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#1 25/10/2021 18h36
- Quaterback
- Membre (2018)
- Réputation : 2
Bonjour,
J’ai divisé un F3 en 3 studios, il s’agit en réalité de 3 lots à l’origine.
Les séparations, l’électricité (sauf tableaux, prises etc), la plomberie, le carrelage et les enduits des pièces principales ont été faits. Les salles d’eau sont sur le point d’être terminées.
En revanche, mon artisan qui m’a réalisé plusieurs chantiers auparavant, a des problèmes financiers. J’ai avancé les fonds car je le connais depuis longtemps et avec la promesse d’une belle ristourne. Il les a manifestement utilisé pour combler ses soucis. Son équipe est prête à terminer le chantier mais il n’a pas les fonds pour acheter le matériel.
Il me propose de signer une reconnaissance de dette pour un montant correspondant au matériel restant soit environ 10 000 €, 3 velux, tableaux électriques, prises … colonnes de douches, mitigeurs, cuisines, placards … Sauf qu’il s’agit d’une entreprise (SAS) et que normalement il s’agit d’un litige commercial. L’avantage de la reconnaissance de dette à titre personnel est que même si sa société fait faillite, il me devra toujours l’argent. Mais comment justifier cette reconnaissance de dette ? un prêt ?!
Comment selon vous, je pourrai sortir de cette situation ? En sachant que je souhaite acheter le matériel pour terminer le chantier au plus vite, j’ai déjà perdu beaucoup de temps à cause de ses problèmes de trésorerie. Mais avant d’acheter le matériel, je souhaite m’assurer qu’il s’engage à me rembourser.
Merci à vous !
Mots-clés : chantier arrêté, non terminé, problème, travaux
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#2 25/10/2021 18h47
- colia
- Membre (2015)
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Bonjour, vous ne pourriez pas acheter vous-meme le materiel ?
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#3 25/10/2021 18h50
Bonjour,
Bien que la voie contentieuse ne semble pas être votre préoccupation actuelle, vous devriez préciser le type de contrat qui vous lie (?).
NB : sur de gros chantiers, il est possible de faire un paiement échelonné (des "situations") avec par exemple un 1er paiement qui va en dépôt dans une banque.
Et sinon, dans cet esprit mais un peu trop tardivement (hélas), personnellement si je prends en compte la confiance partagée, l’envie d’en sortir rapidement, je le ferais par étapes, en scindant la somme par exemple en 3 parties avec 3 reconnaissances de dettes et si possible en lui faisant faire le "pire" et onéreux en 1er (des fois qu’il dépose le bilan).
Tant que t'as pas vendu t'as pas gagné. Mais t'as pas perdu. Mais t'as pas gagné. Mais…Oh zut fait @*
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#4 26/10/2021 19h45
- Quaterback
- Membre (2018)
- Réputation : 2
Bonjour,
Ce qui nous lie c’est que j’ai accepté un devis que j’avais fait parvenir à ma banque qui m’a financé une partie des travaux. Je suppose que nous sommes liés juridiquement du fait du devis accepté et des virements bancaires.
Quand vous dîtes 3 reconnaissances de dettes, vous parlez à titre personnel je suppose ? Donc 3 reconnaissances de dettes en nom propre ?
Si on considère que la somme est de 10 000 €, on peut envisager une reconnaissance de dette de 4000€ et deux de 3000€ par exemple ?
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2 #5 26/10/2021 19h54
- Bernard2K
- Membre (2015)
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Quaterback : vous êtes en grave danger de perdre 10000 €. Vous ne semblez pas savoir comment se passent les difficultés d’entreprises et comment elles aboutissent à la liquidation.
Dans le fonctionnement normal d’une entreprise, il n’y a pas à faire l’avance pour les fournitures, car les fournisseurs lui font crédit.
Le chef d’entreprise vient prendre les fournitures le jour J.
Vu qu’il s’agit des dernières fournitures pour finir, il finit le chantier rapidement, disons à J+15, et vous envoie la facture. Vous le payez dans la foulée.
Il paie ses fournisseurs à J+ 45 jours fin de mois (sauf erreur de ma part, il semble que c’est ce qui se pratique dans la bâtiment), soit à J+2 mois environ.
Le fait que le client particulier paie dès réception de facture, alors que l’entreprise du bâtiment paie ses fournisseurs à 2 mois environ, lui cause une trésorerie positive. En fonctionnement normal, une entreprise du bâtiment qui travaille avec les particuliers n’a jamais besoin d’avance de trésorerie de ses clients, car ce sont ses fournisseurs qui la lui font.
S’il n’arrive plus à acheter ses fournitures, c’est sans doute que ces fournisseurs ont cessé de lui faire crédit. S’ils ont cessé, c’est parce qu’il a déjà chez eux des dizaines de milliers d’euros de factures impayées. Ajouté aux dettes envers les organismes sociaux, les impôts, et les fameux prêts Covid garantis par l’Etat, et peut-être même la paie des salariés (nous sommes le 26/10 : s’ils ont été payé fin septembre, il est peu probable qu’ils le soient fin octobre), la SAS a déjà probablement accumulé quelque part entre 100 k€ et 1000 k€ de dettes. La société est probablement déjà en cessation de paiement, et son dépôt de bilan est imminent et inévitable.
Peut-être qu’il n’a que des difficultés légères qui vont se résorber. Peut-être. Mais, d’expérience, un chef d’entreprise fait tout pour cacher la situation, aussi longtemps que possible, car c’est mauvais pour les affaires. Quand le patron en parle lui-même spontanément pour essayer de taper de l’argent aux clients, AMHA cela signifie qu’il est déjà trop tard et que le point de non retour est franchi depuis longtemps.
Vos 10000 € ne seront qu’une goutte d’eau qui s’évaporera tout de suite. Il est peu probable qu’ils servent à acheter vos fournitures. Vous ne reverrez jamais cette somme car, quel que soit la bonne volonté du dirigeant, il est déjà ruiné et il ne sera pas en capacité de rembourser quoi que ce soit avant 10 ans au moins. Il est même probable qu’il sait parfaitement qu’il n’aura jamais la possibilité de rembourser et qu’il fait ainsi le "tour des popotes" par simple instinct de survie, et/ou par aveuglement, pour ne pas se dire que c’est fini.
Il y a des gens dont c’est le métier d’aider les entreprises en difficulté : CCI ou chambre de métiers, la banque de l’entreprise, le médiateur de la banque de France… C’est leur métier et ce n’est pas le vôtre. Laissez faire les pros et n’allez pas mettre le moindre copeck dans un problème qui n’est pas le vôtre, et où vous avez tout à perdre et rien à gagner.
Il y a un fil qui explique comment faire un état des lieux d’un chantier arrêté, comment faire les comptes pour solder la relation contractuelle, et comment trouver une solution de remplacement pour finir le chantier. C’est celui-là que vous devriez lire, car c’est là que vous en êtes.
Dernière modification par Bernard2K (26/10/2021 21h06)
Il faut que tout change pour que rien ne change
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1 2 #6 26/10/2021 21h33
Bernard2K a écrit :
Dans le fonctionnement normal d’une entreprise, il n’y a pas à faire l’avance pour les fournitures, car les fournisseurs lui font crédit.
Le chef d’entreprise vient prendre les fournitures le jour J.
Vu qu’il s’agit des dernières fournitures pour finir, il finit le chantier rapidement, disons à J+15, et vous envoie la facture. Vous le payez dans la foulée.
Il paie ses fournisseurs à J+ 45 jours fin de mois (sauf erreur de ma part, il semble que c’est ce qui se pratique dans la bâtiment), soit à J+2 mois environ.
Le fait que le client particulier paie dès réception de facture, alors que l’entreprise du bâtiment paie ses fournisseurs à 2 mois environ, lui cause une trésorerie positive. En fonctionnement normal, une entreprise du bâtiment qui travaille avec les particuliers n’a jamais besoin d’avance de trésorerie de ses clients, car ce sont ses fournisseurs qui la lui font.
Je suis entrepreneur du bâtiment et je connais de nombreux artisans, je peux vous dire que sur des chantiers à plusieurs milliers d’euros, on demande des acomptes à la signature du devis.
Le fournisseur nous fait effectivement payer la marchandise au 1 du mois suivant mais la marchandise commandée n’est pas reprise la plupart du temps donc c’est pour notre poche si le client nous fait faux bond…sans compter la perte de temps, les chantiers autres repoussés etc…
Et si le chantier se fait, sans acompte si le clients ne vous paie pas en fin de chantier, vous perdez votre main d’œuvre mais également la valeur marchandise posée…
Certains chantiers peuvent également durer dans le temps ainsi les premières factures fournisseurs tombent et donc on échelonne les paiements avec des factures d’acomptes puis le solde en fin de chantier.
Dernière chose un acompte engage le client concernant le devis et prouve son engagement.
Voilà pourquoi l’artisan sécurise ses chantiers avec un acompte de 30% généralement.
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#7 26/10/2021 21h58
- coriace
- Exclu définitivement
- Réputation : 28
Bernard2K a écrit :
Quaterback : vous êtes en grave danger de perdre 10000 €. Vous ne semblez pas savoir comment se passent les difficultés d’entreprises et comment elles aboutissent à la liquidation.
Dans le fonctionnement normal d’une entreprise, il n’y a pas à faire l’avance pour les fournitures, car les fournisseurs lui font crédit.
Le chef d’entreprise vient prendre les fournitures le jour J.
Vu qu’il s’agit des dernières fournitures pour finir, il finit le chantier rapidement, disons à J+15, et vous envoie la facture. Vous le payez dans la foulée.
Il paie ses fournisseurs à J+ 45 jours fin de mois (sauf erreur de ma part, il semble que c’est ce qui se pratique dans la bâtiment), soit à J+2 mois environ.
Le fait que le client particulier paie dès réception de facture, alors que l’entreprise du bâtiment paie ses fournisseurs à 2 mois environ, lui cause une trésorerie positive. En fonctionnement normal, une entreprise du bâtiment qui travaille avec les particuliers n’a jamais besoin d’avance de trésorerie de ses clients, car ce sont ses fournisseurs qui la lui font.
S’il n’arrive plus à acheter ses fournitures, c’est sans doute que ces fournisseurs ont cessé de lui faire crédit. S’ils ont cessé, c’est parce qu’il a déjà chez eux des dizaines de milliers d’euros de factures impayées. Ajouté aux dettes envers les organismes sociaux, les impôts, et les fameux prêts Covid garantis par l’Etat, et peut-être même la paie des salariés (nous sommes le 26/10 : s’ils ont été payé fin septembre, il est peu probable qu’ils le soient fin octobre), la SAS a déjà probablement accumulé quelque part entre 100 k€ et 1000 k€ de dettes. La société est probablement déjà en cessation de paiement, et son dépôt de bilan est imminent et inévitable.
Peut-être qu’il n’a que des difficultés légères qui vont se résorber. Peut-être. Mais, d’expérience, un chef d’entreprise fait tout pour cacher la situation, aussi longtemps que possible, car c’est mauvais pour les affaires. Quand le patron en parle lui-même spontanément pour essayer de taper de l’argent aux clients, AMHA cela signifie qu’il est déjà trop tard et que le point de non retour est franchi depuis longtemps.
Vos 10000 € ne seront qu’une goutte d’eau qui s’évaporera tout de suite. Il est peu probable qu’ils servent à acheter vos fournitures. Vous ne reverrez jamais cette somme car, quel que soit la bonne volonté du dirigeant, il est déjà ruiné et il ne sera pas en capacité de rembourser quoi que ce soit avant 10 ans au moins. Il est même probable qu’il sait parfaitement qu’il n’aura jamais la possibilité de rembourser et qu’il fait ainsi le "tour des popotes" par simple instinct de survie, et/ou par aveuglement, pour ne pas se dire que c’est fini.
Il y a des gens dont c’est le métier d’aider les entreprises en difficulté : CCI ou chambre de métiers, la banque de l’entreprise, le médiateur de la banque de France… C’est leur métier et ce n’est pas le vôtre. Laissez faire les pros et n’allez pas mettre le moindre copeck dans un problème qui n’est pas le vôtre, et où vous avez tout à perdre et rien à gagner.
Il y a un fil qui explique comment faire un état des lieux d’un chantier arrêté, comment faire les comptes pour solder la relation contractuelle, et comment trouver une solution de remplacement pour finir le chantier. C’est celui-là que vous devriez lire, car c’est là que vous en êtes.
A la lecture de ce long texte, il semble que ce soit vous qui ne savait pas comment fonctionne une entreprise du bâtiment.
Le passage sur le chef d’entreprise qui attendrait le plus longtemps possible est une méconnaissance totale également dans ce qui se passe dans les tribunaux de commerce depuis prêt de 10 ans.
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1 #8 26/10/2021 22h02
- Bernard2K
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Rick, vous devez être fatigué par votre journée de travail, car vous n’avez pas lu correctement le cas exposé par Quaterback. Désolé, mais votre argumentation sur l’acompte en début de chantier est hors sujet.
Il y a déjà eu un acompte en début de chantier, et même un gros acompte :
"J’ai avancé les fonds car je le connais depuis longtemps et avec la promesse d’une belle ristourne.".
Donc, on parle d’un chantier qui est déjà engagé, pour lequel il y a déjà eu un généreux acompte.
Puis :
"Son équipe est prête à terminer le chantier mais il n’a pas les fonds pour acheter le matériel".
Donc, on parle d’un chantier déjà avancé (sinon Quaterback aurait écrit "démarrer le chantier", pas "terminer le chantier"), pour lequel l’entrepreneur demande soudainement un prêt personnel sous seing privé, sinon il ne finit pas le chantier.
coriace a écrit :
Le passage sur le chef d’entreprise qui attendrait le plus longtemps possible est une méconnaissance totale également dans ce qui se passe dans les tribunaux de commerce depuis prêt de 10 ans.
Décidément, c’est le jeu ce soir de me chercher des poux dans la tête. Quand je disais que le chef d’entreprise en parle le plus tard possible, je voulais surtout dire d’en parler aux tiers, tels que fournisseurs et clients. J’enchaînais en disant que le chef d’entreprise n’en parle pas aux clients, car c’est mauvais pour les affaires. Si ces chefs d’entreprise en parlent aux gens dont c’est le métier de les accompagner, tant mieux.
Si vous pensez que c’est une pratique courante pour le dirigeant d’une société d’en parler aux clients, tout en leur réclamant un prêt personnel, avec un petit chantage au fait de ne pas finir le chantier s’il n’a pas ce prêt personnel, et si vous pensez que cela n’est aucunement un signal d’alerte, n’hésitez pas à développer votre point de vue pour aider Quaterback.
Je suggère aux différents forumeurs de répondre directement à Quaterback pour l’aider à résoudre son problème, plutôt que de me chercher des poux dans la tête. Pour ma part, je maintiens ce que j’ai écrit et je n’interviendrai plus.
Dernière modification par Bernard2K (26/10/2021 22h18)
Il faut que tout change pour que rien ne change
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#9 26/10/2021 22h19
Je suis effectivement fatigué de ma journée, mais je ne répondais pas à Quaterback.
Ma réponse portait sur votre message que j’ai cité d’ailleurs dans lequel vous dites que l’on a pas à faire d’avance à une entreprise car le fournisseur lui fait déjà crédit.
Et également le fait que vous dites qu’une entreprise du bâtiment qui travaille avec des particuliers n’a jamais besoin d’avance de trésorier de ses clients.
De mon expérience, une entreprise du bâtiment a plutôt intérêt à demander des avances si elle ne veut pas se retrouver dans l’embarras…
Voilà le sens de mon message.
Après, bien sûr que je suis d’accord avec vous pour dire que la situation exposée par Quaterback n’est pas saine.
Bonne soirée à vous.
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#10 26/10/2021 22h26
- coriace
- Exclu définitivement
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Je ne vous cherche aucun poux dans la tête, juste que vous faites un scénario étayé sur rien d’une société qui aurait des centaines de k euros de dettes, des dettes urssaf, des dettes fiscales, des dettes fournisseurs et que c’est encore une fois ne pas connaître le monde de l’entreprise et des tribunaux de commerce de maintenant.
Je passerais sur le passage de la dette Covid alors que pour 99% des entreprises, elle ne commenceront à rembourser en 2022 puisque cela avait été reculé d’un an de plus.
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1 #11 27/10/2021 08h15
- Range19
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Je rejoins le conseil de méfiance extrême de Bernard2K.
Un entrepreneur bien sous tous rapports dont l’entreprise a une activité saine doit-il demander une avance de fond de son client contre une belle ristourne ?
Ne rémunère-t-il pas alors une ligne de crédit sinon une forme de cavalerie ?
Si plus tard il négocie la fin de chantier contre une aide financière, chantier lui même probablement réalisé à marge réduite sinon à perte, ne croyez-vous pas que tous les voyants devraient être au rouge ?
Quaterback, je proposerai peut-être d’acheter moi même et payer la marchandise au coup par coup (sûrement pas tout à la fois histoire de ne as me retrouver avec du matos dormant) en m’assurant qu’il vienne faire le job… si j’avais une confiance absolue. Mais vue la situation décrite, la confiance serait mise à mal.
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#12 27/10/2021 10h53
- Quaterback
- Membre (2018)
- Réputation : 2
Bernard2K, le 26/10/2021 a écrit :
Rick, vous devez être fatigué par votre journée de travail, car vous n’avez pas lu correctement le cas exposé par Quaterback. Désolé, mais votre argumentation sur l’acompte en début de chantier est hors sujet.
Il y a déjà eu un acompte en début de chantier, et même un gros acompte :
"J’ai avancé les fonds car je le connais depuis longtemps et avec la promesse d’une belle ristourne.".
Donc, on parle d’un chantier qui est déjà engagé, pour lequel il y a déjà eu un généreux acompte.
Puis :
"Son équipe est prête à terminer le chantier mais il n’a pas les fonds pour acheter le matériel".
Donc, on parle d’un chantier déjà avancé (sinon Quaterback aurait écrit "démarrer le chantier", pas "terminer le chantier"), pour lequel l’entrepreneur demande soudainement un prêt personnel sous seing privé, sinon il ne finit pas le chantier.
Il s’agit effectivement d’un chantier bien avancé.
Concernant la reconnaissance de dette, il me l’a proposé suite à ma demande de régler le problème qui dure depuis longtemps déjà. Ce n’est pas du chantage, les ouvriers finiront le chantiers ans problème. Le soucis c’est le financement du matériel.
Je sens bien que de son côté il n’a pas la capacité de payer le matériel, donc au lieu de perdre encore plus d’argent avec les loyers manquants, je préfère avancer en réglant moi même le matériel. J’avais donc pensé à la reconnaissance de dette car cela l’engage personnellement et donc si il fait faillite, il me devra encore cet argent pendant 5 ans il me semble (période de validité de la reconnaissance de dette).
Concernant le fait d’avoir avancer les fonds, évidemment ce n’est ni à faire, ni à refaire puisque j’ai avancé bien plus que l’acompte puisqu’il m’avait proposé une belle ristourne et que je le connais depuis longtemps …
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#13 27/10/2021 11h07
- Kabal
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Pour essayer de concrètement avancer :
1) Ne lui versez plus aucune somme sous quelque forme/raison que ce soit sans que le chantier ne soit fini. Ca peut enfoncer sa société mais vous vous sécurisez vous.
2) Corolaire du 1) => l’artisan révise son devis pour vous sortir les matériaux et vous allez avec l’artisan acheté les matériaux à votre nom auprès du distributeur, vous payez le distributeur.
3) l’artisan fini les travaux. Comme il est pas payé soit il finit vite et bien et il est payé soit il vous fera rien et il faudra trouver quelqu’un d’autre. Vous ne payez pas à 95% en fin de chantier avec 5% en "otage". Vous gardez tout en otage jusqu’à la fin.
Perso, c’est ce que je ferai.
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#14 27/10/2021 11h45
- Quaterback
- Membre (2018)
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J’ai déjà pratiquement payé la totalité (en tenant compte du matériel que j’ai avancé à sa place faute d’argent et dont les factures sont à mon nom) et il reste environ 10 000€ de matériel à régler.
En fait il me restait environ 10 000€ a lui régler pour solder le chantier. Il a commencé à avoir des soucis financiers donc pour ne pas arrêter le chantier, j’ai commencé à acheter du matériel. Il me disait qu’il allait recevoir des règlements d’autres chantiers sous peu et qu’il allait avec cet argent terminer le chantier. Sauf que ça traine tellement que je pense qu’il a des problèmes dont il ne parle pas. Au lieu de lui régler les 10 000€ restant, j’ai acheté du matériel avec mais évidemment les factures sont à mon nom.
Donc en fait par rapport au devis initial, il me reste environ 10 000€ à lui régler mais j’ai réglé environ 10 000€ de matériel avec des factures à mon nom. Et il reste 10 000€ de matériel à régler pour finir le chantier. Concernant la main d’oeuvre, l’équipe en place finira le chantier.
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#15 27/10/2021 12h09
- Kabal
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Honnêtement vous avez de la chance s’ils viennent finir car ils n’ont rien à gagner à venir finir le travail.
Vous n’avez quasi pas de solution. Vous allez devoir avancer les frais de matériel et prier pour qu’ils finissent.
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#16 27/10/2021 13h06
- Quaterback
- Membre (2018)
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Ils sont actuellement en train de finir les salles d’eau.
Ils me relancent justement pour le matériel, ils savent que l’entrepreneur est en difficulté mais ils me disent que si je l’achète ils terminent. L’entrepreneur s’est engagé à les payer quand il le pourra.
Certains ont-ils utilisé la reconnaissance de dette et est elle réellement efficace juridiquement ?
Dernière modification par Quaterback (27/10/2021 13h36)
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1 #17 27/10/2021 13h50
- leportois
- Membre (2018)
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La reconnaissance de dette a une vraie valeur juridique. Par contre, on ne tond pas un oeuf, donc si votre entrepreneur est réellement surendetté, il n’y aura rien à saisir pour vous règler ensuite. Comme le disent les autres intervenants, à part prier et serrer les fesses, je ne vois pas trop ce que vous pouvez faire.
La reconnaissance de dette sur service-public.fr
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#18 27/10/2021 18h55
- bascarol
- Membre (2013)
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Bonsoir,
Cas classique d’un artisan le meilleur du monde puisque vous l’avez choisis, mais au bout du rouleau et d’un particulier qui cherche a tout prix à finir avec lui de peur de perdre de temps.
faut vous préparer a allez vite
1/ Si l’artisan dépose le bilan, alors le liquidateur vous réclamera le solde de la facture (10 000€). Le faite que vous ayez acheter du matériel ne sera pas déduit de la facture de votre artisan. Il faut que votre Artisan vous fasse un avoir de sa facture de solde pour l’achat du matériel.
2/ Qu’il vous signe la reconnaissance de dette, mais servez-vous en comme moyen de pression, pour qu’il finissent les travaux et achetez le matériel nécessaire rapidement, tant qu’ils sont là ils sont là, ils ne seront pas sur un autre chantier d’où ils repartiront jamais. De toute façon ca vous coutera plus cher que le devis initiale.
3/ Je rejoins Bernard, quoi qu’il en coute, l’artisan est déjà mort, c’est pas avec l’argent d’un autre chantier qu’il va finir le votre, car il a d’autres chantiers à finir justement. C’est votre argent qui va l’aider.
Si vous y arrivez vous devriez limiter la casse. Vous payer le matériel qu’il déduit de ses factures, il fait la main d’œuvre mais faut aller très vite, les jours sont comptés.
Professionnellement on a d’autres atouts mais là vous n’avez pris aucune précaution. Ni assurance.
Bonne chance.
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#19 27/10/2021 22h41
- Bernard2K
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J’avais dit que je n’interviendrais plus mais quand même :
Quaterback a écrit :
Concernant le fait d’avoir avancer les fonds, évidemment ce n’est ni à faire, ni à refaire puisque j’ai avancé bien plus que l’acompte puisqu’il m’avait proposé une belle ristourne et que je le connais depuis longtemps …
Voici un petit calcul à effectuer. Calculez les trois termes :
A = montant de l’acompte que vous avez payé - montant de l’acompte "usuel" = montant du prêt de trésorerie.
B = montant de la "belle ristourne" = coût du prêt de trésorerie.
C = Délai entre le moment où vous avez payé cet acompte et le moment où vous auriez réglé la facture finale si le chantier s’était déroulé normalement = durée du prêt. C se compte en années.
Puis, vous calculez :
B/A/C = taux du prêt de trésorerie.
Il est probable que ce calcul produise un taux très supérieur à celui de l’usure.
Exemple de calcul avec des chiffres purement hypothétiques :
un chantier à 50000 €, un acompte usuel à 30 % soit 15000 € (nous dit Rick) et votre acompte à 30000 €, donc un prêt de 15000 €.
Supposons la ristourne à 3000 €.
Supposons la durée normale d’un tel chantier, donc la durée de votre avance de trésorerie, de 4 mois.
B/A/C = 3000/15000/0,33 = 60 %. Ce prêt de trésorerie coûte 60 % par an.
Taux d’usure = 15 %.
Pourquoi un chef d’entreprise a-t-il accepté de payer de l’argent aussi cher ? Non pas parce qu’il vous connaît bien et depuis longtemps comme vous le dites, mais (très probablement) parce qu’il était déjà en situation de cessation de paiement et parce qu’il se maintenait déjà par des pratiques de cavalerie. Je parle bien de sa situation au moment où vous avez commandé le chantier et payé le premier acompte. Il était déjà aux abois.
Pourquoi avez-vous accepté cela ? Probablement, non pas parce que vous le connaissez bien et depuis longtemps, mais parce que vous avez été appâté par la "belle ristourne". Vous avez fermé les yeux sur une situation de cavalerie qui était pourtant évidente à toute personne dotée de bon sens. Maintenant, vous en payez les conséquences car sa situation s’est encore aggravée depuis.
Je sens que ce post va encore m’attirer des "amitiés".
Tant que j’y suis :
Rick, je n’ai pas dit qu’il n’y a pas de bonnes raisons de demander un acompte aux particuliers. Il y a sans doute de bonnes raisons, telle que leur faire prendre conscience du sérieux de leur commande et de leur impossibilité de s’en dédire.
J’ai juste dit qu’il ne devrait pas y avoir besoin (au sens "besoin de trésorerie") d’avance de trésorerie, pour une entreprise qui travaillerait uniquement pour les particuliers, si tout se passe normalement, à savoir chantier rapide, paiement rapide à réception de facture. Dans ce cas-là, le client paie, en moyenne, avant que les charges soient à payer, puisque que les salariés sont payés fin de mois et les fournisseurs 1 à 2 mois plus tard. Normalement, ça crée une situation de trésorerie positive. Je suis bien conscient que c’est une vue de l’esprit. Je suis bien conscient aussi que, sur un gros chantier, il est parfaitement normal d’avoir un acompte à la commande, puis plusieurs paiements sur production d’états d’avancement. Mais si je disais cela, ce n’était pas pour prétendre expliquer le fonctionnement normal et général des entreprises du bâtiment. c’était pour bien expliquer à Quaterback qu’une fois qu’il a déjà versé un généreux acompte, il serait tout à fait anormal qu’il doive remettre au pot pour l’achat des matériaux, sauf si l’entrepreneur a déjà perdu crédit auprès de ses fournisseurs, auquel cas la situation est déjà très grave.
Par ailleurs, auriez-vous l’obligeance de nous rappeler l’avance versée dans les marchés publics ? 5 % au-dessus de 50000 € de marché, rien en-dessous, c’est bien cela ?
Et l’entreprise privée qui passe commande, telle qu’un promoteur, il verse combien d’acompte à signature, déjà ? 30 % ? 50 % ? Ou beaucoup moins ? Quel est l’usage, en pratique et en moyenne, entre les promoteurs et les entreprises du bâtiment ? Dites-nous, SVP. Faites-nous profiter de votre expérience et dites-nous combien paient les promoteurs à signature.
Alors, le particulier, quand il verse 30 % d’acompte, ne serait-il pas un peu beaucoup la bonne poire parmi ces trois catégories de clients : public / privé professionnel / privé particulier ? Si l’on considère que c’est le boulot de la banque de prêter de l’argent, et non pas le boulot du client, est-ce vraiment normal que le particulier verse 30 % d’acompte quand une personne publique ne verse que moins de 10 % ? Quelle est l’équité de cela ?
Ce sont quelques questions en passant.
Dernière modification par Bernard2K (28/10/2021 08h19)
Il faut que tout change pour que rien ne change
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#20 28/10/2021 08h04
- Range19
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À propos d’acompte : on ne m’en demande jamais.
Y compris sur des constructions, je recevais uniquement des factures intermédiaires liées à l’avancement des travaux, payées après contrôle bien évidemment.
Je suis surpris - les bras m’en tombent en fait- lorsque j’entends à la radio (Courbet sur RTL ) des gens qui ont filé 30 K€ d’acompte ou plus à un artisan qui était juste moins cher, sympa, arrangeant… le temps de les encaisser, voire à un inconnu qui ne vient jamais ou leur fait de la m.rde.
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2 2 #21 30/10/2021 08h54
- Bernard2K
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Range19, le 28/10/2021 a écrit :
À propos d’acompte : on ne m’en demande jamais.
Y compris sur des constructions, je recevais uniquement des factures intermédiaires liées à l’avancement des travaux, payées après contrôle bien évidemment.
Ca alors ! On dirait que la règle des 30 % d’acompte pour le particulier n’est pas universelle. Vous me rassurez.
Je suis surpris - les bras m’en tombent en fait- lorsque j’entends à la radio (Courbet sur RTL ) des gens qui ont filé 30 K€ d’acompte ou plus à un artisan qui était juste moins cher, sympa, arrangeant… le temps de les encaisser, voire à un inconnu qui ne vient jamais ou leur fait de la m.rde.
C’est exactement le cas de notre ami Quaterback : il a filé un gros acompte car "il le connaissait bien". Mais surtout pour une "belle ristourne". Il y a toujours une bonne raison.
Puis il a commencé à payer des équipements en direct ("matériel que j’ai avancé à sa place faute d’argent") alors qu’ils étaient sur le devis : sans se rendre compte, comme le dit fort justement Bascarol, qu’il s’expose au risque que le futur liquidateur lui réclame la totalité de la facture.
A ce sujet, car ça peut servir pour d’autres forumeurs. Si la facture finale mentionnant un avoir pour cause de matériel fourni par le client est une bonne solution, telle que suggérée par Bascarol, je vois une autre solution, encore plus clean. Pour cela, quelques explications :
- je rappelle qu’un devis est seulement une proposition commerciale. Mais, dès lors qu’il est signé "bon pour accord" par le client, il devient un contrat. Un contrat est un engagement très fort des deux parties.
- les conditions de paiement et le délai de réalisation du chantier font partie intégrante du contrat. Or, on se focalise souvent sur la liste des équipements et travaux prévus, et le prix en face. Pourtant, les conditions de paiement et le délai de réalisation du chantier sont aussi des conditions essentielles du contrat, comme la mésaventure de notre ami le rappelle. Lisez-les attentivement, et faites-les préciser ou modifier si elles ne vous conviennent pas. Les autres catégories de maîtres d’ouvrage (publics, et privés professionnels) n’oublient pas de préciser conditions de paiement et le délai de réalisation, eux. Si le particulier oublie ce sujet, il devient la "variable d’ajustement", c’est à dire que l’entreprise vient sur son chantier seulement dans le temps libre que lui laissent les clients professionnels qui, eux, sont exigeants.
- manifestement, quand le client se met à fournir des équipements parce que l’entreprise n’arrive pas à payer, c’est une modification du contrat.
- Une modification de contrat, ça s’écrit. Puisque le contrat est écrit, sa modification doit l’être également. Je vois deux façons de le faire proprement :
1) Sur feuille blanche, on écrit, en résumé : "avenant au contrat initial. Le devis n° tant de telle date, signé bon pour accord à telle date, constitue un contrat. Par le présent avenant, le contrat est modifié de la façon suivante : les lignes "X…." et "Y…." du devis sont rayées, car ces matériaux et équipements sont fournis par le client à ses frais. En conséquence, le montant total du devis est ramené à NNNN € HT soit MMMM € TTC". A tourner un peu mieux, bien sûr.
2) L’entreprise refait un devis, sur lequel elle mentionne très explicitement : "ce devis annule et remplace le devis n° tant de telle date. Si le client l’accepte, le présent devis deviendra un contrat qui remplacera le contrat constitué par le devis n° tant de telle date signé bon pour accord.". Sur ce nouveau devis, les lignes correspondant au matériel que vous fournissez sont supprimées et le montant total est abaissé d’autant. C’était d’ailleurs la solution proposée par Kabal dans le message N°13. L’entrepreneur sera peut-être plus à l’aise avec cette solution, car devis/facture, il connaît bien car il en fait à tour de bras, alors que "avenant au contrat initial", sur feuille blanche, ça risque de lui faire peur (même si ça revient au même). EDIT : à la réflexion, c’est juridiquement beaucoup moins propre. On ne devrait pas "annuler et remplacer" un contrat qui est déjà en cours d’exécution ; on devrait le modifier par avenant.
Dans la tête de Quaterback, c’est son artisan qui lui doit de l’argent, compte tenu qu’il a payé un très gros acompte et qu’il a de plus payé en direct une bonne partie des équipements, alors que le chantier n’est pas fini. Dans la tête du futur liquidateur, c’est plutôt l’inverse : facturer à tour de bras pour faire rentrer les sous ; donc facturer la totalité de la facture. Il n’a aucune trace écrite d’un accord "moindre montant en échange de matériel fourni par le client" donc il facturera la totale. Etre débiteur d’une entreprise faillie est une position peu confortable. Quaterback se prépare donc bien des soucis si le dépôt de bilan intervient avant la facture finale de solde. D’où l’intérêt d’avoir au plus tôt : soit un contrat modifié (par avenant ou par signature d’un devis qui annule et remplace le précédent), soit une facture faisant apparaître cet avoir (ou rabais).
PS : pensez à vérifier si la société n’est pas déjà en procédure de cessation de paiement. Ca pourrait expliquer pourquoi le chef d’entreprise cherche à obtenir un prêt en nom propre. D’ailleurs, vous devriez vous documenter sur le sujet de la cessation de paiement, du dépôt de bilan, et de ses suites (liquidation ou redressement), car cela risque de vous servir dans pas longtemps.
Dernière modification par Bernard2K (30/10/2021 13h45)
Il faut que tout change pour que rien ne change
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#22 30/10/2021 09h50
- FastHand
- Membre (2013)
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Bonjour,
Je pense qu’il n’y a pas lieu de s’écharper quant à l’usage ou non de l’acompte.
D’un point de vue théorique, un entrepreneur en BTP n’en a pas besoin, mais il y a sans doute une demande de la part des fournisseurs de matériel de paiement à la commande ou d’acompte, pour éviter de ce retrouver le dindon de la farce.
En pratique, un acompte reste l’USAGE, pour sécuriser un chantier, acheter le matériel et payer les salaires (qui eux ne sont pas à 60 jours net).
Que ce soit pour des petits travaux de copro avec un plombier ou bien de très gros travaux suivi par architecte et engageant plusieurs entreprises.
Notamment par ce biais, les entreprises se protègent des impayés.
Bref, effectivement il n’aurait jamais fallu verser plus de 30% car c’est contraire à l’usage, et surtout dans ce cas, il faut désolidariser la main d’œuvre du matériel, ce qui permet d’éviter de payer de la marchandise qui n’a au final pas été achetée.
J’ajoute un dernier point: il est tout de même rare qu’un entrepreneur de qualité fasse faillite. Le bouche à oreille leur assure un carnet de commande plein, et un bon réseau professionnel leur permet également d’avoir de gros clients.
Malheureusement pour tout cela, il faut également des compétences de gestion pour éviter les ristournes à tout va, faire des devis qui restent profitables et bien gérer sa trésorerie. Un de mes amis qui travail en banque aime rappeler la formule CIMITYM « cash is more important than your mother » :-)
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#23 30/10/2021 11h18
- Bernard2K
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FastHand a écrit :
J’ajoute un dernier point: il est tout de même rare qu’un entrepreneur de qualité fasse faillite. Le bouche à oreille leur assure un carnet de commande plein, et un bon réseau professionnel leur permet également d’avoir de gros clients.
Il est possible d’être un très bon entrepreneur (au sens de : faire du travail de qualité) et se planter quand même, grâce à des recettes connues, éprouvées, et très largement pratiquées :
- deviser au pifomètre et/ou au ras des pâquerettes, au point de souvent travailler à perte. (Variante : deviser normalement mais ensuite y passer le double de temps, par perfectionnisme).
- ne pas faire payer les clients. Certains entrepreneurs ont du mal à éditer les factures. D’autres pensent bien à envoyer la facture mais ne veulent pas relancer les clients qui ne paient pas.
- les entrepreneurs sont eux-mêmes victimes d’une entreprise qui leur doit de l’argent et fait faillite. Effet domino.
Un certain nombre d’entrepreneurs aiment "trop" leur travail, dans le sens où ils préfèrent le chantier à la gestion. Souvent, la personne qui assure vraiment la réussite financière de l’entreprise, c’est la personne qui fait l’administratif ! Si elle est absente ou défaillante, c’est là que ça plante, car le patron est trop occupé à courir les chantiers pour s’embêter avec l’administratif.
Je suis même tout à fait sûr, pour les avoir cotoyés, que certains entrepreneurs sont mal à l’aise s’ils gagnent trop d’argent. Leur rôle, c’est "chef d’entreprise qui travaille bien et beaucoup, et gagne juste assez pour vivre". C’est le rôle qu’ils aiment et ils ne veulent surtout pas en changer. Alors, s’ils gagnent trop d’argent, ça les met mal à l’aise, et ils vont commencer à saboter leur propre travail : deviser trop bas, consentir des remises (et il y a toujours une bonne raison), laisser s’accumuler les impayés (et il y a toujours une bonne raison).
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#24 30/10/2021 11h39
- Range19
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Une remarque sur les arrangements avec un entrepreneur en difficulté.
Passer d’un devis fournitures comprises au même devis sans les fournitures induit forcément un baisse de marge (celle sur les fournitures).
L’entrepreneur ristourne en échange de tréso au début puis sur les marchandises dans la foulée.
Ses affaires allaient vraiment mal et ne pourrait-il pas y avoir de quoi faire relever les sourcils d’un liquidateur ?
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#25 30/10/2021 13h29
- Bernard2K
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Range19 a écrit :
Ses affaires allaient vraiment mal et ne pourrait-il pas y avoir de quoi faire relever les sourcils d’un liquidateur ?
On parle bien du cas où l’entreprise n’a pas encore déposé le bilan ? On parle donc d’un futur liquidateur ?
Si vous parlez bien d’un futur liquidateur :
- sur ce chantier en particulier, l’entreprise est en faute : elle est en retard, elle n’a pas pu fournir les équipements… Si c’était un chantier public, il y aurait des indemnités de retard qui seraient en train de grimper. Donc, la modification du contrat ne consiste pas à abandonner de la marge pour faire plaisir au client, mais à trouver une issue à un litige en cours. C’est normal que l’entrepreneur cherche une issue amiable, quitte à abandonner un peu de marge. Je ne pense pas que le liquidateur puisse reprocher à l’entrepreneur d’avoir recherché une issue amiable à un litige. Perdre un peu de marge, c’est une issue heureuse alors qu’il est gravement en faute vis à vis du client.
A ce sujet : je pense que la meilleure solution est l’avenant sur papier libre, et non pas un second devis. En effet, le contrat est déjà en cours, du fait que les travaux sont bien avancés. On ne peut pas "annuler et remplacer" un contrat qui a déjà été partiellement exécuté. Par contre, on peut le modifier par avenant. C’est cela qui est le plus propre, juridiquement parlant. Du coup, marquer dans l’avenant "compte tenu du retard pris par l’entreprise X dans l’avancement du chantier et de ses difficultés à fournir les équipements et fournitures nécessaires…". Comme ça on écrit bien noir sur blanc que c’est parce l’entreprise s’est mise en faute, qu’il y a cette modification du contrat ; que c’est une solution à un litige.
- s’il fait cela sur un chantier, il l’a sans doute fait sur d’autres. Et il a sans doute fait bien pire. Comme vous l’avez écrit, il est probablement en situation de cavalerie. Le fait de ne pas avoir déposé le bilan alors que la situation est sans doute très grave peut effectivement faire "relever les sourcils", ce qui est une litote pour "faute de gestion". Mais c’est le problème de l’entrepreneur, pas celui de Quaterback.
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