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#226 03/02/2022 23h49

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InvestisseurHeureux a écrit :

Cela montre une énième fois que ces institutions sont tjs dans la communication.

Ne surtout pas se baser sur ce qu’elles disent.

Et il n’y a rien de surprenant.

Les banques centrales ne vont pas dire : "on prévoit une inflation de fou et durable", ce serait un catalyseur.

Donc elles "mentent" régulièrement, pour essayer d’orienter les comportements vers ce qu’elles attendent (pour le bien commun, évidemment, hein).

Et cette mécanique ne s’applique pas qu’aux banques centrales…

En Allemagne, ils sont totalement dégoûtés désolés par l’attitude de la BCE.
Queen Christine y est d’ailleurs surnommée « Madame Inflation ».
En faisant une analogie, ils comparent la BCE à une voiture lancée pied au plancher sur une route, sauf que la route est de plus en plus détrempée.
Gare à la sortie de route !

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#227 04/02/2022 02h52

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Je pense qu’il fallait s’attendre a ce qu’il y est un relèvement des taux , il faut bien aussi prévoir de payer les taux qui augmentent des Livrets d’épargne .
Peut être / probablement que la situation est la même dans la plupart des pays d’Europe .

Il a été déclaré depuis quelque temps que : les Livrets A et LDDS au 1 février 2022 vont augmenter leurs taux net de 0.5% a 1 % .

Pour le Livret LEP d’épargne populaire : qui passe au 1 février 2022 de 1 % a 2.2 % net .
Mais il y a des conditions : 7 700 euros max de plafond versé , et des conditions de plafond de revenu annuel , du style 20 296 euros pour un célibataire .

Produits d’Épargne , Economie.gouv

La très bonne nouvelle :
Est que ces produits d’épargne qui sont maintenant mieux rémunérés peuvent servir de solution alternative supplémentaire au contrat d’assurance vie qui nous force a prendre des unités de compte .
Ainsi on peut s’en servir comme réserve de cash rémunérée non corrélée au Marché .

Dernière modification par Serrure (04/02/2022 19h04)

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Favoris 1    #228 04/02/2022 08h29

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On parle beaucoup de l’inflation hors énergie. Mais, surtout en Europe une part non négligeable de l’inflation est due au coût de l’énergie. De plus, en France, le coût de l’électricité est capé à 4 % alors que le prix réel s’envolerait de 40 %.
Donc, la question que je me pose (et que je vous pose) comment (pour faire court) peut-on imaginer qu’une augmentation des taux va faire baisser le prix de l’énergie ? Ne va t-elle pas plutôt casser la reprise économique ?

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#229 04/02/2022 17h38

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InvestisseurHeureux, le 03/02/2022 a écrit :

Cela montre une énième fois que ces institutions sont tjs dans la communication.

Ne surtout pas se baser sur ce qu’elles disent.

Je ne sais pas si elle ne sont que dans la communication et "mentent" pour orienter les comportements ou si elles sont finalement juste incapables de prévoir ce qu’il va se passer malgré leur savoir (réel, il suffit de voir les contributions de Scipion8 sur ce forum !).

La reprise des projections de l’inflation communiquées par la BCE en décembre 2020 pour 2021 est éloquente :
- Prévision entre 0,7% et 1,1% (voir ci-dessous)
- Réalisé à 5,0%

Si la BCE n’est pas capable de prévoir un tant soit peu sur un horizon aussi court un des indicateurs clé de son mandat de stabilité des prix, comment peut-elle fixer de manière perspicace les taux d’intérêts pour une économie de 350 millions d’âmes et constituée de 19 pays différents ?

Je préférerai l’hypothèse de la communication mais je n’en suis pas si sûr… Je m’interroge de plus en plus sur le fait que nous serions finalement en présence d’un problème de type "impossibilité pour un planificateur central de fixer correctement un prix car le système est trop complexe, l’information est trop éparpillée, malgré la puissance du planificateur central".

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#230 04/02/2022 17h45

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Je viens de retrouver la définition de l’inflation telle que je l’avais apprise durant mes cours de sciences économiques:  "Le terme inflation désigne une augmentation durable, générale, et auto-entretenue des prix des biens et des services. L’inflation est aussi caractérisée par l’accroissement de la circulation de la monnaie (masse monétaire)."

Le terme ne plus interessant est "auto-entretenue", car l’inflation dépent des anticipations, l’inflation est un cercle vicieux qui s’auto-alimente. Dès lors il est évident que les institutions qui veulent combattre l’inflation vont tous faire pour briser ce cerle vicieux, un des premières actions étant de sous estimer l’inflation future dans les communications publiques.  S’agit-il d’un mensonge ou plutôt d’une tentative de prophécie auto réalisatrice. Moi qui suit plutot libertarien et critique des instritutions, je ne sais pas si je jetterai la pierre dans ce cas précis.


A Lannister always pays his debt.

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1    #231 04/02/2022 19h14

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Concerto a écrit :

Si la BCE n’est pas capable de prévoir un tant soit peu sur un horizon aussi court un des indicateurs clé de son mandat de stabilité des prix, comment peut-elle fixer de manière perspicace les taux d’intérêts pour une économie de 350 millions d’âmes et constituée de 19 pays différents ?

C’est ça.

A la décharge de la BCE, devoir faire une politique monétaire pour autant de pays si différents, socialement, démographiquement, etc. est une gageure.

En Estonie, l’inflation "officielle" est de 12% sur un an :


Source : CARTE. L’Europe face à une inflation galopante - L’Express

Je rappelle aussi que l’inflation selon la BCE ne tient pas du tout en compte l’immobilier, alors que l’inflation aux USA en tient partiellement compte.

Bref, tout cela est un joyeux bor###, je le concède volontiers.

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#232 04/02/2022 19h18

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La BoE prévoit désormais une inflation de 7.5% sur l’année pour avril !

Pour un florilège des estimations de l’institution :
https://www.ft.com/content/e18aa92f-159 … da9cc3174d

Le gouverneur de la BoE appelle désormais les Britanniques à ne surtout pas demander d’augmentation de peur que l’inflation s’auto-entretienne ! Les actifs sont priés de crever la bouche ouverte sans se plaindre.

Les mêmes "experts" qui se moquaient de manière condescendante des Mme Michu qui n’y comprennent rien il y a près d’un an smile

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Favoris 1    12    #233 05/02/2022 18h28

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Certains ici sont plus enclins à la critique stérile qu’à la proposition constructive…

1) Aucune prévision macroéconomique - pas plus celles de la banque centrale que celles des meilleurs économistes - n’est parfaite. Evidemment les banques centrales font de leur mieux pour prévoir l’évolution du PIB et de l’inflation. Dans un contexte de pandémie sans précédent, j’imagine que ce n’est pas très facile. Sur le long-terme, les banques centrales visent surtout à produire des prévisions macroéconomiques sans biais, c’est-à-dire que la moyenne arithmétique de leurs prévisions doit être proche de zéro sur longue durée.

S’agissant du pétrole (j’y reviendrai), comme chacun sait la prévision est extrêmement difficile, et les banques centrales se reposent généralement sur les prévisions du marché (les futures).

Et surtout : si vous avez une capacité de prévision économique supérieure, tirez en avantage sur les marchés au lieu de chouiner ! C’est quand même incroyable de voir que ceux qui prévoient une flambée inflationniste n’en tirent pas avantage : tous les produits financiers sont librement à votre entière disposition : obligations indexées sur l’inflation, futures sur le pétrole et autres matières premières, or etc. C’est la responsabilité de chaque investisseur - pas de la banque centrale ! - d’aligner son patrimoine ou portefeuille avec ses convictions ou ses craintes.

2) Cela peut sembler incroyable mais l’influence de la BCE sur les prix du pétrole est proche de zéro. Une fois pour toutes : ce n’est pas le job d’une banque centrale de réguler les prix du pétrole. Si vous souffrez des prix à la pompe, n’accusez pas la banque centrale ou l’Etat - qui n’y peuvent absolument rien - mais envoyez plutôt vos doléances au secrétariat de l’OPEP à Vienne ; on ne sait jamais, une poussée d’humanisme pourrait les conduire à augmenter leur production.

Actuellement la poussée inflationniste est largement due aux prix de l’énergie - qui sont presque entièrement exogènes aux pouvoirs publics en Europe. Il faut que les petits génies qui critiquent la BCE m’expliquent en quoi un resserrement de la politique monétaire de la BCE ferait baisser significativement les prix de l’énergie.

3) Que proposez-vous CONCRETEMENT ? C’est très bien de critiquer, mais à un moment donné il faut expliquer clairement ce que vous proposez. Un resserrement monétaire en pleine pandémie, c’est ça votre bonne idée ? Quels en seraient les effets ? (1) Aucun effet (strictement zéro) sur les prix de l’énergie + (2) un impact défavorable sur les entreprises et sur les ménages qui ont besoin de s’endetter (par exemple pour acheter une résidence principale). En quoi il s’agirait d’une bonne idée, vous m’expliquez ?

4) Ne pas sur-réagir à la volatilité de l’inflation courante due aux prix de l’énergie et autres facteurs exogènes volatils (matières premières, alimentation), c’est le B.A.BA du banquier central. L’inflation courante est volatile, c’est comme ça, il faut l’accepter une fois pour toutes - car elle intègre des composantes exogènes très volatiles.

Aujourd’hui comme hier, cette volatilité de l’inflation courante ne remet pas en cause l’ancrage des anticipations d’inflation, c’est-à-dire la stabilité de la monnaie, dont la banque centrale est la gardienne. Aujourd’hui les anticipations d’inflation dans la zone euro sont solidement ancrées près de la cible de la BCE. En moyenne de long-terme depuis la création de la zone euro l’inflation est INFERIEURE à la cible de la BCE (1,6% vs 2%) : c’est ça la réalité des chiffres.

5) Ce sont les anticipations d’inflation, et non l’inflation courante, qui déterminent si une monnaie est stable ou pas. L’apprenti rentier sur ce forum doit tenir compte de l’inflation future pour calculer si son patrimoine l’autorise à prendre une retraite anticipée (par exemple). Pour ce calcul, vous ne le verrez pas prendre les derniers chiffres de l’inflation courante (très volatile), mais 2%, le plus souvent. Pourquoi ? Parce que les anticipations d’inflation des agents économiques sont ancrées à ce niveau - la cible de la BCE - pas par l’opération du Saint-Esprit, mais parce qu’il y a une banque centrale crédible qui fait le job. C’est ça la mission de la BCE - ce n’est pas de creuser des puits de pétrole.

6) Bien sûr il y a un lien entre l’inflation observée et les anticipations d’inflation : on observe que les agents économiques font une moyenne de l’inflation courante sur les dernières années, et forment ainsi leurs anticipations d’inflation pour le futur. C’est ce qui justifie l’attention de la banque centrale sur l’inflation courante : si elle dévie trop, et pendant trop longtemps, de sa cible (2%), alors ces déviations pourraient finir par déstabiliser les anticipations d’inflation. Aujourd’hui, ce n’est clairement pas le cas, ni en Europe ni aux USA, mais les banques centrales sont attentives à l’ampleur et à la durée de ces déviations. C’est ce qui justifie le resserrement monétaire par la Bank of England (j’y reviendrai) et les hausses de taux annoncées par la Fed.

7) Une réaction trop précoce à une poussée transitoire d’inflation due aux prix du pétrole a déjà causé une erreur de politique monétaire en zone euro dans le passé. Si vous voulez savoir à quoi ressemble une erreur de politique monétaire (le graphique du haut montre l’inflation HICP dans la zone euro, le graphique du bas le taux directeur de la BCE) :

L’erreur de politique monétaire se manifeste quand la banque centrale change son taux directeur dans un sens avant de devoir rebrousser chemin quelques mois après. C’est l’obsession du banquier central d’éviter ce genre d’erreurs, et j’imagine que beaucoup à la BCE réfléchissent à ce précédent malheureux.

En 2011, sur fond de forte reprise économique mondiale après une récession majeure (la crise systémique mondiale de 2007-2009), les prix du pétrole avaient flambé, suscitant comme aujourd’hui une poussée inflationniste. Comme aujourd’hui, la presse, les pouvoirs politiques, les apprentis experts sur les forums, se disaient "mais que fait la BCE ?". Comme aujourd’hui, ceux qui au sein de la zone euro ont une forte aversion à l’inflation (notamment les Allemands, j’y reviendrai) poussaient fortement pour un resserrement monétaire - malgré la crise de la dette souveraine dans la zone euro qui avait commencé en Grèce en 2010 avant de se propager au Portugal et à l’Irlande en 2011 (puis à l’Espagne et à l’Italie en 2012). Tout cela a conduit la BCE à augmenter son taux directeur (2 fois), avant de devoir faire rapidement et massivement machine arrière car la crise de la dette souveraine ne cessait de s’aggraver. On peut dire a posteriori que c’était une grosse erreur de politique monétaire (moi je le disais à l’époque).

J’invite tous ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur ticket de caisse à réfléchir un peu. Le contexte actuel présente beaucoup de similarités avec 2011 : fort rebond économique mondial, flambée des prix de l’énergie suscitant une inflation transitoire, dette publique massive après une récession douloureuse. Ce n’est dans l’intérêt de personne qu’un resserrement monétaire trop précoce, alors que le virus est toujours là, ressuscite des tensions sur la dette souveraine, par exemple. La tâche de la BCE n’est donc pas si facile que le proclament les experts en yakafokon du forum : il lui faut analyser le caractère transitoire ou plus durable de l’inflation, le rôle exact des facteurs exogènes, la transmission aux salaires, les risques pour la stabilité financière, pour le marché du travail, pour la dette publique etc. Perso la prudence attentive de Mme Lagarde me semble tout à fait justifiée dans ce contexte.

8) Même si c’est évident, je le précise parce que manifestement certains semblent l’ignorer : des taux d’intérêt plus élevés, ça représente des projets en moins pour les entreprises et les ménages, donc du chômage, donc des morts. En fait on peut calculer approximativement combien de personnes une hausse de taux de 25 points de base va tuer. La mortalité augmente avec le chômage (pbs cardiaques, psychologiques, suicides etc.).

Donc il ne faut monter les taux que quand c’est nécessaire pour préserver la stabilité monétaire (l’objectif et le mandat constitutionnel de la banque centrale) - pas pour faire plaisir aux apprentis banquiers centraux des forums. Et peut-être que c’est bientôt le cas aux USA et en Europe : la déviation de l’inflation courante par rapport à la cible est telle que ça justifie de réfléchir à un resserrement monétaire, même si la pandémie n’est pas encore finie.

9) Une différence importante entre aujourd’hui et 2011, c’est le QE de la BCE : la BCE dispose donc de 2 outils pour resserrer graduellement sa politique monétaire - le taux directeur et le portefeuille de QE (en réduisant progressivement sa taille). Cela sera intéressant d’observer dans quel ordre elle procède - et là encore cela n’a rien de simple, contrairement aux yakafokon des donneurs de leçons.

10) Au sein de la zone euro, une inflation dépassant temporairement de la cible de la BCE est favorable à la France. L’inflation a des effets redistributifs, au sein d’une société, comme au sein de la zone euro.

Imaginons une société constituée d’une cigale et d’une fourmi, avec un seul bien de consommation, des graines, et une devise, l’euro. Au début 1 graine vaut 1 euro. La cigale et la fourmi trouvent/produisent 2 graines par an chacune. La fourmi en consomme 1 et en épargne 1, qu’elle convertit en 1 euro sonnant et trébuchant sur le marché des graines. La cigale en consomme 2 et voudrait bien en consommer une 3e. Pour ce faire elle demande un prêt d’1 euro à la fourmi, qui y consent. Le patrimoine de la fourmi en fin d’année, c’est donc un prêt d’1 euro (équivalent à 1 graine) à la cigale. Le patrimoine de la cigale, c’est un emprunt d’1 euro (équivalent à 1 graine) auprès de la fourmi. Donc en termes réels, la fourmi est riche de l’équivalent de 6 mois de recherche de graines, et la cigale a une dette équivalent à 6 mois de recherche de graines.

Soudain une pandémie trouble la recherche des graines, et fait s’envoler le prix des graines sur le marché international des graines. Désormais 1 graine coûte 2 euros. En termes réels, le patrimoine de la fourmi ne représente plus qu’une demi-graine soit 3 mois de recherche de graines, alors que la dette de la cigale s’est allégée de façon symétrique.

Au cas où ça ne serait pas clair : dans la zone euro, la cigale, c’est nous (la France) ! En termes macroniens, on appelle ça le "quoi qu’il en coûte". Du point de vue de la dette publique française, la situation optimale ce sont (1) des taux d’intérêt faibles et (2) une inflation dépassant un peu la cible de la BCE (sans compromettre la stabilité monétaire). C’est EXACTEMENT la situation actuelle, d’autant plus que l’inflation chez nous est inférieure à celle de nos voisins. Notamment nos voisins allemands (les fourmis) qui peuvent avoir le sentiment légitime que nous sommes en train de leur faire les poches. D’où la pression exercée par la Bundesbank et les autres "fourmis" pour un resserrement monétaire par la BCE…

11) Je ne dis pas que c’est ce que vise implicitement Mme Lagarde ou la BCE, mais historiquement une inflation légèrement surélevée de façon durable a été très efficace pour réduire la charge réelle de la dette publique après des chocs majeurs (par exemple la Seconde Guerre Mondiale au Royaume-Uni). A mon sens, il serait pertinent d’essayer de rapprocher graduellement la moyenne de long-terme de l’inflation dans la zone euro (1,6% depuis 1999) de la cible de la zone euro (2%).

12) Les banques centrales ont des définitions variables de leur cible d’inflation, ce qui conduit à des fonctions de réaction différentes face à des chocs (inflationnistes ou déflationnistes). Si le niveau de la cible est le même (2%) pour la Fed, la BoE et la BCE, l’implémentation de cette cible est différente :

- la Bank of England doit apporter une explication écrite au Trésor et au Parlement quand l’inflation courante dévie trop de sa cible de 2%, c’est-à-dire dès qu’elle tombe (même temporairement) sous 1% ou dépasse 3%. Cela explique que la BoE soit plus prompte à réagir que la BCE à des chocs inflationnistes transitoires ;

- la Fed fait une moyenne de l’inflation courante sur une fenêtre glissante (average inflation targeting) et détermine ainsi si l’inflation dévie excessivement de sa cible ;

- la BCE a une marge de manoeuvre plus grande, elle ne s’engage pas à intervenir si l’inflation courante ou la moyenne de l’inflation courante sur une fenêtre glissante dévie trop de sa cible.

Il y a tout une littérature sur la définition "optimale" des cibles d’inflation des banques centrales, et des débats sans fin sur le sujet entre praticiens. Un point important que je soulignerais, c’est que la définition optimale de la cible n’est pas forcément la même pour tous les pays. Cela dépend de multiples paramètres, comme la "contamination" (rapide ou lente) des anticipations d’inflation par l’inflation courante, le degré d’indépendance et de crédibilité de la banque centrale etc. La BCE est sans doute, pour des raisons institutionnelles, l’une des banques centrales les plus indépendantes au monde, ce qui justifie à mes yeux une plus grande marge de manoeuvre et une cible d’inflation moins spécifique (mais certains de mes collègues ne seraient pas d’accord avec moi sur ce point).

Dernière modification par Scipion8 (05/02/2022 18h45)

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#234 05/02/2022 18h46

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INTP

Mme Lagarde (le 21/01/22); "Quand on étudie le marché du travail, on n’observe rien de comparable à la ’grande démission’ et nos chiffres de participation à l’emploi se rapproche de leur niveau d’avant la pandémie"
Elle voit l’Europe avec un regard américain, elle n’est pas à une bourde près.

Oui, l’inflation est liée à la vitesse de circulation de la monnaie, les injections monétaire qui peuvent pas créer d’inflation, elles provoquent uniquement des bulles et elles sont nombreuses.

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#235 05/02/2022 20h39

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Scipion8 a écrit :

1/ Les Mme Michu sont devenues des Yakafokon ! Un grand pas en avant, bientôt on pourra les appeler des "experts" !
2/ La plupart des posts de la file n’ont effectivement pas de solutions, la plupart des messages pointent plutôt les errements des banques centrales dans ses prévisions. Des erreurs patentes et qui décrédibilisent les "experts". Personne ne pense que le boulot d’une banque centrale est simple, néanmoins, nombreux ont été les interlocuteurs à pointer que le bazooka monétaire de la crise covid était tout simplement bien trop important et qu’il y avait des risques d’inflation. Ces gens-là ont été méprisés par les sachants à coups de graphiques savants.
3/ Effectivement, l’inflation n’est pas si mal pour certains acteurs économiques, personnellement étant assez jeune, si on entre durablement dans 5% d’inflation par an pour grignoter le bas de laine des retraités cela m’irait très bien ! A titre personnel, par "capacité de prévision économique supérieure" ou par chance, mon portefeuille a très bien profité de l’inflation en 2021.
4/ Néanmoins, au vu du nom du forum "devenir-rentier", je trouve cela normal d’y trouver des interlocuteurs qui ne sont pas du tout contents de l’inflation !
5/ Malheureusement, au vu des équilibres démographiques, je pense que la BCE va finir par relever les taux assez rapidement, le retraité allemand aura le dernier mot… Même si effectivement la France aurait tout à gagner à une continuation de l’inflation pour amoindrir la dette abyssale du "quoi qu’il en coûte".
6/ J’ai le sentiment que de la même façon que l’on a sous-estimé les dégâts causés par le QE massif et la baisse des taux, on sous-estime les dégâts possibles du QT, mais ce n’est qu’un sentiment et je n’ai aucun graphique savant pour l’éclairer !

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#236 06/02/2022 01h07

Membre (2019)
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J’ai du mal à voir le rapport entre QE et inflation actuelle.
Le QE a pu soutenir l’immo (et encore en réduisant sa rentabilité) ou le marché action (et encore peut être plus pour maintenir des valorisations que pour créer des bulles très localisées).
Mais l’inflation actuelle vient d’un redémarrage économique, de rupture de chaînes d’approvisionnement, de tensions sur les matières premières : quel rapport entre elle et le QE ?
D’autant que tous ces facteurs sont exogènes à la zone euro, je vois mal d’ailleurs l’ efficacité qu’aurait un relèvement des taux dans ce contexte. Bon d’un autre côté je n’y connais rien.

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1    #237 06/02/2022 08h23

Membre (2016)
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Shadoko a écrit :

Mamie n’a pas eu sa biscotte ca en devient une affaire d’Etat.

Shadoko a écrit :

personnellement étant assez jeune, si on entre durablement dans 5% d’inflation par an pour grignoter le bas de laine des retraités cela m’irait très bien

Mais qu’avez-vous donc contre nos aînés ? Gardez en tête que vous passerez par cette case. La forme que vous utilisée m’est particulièrement déplaisante.

Essayez de ne pas alimenter un conflit génerationnel.

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1    #238 06/02/2022 10h52

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Le conflit générationnel n’a rien de nouveau ni de particulier à notre époque. On peut relire "Le père Goriot" de Balzac où ce père aimant se ruine pour ses filles mais meurt seul dans la pauvreté. À bientôt 66 ans, je fais partie des aînés mais je crains plus l’avidité de l’état que celle des générations suivantes.
Pour revenir au sujet de la file, je suis complètement d’accord avec Scipion sur son point 10). La situation actuelle avec des taux réels négatifs avantage particulièrement notre beau pays qui va voir les rentrées fiscales augmenter avec l’inflation et continuer à emprunter à des taux bien inférieurs à ceux qu’ils pourraient être sans la prudence de Mme Lagarde. Elle a certainement cela dans un coin de l’esprit et elle fait le bonheur de Bruno Lemaire qui va pouvoir présenter des perspectives raisonnables pour les finances publiques de notre généreux mais dispendieux état…
Quant à moi, pour me protéger de l’inflation et de l’imagination de Bercy, je réduis fortement les fonds euros au profit de l’immobilier et des actions. Rien d’original mais les soubresauts actuels des marchés devraient constituer de bons points d’entrée pour lutter contre l’hyper-inflation.


Bossuet : "Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

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#239 06/02/2022 13h45

Exclu définitivement
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Scipion8, le 05/02/2022 a écrit :

Si vous souffrez des prix à la pompe, n’accusez pas la banque centrale ou l’Etat - qui n’y peuvent absolument rien - mais envoyez plutôt vos doléances au secrétariat de l’OPEP à Vienne ; on ne sait jamais, une poussée d’humanisme pourrait les conduire à augmenter leur production.

Je suis assez étonné que personne n’ait (osé ?) relever cette contre-vérité.

Le prix à la pompe est composé à 60% de taxes :

Les prix des carburants en France | economie.gouv.fr

Çi dessous les prix à la pompe dans le centre ville de Valence (Espagne) le 23 janvier dernier (photo prise par moi même). Il est donc fort probablement possible de payer le litre une petite dizaine de centimes de moins en cherchant un peu.
Nous avons donc une différence d’environ 35-40 centimes du litre avec nos voisins espagnols.

Cela n’apporte rien au débat mais je ne pouvais laisser dire, quand bien même c’est Scipion qui le dit, que l’Etat n’est pas, en partie, responsable des prix à la pompe.


Team Faux Pas 0+0

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#240 06/02/2022 14h02

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@MilfordSound : soit mais :
1. L’état n’est pas la bce
2. A taxes proportionnellement constantes, une augmentation des prix du pétrole fait augmenter le prix de l’essence.

Donc je ne suis pas sur que la contre vérité soit là où vous la suggerez.

Plus globalement, je suis assez surpris que des investisseurs boursiers plutôt avertis (les participants de ce forum) s’insurgent que la bce n’augmente pas ses taux pour contrer une inflation liée à l’augmentation des prix du pétrole et des matières premières agricoles… On aurait une flambée de l’immobilier ou des salaires je comprendrais, mais pour l’instant ce n’est pas le cas en Europe (aux États Unis c’est sans doute différent).

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#241 06/02/2022 14h03

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Les producteurs son responsables des hausses et baisses et par le biais des taxes l’état fixe un niveau "nominal".
Niveau différent selon le pays.
En face il y a ce qui est redistribué "socialement" par chaque pays.

Parler de l’un sans l’autre n’a pas beaucoup de sens… je précise que je ne connais ni les niveaux de prélèvements ni les niveaux de prestations sociales espagnoles.


"Il ne faut pas voir les héros de la coulisse. Quand ils coïncident un moment avec leur légende c'est déjà beaucoup."

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2    #242 06/02/2022 14h53

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Scipion8, le 05/02/2022 a écrit :

Scipion, je ne vais pas contester votre message, parfaitement bien argumenté, et sur un sujet qui est le votre.

Mais ce n’était pas mon propos.

Ce que je (et d’autres sur le forum) constate c’est qu’il y a un décalage entre la réalité actuelle inflationniste et les anticipations communiquées par les banques centrales.

Et de conclure que tout à chacun doit être prudent s’il base ses choix de vie ou d’investissement sur la base de ces communications.

Je constate aussi que dans le cas des USA, Bill Ackman et d’autres, plus libres dans leur communication il est vrai, avaient des anticipations différentes et qu’elles se sont réalisées.

Ils avaient "une chance sur deux", mais le fait est.

Je ne présage rien des compétences des banques centrales, de ce qu’elles devraient faire ou non, etc.

Ce qui m’intéresse, c’est comment je mène ma barque dans le contexte ambiant, quelles sources d’information je dois prioriser, quels éventuels ajustements je dois faire en terme d’investissement, pour ne pas m’appauvrir et continuer à vivre la vie que je mène le + longtemps possible.

Pour le moment, ma conclusion est que les communications verbales des dirigeants des banques centrales résumées par la médiasphère ne doivent pas être ma source d’information privilégiée sur les anticipations inflationnistes…

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3    #243 06/02/2022 15h10

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@Adrien
Je vois mal l’intérêt de ramener un extrait d’un post d’Orpea sur cette file pour fomenter votre attaque.
Les deux posts ont au fond, la même thématique évidemment, c’est celle des divergences d’intérêts intergénérationnelles, mais l’autre était sanitaire, et non pas économique comme le post de cette file. Et on peut se cacher derrière son petit doigt aussi longtemps qu’on veut, cette thématique du conflit intergénérationnel devient de plus en plus prégnante au fil des années.
Regardez les enquêtes d’opinion sur le covid, les intentions de vote des uns et des autres, les dépenses de l’Etat pour les uns et les autres, les enquêtes sociologiques… Même avec la doxa répétée à l’envi du respect envers les aînés, on voit un ressentiment qui se forme. Et ce ressentiment il est bien normal, quand je vois autour de moi des situations dignes de caricatures, des retraités qui achètent leur Bali 5.2 tandis que le petit neveu trime pour quelques piécettes dans la startup nation ! On se dit que là aussi, il y aurait moyen de faire plusieurs numéros de Cash Investigation sur le sujet ! Des Pères Goriot j’en vois bien peu, plutôt des Eugénie Grandet wink
Rassurez-vous, je ne pense pas que la jeunesse soit exempte de tout reproche, très loin de là, il y a de la fainéantise, peu de volonté de progresser ou de s’intéresser à quoi que ce soit, les réseaux sociaux ont anesthésié les gens, beaucoup d’’auto-apitoiement qui confine à la prophétie auto-réalisatrice…

Néanmoins, en écrivant que les jeunes préféraient une inflation élevée tandis que les vieux une inflation faible, j’avais pensé écrire un poncif qui ne provoquerait pas d’émoi, en utilisant l’image du bas de laine grignoté qui est presque un marronnier de la presse économique. L’impact de ce "conflit" intergénérationnel sur les banques centrales a même été étudié plus en détails par des gens très sérieux, voir : Bullard, Garriga et Walker, 2012. Ainsi, concernant l’inflation, différentes classes d’âge ont des intérêts divergents, c’est peut-être une révélation pour vous, mais c’est un fait pourtant étudié qu’apparemment il faudrait passer sous silence pour ne pas offusquer certains et nourrir le "conflit intergénérationnel".

Par ailleurs, je constate que mes messages peuvent susciter l’ire de certaines personnes, l’assentiment d’autres mais qu’il y a des personnes sensées de chaque classe d’âge dans chaque camp. Force est de constater que c’est donc plutôt une question de mentalité que de classe d’âge. Il y a des gens qui vont vous dire "je mérite j’ai travaillé toute ma vie, les jeunes sont fainéants" tandis que chez d’autres ce sera plutôt "j’ai presque honte, je suis passé entre toutes les gouttes, j’étais trop jeune pour l’Algérie, il y avait du travail partout dans mon temps". Il y a un pacte social, intergénérationnel, qui se délite sous nos yeux mais certains refusent de le voir. Et effectivement, comme vous le suggérez, chacun devrait se draper du voile de l’ignorance rawlsien et en tirer les conséquences y compris pour l’inflation !

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#244 06/02/2022 15h38

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(Désolé pour ce hors sujet)

ProfesseurShadoko a écrit :

Il y a un pacte social, intergénérationnel, qui se délite sous nos yeux mais certains refusent de le voir.

Vous écrivez ceci, après avoir indiqué qu’il y a des situations où ca semble vrai, et d’autres où ca semble faux. Vous ne presentez aucune étude sérieuse, aucun chiffrage du nombre de cas ou ce serait vrai ou faux, ou comparant la situation actuelle (avec des chiffres concrets) avec celle d’avant. Bref, vous faite de votre impression (forcément subjective) une affirmation.

Ceci ne me semble pas bien rigoureux, ni sérieux.

Pour ma part, puisqu’on en est aux impressions, j’ai toujours (depuis 50+ ans) entendu des gens (jeunes comme moins jeunes) se plaindre de ce qu’on pourrait qualifier de "délitement du pacte intergénérationnel", et d’autres se féliciter de la solidarité qu’ils constataient entre les générations. Je ne voit pas d’évolution significative et évidente, dans un sens ou un autre. Et il y a des jaloux, des grincheux, comme des personnes remarquables, dans chaque génération.

Chaque génération a hérité des précédentes tout plein de choses, certaines bénéfiques (dont elle pouvait se féliciter, mais le plus souvent  quelle considére comme normales et acquises de toute éternité), d’autres moins (dont elle pouvait s’offusquer), d’autres d’un impact à nuancer. Sans vouloir être exhaustif, en face du dérèglement climatique, d’une démographie galopante, d’un certain niveau d’inégalités, ou d’une certaine perte de sens, il ne faut pas oublier le recul de l’extrême pauvreté (et de la violence, et de bien des maladies, et de l’exploitation des enfants, etc.) dans le monde, la paix (et la démocratie) qui règne dans bien plus d’endroits que jamais, et un accès plus facile pour presque tous aux connaissances et à la culture…
(Fin de ce hors-sujet)


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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#245 06/02/2022 15h48

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ProfesseurShadoko, le 05/02/2022 a écrit :

3/ Effectivement, l’inflation n’est pas si mal pour certains acteurs économiques, personnellement étant assez jeune, si on entre durablement dans 5% d’inflation par an pour grignoter le bas de laine des retraités cela m’irait très bien ! A titre personnel, par "capacité de prévision économique supérieure" ou par chance, mon portefeuille a très bien profité de l’inflation en 2021.

Bonjour ProfesseurShadoko,

Votre point de vue est intéressant. Etant donné que la file pose une question simple "hyper-inflation et infrlation : comment se protéger" ?, quelles pistes de réflexion donneriez-vous à un jeune aujourd’hui ?

S’il vous demandait concrètement : comment faire pour me constituer un capital et éviter que celui se fasse grignoter par l’inflation ?

Parce qu’in fine, le débat entre les anticipations d’inflation, l’inflation réelle, l’inflation ressentie est éternel, mais seul compte le capital que l’on arrive à faire fructifier… ou non.


"Il faut de la mesure en toutes choses" Horace.

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#246 06/02/2022 19h32

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RadioInvest a écrit :

Votre point de vue est intéressant. Etant donné que la file pose une question simple "hyper-inflation et infrlation : comment se protéger" ?, quelles pistes de réflexion donneriez-vous à un jeune aujourd’hui ?

S’il vous demandait concrètement : comment faire pour me constituer un capital et éviter que celui se fasse grignoter par l’inflation ?

Investir dans des entreprises qui ont la capacité de maintenir voir d’augmenter leurs marges en période inflationniste.

Pour les identifier il "suffit" de lire les communiqués de résultats, et de faire la part entre la croissance en volume et la croissance liée à l’effet prix (donc le pricing power) et de suivre l’évolution des marges brutes.

Je suis étonné par le nombre d’entreprises qui arrivent facilement à relever leurs prix sans conséquence apparente sur les volumes. Exemple récent en tête Trigano, le luxe, des pétroliers, etc…
On voit déjà celles qui peinent et subissent l’inflation : de mémoire, des équipementiers, des promoteurs immobiliers, de l’agroalimentaire. Des boites régulées comme EDF…
Bref, le tri est possible..


Parrain InteractiveBrokers Saxo Boursorama ETPL4810 Assurancevie.com ETPL49769 Fortuneo 12470190 Degiro Linxea iGraal RedSFR Magnolia BSDirect

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7    #247 11/02/2022 12h57

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InvestisseurHeureux, le 06/02/2022 a écrit :

Ce qui m’intéresse, c’est comment je mène ma barque dans le contexte ambiant, quelles sources d’information je dois prioriser, quels éventuels ajustements je dois faire en terme d’investissement, pour ne pas m’appauvrir et continuer à vivre la vie que je mène le + longtemps possible.

Pour le moment, ma conclusion est que les communications verbales des dirigeants des banques centrales résumées par la médiasphère ne doivent pas être ma source d’information privilégiée sur les anticipations inflationnistes…

Hier, chiffre d’inflation US : +7,5% sur an vs un consensus de 7,3% !

Quand Scipion nous montre des graphiques de consensus d’inflation à cinq ans dans cinq ans, je rigole !

Le marché ne sait même pas prédire à un mois près, alors dans quelques années.

Personnellement, je ne fais pas des messages de trois pages sur les forums, ni ne récupère 20 points de réputation par message, mais j’avais déjà écrit dans deux newsletters il y a + de 6 mois que l’inflation était le sujet, et que c’était pas le COVID :

IH, juillet 2021 a écrit :

Si vous pensez que la question économique numéro 1 actuellement est le COVID, je pense que vous vous trompez.

Bon an, mal an, l’économie s’est adaptée au COVID. Il y a des gagnants et des perdants, mais dans l’ensemble, ça fonctionne à présent, dans nos pays occidentaux en tout cas.

De mon point de vue, le point de vigilance numéro 1 est l’inflation.

Pourquoi ?

Parce que le niveau d’inflation futur et sa temporalité vont conditionner les actions des banquiers centraux, qui sont devenues déterminantes dans la valorisation des actifs financiers et immobiliers.

Or, l’inflation augmente. En Europe, "officiellement" on est toujours autour de 2%. Aux USA on est à 5,5%. Outch! Mais dans les deux zones l’inflation est sous-estimée, notamment car la composante immobilière est sous-représentée.

Source : Une inflation durable ou non, telle est la question !

Un mois plus tard, dans une autre newsletter, qui n’a suscité aucun commentaire, je donnais quatre scenarios.

Pas de bol, c’est le mauvais [pour nous investisseurs] qui pourrait être en train de se réaliser…

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#248 11/02/2022 14h29

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InvestisseurHeureux a écrit :

Hier, chiffre d’inflation US : +7,5% sur an vs un consensus de 7,3% !

Au point où on en est, on est plus à 0,2 points près.

A noter la désinflation en Allemagne sur janvier, selon un article du Figaro de ce matin.
"L’inflation en Allemagne, tirée par les prix de l’énergie et les pénuries, a atteint 4,9% sur un an en janvier, selon des chiffres officiels publiés vendredi qui confirment le léger ralentissement comparé à décembre. Après avoir atteint en décembre, avec 5,3%, «son plus haut niveau depuis presque 30 ans», la hausse des prix a ralenti pour la première fois depuis juin 2021 mais «reste à un niveau élevé», note l’office fédéral des statistiques Destatis dans un communiqué. Sur un mois, l’inflation en janvier était de 0,4%."

Une chose est sûre, on n’a jamais été si près du pic.
A titre personnel et en tant que consommateur, j’ai largement réduit mes dépenses de consommation au quotidien face à la hausse des prix notamment sur l’alimentation (viande, fruits et légumes, moins de restaurant) et les loisirs. Si tout le monde fait pareil que moi il y aura bien un moment où la situation devrait se normaliser.


𝓛1𝓿𝓮𝓼𝓽𝓲𝓼𝓼𝓮𝓾𝓻. 𝒫𝒶𝓇𝓇𝒶𝒾𝓃 𝐵𝒾𝓉𝓅𝒶𝓃𝒹𝒶, 𝐵𝑜𝓊𝓇𝓈𝑜𝓇𝒶𝓂𝒶 (𝒸𝑜𝒹𝑒 𝒟𝒜𝐻𝐸𝟩𝟫𝟣𝟨), 𝐵𝒻𝑜𝓇𝐵𝒶𝓃𝓀 (𝒸𝑜𝒹𝑒 NG0K), 𝐼𝓃𝓉𝑒𝓇𝒶𝒸𝓉𝒾𝓋𝑒 𝐵𝓇𝑜𝓀𝑒𝓇𝓈 𝑒𝓉 𝒟𝑒𝑔𝒾𝓇𝑜

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#249 11/02/2022 14h40

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InvestisseurHeureux, le 06/02/2022 a écrit :

Scipion8, le 05/02/2022 a écrit :

Ce que je (et d’autres sur le forum) constate c’est qu’il y a un décalage entre la réalité actuelle inflationniste et les anticipations communiquées par les banques centrales.

Et de conclure que tout à chacun doit être prudent s’il base ses choix de vie ou d’investissement sur la base de ces communications.

(…)

Pour le moment, ma conclusion est que les communications verbales des dirigeants des banques centrales résumées par la médiasphère ne doivent pas être ma source d’information privilégiée sur les anticipations inflationnistes…

C’est une évidence que les prévisions d’inflation communiquées par la BCE ne sont pas à prendre pour argent comptant.

Dans un même registre, quel crédit accordez-vous aux estimations de croissance retenue par le gouvernement pour présenter son budget annuel ?

Les anticipations d’inflation de la BCE sont "autoréalisatrices" (le terme n’est pas adapté mais je n’en trouve pas de meilleur) dans le sens où son mandat lui impose d’agir en fonction de ces anticipations. C’est donc logique qu’il y ait un biais dans la communication de ces anticipations.

Par exemple sur le caractère durable ou non de l’inflation il me semble raisonnablement impossible à ce jour d’avoir un avis tranché sur ce sujet. Il y a des arguments pertinents dans les deux sens.

Donc qu’est-ce qu’on peut faire à la place de la BCE ? Adopter immédiatement la thèse de l’inflation durable ? Dans ce cas il faut prendre des mesures immédiates qui pourront s’avérer néfaste à l’avenir. Personne ne peut raisonnablement soutenir cette position. L’inverse n’est pas sérieux non plus. Reste donc le choix d’évoquer un scénario de base avec une inflation temporaire mais avec un risque accru que le temporaire s’éternisent.

A titre personne je trouve que la communication de la BCE et de Mme LAGARDE est plutôt bonne. Si l’inflation se maintien elle réussira sans doute à faire passer des mesures restrictives sans trop de remous sur les marchés, puisque les investisseurs anticipent déjà une inflation durable.

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Favoris 1    #250 11/02/2022 14h53

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@L1vestisseur : Plutôt que vous priver, vous devriez essayer de lutter contre l’inflation. Personnellement je suis très content des solutions de cashback que j’utilise depuis fin Août, j’ai grappillé plus de 1000€ sur la période sans rien faire.

Il est aussi encore temps de s’endetter à faible taux pour acquérir du cash flow - que ce soit sous la forme d’immobilier, d’outils de production, d’actifs financiers…


✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.

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