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1    #176 01/12/2021 20h44

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Je perçois pas mal d’incohérences dans le message de ega90 (et j’oublie son opinion que les banques centrales proviendraient des théories communistes, qui en troublerait plus d’un) 

ega90 a écrit :

Le rôle d’une banque centrale est donc de monopoliser le système monétaire, afin d’empêcher toute concurrence dans ce domaine. Comme dans tout autre secteur, un monopole aussi puissant n’a aucun impact positif pour ses utilisateurs.

Vous mélangez des notions différentes. Un monopole empêche des concurrents de produire la même chose que lui, afin de maximiser ses profits, aux dépends des clients. Les banques centrales ne cherchent pas à faire de profit (voir leurs statuts), mais juste à maintenir les équilibres nécessaire à la conservation de la confiance dans une monnaie (pour créer un contexte dans lequel les utilisateurs/clients de cette monnaie pourront faire du profit, sans craindre qu’il ne s’évapore).

Vous faites le même genre de confusion avec les Etats, dont le but n’est pas de faire du profit, mais de maintenir un contexte aussi favorable que possible à leur population (ce qui ne signifie pas un cadre utopique ou idéal pour chacun, car les intérêts particuliers ne sont pas forcément alignés avec l’intérêt général, et le réel présente des contraintes qui rendent l’utopique inaccessible)

ega90 a écrit :

Ainsi, en s’attribuant le monopole monétaire, les banques centrales et les états peuvent laisser libre court à leurs politiques insensées, qui n’ont aucun cout d’opportunité puisque le jeu de la concurrence ne peut pas s’exercer. Les consommateurs ne peuvent pas punir leurs excès en utilisant librement une autre monnaie.

Et pourtant, il existe de très nombreux pays où des consommateurs utilisent une "autre monnaie", en particuliers ceux où l’Etat (et la banque centrale) est incapable d’assurer une confiance et une stabilité à la monnaie. Je vous épargne la liste, mais il y a pléthore de pays où avoir des USD ou des EUR par exemple permettra de consommer bien mieux qu’en ayant de la monnaie "locale".

Et pourtant les monnaies des principales banques centrales, qui ont des actions d’après vous "insensées", sont librement convertibles…

ega90 a écrit :

pourquoi donc, nous simples Mr et Mme Michu devons nous suivre les communiqués et les annonces de ces banquiers centraux afin de prendre nos décisions économiques quotidiennes

Vous êtes hors sol : + de 90% de la population se contre-fiche des communiqués et les annonces de ces banquiers centraux (et la valeur de la monnaie se conserve bien). Alors la famille Michu…

ega90 a écrit :

Rappelons que sous l’étalon-or, …/… « La Belle Époque est un chrononyme rétrospectif désignant la période marquée par les progrès sociaux, économiques, technologiques et politiques, principalement en France et s’étendant de la fin du XIXe siècle au début de la Première Guerre mondiale en 1914. »

Oui, rappelez-vous de ce qui s’est passé sous l’étalon or, par exemple 1929, et ce qui suivit.
Et rappelez-vous que la "Belle-époque" n’était en fait "belle" que pour les 1 ou 2% de la population qui détenait alors l’immense majorité des biens (on pesait alors souvent la valeur d’une personne par le montant de sa rente). Pour tous les autres, c’était généralement une vie proche de la misère (certes, moins misérable que lorsqu’ils étaient serfs d’un seigneur terrien, ou d’une compagnie minière par exemple, et avaient du mal à manger, avant la "belle" époque), aucun espoir de très bien s’en sortir à force de travail (excepté peut-être en allant aux "colonies", mais c’est encore un autre sujet) et un niveau d’inégalité bien plus élevé que l’actuel (que pourtant certains dénoncent !).

Quand je lis

L’inflation pousse vers une mauvaise allocation des ressources et du capital. Puisque la monnaie perd de sa valeur, il faut vite s’en débarrasser, peu importe le produit ou l’investissement.

dans un contexte où l’inflation vient d’exploser (Note: ironie) pour passer de 1-2% à 4-6% dans certains pays (temporairement d’après certains), je me demande si une telle (mini-)explosion va précipiter tout le monde à se débarrasser de sa monnaie, de peur qu’elle perde toute valeur (ce qu’on observe effectivement dans certains pays, mais avec une inflation à 2 ou 3 chiffres ou plus…  et encore, ils cherchent souvent à obtenir des US$… ceux dont l’actuelle explosion d’inflation diminue la stabilité de la valeur).


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#177 01/12/2021 23h53

Exclu définitivement
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Vous mettez le doigt sur un point intéressant :

GoodbyLenine a écrit :

Les banques centrales ne cherchent pas à faire de profit (voir leurs statuts), mais juste à maintenir les équilibres nécessaire à la conservation de la confiance dans une monnaie

Les banques centrales sont apparues récemment, au niveau historique. Jusqu’à présent, l’humanité s’en était très bien passé. Le développement économique a eu lieu, le progrès aussi, sans que personne ne soit en charge de gérer la masse monétaire ou la confiance en la monnaie. L’or a émergé spontanément du marché, puisqu’il avait toutes les caractéristiques nécessaires pour remplir ce rôle. C’est sa centralisation progressive dans le système bancaire qui l’a achevé.

Bien souvent, lorsqu’une entité centrale détient le pouvoir monétaire, les conséquences peuvent finir par être fatales (au mieux, vous avez une inflation modérée). On ne manque pas d’exemples actuellement, avec la Turquie, le Liban, Le Venezuela… Oui, certains au final utilisent le dollar et alors ? Combien ont été ruinés avant d’en arriver là, parce qu’ils faisaient confiance ? 

Sur votre référence à l’étalon-or dans les années 30 : attention, dès la première guerre mondiale en 1914 les états européens ont commencé à décrocher de l’ancrage de l’or pour financer leur effort de guerre via l’inflation. S’ils étaient restés sur un étalon strict, ils n’auraient pas pu financer autant de destructions pendant si longtemps.

En effet, nous ne sommes pas les plus à plaindre avec l’euro, le dollar.. qui sont relativement stables, en apparence, et ne subissent pas d’inflation forte et soutenue. Tout de même, les effets sont moins visibles, mais ils sont là. Le fait que votre épargne liquide perde 2% par an ou qu’elle s’apprécie de 2% par an n’a rien à voir, et influence grandement les décisions individuelles et quotidiennes des fameux 90% de la population.

Même s’ils n’ont pas totalement conscience des mécanismes, 90% de la population subit les conséquences et les effets néfastes de la politique monétaire, menée par une poignée d’individus armés de PhD (super).

Si l’épargne liquide permettrait un gain de pouvoir d’achat de 2% par an, vous ne pensez pas que le monde serait différent ? Il y aurait surement moins de monde sur ce forum par exemple.

Ce que j’essaie de dire, c’est que les décisions économiques doivent être prises au niveau individuel, pour être rationnelles. Elles ne peuvent pas venir d’une entité centrale qui dicte les taux, l’inflation, la quantité de monnaie à imprimer … ces décisions auront toujours des impacts négatifs, et provoqueront des distorsions.

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#178 02/12/2021 04h32

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ega90, le 01/12/2021 a écrit :

Ce que j’essaie de dire, c’est que les décisions économiques doivent être prises au niveau individuel, pour être rationnelles. Elles ne peuvent pas venir d’une entité centrale qui dicte les taux, l’inflation, la quantité de monnaie à imprimer … ces décisions auront toujours des impacts négatifs, et provoqueront des distorsions.

Ce que je pourrais essayer de vous expliquer, mais probablement avec peu de chances de vous convaincre, c’est que la somme de décisions individuelles, prises en tenant compte de ce que chacun de ces individus perçoit de son intérêts individuels, peut assez fréquemment déboucher sur quelque chose qui sera nuisible à, au minimum une partie de ces individus, et parfois même à l’ensemble de ces individus.

Ceci est le cas dans le domaine économique (où par exemple des actions contracycliques sont parfois utiles, voire nécessaire, alors que chaque individu peut penser trouver son intérêt à aller dans le sens du cycle) (où il est nécessaire de "réguler" pour éviter certains abus, par exemple de monopoles, qui peuvent être vus comme des individus voulant maximiser leur profit), comme dans bien d’autres domaines (un exemple pourrait être la réaction d’une foule si jamais quelques personnes s’y mettent à crier "au feu"; un autre serait le mode de fonctionnement d’une armée, qui sera peu efficace si elle se repose principalement, ou même trop souvent, sur une somme de décisions individuelles).

Ceci est en partie dû au fait que chaque individu, même ceux dont les décisions seraient guidées par un sens de l’intérêt collectif (d’autres ne tenant compte que de ce qu’ils perçoivent de leur intérêt individuel, parfois à très court terme), prendra ses décisions en ne tenant compte que d’une partie assez limitée des impacts qu’elle pourra avoir.
En effet, il ne dispose que d’une part limitée des informations utiles, et manquent d’expertise (= ce qui permet de mieux comprendre et utiliser l’information disponible, résulte d’un apprentissage et d’une expérience de longue durée, et permet bien souvent d’innover), pour évaluer au mieux les conséquences de sa décision. 

Même s’il semble à la mode pour certains de moquer les experts, les diplômes, ou même les compétences, je pense que les expertises et les compétences influent beaucoup sur la capacité à décider (sans rendre infaillible, bien entendu). Ainsi, il ne viendrait à l’idée que de fort peu de passagers de vouloir remplacer le pilote de leur avion, sous prétexte que telle phase de vol qui vient d’avoir lieu ne lui semble pas "correcte", et qu’il fait mieux régulièrement sur son flight simulator

Ceci ne signifie pas qu’il ne faille faire aucune confiance aux individus pour prendre des décisions (et encore moins de ne nullement tenir compte de leur opinion), mais qu’il y a plein de domaines (y compris économiques) et de situations où il est très loin d’être optimal d’uniquement faire confiance à une somme de décisions individuelles.


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4    #179 02/12/2021 21h18

Membre (2017)
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@Doubletrouble : Oui, les agents économiques, selon leurs conditions économiques et patrimoniales particulières, selon leur psychologie propre et leur histoire nationale ou familiale, ont des niveaux variables de sensibilité à l’inflation.

Mais la banque centrale est au service de la société dans son ensemble : elle n’est pas dans une tour d’ivoire, aveugle aux effets de ses décisions sur la vie des citoyens. C’est exactement le contraire : la banque centrale évalue non seulement les effets de ses mesures sur son objectif principal - l’évolution des prix à la consommation - mais elle est évidemment aussi attentive à leurs effets sur les conditions de vie, l’emploi (s’agissant de la Fed, le plein emploi est même un objectif explicite, ce qui lui présente actuellement un défi puisque l’inflation est élevée mais l’emploi n’est pas à son potentiel), les éventuels effets secondaires sur les prix des actifs (par exemple l’immobilier), ainsi que les éventuels effets redistributifs (= les risques d’aggravation des inégalités économiques).

Pour évaluer l’effet de ses mesures, la BCE commence typiquement par regarder leur impact sur les taux de financement de l’économie, à différentes maturités :

Ce graphique montre les effets des principales mesures de la BCE : (i) une baisse du taux directeur, (ii) la communication sur le niveau futur des taux (forward guidance), (iii) une baisse du taux de la facilité de dépôts (DFR, deposit facility rate - actuellement à un taux négatif de -0,50%), et (iv) le QE (APP, asset purchase program). Au passage : on voit que ces différentes mesures ont des effets différenciés sur la courbe des taux, ce qui permet à la BCE d’estimer le "cocktail" optimal de ces mesures pour obtenir l’effet qu’elle souhaite sur l’ensemble de la courbe de taux.

Le QE a ainsi un impact important sur la courbe des taux, particulièrement dans sa formule étendue lors de la pandémie :

D’où l’importance pour les banques centrales d’avoir une approche graduelle de la réduction de leur QE (tapering), afin d’éviter un resserrement brutal des conditions monétaires qui pénaliserait l’activité économique.

On peut ensuite estimer l’impact des différentes mesures sur l’inflation et la croissance du PIB. On voit par exemple qu’il faut des volumes massifs de QE pour avoir un impact significatif sur l’inflation (cf. les difficultés pour la BoJ de sortir le Japon de la déflation, une fois qu’elle s’était enracinée). Vous voyez au passage que la BCE ne se contente pas des évaluations de ses propres économistes ; elle fait une méta-analyse des analyses publiées :

(TLTRO = Targeted Longer-Term Refinancing Operations, opérations de refinancement ciblées de (très) long-terme, une autre mesure non-conventionnelle de la BCE)

Ensuite on évalue l’impact des mesures de politique monétaire sur le marché du travail : pas seulement l’impact agrégé, mais l’impact différencié selon les catégories de revenus. Par exemple ici en Finlande, on voit que c’est l’emploi des catégories les plus pauvres qui a le plus bénéficié du QE :

Cet impact positif sur l’emploi des catégories les plus modestes, aussi observé dans les autres pays de la zone euro, se traduit évidemment par une hausse des revenus des plus modestes :

Donc avant de mettre fin au QE, il faut être sûr que la pression inflationniste est de nature structurelle et non transitoire, car un resserrement monétaire prématuré se traduirait par des pertes d’emplois pénalisant d’abord les plus modestes.

La BCE analyse les autres effets secondaires possibles de ses mesures, par exemple :

- leur impact sur les prix immobiliers (sur la base de modèles) :

- le risque de prolifération de firmes "zombies" non-profitables, ne survivant que grâce aux taux bas :

- la distribution des patrimoines des ménages : on voit encore que l’effet positif de reprise de l’emploi pour les ménages pauvres est proportionnellement plus important que l’effet de richesse (via l’augmentation des prix des actifs) pour les ménages riches.

Bref, c’est juste complètement faux de dire que la banque centrale serait aveugle et séparée des réalités de la société, alors qu’elle est précisément à son service, et que beaucoup de ressources sont consacrées à évaluer tous les effets des mesures de politique monétaire, sous tous les angles.

Et quand on regarde les faits, on constate que les intuitions et les yakafokon assénés avec certitude, et sans le moindre travail, par les M. Michu sont généralement à côté de la plaque. C’est ce qui justifie d’ailleurs l’indépendance de la banque centrale, qui rend compte aux pouvoirs démocratiquement élus, mais opère à l’abri (autant que possible) des injonctions démagogiques.

S’agissant de la perspective de l’investisseur particulier, perso je rejoins entièrement l’opinion de Warren Buffett (même si par déformation professionnelle je passe trop de temps sur la macro) :

Forming macro opinions or listening to the macro or market predictions of others is a waste of time. Indeed, it is dangerous because it may blur your vision of the facts that are truly important.

Cela dit, si une petite inflation transitoire fait perdre le sommeil à un investisseur particulier, c’est bien normal qu’il envisage de calibrer sa protection anti-inflation (or, obligations indexées sur l’inflation etc.) à hauteur de son angoisse. 1% (comme c’est mon cas), 3%, 5%, ou 10% du patrimoine financier, c’est une question de subjectivité personnelle. Au-delà, je pense que c’est une erreur, en raison du coût d’opportunité important de la détention de ces hedges.

PS : Sources des graphiques :
- Assessing the efficacy, efficiency and potential side effects of the ECB’s monetary policy instruments since 2014
- Employment and the conduct of monetary policy in the euro area
- Quantitative easing did not increase inequality in the euro area

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1    #180 02/12/2021 22h12

Membre (2021)
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Scipion8 a écrit :

C’est ce qui justifie d’ailleurs l’indépendance de la banque centrale, qui rend compte aux pouvoirs démocratiquement élus, mais opère à l’abri (autant que possible) des injonctions démagogiques.

Attention à ne pas abuser de ce mode de fonctionnement : c’est celui qui a conduit nos dirigeants éclairés à adopter pour le bien des Français le traité de Lisbonne en 2007, alors que ces derniers avaient voté NON au référendum de 2005. On est en 2021 et M. Michu s’en souvient encore parfaitement. Il a aussi remarqué que, bien que prenant le risque des accidents nucléaires sur son territoire avec un parc très développé par rapport aux autres pays de l’UE, il est forcé de payer l’électricité à un prix « du marché » bien plus élevé que ce que ce parc nucléaire permettrait d’obtenir d’après le marketing(*) ; et lorsqu’on lui murmure que cela est dû aux bonnes règles mises en place par les sages de l’UE, il n’arrive pas à se souvenir avoir voté pour la mise en place d’une règle aussi « intéressante ».

(*) I.e., sans tenir compte des frais cachés à payer dans quelques décennies : démantèlement des centrales, gestion des déchets, frais de santé là où ça aura bien merdé…

Scipion8 a écrit :

Cela dit, si une petite inflation transitoire fait perdre le sommeil à un investisseur particulier

Janet Yellen says it’s time to stop calling inflation ‘transitory.’ | The New York Times
Mais bon, les experts sont sans doute plus forts en Europe. smile

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1    #181 02/12/2021 23h35

Membre (2017)
Réputation :   2535  

@MollusqueAttentif : Je pense que le risque déflationniste est très différent dans la zone euro (où l’inflation sous-jacente, "core", reste faible, autour de 1%) et aux USA (où elle a bien augmenté, à 3%). Même si les moteurs de la hausse des prix sont en partie les mêmes, le résultat en termes de politique monétaire pourrait être très différent (les forces déflationnistes à l’oeuvre sont simplement bcp plus puissantes en Europe qu’aux USA).

Il y a aussi une grande ambiguïté sur les termes du débat sur le caractère transitoire ou non de l’inflation aux USA : parle-t-on d’inflation avant ou après réponse par la Fed ?

- Certains ici semblent penser que la Fed (voire la BCE) pourrait perdre le contrôle de l’inflation, c’est-à-dire que l’inflation pourrait durablement s’envoler bien au-delà de la cible de la Fed (2%) : perso je ne crois évidemment pas à cette thèse - personne de sérieux dans le marché n’y croit - simplement parce que la Fed a actuellement le pied à fond sur la pédale du QE et que son taux directeur est au plus bas : elle dispose donc d’un énorme potentiel de resserrement monétaire pour faire face à toute menace inflationniste.

- En revanche, il est bien évident que la Fed ralentira son QE et remontera ses taux tôt ou tard : c’est l’évidence, personne ne le conteste, et certainement pas moi.

Le Traité de Lisbonne a été adopté par la France en 2007 de la façon la plus démocratique, par un vote du Parlement. C’est prévu par la Constitution.

La politique est un combat de boxe à plusieurs rounds : il ne suffit pas de remporter un round pour remporter le combat, les anti-européens l’ont appris à leurs dépens, perso je trouve ça réjouissant.

En 2005 bcp de Français ont voté "non" au nouveau Traité européen, avant de voter massivement pour des candidats favorables à un nouveau Traité européen (N. Sarkozy, S. Royal etc.) à l’élection présidentielle 2 ans plus tard. Ne me demandez pas la logique, perso ce genre de comportement incohérent m’échappe complètement. Perso j’essaie d’être d’une cohérence parfaite dans mes choix politiques - je ne vote pas selon la dernière mode et je ne choisis pas mes candidats comme des paquets de lessive, "vus à la télé". Mais bcp de Français votent aux référendums sans même regarder la question, juste pour exprimer une opposition au gouvernement, et pour les candidats les plus souriants, sans même jeter un oeil à leurs propositions.

Je pense que la question en 2005 était mal posée et qu’il aurait fallu donner le choix à la population entre ce nouveau Traité et une sortie immédiate de l’Union européenne et de l’euro. Cela aurait été plus cohérent, et je crois que le résultat du référendum aurait été très différent. Je note d’ailleurs qu’aucun candidat putatif à la présidentielle 2022 ne propose de sortie de l’UE ou de l’euro, et que ces opinions sont désormais extrêmement minoritaires dans la population française.

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#182 03/12/2021 09h12

Membre (2020)
Réputation :   4  

Bonjour,

Pour moi, le référendum de 2005 a été un rare moment ou les Français ont réfléchis politiquement en masse. Il y avait eu quand même un vrai débat dans la population, avec un très fort lobbying des 2 côtés. Beaucoup de réunions locales ont étés organisées, beaucoup d’explications du jargon politique avait été données. Le débat et la réflexion avait pris beaucoup de temps avant le vote. D’oû d’ailleurs une déception mortelle pour beaucoup…

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#183 03/12/2021 09h35

Membre (2019)
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ENTJ

MollusqueAttentif, le 02/12/2021 a écrit :

Il a aussi remarqué que, bien que prenant le risque des accidents nucléaires sur son territoire avec un parc très développé par rapport aux autres pays de l’UE, il est forcé de payer l’électricité à un prix « du marché » bien plus élevé que ce que ce parc nucléaire permettrait d’obtenir d’après le marketing(*) ; et lorsqu’on lui murmure que cela est dû aux bonnes règles mises en place par les sages de l’UE, il n’arrive pas à se souvenir avoir voté pour la mise en place d’une règle aussi « intéressante ».

(*) I.e., sans tenir compte des frais cachés à payer dans quelques décennies : démantèlement des centrales, gestion des déchets, frais de santé là où ça aura bien merdé…

Autant je suis d’accord sur la première partie, que le fait que EDF doivent financer à perte sa concurrence juste pour faire plaisir à l’idéologie de la concurrence européenne est une énorme absurdité. Ce qui n’a à peu près aucun sens sur un domaine où l’infrastructure est aussi importante et où ces fameux "concurrents" n’apportent rien aux clients…

Par contre pour l’astérisque, là c’est complètement faux. Il n’y a aucun coût caché. Les coûts de gestion des déchets et de démantèlement sont déjà pris en compte et absolument pas cachés. (même s’il est vrai que l’ARENH imposé à EDF risque de mettre à mal une partie de cette planification économique). Et pour ce qui est d’un éventuel accident, je vous laisse comparer le coût pour la santé des milliers de mort par an dû aux centrales fossiles vs les 0 morts des accidents de Fukushima ou de 3 Miles Island… (le bilan n’est pas le même pour Tchernobyl, mais bien moindre que ce qui reste présent dans l’imaginaire populaire)

Edit: pour ne pas rajouter un message HS en plus voici ma réponse au message de ci-dessous :
Pour le démantèlement il n’y a pas besoin de chercher bcp : Démantèlement nucléaire ? Wikipédia

Pour l’enfouissement, en effet il y a un problème d’acceptation social, mais qui est massivement dû à une mauvaise compréhension des enjeux et de la réalité physique. Pour ce qui est de la faisabilité technique, il y a en effet des risques comme sur n’importe quel projet d’envergure, mais ça reste un sujet très surveillé donc je fais plutôt confiance.

Enfin pour le dernier point je suis d’accord qu’il y a d’autre externalité que les morts, mais c’est le cas aussi pour les autres sources d’énergies. Et globalement le nucléaire et les ENR sont quand même les solutions avec le moins d’externalité, et il ne parait pas évident bâtir un futur où on se passerait totalement d’un des deux. (possible d’après RTE, mais risqué d’un point de vue technologique de parier sur le 100% ENR)

Dernière modification par Kromoz0hm (03/12/2021 11h49)

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#184 03/12/2021 09h55

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Scipion8 a écrit :

Il y a aussi une grande ambiguïté sur les termes du débat sur le caractère transitoire ou non de l’inflation aux USA : parle-t-on d’inflation avant ou après réponse par la Fed ?

Vu qu’il s’agit de décider de la politique monétaire, il me semblerait logique de parler d’estimations de l’inflation attendue si la politique actuelle était poursuivie sans modification.

Concernant l’élection présidentielle de 2007, cela date un peu mais je n’ai pas souvenir que les candidats du second tour mettaient en avant leur intention d’installer une fois élus, par une voie détournée (un coup sous la ceinture dans votre analogie de la boxe), ce que le peuple « souverain » avait refusé par référendum.

Scipion8 a écrit :

Ne me demandez pas la logique, perso ce genre de comportement incohérent m’échappe complètement. Perso j’essaie d’être d’une cohérence parfaite dans mes choix politiques - je ne vote pas selon la dernière mode et je ne choisis pas mes candidats comme des paquets de lessive, "vus à la télé". Mais bcp de Français votent aux référendums sans même regarder la question, juste pour exprimer une opposition au gouvernement, et pour les candidats les plus souriants, sans même jeter un oeil à leurs propositions.

Ce que vous dites sur le vote aux référendums (vote d’opposition bête et méchant au président à l’instant t) est souvent colporté par les médias et utilisé comme excuse pour ne pas proposer de référendum. Cela serait regrettable si c’était avéré, mais je n’en suis pas convaincu. Cela me semble être une excuse bien pratique pour se passer de l’avis du peuple. Les médias ont sans doute une grande part de responsabilité là-dedans : je les vois très bien sortir des phrases du genre « X a perdu son référendum », ce qui me paraît totalement idiot. Voir les votations en Suisse qui ne semblent pas souffrir de ce syndrome d’interprétation politologique foireuse du résultat.

Pour le reste de ce que je viens de citer : vous avez bien de la chance d’être plus intelligent que tout le monde et de toujours trouver un candidat qui vous convient en tout point ! J’imagine que si d’aventure, aucun candidat ne remplissait ces conditions assez exceptionnelles, vous vous présenteriez naturellement à l’élection. smile

Kromoz0hm a écrit :

Par contre pour l’astérisque, là c’est complètement faux. Il n’y a aucun coût caché. Les coûts de gestion des déchets et de démantèlement sont déjà pris en compte et absolument pas cachés

Je considère que les coûts sont cachés car :
- à ma connaissance, aucune centrale nucléaire n’a été réellement démantelée avec succès, donc le coût d’un démantèlement est inconnu (et on a maintes fois vu avec quelle précision l’industrie nucléaire estime les coûts inconnus, voir par exemple l’EPR de Flamanville) ;
- problème similaire pour la gestion des déchets : on voit les difficultés tant techniques que sociales à Bure, et ce n’est qu’un centre d’enfouissement. Le coût de révoltes peut être très élevé (cf. les gilets jaunes). Imaginons l’avenir à long terme, où plusieurs centres tels que Bure pourraient être nécessaires.

Kromoz0hm a écrit :

Et pour ce qui est d’un éventuel accident, je vous laisse comparer le coût pour la santé des milliers de mort par an dû aux centrales fossiles vs les 0 morts des accidents de Fukushima ou de 3 Miles Island… (le bilan n’est pas le même pour Tchernobyl, mais bien moindre que ce qui reste présent dans l’imaginaire populaire)

Le nombre de morts n’est pas un bon indicateur ici. Les zones devenues inhabitables et les longues maladies qui vous tuent à petit feu, ça compte aussi. Par ailleurs, rappelons que le merveilleux bilan de Fukushima comporte aussi un déversement de produits radioactifs non maîtrisé dans les eaux souterraines et l’océan Pacifique.

Je ne suis pas un anti-nucléaire par principe, je suis également préoccupé par le réchauffement climatique, la pollution de l’air et des sols ainsi que l’extinction de la biodiversité, si cela peut vous rassurer. Mais nous nous écartons du sujet, j’en resterai là.

Dernière modification par MollusqueAttentif (03/12/2021 10h25)

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#185 10/12/2021 11h33

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Bonjour,

Pour ceux qui sont préoccupés (ou simplement curieux) sur le thème de l’inflation, et notamment de l’énergie, je suis tombé par hasard sur le "point hebdomadaire" de TotalEnergies. C’est amusant car l’article sort en lien sur le moteur de recherche, mais je n’ai pas trouvé de lien "direct" dans les menus du site de TE.

Bon peu importe, cela donne une vue très synthétique et "simplifiée" des évolutions et de l’actualité récente, ce qui est intéressant pour un non initié comme moi, donc je partage au cas où cela intéresse quelqu’un. Visiblement et comme son nom l’indique, c’est mis à jour chaque semaine:

Point Marchés Hebdomadaire

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#186 10/12/2021 14h55

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Nous avons l’inflation US mensuelle, +6,8% en comparaison par rapport à novembre 2020 :

November Consumer Price Index: +0.8% vs. +0.7% consensus and +0.9% prior.
+6.8% Y/Y vs. +6.8% consensus and +6.2% prior. Represents the biggest jump since June 1982.
The number reflects broad increases in most component indexes, with gasoline, shelter, food, used cars and trucks, and new vehicles being the biggest contributors.

Source : Inflation rises to 6.8% in November, as expected, with core inflation up 4.9% | Seeking Alpha

Chiffre élevé, mais sans surprise car en phase avec le consensus des estimations.

Le scénario consensuel que je lis ça et là est un pic inflationniste début 2022, puis une réduction avec une stabilisation autour de 2-3% en 2023 pour les USA.

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7    #187 10/12/2021 17h38

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Réveiller par le poste de IH je viens de voir qu’il y avait eu beaucoup d’activité sur cette file et plein de poste intéressant ou j’aurais aimé répondre. Mais comme il est un peu tard, que je n’ai pas beaucoup de temps et que c’est des sujet un peu HS, je vais aborder que les principaux

Scipion j’adore vos commentaires et vos explications sur les raisonnent des soutient de la politique monétaire actuelle. Cependant j’aimerais vous faire une critique qui risque de ne pas plaire. Dans ce commentaire et dans d’autre dans le passé vous commentez la même erreur que vous reprochiez aux théorie alternative sur le COVID et le vaccin. Vous affirmez sur un sujet où vous n’avez aucune expertise des opinions allant à l’encontre du consensus actuel chez les spécialistes de ce domaine en prenant un fait, une statistique ou une étude qui va dans votre sens (et qui est relayé par des journaux réputé par leur désinformation sur le domaine). Et dans votre cas c’est d’autant plus dommageable que la désinformation se fait au milieux de commentaire sur des sujets où vous avez une expertise, ce qui a tendance à brouiller un peu les choses.
Par exemple vous affirmer ici (et dans d’autre commentaire) que les inégalité baisse, alors que tous les chercheur (pas seulement pikety), institution et association qui étudie la question disent qu’elles augmentent. Pour affirmer cela vous vous appuyer sur la baisse de l’indice de gini. C’est un argument relayé par des médias réputé pour leur peu de qualité sur les science social (mais de bonne qualité dans d’autre domaine) comme le point.

Cependant un simple passage sur Wikipédia permet de comprendre que les créateurs de l’indice de gini eux même disent que leur indice ne permet pas de mesurer les inégalités. Ou plus précisément il permet de mesurer une composante des inégalités et non les inégalités.
Si on simplifie l’indice de gini permet de mesurer le pourcentage de la population dans la classe moyenne et la dispersion au sein de la classe moyenne. Si la moitié des ouvriers au SMIC monte en grade et rejoint la classe moyenne alors l’indice de gini va indiquer une baisse des inégalités. Mais si le salaire des patrons explose ou que le nombre de millionnaire double alors l’indice de gini ne va quasiment pas bouger. L’indice de gini mesure essentiellement ce qui se passe au milieux de la société et non ce qui se passe au bord. Il ignore ce qui arrive au 10% les plus riche et au 10% les plus pauvre. Ou plutôt ce qui arrive au 80% restant a beaucoup plus de poids dans l’indice. Ce que montre l’indice de gini c’est que ses dernières année le niveau de vie et le patrimoine des cadres s’est rapproché de celui des employés de base ou que la classe moyenne s’est agrandit au détriment des autres classes. C’est une information intéressante mais quand on parle de hausse des inégalités on parle plutôt de la concentration du capital productif entre quelques mains et de la hausse des rémunérations des ultra-compétents (PDG, ingénieur en IA,…)
Si on fait une analogie avec un domaine que vous connaissez bien dire que les évolutions de l’indice de gini mesurent les évolutions des inégalités c’est comme de dire que l’évolution des prix du pétrole permet de mesurer l’inflation. Le prix du pétrole est un prix important mais ça n’est qu’un prix parmi plein d’autre. L’indice de Gini ne mesure qu’une composante parmi d’autre des inégalités.

Sinon en vrac j’ai vue des gens cité la théorie d’adam smith sur l’origine de la monnaie (d’abord le troc, ensuite l’or, ensuite la dette). Cette théorie est très séduisante mais elle a 200 ans et depuis nos connaissances sur le domaine ont évolué. Les archéologues se sont demandé quand la monnaie et l’utilisation de l’or était apparue et comment se passait la vie dans les civilisations postérieures. Et les anthropologues ont été étudié des civilisations dite primitives. Ils s’attendaient à faire des observation conforme à la théorie de Smith mais à leur grande surprise elle était complétement fausse.
Les dettes et les taux d’intérêt sont apparus bien avant la monnaie ou l’utilisation de l’or. En fait l’utilisation de la monnaie a été imposé par les monarque des premiers grands empires grec, perse, chinois et indien afin d’administrer des royaumes d’une taille jamais vue avant et imposer leur volonté à des paysans qui ne savait même pas qu’ils avaient un nouveau roi. Ce n’est pas quelque chose qui a émergé naturellement des marchés et d’un besoin de commercer. Aucune civilisation primitive ou antique n’a utilisé le troc un jour de sa vie. L’idée même d’un concept aussi peu pratique que le troc paraissait absurde au civilisation primitive rencontré. Si vous voulez en savoir plus il parait que « Dette : 5000 ans d’histoire » est un bon résumé des études sur le sujet même si l’auteur s’égare parfois à y défendre ses idées très à gauche (je ne l’ai pas lu personnellement mais on me la toujours chaudement recommandé autant pour la perspective de gauche que pour l’exposé scientifique)

Je vais terminer en abordant un sujet un peu plus politique et subjectif :
Vous avez beaucoup parlé de démocratie sans jamais définir ce qu’est la démocratie et pourquoi ce serait désirable. D’après le classement d’Aristote d’où est tiré la définition du mot démocratie (qui sera celle par défaut du mot démocratie jusqu’à la révolution française et donc celle qu’on en tête rousseau, voltaire et les députés du tiers état en 1789) il y a 3 type de régime :
•    La monarchie qui regroupe tous les régimes ou les décisions sont prise par une seul personne (éventuellement conseillé par une assemblé)
•    L’oligarchie ou les décisions sont prise par une minorité
•    La démocratie ou les décisions sont prise par tous

A l’époque le mot démocratie est synonyme de démocratie direct. Ce n’est qu’à partir de la révolution que le sens courant du mot démocratie va changer. Certaines personnes pensaient que la démocratie directe était le régime le plus justes mais que s’il était applicable dans une ville grecque de quelque millier d’habitant ayant des esclaves, il était impossible dans un pays de plusieurs millions d’habitant sans esclaves.
Pour résoudre ce problème ils vont inventer la démocratie représentative. Le pouvoir n’est pas entre les mains du peuple mais entre les mains d’une oligarchie. Cette oligarchie est choisie de maniéré à ce que ses décisions soient le plus proche possible de celles que l’on aurait pris en démocratie direct. Pour l’instant tout est logique et tout fait consensus mais au moment de choisir comment faire concrètement il va y avoir des dissensions. Dissension qui ne vont pas être aidé par le fait qu’il y a des gens très hostile à la démocratie et qui vont se faire passer pour démocrates.
Mais en gros, le résultat c’est que l’on a les partisans de la démocratie qui veulent que le pouvoir soit entre les main d’un panel de citoyen représentatif idéologiquement qui change régulièrement et dont les actes sont publics et reporté par la presse. En gros un parlement élues à la proportionnel renouvelé à date régulière. C’est ce qu’aujourd’hui on appelle le parlementarisme et qui est le modèle dominant en Europe de l’ouest (Allemagne, Espagne, suède, Angleterre,..). Avec les connaissances de 1789 cela pouvait être considéré comme un régime démocratique mais avec les connaissances actuelles sur comment les gens vote et comment fonctionne l’accès au média et au poste à responsabilité dans les parties on obtient un système qui se comporte de la même manière que le régime défendu par les libéraux de l’époque : une ploutocratie ou démocratie censitaire ou seul les riches ont le droit de voter et d’être élue(mais pas du tout comme une démocratie direct). Pour remédier à ses problèmes des propositions comme tirer au sort les assemblés ont été proposé par les rares personnes encore partisane de la démocratie direct mais qui la juge inapplicable.

Et dans ses personnes je ne compte pas Etienne chouard qui maintenant défend le deuxième grand type de régime issu de la révolution française : la démocratie plébiscitaire aussi appelé bonapartisme, régime autoritaire ou Gaullisme. C’est le régime de la Turquie d’Erdogan de la Russie de poutine et de la France depuis le coup d’état militaire de 1958. Dans ce régime le pouvoir est concentré entre les main de la personne ayant la base électorale la plus large (souvent cette base est inférieure à 40% de la population). Le parlement est entièrement sous le control du dirigeant (ou n’a aucun pouvoir) et n’a jamais vocation à être représentatif de quoi que ce soit si ce n’est des soutient du dirigeant. On garde les symbole d’une démocratie ou d’un régime parlementarisme mais on a un fonctionnement monarchique (d’après la définition d’Aristote).

Edit : je rajoute que si à partir de la révolution on a plein de régime qui s’appelle démocratie+ adjectif c’est parfois pour signaler que le régime défendu est une  adaptation du concept de démocratie direct au réalité d’un pays de puiseur millions d’habitant (un compromis entre démocratie direct et centralisation). Mais c’est souvent juste un enrobage marketing pour faire croire que l’on est démocrate. A l’époque les partisans la démocratie censitaire ou plébiscitaire n’était pas des partisans de la démocratie direct. Même si elle avait été possible il n’en aurait pas voulut. Mais ils voulaient les voie et le consentement des partisans de la démocratie.

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Favoris 1    14    #188 11/12/2021 23h12

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@DecroissanceNoire : Je reconnais bien volontiers que je n’ai pas d’expertise particulière en matière d’inégalités. En revanche, je sais lire des tableaux statistiques - sans doute mieux que beaucoup de spécialistes de "sciences sociales" (expression qui personnellement m’a toujours semblé douteuse, mais bon j’ai un biais d’ingénieur).

S’il y a des experts en France sur la mesure des inégalités, il ne s’agit ni de M. Piketty (qui fait surtout de la politique et a des livres à vendre), ni de tous ceux qui en font un business alimentaire (on gagne toujours mieux sa vie en dramatisant les problèmes qu’en disant la vérité) : il s’agit de l’INSEE - je suis un consommateur avide de leurs productions, comme cette édition 2021 des Revenus et patrimoine des ménages : eux ne font pas de politique, ils ne touchent pas des subventions pour récompense de discours alarmistes et larmoyants, ce sont comme moi des fonctionnaires qui font honnêtement leur travail, ils se contentent de compiler les données et d’en fournir objectivement des éléments d’interprétation.

Je suis bien d’accord avec vous sur les limitations de l’indice de Gini : c’est un indicateur synthétique d’inégalité d’une distribution ; son caractère synthétique est sa force autant que son insuffisance : des distributions très différentes peuvent avoir un même indice de Gini. C’est pour cela que l’INSEE le complémente systématiquement par d’autres indicateurs, comme des rapports interdéciles, des parts dans les masses de niveau de vie (ou de patrimoine) détenues, et d’autres ratios calculés sur ces masses.

Que trouve-t-on dans cette dernière étude de l’INSEE ?

1) Non seulement l’indice de Gini sur le niveau de vie (= revenu disponible du ménage rapporté au nombre d’unités de consommation) est stable sur longue période, mais c’est aussi essentiellement le cas des autres indicateurs d’inégalité (sur certains, on voit une légère tendance à l’avantage du premier décile de la distribution, mais cette tedance s’est stabilisée depuis 10 ans).


2) La France est moins inégalitaire que le reste de l’UE - d’ailleurs plus nettement encore sur les rapports interdéciles et comparaison des masses de niveaux de vie que sur l’indice de Gini :

A fortiori la France est évidemment bien moins inégalitaire que les USA :

3) La redistribution par l’Etat a un effet très important sur la réduction des inégalités en France (d’ailleurs un effet assez stable au fil du temps, ce qui relativise l’importance sur ce plan des alternances politiques) :

4) Le taux de pauvreté (calculé sur la base du nombre de personnes sous un seuil de 50% ou 60% du niveau de vie médian) est assez stable sur longue période :

5) L’intensité de pauvreté (= l’écart relatif entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté) est elle aussi stable sur longue période (à nouveau grâce à l’effort de redistribution) :

6) Les indicateurs matériels (et non monétaires) de pauvreté sont également stables (on parle de grande pauvreté "quand elle affecte pluisieurs domaines de l’existence, qu’elle devient persistante, qu’elle compromet les chances de reconquérir ses droits par soi-même, dans un avenir prévisible) :

7) En moyenne, les ménages français se sont massivement enrichis ces 20 dernières années (en partie grâce à l’appréciation des biens immobiliers - dont je reconnais bien volontiers qu’elle a évidemment différencié selon la situation des ménages) : presque 4 années de revenus disponibles nets gagnées en 20 ans !

8) Des indicateurs complémentaires sur la situation des ménages montrent que la part de ceux qui arrivent à épargner tend à augmenter ces dernières années, alors que la part de ceux qui s’endettent ou puisent dans leurs réserves baisse (effet sans doute largement dû à la pandémie et aux confinements, certes) :

9) Il est toujours possible en France de grimper les déciles de la distribution du patrimoine net, même quand on part d’en bas : difficile néanmoins d’en dire plus sans données sur longue durée et sans comparaison internationale :

Perso, si je mets bout à bout l’ensemble de ces éléments, ma conclusion est claire :
1) Il n’y a pas d’aggravation des inégalités en France depuis 20-30 ans - la plupart des indicateurs sont stables.
2) La redistribution opérée par l’Etat réduit considérablement le niveau d’inégalité.
3) La France est moins inégalitaire que la plupart des autres pays européens et occidentaux.
4) Les ménages français se sont considérablement enrichis depuis 20 ans.


A mon avis, ce qui disent le contraire malgré l’évidence des chiffres ont quelque chose à vendre ou à gagner : des livres, des subventions publiques, une vertu plus apparente, une visibilité médiatique, des points aux élections… Tout cela, cher DecroissanceNoire, représente des biais bien plus dangereux que les insuffisances de l’indice de Gini.

Dernière modification par Scipion8 (11/12/2021 23h35)

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1    #189 12/12/2021 00h23

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@Scipion8

Merci pour ce message et les graphiques INSEE qui sont passionnants.
Vous avez clairement montré qu’ils vont dans le sens que les inégalités n’ont pas été accrues.
Cependant trois points importants me semblent à noter pour essayer de réfuter cette assertion (comme tout bon scientifique cherchant à tester la solidité d’une théorie) et pousser la discussion plus loin:

1 - L’inégalité avant redistribution de l’Etat s’est accrue de façon assez nette. Cela veut dire qu’en pratique, la situation des derniers déciles s’est peut-être détérioriée (e.g., plus de chômage - mais compensé par plus d’aides, ou travail payé au même salaire mais devenu moins qualifié).

Ces possibles détériorations "qualitatives" ne sont pas capturées par les graphiques INSEE. En particulier, la révolution informatique/tech de ces dernières décennies est souvent pointée du doigt comme ayant détruit massivement des emplois qualifiés et créé à la place des emplois non qualifiés (e.g., porteurs de colis dans les hangars Amazon) et seulement une poignée d’emploi hyper qualifiés d’ingénieurs. Cette situation étant une singularité par rapport aux révolutions technologiques précédentes qui ont en général créé de nombreux emplois qualifiés.

2 - Les autres indicateurs d’inégalité ne me semblent pas beaucoup plus pertinents que le Gini index pour voir la situation en détail. Par exemple D9/D1 ne permet pas de voir la répartition précise des richesses, en particulier les hyper-extrêmes. Au sein de D1, il est possible qu’une poignée d’hyper-riches concentre la majorité de la fortune, plus fortement qu’auparavant, sans pour autant changer le rapport D9/D1

3 - L’étude de stabilité et la comparaison entre pays sont intéressants. Cependant il ne faut pas confondre "inégalité stables" ou "inégalité comparables à la moyenne de l’UE" avec "niveau d’inégalité satisfaisant". Une inégalité stable peut tout de même être haute. L’inégalité moyenne de l’UE est influencée par des pays aux situations très disparates. Je pense qu’une forte égalité ou inégalité de richesse peuvent toutes deux être acceptables, tout dépend des conditions précises d’organisations de société qui y donnent lieu. L’exemple historique étant l’échec du communisme (égalitaire) à créer de la richesse par rapport au capitalisme (inégalitaire mais au final bénéficiant plus à la population entière). D’après moi (et cela rejoint mon point n°1), on ne peut pas répondre si facilement à la question de savoir si l’inégalité est acceptables ou non et certainement pas sur la simple base des indicateurs quantitatifs fournis par l’INSEE. C’est à dire qu’il nous faut parler d’inégalitéS au pluriel et pas seulement d’inégalité pécunière

Dernière modification par xoxo (12/12/2021 00h54)

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Favoris 2    3    #190 12/12/2021 08h33

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Pour compléter les analyses précédentes 

voir notamment mon message datant de 2010 sur l’équilibre inflation/déflation, qui me semble toujours valide, complété par celui-ci qui discute de l’impact déflationniste du vieillissement démographique, de la mondialisation, et du progrès technique, et  celui-là sur ce qu’ajoute la crise Covid-19

où j’ai identifié différents facteurs déflationnistes qu’on "subit" depuis des décennies (démographie, mondialisation, progrès technique, etc.), je pense qu’il serait utile d’évaluer (voire quantifier) l’impact potentiel de quelques plus récents facteurs inflationnistes (je ne prend pas en compte l’impact des perturbations dues au Covid-19, qui devraient être transitoires) :

   [A] la transition énergétique (nécessaire en raison du changement climatique,  plus que par l’épuisement prochain de certaines ressources) (sans oublier que d’autres conséquences du changement climatique pourraient être inflationnistes);

   [b] l’émergence de monopoles de fait (les GAFAM, mais pas que, par exemple bien plus de matières premières semblent contrôlées par un tout petit nombre d’acteurs);

   [C] la concentration des compétences les plus recherchées parmi un pourcentage plus réduit de "talents" (quand avant, la tendance semblait être à avoir de plus en plus de personnes suffisamment formées pour ces jobs).

EDIT: On pourrait même en ajouter un 4ème, suggéré par IH :
   [D] démondialisation et augmentation des salaires dans les pays émergents

Je suis bien incapable d’en évaluer l’impact, et si c’est de nature à changer l’équilibre inflation/déflation.

Sinon, pour référence, et pour ceux qui voient (ou pas) dans les choix des banques centrales la source d’une future inflation, je vous suggère de relire la discussion commencée il y a une décennie Quantitative Easing : inflation, hyper-inflation ou déflation ?.
Et, pour prendre un peu de recul sur l’inflation, et comment s’en protéger, il y a diverses discussions du forum à relire : Placement anti-inflation et sans risque de perte en capital ? ou Inflation des coûts des matériaux de construction ? ou Fonds Euros et inflation : les fonds Euros protègent-ils de l’inflation ? et Inflation INSEE vs inflation réelle vs inflation perçue ou La ruine du rentier : êtes-vous protégé ? ou Le rentier et la déflation : impact d’une déflation sur la rente ? ou Placement en corrélation avec les taux d’inflation ou déflation ? et Une inflation durable ou non, telle est la question !  (et même Inflation et baisse des prix de l’immobilier : est-ce possible ? ).


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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2    #191 12/12/2021 09h59

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@Scipion8: attention aux chiffres de la pauvreté, qu’ils proviennent de l’Insee ou d’une autre source. Je l’avais mentionné dans ce message. Toute une partie de la population pauvre passe sous les radars des enquêteurs (par exemple, on ignore le nombre de SDF en France ou le nombre exact de ceux qui meurent dans la rue), non pas pour raison idéologique mais pour des raisons de difficultés d’enquête. Ainsi, quand l’Insee parle du premier décile, il serait plus juste de parler du premier décile des personnes auxquelles l’Insee a accès. Et il ne faut pas en déduire (comme vous le faîtes) que la pauvreté n’augmente pas en France.

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#192 12/12/2021 10h53

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Malgré les perspectives très intéressantes évoquées ci-dessus je propose de revenir au sujet:
Hyper-inflation et inflation: comment se protéger?

Dans un vieux livre de Kyosaki, ce dernier insistait déjà sur le caractère peu protecteur des fiat monnaies. On peut y lire un point d’abord assez troublant et puis finalement assez logique.
L’auteur recommande de stocker son cash en ETF métaux précieux.
Il recommande d’avoir 12 mois de dépenses en équivalent cash. Le mot équivalent a toute son importance puisqu’il indique ensuite que cet équivalent doit être hedgé contre l’inflation, en conséquence de quoi il est recommandé de n’avoir aucune monnaie (même le franc suisse subit l’inflation) et propose d’aller plutôt sur des métaux précieux (et plus récemment sur les crypto actifs mais c’est un autre sujet).

En ce qui me concerne j’aurais toujours besoin d’avoir un petit matelas de cash, problème psychologique sans doute. Toutefois 12 mois de dépenses en cach c’est effectivement beaucoup.
Je vais donc faire en sorte d’avoir 3 mois en cash mobilisables et le reste en ETF/ETC métaux précieux.

Première question au forum: que pensez-vous de cette approche pour diminuer son exposition à l’inflation?

Ensuite, s’agissant de métaux précieux on parle souvent des ces 4 métaux: Or, Argent, Platine, Palladium.

Deuxième question au forum: Quelle pourrait être la bonne pondération entre ces métaux (ou autre s’il fallait en ajouter) ?
Un mix de 40 Or / 60 Argent semble être le plus simple

Enfin, s’agissant des ETF/ETC métaux précieux permettant de s’exposer, le choix reste varié (mais pas tant que cela sur les métaux hors or ou argent)

Troisième et dernière question au forum: Ceux qui sont investit en ETF/ETC métaux précieux quels choix avez vous fait et pourquoi ?
Le "cash equivalent" devant être disponible rapidement, je prends le parti de loger l’ETC dans un CTO (tant pis pour les optimisations fiscales, on se limite à l’accumulation et la non distribution).
Assez simplement j’irais sur les gros joueurs ETF iShare et Amundi et chercherais à limiter les frais. Ainsi, sans doute qu’utiliser le courtier IB est la meilleure approche pour acheter les ETC suivants:
- Amundi Physical Gold ETC (C) - ISIN FR0013416716
- iShares Physical Silver ETC - IE00B4NCWG09


Bien à vous, Dooffy

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#193 12/12/2021 12h20

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Alpins a écrit :

@Scipion8: attention aux chiffres de la pauvreté, qu’ils proviennent de l’Insee ou d’une autre source. Je l’avais mentionné dans ce message. Toute une partie de la population pauvre passe sous les radars des enquêteurs (par exemple, on ignore le nombre de SDF en France ou le nombre exact de ceux qui meurent dans la rue), non pas pour raison idéologique mais pour des raisons de difficultés d’enquête. Ainsi, quand l’Insee parle du premier décile, il serait plus juste de parler du premier décile des personnes auxquelles l’Insee a accès. Et il ne faut pas en déduire (comme vous le faîtes) que la pauvreté n’augmente pas en France.

L’échantillon utilisé par l’Insee ne les exclut pas à priori s’ils sont des résidents légaux. Il faudrait avoir accès à la source primaire pour tirer les conclusions que vous tirez.

En revanche, l’activité dans l’économie informelle n’est pas détectée par l’Insee, ce qui peut l’amener à minorer les ressources de certains ménages. Les statistiques de l’Insee de pauvreté de 2020 n’ont pas montré d’explosion tandis que les associations témoignaient d’une augmentation du recours aux banques alimentaires. L’Insee reconnaissait dans sa livraison le hiatus Estimation avancée 2021 des inégalités économiques par l’Insee.

Ce que je ne sais pas c’est comment la mise à disposition ou non d’un logement social est comptée dans la redistribution. J’ai l’impression qu’elle n’est pas comptée, ce qui minorerait leurs estimations de l’effet de la redistribution.  Je ne sais pas non plus ce qu’il en est pour les diverses aides en nature (gratuité des cantines, des transports, etc…) sous condition de ressources.

Par construction les indicateurs de l’Insee ne renseignent pas directement sur les inégalités à l’intérieur du 10 éme décile - ce qu’ils appellent D9- ni du 100eme centile. Or c’est sur ces échantillons qu’il y a les plus grosses variations de patrimoine, voire de revenus. Cette circonstance en revanche est plutôt de nature à sous estimer les inégalités et leur variation.

Autre problème, les données sur les patrimoines sont a priori de moins bonne qualité que celles sur les revenus. L’enquête patrimoine se fait en interrogeant un échantillon représentatif de 10000 personnes, en leur demandant une estimation de leurs biens et, bien sûr,  personne n’est obligé de répondre.

Les stats de l’Insee montrent toutefois un frémissement à la hausse des indicateurs d’inégalité depuis 2016, et sur le long terme une corrélation du signe de leur évolution avec la couleur politique du gouvernement. Il faudra attendre une livraison qui ne s’arrête pas en 2018 pour voir si la tendance s’est consolidée même si les indicateurs avancés ne le laissent pas présager.

@Scipion8: Piketty n’est pas trop mauvais en stats, contrairement à de nombreux chercheurs en sciences sociales. Dans sa recherche, quand il faisait de la science et pas de la production idéologique, il y a l’établissement de séries statistiques sur les patrimoines dans les principaux pays occidentaux  depuis 2 siècles et ça ne semble pas être l’angle par lequel ses critiques l’attaquent. Il est notamment assez fort pour sélectionner les définitions statistiques de façon à conforter ses thèses.

*****

Il reste qu’il y a un retour de l’inflation au moins temporaire. Il n’est pas impossible que ce soit la voie qu’aient choisie sans oser le dire les autorités monétaires pour dégonfler le poids des dettes publiques et privées et baisser les retraites et les salaires en termes réels. Les transferts massifs vers les entreprises et les ménages opérés pour limiter les effets de la crise de 2020 devront bien être payés par quelqu’un….

Je sais bien que les principaux facteurs de cette inflation (difficultés d’approvisionnement apparues au cours de la crise sanitaire, augmentation du cours des matières premières, tensions sur certains secteurs du marché de l’emploi) sont un peu hors de la portée de la politique monétaire, mais bon, les autorités monétaires hésitent, sans doute à raison, à resserrer leur politique et semblent s’en accomoder.

Un resserrement des dépenses publiques en zone euro ne m’étonnerait toutefois pas, une fois la présidentielle française passée et le nouveau gouvernement allemand bien installé aux commandes. Cela devrait avoir un effet déflationniste.

Reste qu’il y a à nouveau des facteurs inflationnistes dans l’économie, le plus redoutable semblant la transition vers une économie bas carbone. Sans compter le facteur de la puissance géopolitique chinoise qui ne peut plus être négligé comme il l’a été ces 30 dernières années. Une guerre pour Taïwan mettrait l’économie mondiale sans dessus dessous.

Dernière modification par Caratheodory (12/12/2021 13h21)

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2    #194 12/12/2021 13h14

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Dooffy a écrit :

L’auteur recommande de stocker son cash en ETF métaux précieux.
Il recommande d’avoir 12 mois de dépenses en équivalent cash. Le mot équivalent a toute son importance puisqu’il indique ensuite que cet équivalent doit être hedgé contre l’inflation, en conséquence de quoi il est recommandé de n’avoir aucune monnaie (même le franc suisse subit l’inflation) et propose d’aller plutôt sur des métaux précieux (et plus récemment sur les crypto actifs mais c’est un autre sujet).

Ça en dit déjà long sur la compétence du type.

On en a déjà parlé de très nombreuses fois : il suffit de regarder un graphique sur l’évolution de l’or, de l’argent ou du bitcoin/ethereum pour constater que la corrélation avec l’inflation n’est pas probante.

Regardez sur un an : l’inflation fait +6,8% ("officiellement", mais Bill Ackman évoque 10%) aux USA, le cours de l’or en USD fait -3% ; l’argent -8% ; la platine -9%.

Vous êtes sûr que c’est là-dedans que vous voulez mettre votre trésorerie pour être "protégé" ?

Quant au bitcoin la tendance est positive, mais c’est les montagnes russes, donc garder de la trésorerie à court terme destinée à être mobilisable rapidement en cryptoactifs n’a juste pas de sens.

GBL a rappelé toutes les discussions sur le sujet de la protection contre l’inflation dans son message plus haut.

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1    #195 12/12/2021 13h44

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INTJ

@Doofy : Garder l’équivalent d’un an de dépenses en ETF Métaux précieux, je ne trouve pas cela pertinent, et ce pour deux raisons :

- comme l’a dit @InvestisseurHeureux, la corrélation entre ces ETF et l’inflation n’est pas démontrée, c’est donc un choix relativement arbitraire. Il serait à la limite plus logique de mettre votre cash sur des ETFs shortant les treasuries de courte durée (quelque chose comme ça : Barclays Inverse US Treasury Composite ETN (TAPR) Stock Price, News, Quote & History - Yahoo Finance ?) ou Ethereum (si vous faites confiance à GS : Goldman Sachs Says If Historical Correlation With Inflation Persists Ethereum Could Rise To $8000 By Year-End - The Crypto Basic )

- par définition, le cash doit pouvoir être mobilisable immédiatement pour permettre de faire face à un besoin de liquidité imprévu. En le gardant sous formes de parts d’ETF, vous vous retrouvez dans une situation potentiellement inconfortable de liquidation forcée. Imaginons que l’or ait baissé de 10% entre votre achat de parts d’ETF et un besoin ponctuel de liquidité : vous allez être obligé de concrétiser votre moins-value sans pouvoir attendre un moment plus propice pour vendre. C’est aussi déplaisant qu’un appel de marge.

Personnellement, tant qu’on a affaire à une inflation contenue, la solution que j’adopte est la suivante :
- je reste investi au maximum, c’est à dire que j’essaie de ne garder en cash que le strict nécessaire
- j’essaie d’acheter ce dont j’ai besoin en avance : à la fois pour essayer de devancer l’inflation, et pour réduire l’incertitude sur mes besoins futurs en cash
- j’utilise au maximum cashback et réductions, ce qui permet de gommer au moment où je dépense mon cash l’érosion de pouvoir d’achat que j’ai potentiellement subi en le conservant.


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#196 16/12/2021 15h15

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ISTJ

Bonjour,

La valse de remontée des taux directeurs aurait-elle commencée ?

Alors que c’est déjà le cas pour la Norvège et l’Angleterre, les USA ne devraient pas tarder à suivre, d’après Les Echos.

AaronBen


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#197 16/12/2021 18h43

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Et donc quel impact concret sur les cours boursiers ou pour le rentier en devenir ou établi ?


Portefeuille : >12% de TRI sur 10ans | "Je peux être rentier à vie, à condition de mourir l'année prochaine :)"

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#198 16/12/2021 23h36

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INTP

C’est très difficile à dire !
Le scenario central est une diminution des QE puis remontée très progressive des taux pour contenir l’inflation sans assommer la croissance.
On aurait alors des marchés qui devraient tenir le coup (mais qui seront moins verticaux que depuis avril 2020 mais ok).
Après vous pouvez imaginer des scénarios alternatifs (remontée des taux plus sévère serait nécessaire pour juguler une inflation trop importante / pendant plus longtemps que prévu, ou encore un nouveau variant Oméga nécessitant de nouvelles restrictions et  nouveaux QE de soutiens, etc.) avec des effets différents…
Disons que l’inflation ça reste ok tant qu’elle reste contenue et que la croissance se poursuit.
Ceci n’est que ma lecture des choses !


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#199 17/12/2021 07h10

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INTJ

Attention, si vous regardez en détail, après le très bon mois de Novembre dont nous avons bénéficié, la bonne santé des marchés ce mois-ci n’est plus qu’apparente. Les indices montent portés par les plus grosses capitalisations (il faut bien parquer l’argent imprimé quelque part) mais sous le capot la majorité des actions qui les composent ont en réalité corrigé de 10 à 20%. Mon portefeuille en a d’ailleurs fait les frais, j’ai perdu les 10% gagnés en Novembre. Je suis très circonspect vis à vis du S1 2022, les grosses caps sont mûres pour une correction, le déclencheur tout trouvé c’est l’arrêt de l’expansion de la masse monétaire US, et une correction visible déclenchera aussi une liquidation des small/mids déjà sinistrées. Il faudra voir si les autres banques centrales prennent le relai, mais notez aussi que si le dollar forcit cela aura un impact négatif sur les autres marchés.


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#200 17/12/2021 10h16

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INTP

Si vous regardez le Sp500 par exemple, il a commencé à stagner des début novembre suites aux annonces d’inflation records aux US, avec en parallèle le dollar qui se renforçait déjà,  tout ça par anticipation des mesures qu’allait probablement prendre la FED.

Je ne pense pas que les mesures de la FED (et même de la BCE) annoncées cette semaine aient été d’une grande surprise, elles étaient attendues et conformes au consensus (donc relativement déjà bien pricées). Le DXY s’est même détendu immédiatement.
C’est plutôt la BoE qui a surpris son monde avec sa hausse de taux.

L’avenir dépendra de l’effet de ce cocktail sur l’inflation / croissance / emploi.


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