les actifs à Paris, Bordeaux ou encore Amsterdam feraient rêver des gérants de SCPI. D’ailleurs, au vu du WACC très mauvais de Vastned, ce portefeuille se porterait bien mieux dans le non coté (je l’ai déjà dit plus haut, désolé de me répéter).
Ajoutons toutefois que mon avis sur l’immobilier retail, y compris prime, a fini par être ébranlé, même si les indicateurs superficiels sont corrects. La dernière publication de Hammerson, que Klépierre voulait racheter pour le triple du cours actuel (!), était assez consternante concernant la NAV notamment. Vastned c’est un autre type d’actifs mais tout de même, ça se recouvre un peu et il y a contagion. Il y a 2 ans, j’aurais doublé ma position aux cours actuels. Aujourd’hui… je préfère diversifier, ce ne sont pas les opportunités qui manquent.
J’espère que votre portefeuille, long volatilité, se porte comme un charme !
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2 #84 07/03/2020 14h39
- Kapitall
- Membre (2011)
Top 50 Finance/Économie
Top 5 SIIC/REIT - Réputation : 334
Point d’étape (que je publie afin de garder une trace de mon état d’esprit) :
Ma posture agressive ne paie, pour l’instant, pas du tout : depuis le début de l’année, je sous-performe le Stoxx 600 d’environ 3 points. C’est d’autant plus marquant que mi-Février, la sur-performance était respectable.
Mon analyse initiale, celle d’un choc exogène temporaire, ne semble pas être celui retenu par les marchés.
Un DCF rapide sur quelques unes de mes positions me laissait penser qu’une baisse de 6 à 11% pouvait être justifiée. Et que toute baisse au-delà était excessive dans ce scénario. J’ai acheté en conséquence des titres qui ont continué à baisser plus que le marché (d’où la sous-performance).
Or, si on regarde bien les décotes sur TBV des banques européennes, nous sommes revenus en Europe à des niveaux de crise intense du système financier.
En clair : les investisseurs commencent à pricer les banques comme si nous nous dirigions vers un cercle vicieux fort : activité économique paralysée = entreprises fragilisées = défauts sur certains engagements financiers = dépréciations dans les bilans des banques = pertes significatives et cours en chute libre.
A ce stade, difficile de dire si ce mouvement est rationnel (puisque les banques sont un pari leveragé sur l’économie) ou excessif, et si oui, à quel point.
Surtout si les banques centrales, qui sont sur la brèche, interviennent pour assurer un fonctionnement continu du système financier, que le régulateur se montre plus souple dans les règles de reconnaissances des « impaired loans » le temps que la croissance reparte et que le politique ouvre les vannes budgétaires d’une relance économique. Cette dernière semble à ce stade inévitable.
Pour l’instant, donc, fidèle à mon horizon d’investissement de moyen-terme, j’ai continué mes achats, bien qu’à un rythme moindre afin de préserver une marge de manoeuvre significative si jamais un scénario noir devait se matérialiser. Je note que l’USD baisse un peu, ce qui rend d’autant plus attractif un léger rééquilibrage vers les US.
J’ai également mis en place un (petit) bear-put spread sur le SP500, afin de compenser en partie le risque supplémentaire lié à mes achats de titres vifs. Cette position évoluera en fonction de l’actualité.
Comparaison n’est pas raison mais la crise financière de 2008 s’est déroulée sur 350 jours à peu près. Il s’agit maintenant d’être patient même si les achats continueront avec régularité, dès que des cours apparemment intéressants seront touchés.
J’ai été voir, par curiosité, le pire maximum drawdown de mes années d’investisseur : un peu plus de la moitié de la VL du portefeuille. Les nuits étaient difficiles, ça oui, comme si de l’acide coulait dans mon ventre…
Mais il faut toujours se souvenir que les actions sont des titres à durée de vie théoriquement infinie. C’est à dire qu’avec un horizon d’investissement adéquat (5 ans), et sans concentration de risque excessive sur un seul secteur ou un seul titre, acheter des actions à des cours raisonnables en fonction de critères aussi objectifs que possibles est statistiquement gagnant. On peut sembler avoir tort pendant quelques mois mais on finit par avoir raison en raisonnant sur la bonne temporalité.
Et, dans le cadre d’une allocation d’actifs sensée, avec un peu d’expérience en prime, on finit par être assez largement indifférent à la VL de son portefeuille en période de crise.
Je termine en paraphrasant Buffett (encore une fois): je préfère un 14% annualisé volatile à un 11% régulier.
En somme… vive la volatilité !
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#85 07/03/2020 15h16
- skywalker31
- Membre (2014)
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Top 50 Finance/Économie - Réputation : 337
Kapitall a écrit :
je préfère un 14% annualisé volatile à un 11% régulier
En ce qui me concerne, j’aimerais bien connaître votre recette 11% régulier, cela me suffirait
depuis quelques années je privilégie de choisir en fonction du ratio PERF/VOL, et non de la seule PERF, pour mieux dormir après de premiers déboires un peu perturbants.
"La bourse est le seul magasin où la plupart des clients fuient quand les prix baissent. W Buffet". Portefeuille, Blog
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1 #86 07/03/2020 15h33
- Kapitall
- Membre (2011)
Top 50 Finance/Économie
Top 5 SIIC/REIT - Réputation : 334
C’était une citation de Buffett, n’hésitez pas à lui écrire pour lui demander :
3555 Farnam Street
Omaha, NE 68131
USA
Plus sérieusement, à chacun sa psychologie.
Pour être franc, je ne comprends pas du tout l’intérêt d’une VL en pleine crise. Il va de soi que celle-ci ne reflète pas la valeur intrinsèque des titres mais bien plutôt le degré de panique ou le besoin de liquidités à tout prix de certains intervenants.
Et jusqu’à présent, la crise a toujours été l’exception, non pas la norme. Il suffit d’attendre qu’elle passe, plus ou moins rapidement. Les valorisations se régularisent ensuite et c’est là qu’on est récompensé pour avoir pris du risque quand personne ne voulait le porter.
A long terme, c’est vraiment la perf’ qui compte. La volatilité, ça ne fait mal à l’esprit que sur le moment. My two cents.
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5 #87 21/03/2020 11h54
- Kapitall
- Membre (2011)
Top 50 Finance/Économie
Top 5 SIIC/REIT - Réputation : 334
Pèle-mêle de mes réflexions en un moment troublé, sans précédent récent :
La bourse (première partie) :
Performance très mauvaise jusqu’ici, aucune raison de se pavaner. Moins bien que l’Eurostoxx 600. J’ai acheté en quantité, beaucoup trop tôt et sur des secteurs en première ligne du ralentissement : les infrastructures, les SSII, certaines acteurs hôteliers, des entreprises de consommation discrétionnaire.
Regarder la VL de mon portefeuille n’a, ceci étant dit, strictement aucun intérêt. Elle reflète surtout deux choses : le besoin panique de liquidité de la plupart des intervenants sur tous les marchés (actions, obligataires, or etc.), la difficulté extrême à valoriser les entreprises devant tant d’incertitudes. Je ne suis pas vendeur, je suis acheteur de manière générale. Ce qui nous amènera à la deuxième partie.
Mais avant cela, quelques pensées sur la situation générale :
- le bilan sanitaire va s’aggraver avant de s’améliorer. L’état de choc de l’opinion risque de suivre la courbe des morts. Le pic serait à attendre en France dans 7 à 10 jours. D’ici là, chaque jour sera probablement plus sombre que le précédent, avec son lot de tragédies mais aussi d’actes de dévouement admirable…
- Les banques centrales disent implicitement aux états qu’elles vont monétiser (en tout cas mettre à leur bilan sans plan de sortie…) la dette nécessaire pour financer
1/ la mise à l’arrêt forcé de l’économie pendant une période indéterminée
2/ les plans de relance de l’économie
3/ le soutien à certaines entreprises qui, autrement, pourraient faire faillite.
En clair, on essaie de mettre l’économie sous stase pour casser la propagation du virus tout en évitant des dégâts structurels afin de ne pas répéter les errements de 2008.
- Sans préjuger des probabilités qu’un traitement efficace du virus soit trouvé rapidement (molécules anciennes repositionnées comme nouvelles molécules, je laisse ce débat passionné et passionnant aux spécialistes), mon sentiment est que la mise sous stase de l’économie ne durera pas plus d’un mois ou deux.
Des voix se font déjà entendre dans la presse, FAZ (germanophone, lien sans doute inutile ici), New York Times, Le Monde, pour parler d’un confinement sélectif des groupes à risques pour laisser le reste de la population reprendre son existence (liens sociaux, production etc.).
Si le confinement initial est sans doute légitime pour casser la propagation de la maladie, ces voix-là arguent que le coût bien réel du confinement (tant en terme de bien être collectif qu’en termes économiques) sera à l’horizon de quelques semaines supérieur aux bénéfices en termes de santé publique.
C’est un point de vue qui sera totalement inaudible tant que les décès, malheureusement, continueront à s’empiler. Il convient toutefois de se souvenir que des arbitrages de ce type sont rendus en permanence par toute société, quoique de façon moins visible et donc moins dramatique. Ainsi, les externalités négatives récurrentes (c’est à dire des morts prématurées et évitables, des maladies lourdes) liées à la pollution de l’air ou à l’utilisation de produits phytosanitaires reflètent un tel arbitrage par la société.
Le choc initial de la pandémie passé, ce débat deviendra de plus en plus prégnant. Ma compréhension toute personnelle, et je ne souhaite pas du tout polémiquer là-dessus avec des intervenants qui seraient d’un avis contraire, est qu’il sera rendu d’autant plus rapidement que le monde médical aura pu mettre en place des protocoles de soin efficaces. Je rappelle ici les statistiques factuelles publiées par l’Italie. Elles pointent, elles aussi, vers un confinement très sélectif.
La bourse (deuxième partie) :
En 2009, la bourse a touché son point bas en Mars quand les premiers indicateurs positifs n’ont été publiés qu’en Octobre. Il s’agit de se souvenir que la bourse anticipe par nature. Il est parfaitement légitime de penser, qu’encore une fois, la bourse anticipera la reprise alors que les titres des journaux seront encore, eux, le reflet du désastre au quotidien.
Où en sommes-nous ? Ce débat là serait sans fin et n’a pas de réponse facile. Toutefois, les lecteurs d’Investir trouveront un élément pertinent rappelé par plusieurs gérants dans le numéro de ce weekend : la book value du CAC40 est approximativement vers 3500 points. Même quand on pensait que l’économie était brisée pour toujours, en 2009, la book value fut proche du point bas en agrégat. Allons-nous y aller et même plus bas ? Je laisse cette réponse aux devins.
Difficile de dire ce que seront les conséquences à long terme de cette épidémie. Est-ce que le tourisme reprendra ses droits comme avant ? Si oui, les infrastructures se revaloriseront en conséquence. Si la réponse est négative, il y aura eu une destruction de valeur permanente et non transitoire. Cette question se pose pour chaque industrie.
J’évite donc les paris sectoriels trop prononcés. Malgré la débâcle continue, j’ai acheté chaque jour. J’ai rapatrié des fonds qui étaient fléchés pour d’autres usages, considérant qu’il s’agissait d’un choix binaire : soit la société humaine moderne est résiliente et l’économie repartira (auquel cas acheter des actifs productifs pour le long terme est le seul choix cohérent), soit elle ne l’est pas et les conventions comme la monnaie fiat n’y survivront pas. Le pessimisme boursier n’a pas payé pendant le siècle précédent, nous verrons bien ce qu’il en sera du nouveau !
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1 #88 25/03/2020 18h54
- Kapitall
- Membre (2011)
Top 50 Finance/Économie
Top 5 SIIC/REIT - Réputation : 334
Ce post servira à se remémorer, quand les choses se seront heureusement calmées sur le front sanitaire et repris un semblant de normalité, à quoi ressemblent en bourse des temps exceptionnels. Ces captures d’écran représentent les ordres passés depuis lundi seulement. A peu près tous les jours depuis le début de la crise ressemblent à ça.
A l’achat: que des titres vifs. S’il y a des ETFS, ce sont des shorts pour maintenir un certain niveau d’exposition global. A ce stade, j’utilise la marge mais il est hors de question de risquer un appel de marge, même en cas de baisse de 30% des indices en une journée. S’il y a des pertes sur ces couvertures au dénouement, elles seront reportables dix ans et me permettront de faire des arbitrages sans imposition dans le futur.
Quelques calls à échéances lointaines que j’ai l’intention d’exercer en temps voulu font aussi partie des achats.
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1 #89 06/06/2020 10h13
- Kapitall
- Membre (2011)
Top 50 Finance/Économie
Top 5 SIIC/REIT - Réputation : 334
Performance depuis le 1er Janvier 2018 : portefeuille 36,25%, SPY : 25,02%, VT : 9,89 %, CAC40: 5,49%
Performance depuis le 1er Janvier 2020 : portefeuille -3,49%, EFA : - 8,09% VT : - 3,97%, SPXTR : 0,26%
La courbe de performance du portefeuille sur 2020 semble assez inquiétante : c’est pour partie un effet d’optique. La rapidité de la baisse au pire de la crise a fait que je me suis retrouvé avec un levier de presque 3, prenant donc de plein fouet la baisse en %. Mais le « danger » était assez minime : j’étais en train de virer des fonds de droite et de gauche, parfois cela prenait un peu de temps pour arriver (les joies de l’AV ou du conseiller bancaire qui prend son temps pour vérifier que ce gros virement sortant du compte pro est justifié…) et alors, la baisse était amplifiée d’autant.
Toutefois, à aucun moment je ne me suis retrouvé en position de subir un appel de marge. La seule concession tactique fut de vendre quelques small caps qui ne donnent droit à aucune marge chez IB pour pouvoir dormir tranquille. Je les ai rachetées quelques jour plus tard, une fois les liquidités créditées sur mon CTO.
Dans l’ensemble je suis assez mécontent de ma gestion initiale, empreinte d’un biais de confiance : j’ai acheté très tôt, car je me fiais à des calculs de DCF qui me montraient que même dans un scénario assez sombre, la plupart des grosses boites ne pouvaient pas perdre plus de 10 ou 15% de valeur intrinsèque. Seulement, ce raisonnement froid ne pesait pas lourd face aux mouvements de marché de court terme, face aux intervenants forcés de vendre pour faire face à leurs appels de marge etc. J’ai acheté beaucoup trop de cycliques en début de baisse, beaucoup trop de small et de mid-caps aussi. Là-dessus, pas de quoi pavoiser, vraiment pas. 5/20 ? Et encore !
Par contre, en terme de psychologie : je m’octroie un 18/20 par rapport aux crises précédentes. J’ai ignoré consciencieusement tout ce qui ne relevait pas de données financières, notamment les intervenants structurellement alarmistes (les Roubini et consorts) et le ressenti de « la foule » (qui ne comprend rien au poids des banques centrales, par exemple). J’ai ignoré la valeur liquidative de mon portefeuille tout du long de la phase de panique pour ne regarder que le factuel : qu’est ce que je pouvais acheter et pour combien, en essayant d’arbitrer au mieux. Si j’ai passé pas mal de temps devant l’écran pendant le mois de Mars, je dormais parfaitement bien la nuit. Donc là-dessus, c’est un presque sans faute. En fait, je ne suis vraiment à l’aise pour acheter qu’en pleine panique, j’ai suffisamment de recul maintenant pour en prendre acte.
Stratégiquement, j’ai fait le choix de revenir sur des options, notamment LEAPS. Sauf évènement majeur lié à une entreprise en particulier, elles seront toutes exercées en optique buy and hold. Comme cela représente un capital à 6 chiffres à mobiliser, je n’ai virtuellement plus rien à faire en bourse d’ici à janvier 2022, quand j’exercerai les dernières options. Très peu de transactions d’ici là en perspective… sauf catastrophe quelconque, évidement.
Cela me conforte dans un point de vue que j’avais explicité auparavant : la bourse « offre » toutes les quelques années, pour des raisons plus ou moins malheureuses, des points d’entrée très attractifs pour l’investisseur de long terme. Pouvoir mobiliser des resources conséquentes à ce moment là, par le biais de cash, de marge ou d’options de long terme, est un atout immense. Le stock picking ne pèse pas très lourd face à cette capacité là, exercée à plein.
La comparaison avec des indices est, de fait, inutile et biaisé dorénavant. L’année dernière, j’avais du cash excédentaire, maintenant il y a de la marge sur ce portefeuille, des options etc. Je ne ferai un reporting que trimestriellement au mieux, sauf évènement significatif.
Si toutes les options sont exercées, les 10 premières lignes du portefeuille seront, toutes choses égales par ailleurs :
Philips, Nike, Square, ADP, Airbus, O, FRT, SBUX, BRK.B, SPG (ou Amazon, presque identique en VL).
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