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5 #1 04/05/2022 20h59
- Jbpv
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Jusqu’à présent je postais mon point de vue sur Beneteau sur le fil consacré à Catana.
Je pense maintenant que Beneteau mérite un fil à lui tout seul.
Ce chantier a presque 140 ans d’âge et est sans doute un des plus anciens chantiers navals au monde à majorité familiale.
A - Historique familial
Les générations de Beneteau qui se sont succédées à la tête de ce chantier sont les suivantes:
1 - De 1884 à 1928 : Benjamin Beneteau (1859 / 1928), le fondateur, bateaux de pêche en bois
2 - De 1928 à 1964: André Beneteau, (1907 / 1964), le fils unique du fondateur qui reprend à 21 ans les rênes du chantier avant de décéder en 1964
3 - Depuis 1964:
Annette Roux-Beneteau, André Beneteau (même prénom que son père, l’architecte des pêche-promenades en polyester et des voiliers jusqu’aux "Evasion" et les vedettes "Antares") et Yvon Beneteau soit trois des cinq enfants, jusqu’au décès d’André et à la sortie d’Yvon de la holding familiale en 09/2018.
La quatrième et la cinquième génération des Beneteau, depuis la création de chantier n’ont jamais assumé la Direction Opérationnelle du Groupe depuis le retrait d’Annette Roux surnommée "la reine mère".
Du point de vue patrimonial, la situation est la suivante: André Beneteau (père, né en 1907) a eu cinq enfants:
- André Beneteau (15/09/1934 / 1999), l’architecte des premiers voiliers de plaisance, jusqu’au First 30, marié à Marie Renaud (12/09/1935 / -).
Ils ont eu deux enfants Michèle Beneteau épouse Violleu (18/05/1957 / -) et André-Patrick Beneteau (07/04/1959 / -).
- Annette Beneteau (04/08/1942 / -), épouse de Louis-Claude Roux décédé en 1994.
Ils ont eu deux enfants: Anne-Claude Roux (1976 / -) contrôleur de gestion à la holding familiale BERI21 et Louis-Claude Roux (15/06/1982 / -) Président du Directoire de la holding BERI 21 et Vice Président du CS ou du CA (selon la structure) de Beneteau
- Ginette Beneteau épouse Gourlay, ( 15/08/1946 / ?), mariée à Lionel Gourlay
- Yvon Beneteau (20/06/1950 / -), marié à EliZabeth Thaillard (10/09/1953 / -), quatre enfants Benjamin Beneteau (24/04/1979 / -), Jonathan, Simon et Emmanuelle
- Maryse Beneteau épouse Dupé, (09/05/1955 / -), mariée à Luc Dupé, censeur au CA de BEN, ils ont eu deux enfants: Dupé Aurélien (02/1980 / -), Dupé Estève (01/1981 / -), tous deux membres du CS de BERI 21.
La holding familiale BERI 21 regroupe les parts des membres de la famille Beneteau (45 millions de titres, 54,36% du K de BEN).
A noter une autre holding BERI 210 possède 3,13 millions de titres soit 3,78% du K de BEN.
Après le décès de son mari, Madame Annette ROUX et ses deux enfants ont apporté l’héritage (une grosse quincaillerie industrielle) à la structure familiale, ce qui a permis à sa branche de commencer à prendre l’ascendant sur les autres.
BPI France a pris en 2008 2,51% du K de BEN et un pourcentage non révélé de BERI 21.
Deux branches sur cinq des héritiers sont sorties de la holding familiale BERI 21:
- la branche Ginette Beneteau-Gourlay en 2002
- la branche Yvon Beneteau en 09/2018 dont les parts dans BERI 21 ont été rachetées en partie par la branche Annette Roux-Beneteau et en partie par BPI France.
Une cession de 20% en 2018 (25/09/2018 communiqué BPI France) pour un montant de 47M€, voir page 13 du rapport annuel 2018 de BPI France a bien été présenté par Mme Annette ROUX comme la sortie "d’une branche minoritaire" rachetée par BPI ET la branche majoritaire. Elle s’est accompagnée en 2019 de la nomination d’un représentant de BPI (Sébastien Moynot) au Conseil de Surveillance de BEN.
20% de BERI 21 correspond à 11% environ de BEN, donc l’investissement de 47M€ de la BPI peut correspondre à environ la moitié des 20% cédés, selon la valorisation (faible) de BEN à l’époque.
Le site "www.pappers.fr" compile les différents actes de la vie de BERI 21 et aide à bien tout comprendre.
Le 02/08/21 Challenges indiquait que "la famille fondatrice possédait un peu plus d’un tiers du Groupe au 1,1 milliard de CA pour une valeur qui était passée de 210M€ en 2020 à 410M€ en 2021", mais la distinction entre la famille d’Annette Roux et la famille Beneteau est à géométrie variable selon les années ….
Un peu plus d’un tiers peut correspondre à une détention de 60 à 70% de (BERI 21 =54,36% + BERI 210 =3,78%) de BEN et 210 puis 410M€ à l’évolution de la valorisation de BEN entre 2020 et 2021.
BPI détiendrait au moins 10% de la holding familiale BERI 21, soit de 5 à 10% (?) au total de BEN, en ajoutant sa détention de 2,51% en direct.
Le dernier INPI du 01/05/2022 précise les dirigeants du CS et du Directoire de BERI21, on y retrouve:
- la branche Annette Beneteau,
- la branche André Bénéteau (les 2 enfants Michèle et André-Patrick),
- la branche Maryse Beneteau (famille Dupé, les deux enfants Aurélien et Estève).
Le capital de BERI 21 est détenu à 60,68% par la branche Annette Roux usufruitière et ses deux enfants nue propriétaires, ce pourcentage recoupe bien la valorisation de Challenges.
une minorité d’environ 30% est, par différence, détenue par les deux autres branches de la famille et environ 10% par BPI France.
Le futur patrimonial de BEN est totalement entre les mains de Madame Annette Roux, 80 ans le 4 août 2022.
B - Historique industriel
1 - Le décollage des chantiers Beneteau a été la conversion de la construction en bois vers celle en polyester en 1964. Beneteau avait d’ailleurs été précédé dans cette mutation par les américains, en Vendée par les chantiers Jeanneau et Kirié dès 1959 et par Jouët en 1962 avec le Golif.
Le second élément a été la bonne facture des pêche promenades puis de la série des voiliers "Evasion" et des vedettes de pêche "Antarès" dessinés par André Beneteau l’architecte maison et frère d’Annette Beneteau, bien qu’à la même époque Jeanneau commercialisait déjà la série des Love love, Sangria, Poker et Folie Douce, des voiliers plus "modernes".
La France surfait alors sur la fin des 30 glorieuses et la plaisance décollait à la suite des succès en course de Tabarly.
2 - En 1976, l’excellent bateau de course "L’Impensable" de l’architecte naval André Mauric est devenu le First 30, premier voilier "sportif" commercialisé pour les plaisanciers et le recours à des professionnels extérieurs aux chantiers navals est alors devenu la norme pour le dessin des coques des voiliers mais aussi pour le design général (Stark, Pininfarina, chez Beneteau, par exemple)
3 - les années 80 seront des années contrastées avec le développement de voiliers dédiés aux sociétés naissantes de location, dont la série des "Idylle" ancètre des "Océanis" actuels.
Mais la création aux US d’une usine en Caroline a pris plus de temps que prévu et en 1987 les coques sont victimes d’une osmose très précoce due à la mauvaise qualité des produits d’un fournisseur.
4 - En 1995, un coup de maître a été le rachat à la barre du Tribunal de Commerce de La Roche-sur-Yon de l’éternel concurrent Jeanneau, de même taille, au bord de la faillite, à la barbe de Dufour et de son PDG Poncin (l’actuel actionnaire principal de Catana, le monde est petit) et de Zodiac.
A cette occasion Bruno Cathelinais, le Directeur financier de Beneteau, futur DG puis Président du Directoire a joué un rôle clé au côté de la famille Beneteau.
Beneteau devient alors le leader mondial des voiliers de plaisance.
5 - L’expansion s’est ensuite faite en partie par de bonnes décisions de rachat d’autres chantiers mais certaines ont été plus douteuses, comme celle de Wauquiez en France ou même plus récemment Rec Boat aux US, sans parler de Monte Carlo Yachts dont sa pédégère a été démise brutalement de ses fonctions en 2018, après la découverte d’importantes pertes…
6 - Au total le parcours industriel De Beneteau a été loin d’être un long fleuve tranquille.
Il a été le cadre de plus de réussites que d’échecs dans un marché de la plaisance très cyclique, jalonné de nombreuses crises (1996, 2008, 2020) et de la disparition de la plupart de ses différents acteurs durant les 30 dernières années (qui se souvient des Chassiron, des Edel, des Jouët, des Kirié, etc.. pour ne parler que de chantiers français, d’autres ne survivant que dans des marchés de niche comme Alubat ou Amel, etc…).
C - Historique managérial
Jusqu’au milieu des années 90, Annette Roux, secondée par ses deux frères André et Yvon et conseillée par son mari a dirigé le chantier.
Mais son mari décède en 1994, André en 1999 et Yvon s’est éloigné pour finalement quitter la holding familiale en 2018.
Le tournant a été pris en 1996 quand le Directeur Financier Bruno Cathelinais est nommé DG puis Président du Directoire en 2005 … avant d’être viré en 2015.
D’aucuns on dit qu’il prétendait "Devenir Calife à la place du Calife".
A ce cadre Sup de Co Nantes, succède un Essec, Sciences Po et ENA, Hervé Gastinel qui avait occupé la Direction de Terreal, filiale de Saint Gobain avant d’être remercié par le groupe des nouveaux investisseurs de cette société.
Las, il est viré quatre ans plus tard, en juin 2019, les résultats médiocres qui se profilent et l’affaire Monte Carlo Yachts n’étant sans doute pas étrangers à ce départ.
Lui succède Jérôme de Metz, un financier pragmatique et ami de longue date de la famille qui est la cheville ouvrière du redressement de Beneteau en 2021 et des probables excellents résultats à venir en 2022.
A noter que peu de temps après son arrivée, de Metz a viré le DAF de l’époque Gastinel, Christophe Caudrelier.
Le reste (retraite de Jérôme de Metz en juin prochain, nouvelle structure, etc…) est connu.
D - Conclusion personnelle
Aucun des héritiers de la quatrième génération (dont les enfants de madame Annette Roux qui peut à elle seule décider du sort de l’entreprise, usufruitière de plus de 60% de BERI 21 qui est actionnaire à 54% de Beneteau) n’a été en mesure ou n’a eu envie de reprendre la Direction Générale opérationnelle de cette entreprise.
Le parcours industriel a été mouvementé et Beneteau qui a failli couler plusieurs fois, a toujours surnagé avant de devenir un des leaders mondiaux du marché, encore en mutation, de la Plaisance.
Je pense que le nouvel épisode faste des années 2021 et 2022 offre une opportunité de vente de l’entreprise dans de bonnes conditions.
Les récentes annonces d’évolution de la gouvernance et l’attribution d’actions gratuites conditionnelles vont également dans ce sens:
La société avait racheté environ 1.248.000 actions en 2019 et 2020 autour du plus bas, 6 à 10€, elle a attribué 1.241.400 actions gratuites en 03/2021 aux cadres et dirigeants avec des CONDITIONS liées aux résultats 2022 ET A L’EVOLUTION DU COURS DE BOURSE par rapport à un panel de 6 autres concurrents, ce qui n’a jamais été fait dans le passé, pour le dernier point. Le calcul donnant le nombre définitif attribué sera effectué après la clôture des comptes 2022, soit le 15/03/2023.
Il a été attribué 226.000 gratuites à de Metz (qui va prendre sa retraite), 100.000 à Chapeleau qui part également à la retraite et 170.000 à Girotti (DG délégué, mandataire social donc on en connait le nombre, voir page 162 du rapport annuel 2021).
On ne connait pas l’attribution au nouveau DG délégué Thivoyon (qui n’est pas (encore) mandataire social).
Et le reste, c’est à dire environ 600.000 à d’autres membres du personnel.
Le nombre attribué à de Metz est exceptionnel, mais Comme la famille ne possède que 54% du K, il est plus économique pour elle de lui accorder des actions de BEN plutôt que des actions de la holding familiale BERI 21 (dont de Metz est cependant un modeste actionnaire et censeur).
Il est curieux de constater que ces attributions pour de Metz et Chapeleau ne sont pas liées à des conditions de présence à fin 2022, mais partir en retraite n’est pas être viré !
A noter cependant que si l’âge légal est 62 ans, les cadres BEN peuvent rester jusqu’à 65 ans dans l’entreprise (Metz aura 63 ans en 06/2022 et Chapeleau 65).
A noter aussi que la nouvelle structure: poste de Président et Poste de DG dissociés est mentionnée dans le rapport annuel 2021 et le salaire de l’ex nouveau Président Lyon-Caen (72 ans, l’ami de 30 ans de la famille) est également prévu (350.000€ / an, voir page 164), le rapport annuel et le communiqué concernant la nouvelle gouvernance se complètent parfaitement.
E - Une vente donc une OPA, à qui et à quel prix ?
A qui ?
Vaste question: les concurrents français Fountaine Pajot et Catana me semblent trop petits et insuffisamment structurés pour prétendre reprendre une telle entreprise.
A l’étranger, le groupe américain Brunswick, beaucoup plus gros et profitable que Beneteau aurait les moyens d’un tel rachat.
C’est un fournisseur de BEN (moteurs entre autres) et il est plus spécialisé dans le marché des bateaux à moteur (ses marques connues en France sont Bayliner, Cresliner, Boston Whaler, moteurs Mercury, …).
En France, une société comme Trigano pourrait être au moins intéressée par la division "Habitat de loisirs" de BEN (15% de l’ensemble de l’activité)
A quel prix ?
Le marché de la Plaisance reste cyclique, donc le PER à un instant T ne me semble pas un très bon indicateur.
Historiquement, dans les cinq dernières années, le PH a été de plus de 23€ en 01/2018 et le PB autour de 6€ au début de la crise du covid en 03/2020.
Les chiffres des années 2016/2017 et 2017/2018 ont été voisins:
CA de 1200 à 1290M€
EBITDA de 153M€
RN de 61M€
La valorisation boursière maximum de 1900M€ en 01/2018, soit 12,5 fois l’EBITDA et 31 fois le RN est pour moi suspecte: elle correspond à la période de sortie du fonds américain Franklin qui vendait après avoir acheté jusqu’à 15% du K de BEN, soit plus de 30% du flottant.
Les chiffres de 2021 sont:
CA de 1227M€ (donc stabilité par rapport aux deux années ci-dessus)
EBITDA de 182M€
RN de 73M€
La valorisation actuelle de 1000M€ (cours de 12,5€) soit 5,5 fois l’EBITDA et 13 fois le RN, sans parler d’une trésorerie nette de 222M€ au 31/12/2021 est clairement très basse, compte tenu également des perspectives 2022 réitérées par l’entreprise.
=> Le dossier est attractif, on peut viser au moins 16€ sans OPA et au moins 20€ en cas d’OPA.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
Dernière modification par Jbpv (05/05/2022 10h45)
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#2 05/05/2022 10h24
- kiwijuice
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Belle intro.
Je regarde rapidement les ratios.
Le DSO est très bas à 20 jours. ALPFC est à 4j. Normal, on s’arrache les bâteaux.
Mais attention au retour du cycle car très discrétionnaire en ces temps d’inflation. Donc la position cash est à surveiller, notamment les dettes à CT.
Optiquement, BEN semble mal gérée hors la filiale US.
Les ventes ont cru de 3% par an sur 15 ans. Très modeste.
Pourquoi les dépenses SG&A sont-elles à 45% du CA? Les concurrents sont à 30-35%?
La fiiale Asie patine : aucun décollage des ventes en 10 ans.
Plus généralement, est-ce que le positionnement généraliste est pertinent? Surtout en termes de prix.
Il me semble que cette industrie peut difficilement générer des efficiences : c’est beaucoup de fait main. Donc le haut de gamme est plus rentable (ALPFC encore).
Est-ce que BEN a trouvé le moyen de produire moins cher ses bateaux ?
Quel est le split main d’oeuvre dans le coût total?
Pour l’automobile, c’est autour de 10%, c’est pourquoi on produit encore en France, Allemagne, pour les véhicules plus margés.
Est-ce que les chantiers navals peuvent faire comme les voitures, à savoir :
- coques communes
- pièces communes comme les mats, les gouvernails, …
- equipements communs comme les radios, les voiles…
- finitions communes comme le bois des tables à cartes, etc ?
Normalement, BEN a les volumes pour obtenir les rabais.
Dirige un cabinet de CGP - triple compétence France / Suisse / UK
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1 #3 05/05/2022 12h06
- Yg75
- Membre (2016)
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Est-ce que les chantiers navals peuvent faire comme les voitures, à savoir :
- coques communes
- pièces communes comme les mats, les gouvernails, …
- equipements communs comme les radios, les voiles…
- finitions communes comme le bois des tables à cartes, etc ?
Bonjour, je vais vous répondre pour la partie motonautisme que je connais bien car propriétaire d’un Jeanneau et connaissant d’autres propriétaires et suivant avec intérêt les gammes de Jeanneau et Bénéteau :
- oui il est possible d’avoir des coques communes à plusieurs marques du groupe : les Bénéteau Antares et Jeanneau Merry Fisher ont les mêmes coques depuis plusieurs années.
- pièces communes : bien sur pour tout ce qui est accastillage, qui est peu différenciant et avec des fournisseurs connus comme Lewmar pour les guindeaux électriques par exemple.
- équipements et finitions communes : idem.
J’ajouterai que Jeanneau et Bénéteau rationalisent leurs gammes : disparition des petites unités peu rentables et début de suppression des doublons entre marques. Les Bénéteau Barracuda ont disparu au profit des Jeanneau Sport, avec en plus un positionnement plus généraliste pour ces derniers.
Quid de l’avenir ?
A l’horizon 2022 et 2023, tous les bateaux disponibles ou prévus en production sont vendus d’après les concessionnaires des deux marques. Plus loin, nul ne sait !
Sur l’impact de la hausse des matières premières : elle se fera sentir inévitablement car les prix des matériaux comme la résine et les tissus de fibre de verre vont augmenter. Mais cela reste quand même une industrie de main d’œuvre essentiellement et on ne voit pas pour le moment de hausse fulgurante des salaires en Europe.
Par contre, la hausse des tarifs des bateaux se fait sentir, +10% en moins de deux ans pour mon petit bateau et c’est pareil ou pire pour la totalité des gammes. Pour le moment les acheteurs suivent et se disputent les bateaux en stock aussi bien en neuf qu’en occasion. Mon concessionnaire par exemple, qui est un gros revendeur Jeanneau, n’a rien en stock ni en occasion ni en neuf !
Un problème par contre est la disponibilité des équipements, notamment les moteurs et surtout l’électronique de plus en plus présente dans les bateaux.
Voilà ce que j’en sais pour une partie de la production du groupe Bénéteau.
@suivre
Bossuet : "Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes"
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3 #4 05/05/2022 13h11
- Jbpv
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Beaucoup de questions de la part de Kiwijuice je vais essayer d’y répondre, au moins partiellement
Tout d’abord une information personnelle:
Je pense bien connaître le marché de la plaisance en temps que plaisancier depuis 1975, six voiliers successivement achetés, les deux derniers de 14m et le dernier, acheté neuf au moment de la crise de 2008.
Quatre d’entre eux ont été des Jeanneau, un a été un bateau en bois (que je n’aurais jamais dû vendre, la petite série est devenue une collection !) et un a été un Dufour.
Par contre, même si j’ai visité deux chantiers en France, je ne suis pas un professionnel de ce secteur.
- "les bateaux s’arrachent, le DSO": oui et je pense qu’il ne faut pas s’inquiéter de l’augmentation du prix de revient des bateaux, les constructeurs ajustent leurs tarifs plusieurs fois par an.
L’attitude des consommateurs est la suivante:
- est-ce que j’achète un bateau ?
- si oui, neuf ou occasion (la durée de vie est de 30 à 40 ans et donc le CA de l’occasion par les professionnels est environ 3 fois celui du CA neuf, les prix de l’occasion suivent l’évolution du prix du neuf),
- si neuf, après une première sélection, l’acheteur va comparer les modèles équivalents dans les différentes marques de même qualité perçue, donc si toutes les marques "équivalentes" augmentent leurs prix de façon similaire (ce qui est le cas), les marges sont préservées.
- pour les frais généraux plus élevés que la concurrence: joker, quand à l’évolution générale du CA de BEN et la qualité de sa gestion je vous renvoie à mon post:
"Le parcours industriel a été mouvementé et Beneteau qui a failli couler plusieurs fois, a toujours surnagé avant de devenir un des leaders mondiaux du marché, encore en mutation, de la Plaisance.""
Je dirais que Beneteau s’est débrouillé moins mal que beaucoup de ses concurrents, ceux qui ont fait faillite ou été rachetés à vil prix (Jeanneau en France, les voiliers insubmersibles Etap en Belgique, … ou des chantiers à l’étranger comme Bavaria en Allemagne, Cantiere del Pardo en Italie, etc…).
- positionnement généraliste: je connais beaucoup mieux la concurrence dans le domaine des voiliers que dans celui des bateaux à moteur:
Il y a une différence de qualité entre des constructeurs généralistes (par exemple les voiliers Beneteau, Jeanneau, Dufour, Hanse, …) et leurs concurrents "haut de gamme" comme X-Yachts (voiliers sportifs et de course) ou Swan ou Amel (voiliers de luxe) par exemple, mais à taille équivalente ces derniers sont trois fois plus chers et je pense que les différences de qualité (perçue et réelle) ont beaucoup diminué en 20 ans.
Le positionnement "luxe" ne peut donc être qu’une niche en volume, mais Ferrari est très rentable …
Il est exact que ALFPC arrive à vendre ses catamarans de qualité beaucoup plus cher que les Lagoon de Beneteau et surtout les Bali de Catana, mais Fountaine a racheté le chantier Dufour dont les monocoques sont en concurrence (prix et qualité) avec ceux de Beneteau.
- réduction des coûts de production chez Beneteau: OUI et enfin!
Comme pour l’industrie automobile (plateformes et moteurs communs aux différentes marques d’un même groupe), Beneteau est enfin passé d’une construction par marques à une construction par tailles, les plus petites étant confiées à des usines à l’étranger à la main d’oeuvre moins cher ou abandonnées, etc …
- coques, pièces, équipements, finitions, etc…
Certains moules de coque sont communs: un bateau que se soit un voilier ou une vedette est construit de la même façon:
une coque vide, sortie du moule reçoit un contre moule structurel et de finition puis tout son équipement (moteur, menuiserie, …) et le pont lui aussi contre moulé à part vient ensuite fermer l’ensemble comme le couvercle "d’une boîte de sardines", quelques vis Parker, du joint silicone en abondance et des reprises de tissus de verre aux endroits critiques, c’est très propre et ça tient (dans 99% des cas !) (*).
Les moteurs et sail drives sont achetés à des fournisseurs (Volvo, Yanmar, Cummins, Man, Caterpillar, Evinrude, Mercury, Yamaha, Suzuki, etc …), beaucoup d’américains, des japonais, quelques italiens, aucun français (Renault Marine et Goïot ont arrêté leurs productions depuis longtemps).
A noter que le prix de la motorisation est une part très importante des bateaux à moteur, Beneteau est un gros client du leader mondial américain de la Plaisance Brunswick.
De même les mats et le haubanage (fournisseurs français en Vendée), les voiles, les winchs, les barres à roue, l’équipement électronique proviennent de fournisseurs spécialistes, les lests en fonte également (fonderies spécialisées), etc…
La menuiserie est fabriquée en interne ou sous traitée. Comme pour les tableaux de bord des voitures elles sont différentes d’un modèle à l’autre, mais on commence (enfin) à trouver depuis quelques années les mêmes poignées, boutons, … transversalement d’une marque à l’autre d’un même Groupe.
Je pense donc que si l’industrialisation a fait des progrès, il reste encore du gras … mais les plus gros défis sont sans doute ailleurs (croissance en part de marché du moteur par rapport à la voile, montée en puissance de la location, industrialisation ? du reconditionnement ? et de la déconstruction ?, etc…)
Concernant Beneteau, je pense que les planètes sont alignées et que l’on a commencé en 2021 un nouvel épisode faste qui se double (voir mon premier post) d’une possibilité d’évolution capitalistique.
Edit du 06/05
(*) les techniques de construction ont fait d’énormes progrès entre les années 70 à 90 et maintenant:
- On est passé d’une coque moulée avec varangues intégrées à une structure moule et contre moule collés l’un à l’autre donc d’une coque "simple" mais épaisse sur laquelle était collé un cache misère / tissu moussé de finition à une coque "double" plus légère et plus rigide, dessinée et calculée avec des outils de type Catia (Dassault), soit la même évolution que dans les années 30 dans l’automobile: passage d’un châssis plus carrosserie boulonnée dessus à une coque autoporteuse.
- Il en est de même pour les superstructures.
- quant aux moteurs, l’évolution est claire pour les vedettes: abandon des moteurs inboard essence (danger d’explosion), recul des diesels lourds et coûteux, montée en puissance des nouveaux hors bords 4 temps, légers, économiques et faciles à entretenir ou à remplacer.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
Dernière modification par Jbpv (06/05/2022 13h48)
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#5 08/05/2022 15h42
- Jbpv
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Beneteau suite
A - Les erreurs du passé
En 07/2020, dans le cadre de sa réorientation stratégique le nouveau PDG Jérôme de Metz avait annoncé qu’il cherchait à "vendre ou à gérer en joint venture" les chantiers Monte Carlo Yachts, CNB, Glastron et Scarab, pour se concentrer sur les marques Beneteau, Jeanneau, Lagoon, Excess Catamarans, Four Winns, Wellcraft et Delphia.
CNB (Chantier Naval de Bordeaux) produisait dans la région de Bordeaux (comme son nom l’indique) de grands voiliers de plus de 20m, avait été acquis en 1992 par Beneteau et avait vu sa production être transférée en 2019 à Monfalcone (au fond de l’Adriatique, près de Venise).
Sans surprise, en 04/2021, Beneteau annonce que le chantier a été cédé à l’italien Solaris qui est situé à Aquilée, à quelques kilomètres de Monfalcone.
Monte Carlo Yachts (yachts jusqu’à 32m) est (ou plutôt était) également à vendre depuis 2020.
Après des résultats catastrophiques en 2019/2020 (CA de 30M€ et perte de 49,6M€ !) ce qui avait justifié en 11/2018 que sa pédégère Carla Demaria ait été brutalement démise de ses fonctions (l’ex DAF de Beneteau ayant aussi été viré quelque temps après), de Metz vient de déclarer, lire:
Bénéteau : "Notre plus grosse marge de développement est en Amérique du Nord"
qu’il n’était pas pressé pour vendre Monte Carlo yachts (lire plutôt "on a remis à zéro les comptes pour éviter la faillite, mais on n’a pas de repreneur", d’ailleurs en Italie le nom Monte Carlo Yachts vient d’être remplacé par Groupe Beneteau Italia et la valeur de la Marque a été dépréciée à 100% dans les comptes 2021 (voir page 133).
De Metz a également déclaré ne pas être pressé pour vendre Glastron et Scarab.
Rappelons cependant que Glastron et Scarab sont deux des quatre marques (avec Four Winns et Wellcraft) de l’acquisition par Beneteau du chantier américain Rec Boat en 06/2014 !
Toujours aux USA, l’usine historique de Marion qui fabriquait des voiliers monocoques (petit marché aux US) a été vendue à un fabricant de piscines en 09/2020.
Plus loin dans le passé, on a eu le rachat en 1997, puis la cession du petit chantier Wauquiez: si Henri Wauquiez a connu le succès dans les années 70 à 90 avec les excellents Centurion, Prétorien, Amphora et Amphitrite, construire de gros voiliers, loin de la mer, à Tourcoing puis à Neuville-en-Ferrain n’était pas l’idéal. De plus, les "pilot saloons" qui ont suivi n’ont pas connu le même succès. Pour Beneteau, racheter ce chantier tenait plus d’une oeuvre de charité que d’une réflexion stratégique.
Mettre 10 ans à se rendre compte que la diversification Microcar trouvée dans la corbeille du rachat de Jeanneau était une impasse a été un peu long.
Enfin, avoir laissé Fountaine et Catana se développer sur le nouveau marché des catamarans de croisière et de location avant de développer sérieusement Lagoon a été une faute de management.
Au total, beaucoup d’erreurs qui ne pouvaient être corrigées, pour les plus récentes, que par une nouvelle tête (de Metz), mais une évolution globale du CA faible et inférieure à celle du marché sur les quinze dernières années, des résultats et cours de Bourse (de 6 à plus de 20€) en dents de scie ont été le prix à payer des erreurs de cette période.
B - Après un tableau aussi sombre, pourquoi alors s’intéresser à Beneteau ?
1 - le marché de la plaisance explose actuellement, comme il ne l’a jamais été.
Lire par exemple sur leur site les résultats du leader mondial le Groupe Brunswick (2020, 2021, T1 2022), ceux en 2021 des petits chantiers français Fountaine et Catana, ceux des petits chantiers italiens, etc…
2 - le toilettage des marques à vendre ou à abandonner est bien avancé (ventes) ou dans les comptes (voir 3).
3 - les excellents résultats 2021 et les perspectives 2022 de Beneteau ne sont pas dans les cours actuels et le coût du nettoyage des écuries par de Metz a déjà été passé dans les comptes de 2020 (perte de 80,9M€ dont 78,5M€ de non courant cette année là, alors que le redémarrage de la plaisance commençait déjà fin 2020).
4 - beaucoup d’indices, déjà évoqués, rendent plausible une vente de la Société par les trois branches de la famille détenant encore des parts dans la holding familiale BERI 21 (58% du K de BEN, dont la branche de Madame Roux qui détient plus du tiers du K de BEN).
Malgré les erreurs commises dans le passé, Beneteau est le leader européen de la Plaisance et le leader mondial du marché des voiliers.
En cas de mise en vente, ce serait une opportunité d’achat exceptionnelle.
Du point de vue du cours de Bourse, une OPA serait alors la cerise sur le gâteau !
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
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1 #6 11/05/2022 19h23
- Jbpv
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Beneteau a publié son CA T1 2022 (317 ME), en hausse de 8.9% à taux de change constant par rapport à la même période un an plus tôt et de 10.6% en données publiées.
L’activité est portée aussi bien par le pôle Bateau (+5,3% à tcc, à 238.5 ME) que par l’Habitat (+21.4% à tcc, à 78.5 ME).
MAIS si l’habitat a retrouvé son niveau d’activité par rapport à 2020, ce n’est pas encore le cas pour les bateaux (297,5M€ au T1 2020). edit du 12/05 à 9h17: soit encore -20% par rapport au T1 2020, malgré un effet $ favorable.
Beneteau souligne que si l’année 2022 est marquée par ’la qualité des commandes et la réussite commerciale des produits’, est aussi celle des tensions sur les approvisionnements qui brident la croissance.
"La qualité des commandes" doit faire référence aux ventes aux particuliers dans de meilleures conditions de marge que celles aux loueurs qui ne progressent que de 2,9% et à la répercussion sur les ventes aux particuliers de l’évolution des prix de vente en fonction des hausses des prix de revient.
Un carnet de commandes plein jusqu’à fin 2023 permet d’imposer ces hausses !
Le groupe maintient ses perspectives 2022 de chiffres d’affaires et de résultat opérationnel courant, soit un CA attendu en croissance de 11 à 14% en données publiées et un ROC attendu entre 110 et 120 M€.
Je pense que la bonne nouvelle pourrait venir du ROC.
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Dernière modification par Jbpv (12/05/2022 09h18)
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1 #7 20/05/2022 16h04
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Nouvelles réflexions concernant Beneteau
A - Le journal Investir a cru intelligent de présenter de façon humoristique, mais à mon avis erroné, les derniers évènements concernant Beneteau:
1 - L’annonce que le PDG Jérôme de Metz allait prendre sa retraite devient:
Investir
Les précédents départs de PDG ou Président du Directoire ont toujours été clairs:
07/2015 Licenciement de Bruno Cathelinais qui "exigeait" de continuer à pouvoir exercer son mandat, bien qu’atteint par la limite d’âge et ne préparait pas sa succession. Il immédiatement été remplacé par Hervé Gastinel,
06/2019 Licenciement de Hervé Gastinel, immédiatement remplacé par Jérôme de Metz qui cumule alors les deux postes de Président et de DG,
Dans le cas présent, l’annonce de la prochaine retraite de de Metz s’est accompagnée de louanges de la part de la Société …. et de confortables attributions d’actions gratuites (226.000).
Par ailleurs la nouvelle structure prévue, le futur Président du Conseil de Surveillance Lyon-Caen 72 ans (le retour !) et la promotion des deux adjoints de de Metz, un financier récent dans l’entreprise Bruno Thiroyon et le Directeur de la stratégie marques Gianguido Girotti donne clairement l’impression d’une solution d’attente, d’autant qu’un autre pilier de l’entreprise Chapeleau, 65 ans prend également sa retraite en juin …. avec attribution de 100.000 actions gratuites.
Cette évolution de gouvernance n’est pas une "mutinerie" mais un processus qui pourrait s’expliquer (voir plus loin).
2 - Le même Investir écrit au sujet de la parution du T1 2022 (un peu léger à +10%, le référentiel T1 2021 était très bas du fait d’une cyberattaque ayant alors perturbée le T1 2021):
Investir
Le nombre de bateaux presque terminés est de l’ordre de 600 ce qui est considérable (problèmes récurrents de manques de composants) mais n’affecte pas le carnet de commande qui est plein jusqu’à fin 2023.
Rappelons que le mode de comptabilisation du CA a changé et le CA n’est maintenant enregistré qu’après la livraison et non au fur et à mesure des paiements par les clients et à la mise à disposition en usine du produit fini.
Rappelons aussi que le prix du bateau pour le client est celui du catalogue à la date de livraison et que des hausses de l’ordre de +15% en moins d’un an sont en cours …. les "retards" ont peut être une autre explication ?
3 - Le 14/05, toujours dans la même veine sur la forme, Investir modère son jugement avec un objectif de 15€:
Investir
=> Tout ça est un peu superficiel
B - Evolutions récentes du cours de l’action:
Depuis début 01/2022 et des PH autour de 16€, logique compte tenu des perspectives annoncées des résultats 2021 et au delà, le cours de l’action a perdu environ 30%, bien au delà de la baisse générale de la Bourse ou des autres actions (Fountaine et Catana) dans le même secteur.
On remarquera que l’annonce de la nouvelle gouvernance puis du CA T1 ont été de "bons prétextes" pour deux baisses exceptionnelles, trop importantes pour être honnêtes:
- nouvelle gouvernance: baisses de -3% puis -4% puis -7.3% les 25, 26 et 27 avril,
- CA T1: baisse de -12.6% le 12/05
=> Troublant
C - Avenir patrimonial de Beneteau:
J’ai retravaillé ce sujet en utilisant toutes les sources disponibles sur internet dont celles de pappers.fr qui donne beaucoup d’informations sur les holdings de la famille Beneteau:
- Holding familiale BERI 21
- Annette Roux Beneteau: SARL FPI, puis SA BERI puis BERI 21, BERI 210 et temporairement BERI 3000
- Deux enfants de André Beneteau fils, décédé: BERI 21
- Maryse Beneteau, son époux Luc Dupé et leurs deux enfants: BERI 21 et ELMA
- Yvon Beneteau, son épouse et leurs quatre enfants: BERI 21 (sorti en 2018), NOVY 6
- Ginette Beneteau: néant a vendu ses parts dans BERI 21 aux autres membres de la famille en 2002
On constate que:
- la quasi totalité des titres ont fait l’objet de donations de la nue propriété à la génération des petits enfants d’André Beneteau père, décédé en 1964,
- depuis le retrait d’Annette Roux Beneteau (80 ans), aucun de ses frères et soeurs, enfants ou neveux maintenant âgés de 45 ans en moyenne n’a un poste opérationnel dans la société et beaucoup semblent vivre de leurs rentes,
- si le retrait de Ginette Beneteau s’est fait en douceur en 2002, cela n’a pas été le cas pour celui d’Yvon Beneteau en 2018,
- les holdings ELMA et NOVY 6 sont principalement utilisées pour des placement immobiliers (aversion au risque),
- si Beneteau a traversé plusieurs crises de la plaisance (dont celles majeures de 2008 puis de 2019/2020) mieux que beaucoup de ses concurrents dont nombre a disparu ou a été racheté, la volatilité du cours de l’action ces dix dernières années (de 6€ à 21€) a créé des tensions internes et a dû donner des sueurs froides aux membres de la famille Beneteau qui doivent s’interroger sur la suite…
D - Titres de BEN auto détenus:
Depuis au moins 10 ans le K de BEN est invariant et un stock de titres auto détenus est périodiquement constitué pour être ensuite conditionnellement attribué aux managers sous la forme d’actions gratuites.
Le stock précédent de 1.241.000 titres ayant été attribué, un nouveau plan de rachat de 828.000 titres a été lancé le 28/04/2022 et au 13/05 219.000 titres avait déjà été rachetés, ce plan et sa vitesse de mise en oeuvre sont des indices de la confiance de la société sur ses futurs résultats, dont le cours actuel est anormalement bas.
E - Rapprochement industriel avec le leader mondial Brunswick
Après la Pologne où Beneteau et Brunswick ont implanté des usines, les deux sociétés se sont implantées au Portugal et au moins en partie dans le même endroit (Vila Nova Cerveira),
Pour les bateaux à moteur, il y a une évolution en cours de la motorisation vers des moteurs hors bord, même pour de grosses unités (14 m).
La motorisation peut représenter jusqu’à 50% du prix total d’un bateau à moteur.
Alors que jusqu’à 2020 Beneteau proposait plusieurs variantes de marques de moteurs hors bord, il met en avant depuis 2021 des offres promotionnelles Mercury (et Mercruiser en IB) filiale de Brunswick, ce qui accroit la dépendance de Beneteau à ce fournisseur très présent également dans l’équipement électronique.
=> en conclusion un changement patrimonial me semble de plus en plus probable, en profitant de la période faste de 2021 à au moins 2023.
Quand ? A mon avis entre demain matin et fin 2023.
L’acheteur ? Brunswick ? (le seul qui en a les moyens dans le nautisme)
Le prix ? Au moins 20€ à 25€ ?
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Dernière modification par Jbpv (23/05/2022 10h06)
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#8 18/06/2022 14h09
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J’ai continué à rechercher sur Internet un maximum de renseignements concernant la famille Beneteau et cette valeur.
1 - Concernant la holding familiale BERI 21 (SA de droit français), dont chaque action correspond à environ 168 actions BEN, on constate qu’elle a distribué un dividende:
- de 27€ par action au titre de l’exercice décalé 2016/2017, pour un RN de 11,78€ par action BERI 21,
- de 38€ par action au titre de l’exercice décalé 2017/2018, pour un RN de 36,61€ par action BERI 21,
- de 38€ par action au titre de l’exercice de 16 mois 2018/2019, pour un RN de 39,83€ par action BERI 21,
- pas de dividende au titre de l’exercice 2020, pour un RN de 34,37€ par action BERI 21,
- les comptes de l’année 2021 ne sont pas encore publiés et en l’absence de dividende BEN au titre de 2020, le RN BERI 21 devrait être un peu négatif.
PS: les RN de BERI 21 sont décalés d’un an par rapport aux résultats de BEN.
Cette absence de distribution de dividende en juin 2021, au titre de l’exercice 2020 est d’autant plus curieuse que dans le passé (années de "vaches maigres" de BEN en 2011/2012 (div.BEN=0€) et également en 2012/2013, 2013/2014 (div.BEN=0.04€), 2014/2015 (div. BEN=0,06€)), la holding BERI 21 avait TOUJOURS continué à verser des dividendes, parfois modestes (3,80€ au titre de 2012/2013, 6,36€ au titre de 2014/2015) en puisant dans ses réserves.
Soit la holding a préféré en 06/2021 ne pas distribuer ce cash pour des raisons fiscales en cas de cession (?), soit ce cash a été conservé pour l’achat d’actions BEN à un moment opportun (?), le poste "Autres réserves" étant passé de 13.840K€ à plus de 23.000K€ (voir compte sociaux BERI 21 année 2020 sur www.pappers.fr).
Je n’ai pas retenu l’argument que BERI 21 n’aurait pas décidé en 06/2021 de distribuer de dividende parce que les résultats de BEN en 2020 ont été mauvais: en 06/2021 les bonnes perspectives 2021 de BEN étaient déjà connues par la famille Beneteau.
2 - Concernant les différentes branches de la famille Beneteau:
- la branche Maryse Beneteau Dupé a apporté ses actions BEN dans une société de droit français ALMA (initiales des parents et des deux enfants !)
- la branche Yvon Beneteau a fait de même avec NOVY 6 (initiales des quatre enfants et "6" pour deux parents plus quatre enfants !). Une réduction de capital en 2008 a diminué la participation de cette branche qui a encore été réduite en 2018.
- pas d’info sur les deux enfants de la branche André Beneteau fils,
- la branche Annette Roux Beneteau, la plus importante a procédé depuis une dizaine d’année à une optimisation fiscale en transférant tous ses actifs dans une SARL Luxembourgeoise BERI 210 (de même nom que la SARL devenue SAS de droit français BERI 210 qui a été dissoute puis radiée).
=> opengazettes.com/gazette_notices/330025768, télécharger le PDF et lire à partir de la page 2.
=> tous les actifs de la branche Annette Roux, soit ceux dans BERI 21, BERI 210 SAS, BERI 3000 sont maintenant logés depuis 10/2013 dans BERI 210 SARL de droit luxembourgeois, BERI 210 SAS et BERI 3000 ayant maintenant été dissoutes et radiées.
En conséquence la remontée des dividendes BEN de BERI 21 de la branche Annette ROUX dans BERI 210 au Luxembourg a pu donner lieu à l’achat discret de titres BEN par BERI 210 (sans déclaration AMF) mais explique l’augmentation progressive de la détention de BERI 210 en titres BEN DIRECTEMENT détenus, déclarés dans les rapports annuels de BEN (3,78% soit environ 3.129.000 titres au 31/12/2021, voir page 54 du rapport annuel 2021).
Dans les trois cas (branches Maryse, Yvon et Annette) la création de holdings pour chaque branche est une décision logique permettant une gestion personnalisée de son patrimoine par chaque branche (achats et ventes de titres, distribution de dividendes, donation d’usufruits aux enfants, voire distribution importante via réduction de K pour la branche Yvon, etc..).
Il est clair que la branche Annette a continué à se renforcer, année par année en titres BEN et a mis en place la structure fiscalement la plus optimum de détention indirecte et directe en titres BEN (et également la plus optimum en cas de cession), les autres branches, plus modestes, restant "classiques".
Ces éléments ne constituent pas un début de preuve que la famille BEN pourrait céder la Société dans un avenir plus ou moins proche, mais de simples indices.
La cohésion de la famille Beneteau repose sur les épaules d’Annette ROUX (80 ans en 08/2022).
Le départ de la branche Ginette Beneteau s’est faite en douceur en 2002.
Celle d’une autre branche en 2018 a été plus tumultueuse et a nécessité l’arrivée de la CDC.
Aucun des enfants, petits enfants, neveux et petits neveux n’est en mesure d’assumer la succession dynastique et n’a de légitimité à maintenir une cohésion familiale fragile.
3 - rachat par BEN de ses propres titres
Nouveau programme le 28/04/2022 de rachats de titres pour attribution gratuites aux dirigeants et au personnel portant sur 827.898 actions.
Depuis cette date et à vitesse accélérée (plus de 15000 titres par jour) 579.000 titres ont déjà été rachetés (semaine du 13 au 17/06 non comprise).
Si l’on regarde le passé on constate que tous les rachats antérieurs (2006. 2011, 2016, 2019/2020) ont été faits à de "bons moments" (cours bas).
Je rappelle que les techniques utilisées par les intermédiaires chargés de tels rachats permettent de faire pression à la baisse sur le cours tout en rachetant.
La baisse actuelle des marchés va dans le même sens.
Ma conclusion:
Le marché cyclique de la Plaisance est actuellement porteur.
Même si mes conclusions concernant une évolution patrimoniale s’avéraient infondées, je continue de penser que le cours actuel de BEN constitue une opportunité.
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#9 24/06/2022 10h03
- oliv21
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Merci pour la présentation intéressante sur les coulisses actionnariales de la famille majoritaire.
Jbpv, le 18/06/2022 a écrit :
Je rappelle que les techniques utilisées par les intermédiaires chargés de tels rachats permettent de faire pression à la baisse sur le cours tout en rachetant.
Je suis très circonspect par ce phénomène que vous décrivez. Comment des rachats d’actions peuvent faire baisser le cours ? Cela me semble totalement contre-intuitif…
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#10 24/06/2022 12h46
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Oui @oliv21, c’est contre-intuitif, mais avouez que si c’était possible, ce serait un outil merveilleux dans les mains des professionnels.
….. et cela existe depuis une dizaine d’années, perfectionné en permanence par des équipes d’informaticiens.
Ce qui m’avait mis la puce à l’oreille c’était une "réclame" de locations sur les plate formes de Wall Street d’emplacements (forts chers) pour installer des PC et bénéficier du flux des transactions entrantes avant leurs présentations aux carnets d’ordre.
Il est clair que les clients visés étaient ceux du trading haute fréquence mais pas que ceux là.
Les algos sont devenus très sophistiqués, l’idée générale quand on cherche par exemple à acheter sur une longue période et dans de grandes quantités étant de le faire sans hausse du cours et si possible en le faisant baisser.
Je m’en suis expliqué plusieurs fois sur ce forum, rechercher dans mes vieux posts.
Quelques solutions évidentes:
- attendre une vente à un cours intermédiaire entre celui du CO achats et celui du CO ventes et l’intercepter => la transaction apparaitra, et le dernier cours ne changera pas ou baissera ou remontera. S’il remonte faire une vente de quelques titres (voire un seul, c’est fréquent) qui ramènera le dernier cours au niveau du CO achats.
- acheter au niveau du CO ventes et terminer dans la même seconde par une petite vente au niveau du CO achats => si le dernier cours était au niveau du CO ventes ou intermédiaire, il baisse, s’il était au niveau du CO achats il reste inchangé.
- coller un vendeur qui fait baisser le CO ventes => ne lui acheter qu’une fraction des titres proposé, l’intérêt est double, le dernier cours baisse et le cours du CO ventes baisse.
(voir ESI Group à 11h42’48", 2 titres achetés sur une offre de vente de 100)
- etc …
Pour vous en convaincre, une seule solution, prendre une feuille de papier, trois colonnes;: transactions exécutées, CO achats, CO ventes et rester quelques heures sur une valeur de préférence tradée sur une seule plateforme, avec des volumes faibles, et évidemment avec le carnet d’ordres et les transactions mises à jour en temps réel.
Deux bons exemples en ce moment de valeurs "freinées à la hausse ou poussées à la baisse" pour acheter BEN et ESI.
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1 1 #11 29/06/2022 11h13
- Jbpv
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Le 28/04/2022 un programme de rachats d’actions de 827.898 a été mis en place.
A partir du 29/04 et TOUS LES JOURS depuis cette date une moyenne journalière de plus de 18.0000 titres a été rachetée, le total actuel étant de 750.520.
En conséquence il est probable que le total prévu soit atteint à la fin de cette semaine.
Ce programme de rachats d’actions, effectué très rapidement si on le compare aux précédents, est destiné à l’attribution conditionnelle d’actions gratuites aux dirigeants et encadrement.
Il sera intéressant de voir si une extension de ce programme sera décidée par le CA (pour annulation de titres, par exemple) et/ou si les membres de la famille Beneteau profitent de la distribution des dividendes et du cours particulièrement bas pour acheter des titres.
On remarquera l’antinomie entre les résultats 2021 plus la distribution d’un dividende le plus élevé depuis celui de l’exercice 2007/2008 (0,43€), les perspectives récemment réitérées pour 2022 (CA à +10 à 14%, RO de l’ordre de 115M€ et donc un RN de l’ordre de 86M€ soit +17% par rapport à celui de 2021) et le cours de Bourse qui est de plus en plus bas.
Je m’en suis expliqué dans les deux derniers posts, dans un silence assourdissant de la part d’éventuels lecteurs !
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#12 29/06/2022 11h35
- L1vestisseur
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Jbpv quelle est votre préférence entre Beneteau et Catana ?
Catana semble délivrer de meilleurs résultats que Beneteau.
Est-ce dû à la différence entre les produits commercialisés ? (catamarans vs bateaux à voile et à moteur).
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𝓛1𝓿𝓮𝓼𝓽𝓲𝓼𝓼𝓮𝓾𝓻. 𝒫𝒶𝓇𝓇𝒶𝒾𝓃 𝐵𝒾𝓉𝓅𝒶𝓃𝒹𝒶, 𝐵𝑜𝓊𝓇𝓈𝑜𝓇𝒶𝓂𝒶 (𝒸𝑜𝒹𝑒 𝒟𝒜𝐻𝐸𝟩𝟫𝟣𝟨), 𝐵𝒻𝑜𝓇𝐵𝒶𝓃𝓀 (𝒸𝑜𝒹𝑒 NG0K), 𝐼𝓃𝓉𝑒𝓇𝒶𝒸𝓉𝒾𝓋𝑒 𝐵𝓇𝑜𝓀𝑒𝓇𝓈 𝑒𝓉 𝒟𝑒𝑔𝒾𝓇𝑜
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#13 29/06/2022 13h05
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@L1vestisseur,
Catana a effectivement choisi le créneau actuellement porteur des catamarans (après des errements dont la déconfiture de la gamme de monocoques à prix d’appel mais de qualité médiocre Harmony qui a failli entrainer la faillite de l’entreprise de M Poncin).
En conséquence, depuis un cours presque à zéro, la remontée du cours a été spectaculaire.
On constate que le cours est plus volatil que celui de Beneteau ce qui est normal compte tenu de la comparaison des capitalisations ou plus exactement des flottants.
Je reste cependant prudent vis à vis de Catana dont j’ai pu constater que son dirigeant a eu tendance à être un peu "vantard" dans le passé et je n’ai qu’une petite ligne de cette valeur.
La tendance actuelle très positive de la Plaisance s’appuie sur un basculement progressif des ventes des voiliers vers les bateaux à moteur (par exemple la répartition 75% / 25% de Beneteau au début des années 2000 est devenue 50 /50).
Dans le marché des voiliers, les ventes de catamarans progressent de façon importante en pourcentage (ventes aux flottes de loueurs essentiellement) et celles des monocoques stagnent, le marché du neuf étant largement alimenté par celui de l’occasion (il se vend environ 4 à 5 voiliers d’occasion pour un neuf).
=> Catana (et Fountaine dans une moindre mesure) bénéficient de l’évolution actuelle des ventes de catamarans
A noter cependant que le CA de BEN dans les catamarans (Lagoon et Excess) est supérieur au CA de Catana
De grosses erreurs de gestion ont été commises chez Beneteau, la dernière étant "Monte Carlo Yachts" dont l’apurement a été effectué en 2019/2020 (perte de 81M€ (!), voir DEU 2019/2020).
Je n’ai pas de doute (j’espère ne pas me tromper !) quant aux résultats 2022 de BEN après une très bonne année 2021, ce qui devrait entrainer une hausse importante du cours (restons prudent je vise 16€). je viens de reconstituer une très grosse ligne.
Enfin, les ventes de la division "habitat" (15% de l’ensemble) deviennent (enfin) très rentables.
De plus, comme je m’en suis expliqué dans des posts précédents, une possible évolution patrimoniale, d’ici demain matin à 18 ? mois ne me semble pas impossible.
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Dernière modification par Jbpv (29/06/2022 14h28)
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#14 29/07/2022 11h19
- Jbpv
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Beneteau vient de publier son CA S1 2022, il est décevant pour la division Bateaux qui continue d’être pénalisée par la pénurie de composants.
CA S1 +8,6% ($ fort favorisant les ventes US) mais +6,4% à taux de change constant
dont bateaux +2,8% dont seulement +0,1% à TCC
Au T2 (trimestre traditionnellement important pour les ventes de bateaux, juste avant les mois d’été), le CA bateaux est même en régression par rapport au S1 2021 (-0,5% et -3,6% à TCC)
A noter:
- le retard de facturation porte sur 600 bateaux incomplets, soit 15% du CA,
- le basculement de marché vers les bateaux à moteur continue (57% du total) favorisé par les ventes de "day boating" aux US et une tendance de fond depuis une vingtaine d’années,
- les loueurs ont été livrés en priorité aux dépends des ventes aux particuliers qui devront garder leurs "vieux voiliers" pour la saison d’été 2022.
Enfin la division Habitat se porte très bien (CA à +33%) et est passée en quelques années de 15% du CA total à 23%
BEN maintient ses perspectives de CA et de résultat 2022.
On remarquera que si pour Trigano les retards de livraison dus aux pénuries de composants avaient été très fraichement accueillis, ce n’est pas le cas pour BEN dont l’action est ce matin en forte hausse.
=> je me suis un peu allégé ce matin à 11,14€, dans l’attente d’une correction, à mon avis, probable
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1 #15 26/08/2022 14h02
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Evolution possible du marché de la plaisance en 2023 et au delà.
Je poste dans le fil de Beneteau le leader de ce marché, mais ce post peut également éclairer les perspectives de Catana Group et Fountaine Pajot.
Comme déjà dit ce marché est très cyclique et la période covid de 2020 et ses confinements a créé des "anomalies" de marché dans de nombreux secteurs:
- besoins d’évasion qui ont boosté la demande dans la plaisance mais aussi dans les campings cars (voir fil de Trigano), les acteurs de ces marchés n’arrivant pas à fournir la demande (assèchement des stocks d’occasions, pénuries de pièces, en particulier celles comprenant des composants électroniques),
- explosions temporaires des ventes d’ameublement, de petite décoration, de bricolages, mais le contre coup se fait maintenant sentir (voir évolution des ventes et du cours de l’action Maisons du Monde par exemple),
- évidemment quasi arrêt des déplacements touristiques en avions mais le niveau avant covid est maintenant déjà retrouvé,
- etc ….
Les trois chantiers français mettent en avant soit des retards de livraison (Beneteau principalement), soit des carnets de commandes déjà complets pour 2023, voire 2024 (Catana principalement) pour justifier leur optimisme commun.
MAIS:
- leurs cours en Bourse ne sont pas conformes à cet optimisme:
- Beneteau à certes progressé de plus de 10% par rapport à un PB à fin juin, mais son cours reste historiquement bas par rapport aux très bons résultats 2021 et aux excellentes perspectives 2022 réitérées par la Société,
- l’annonce d’une hausse de 45% du CA pour les 9 premiers mois de l’exercice décalé de Catana n’a pas fait bondir le cours de l’action qui se traine autour de 6,50€, très loin de ses PH de 9€ en mars / avril dernier.
- enfin Fountaine ne bénéficie pas de la réorganisation du chantier Dufour qu’il a repris et son action, autour de 100€ est au 2/3 de ses PH du début de l’année 2022.
Trois évènements sont évidemment à prendre en compte: l’inflation, l’Ukraine et les perspectives économiques.
- L’inflation est bien gérée par ces industriels qui changent leurs tarifs plusieurs fois dans l’année et dont le prix des produits livrés est celui du tarif au moment de la livraison (tout au moins pour les particuliers, pas pour les flottes des loueurs, lorsqu’ils achètent en direct).
- On peut penser que l’Ukraine et les perspectives économiques sont des éléments négatifs dont je suis incapable d’évaluer les conséquences à terme sur le marché de la Plaisance, sauf pour un point, l’évolution de la parité €/$ qui est un élément positif pour cette industrie fortement exportatrice, dont aux US.
Un élément de réflexion concernant le marché américain dont l’évolution a toujours été décalée, en avance, par rapport aux autres marchés:
Boat Industrie
On notera cependant que si une baisse globale de 20% au T1 2022 / 2021 est constatée, le T1 2022 est encore supérieur de 20% par rapport au T1 2019, pré covid.
Un élément de réponse sera apporté par les résultats des salons d’Automne où sont présentés les nouveautés 2023 et engrangés une bonne partie des commandes annuelles.
Pour le mois de septembre, les plus importants sont:
- du 6 au 11/09 Salon de Cannes, plus de 600 bateaux exposés,
- du 16 au 25/09 Southampton Boat Show, environ 500 bateaux,
- du 22 au 27/09 Salone Nautico di Genoa, environ 1000 unités,
- du 27/09 au 02/10 Grand Pavois de La Rochelle, environ 750 unités.
En ce qui me concerne je reste plutôt globalement optimiste pour 2022 et 2023, ma préférence de valeur dans ce secteur restant Beneteau pour les raisons suivantes:
- nettoyage des erreurs du passé effectuées en 2020,
- pourcentage des ventes aux US avec un $ revalorisé de 10%,
- seul des trois constructeurs nationaux à proposer une gamme complète de bateaux à moteur, le marché qui progresse mondialement aux dépens des voiliers monocoques,
- diversification maintenant solide, très rentable et en forte progression dans l’habitat de loisirs.
Au delà de 2023, … joker.
Prochaines publications:
28/09 après Bourse Beneteau résultats S1
17/10 après Bourse Catana CA 2022
mi octobre Fountaine CA 2022
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Dernière modification par Jbpv (26/08/2022 15h01)
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1 #16 19/09/2022 18h22
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Courte mise à jour concernant l’industrie nautique en général:
Salon nautique de cannes a écrit :
Méfions nous des présentations un peu trompeuses des communiqués dithyrambiques, les chiffres de fréquentation de Cannes ont été les suivants:
2018 = 51000 visiteurs uniques,
2019 = 54000
2020 = pas de salon (covid)
2021 = 54400
2022 = 54000
Le résultat 2022 est donc bon, on reste globalement sur un plateau autour de 54000, le point clé étant qu’il n’y a pas de baisse.
Concernant l’activité fin 2022 et 2023, on notera que Beneteau est encore en phase de recrutement (500 postes ouvriers, CDI si déjà expérimentés, CDD pour des débutants) ainsi que Fountaine.
On peut donc rester assez optimiste pour l’avenir malgré les nuages noirs (menace de récession économique, etc …) qui s’amoncellent à l’horizon.
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#17 01/10/2022 15h51
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28/09 après Bourse Beneteau résultats S1:
Beneteau S1 2022
On peut aussi trouver sur le site de Beneteau un pdf plus complet du S1 2022.
Quelques commentaires:
Comme déjà mentionné l’évolution du CA et du ROC de la division "Habitat" est (enfin) remarquable:
le CA et le ROC de cette division vont atteindre 17% de l’ensemble.
Au 30/06, le retard de livraisons des bateaux était encore important.
L’entreprise ayant rehaussé ses prévisions de CA annuels et de ROC lors d’une parution le 28/09 soit à la fin du T3, il est clair qu’à cette date les jeux sont faits (pour des raisons évidentes de saisonnalité le T4 est nettement moins important que les T2 et T3) et que les promesses seront tenues.
Celles ci sont facilitées par l’évolution de la parité € / $.
Une excellente année 2022 (après une très bonne année 2021) est donc attendue, les carnets de commande encore pleins augurant d’une bonne année 2023 malgré l’évolution générale peu favorable du climat économique.
Trigano qui vend des produits de même nature (investissements plaisir, désirs d’évasion, etc..) que ceux de Beneteau vient également de publier d’excellents résultats S1, encore plombés comme ceux de Beneteau par des retards de livraison pour cause de manque de composants.
Enfin, bien que l’auto détention soit historiquement élevée au 30/06 (2.092.246 titres, dont 1.241.400 actions attribuées au personnel, mais soumises à des conditions de résultats au 16/03/2023, donc non encore acquises), un nouveau programme de rachats de 413.949 (0,5% du K) pour de nouvelles attributions gratuites vient d’être mis en oeuvre à partir du 30/09:
Beneteau nouveau programme rachats d’actions
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#18 08/11/2022 12h16
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Le 01/10/2022 j’écrivais:
Jbpv a écrit :
Enfin, bien que l’auto détention soit historiquement élevée au 30/06 (2.092.246 titres, dont 1.241.400 actions attribuées au personnel, mais soumises à des conditions de résultats au 16/03/2023, donc non encore acquises), un nouveau programme de rachats de 413.949 (0,5% du K) pour de nouvelles attributions gratuites vient d’être mis en oeuvre à partir du 30/09:
Beneteau nouveau programme rachats d’actions
Immédiatement après les rachats (effectués pour attribution aux dirigeants et salariés) ont commencé et à la fin de la semaine dernière (04/11) 374.400 actions, sur un total à racheter de 413.949 avaient déjà été rachetées.
Le rythme journalier étant de 14.000 à 15.000, on peut penser que la totalité sera rachetée juste avant la parution du CA T3 mercredi soir (39.549 à racheter en 3 séances de Bourse).
Le miracle des algos d’achats utilisés par les intermédiaires mandatés ont permis d’effectuer ces acquisitions au rythme de 25 à 33% des échanges de chaque séance de Bourse en ne faisant que monter très raisonnablement le cours de Bourse (premiers achats à 10,62€, les moins chers à 10,07€, les derniers à 11,64€, ce qui reste un cours très bas par rapport aux perspectives réitérées de la Direction concernant les résultats 2022 et le carnet de commandes pour 2023).
Les trimestres de l’année fiscale 2021 (la première allant du 01/01 au 31/12) ont été équilibrés du point de vue du CA.
La parution du CA T3 couvrira donc environ 75% de l’année mais à cette date, quasiment 90% du CA de l’année aura été réalisé et sera connu par les dirigeants …
Par ailleurs, sur le site Pappers.fr, on a accès aux comptes de la holding familiale de la famille Beneteau BERI 21 (54,36% du K de BEN).
En 06/2022, le CA de BERI 21 a décidé de distribuer un dividende de 48€ par action BERI 21 (chacune d’entre elles étant l’équivalente d’environ 168 actions Beneteau). Ce dividende est le plus important jamais distribué par BERI 21 (précédents les plus élevés de 38€ en 2017/2018 puis 2018/2019).
Je rappelle qu’au dessus de BERI 21, chacun des membres de la famille Beneteau a sa propre holding qui perçoit donc les dividendes distribués par BERI 21.
Si pour certains d’entre eux, ils sont tenus à déclarer leurs transactions, ces holdings étant de droit français, ce n’est pas le cas pour la principale actionnaire Mme Annette Beneteau (80 ans) dont la holding BERI 210 de sa famille (elle et ses deux enfants) est de droit luxembourgeois depuis 2007.
Les détentions CROISSANTES en actions BEN directement achetées sur le marché par cette holding luxembourgeoise ne sont connues que dans les DEU annuels de Beneteau (3,78% ?).
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#19 14/11/2022 11h55
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Le 8/11 j’écrivais:
Jbpv a écrit :
Le rythme journalier étant de 14.000 à 15.000, on peut penser que la totalité sera rachetée juste avant la parution du CA T3 mercredi soir (39.549 à racheter en 3 séances de Bourse).
Le miracle des algos d’achats utilisés par les intermédiaires mandatés ont permis d’effectuer ces acquisitions au rythme de 25 à 33% des échanges de chaque séance de Bourse en ne faisant que monter très raisonnablement le cours de Bourse (premiers achats à 10,62€, les moins chers à 10,07€, les derniers à 11,64€, ce qui reste un cours très bas par rapport aux perspectives réitérées de la Direction concernant les résultats 2022 et le carnet de commandes pour 2023).
Effectivement, dès le jeudi 10/11, Beneteau a publié les résultats du début de cette semaine et en 3 jours, comme prévu, le complément de 39.364 actions rachetées a permis d’atteindre l’objectif fixé à l’intermédiaire le 30/09 dernier.
Il ne fallait pas être grand clerc pour deviner que la Direction Générale de BEN avait demandé à cet intermédiaire d’en terminer avec ces rachats le 09/11 au soir, juste avant la publication des résultats du T3.
Mais depuis une dizaine de journées de Bourse, le rythme des rachats rapporté au volume des transactions ne permettait plus de freiner la hausse du cours de l’action.
Il m’a donc semblé très probable les 8 et 9/11, que malgré d’excellents résultats à publier, l’action sera attaquée le lendemain de la parution des résultats (comme l’a été Catana), le cours atteignant alors 10,90€, ce qui reste intrinsèquement un cours bas mais trop élevé par rapport à un historique récent.
=> je me suis donc largement allégé … pour en racheter plus dès le lendemain matin (8% de différentiel).
On remarquera la nullité de l’accroche d’un article, évidemment publié après la bataille, pour justifier la baisse alors en cours de presque 10% au milieu de la journée du 10 novembre:
Boursier a écrit :
Les analystes attendaient mieux.
Le titre Bénéteau prend l’eau avec une lourde chute à la suite de la parution des chiffres du troisième trimestre. Le numéro 1 mondial de la voile continue d’être freiné dans son expansion par des problèmes d’approvisionnement. La détente espérée commence à se matérialiser mais elle n’est pas aussi marquée qu’attendu.
La suite de l’article est plus positive et l’action est finalement recommandée à l’achat…
Voir également un autre article publié après la baisse "BENETEAU : Après des ventes de bateaux un peu moins bonnes que prévu, Beneteau tangue en Bourse", mais là aussi l’action est recommandée à l’achat.
Dans les deux cas il eut été plus pertinent de mettre également en garde avant la baisse …
Par contre l’article suivant avait été imprudemment publié le soir de la parution des résultats, avant la baisse du cours du lendemain, mais il était de bon sens:
AOF a écrit :
Beneteau bien embarqué au troisième trimestre
information fournie par AOF•09/11/2022 à 18:18
(AOF) - Beneteau, le fabricant de bateaux de plaisance, a dévoilé un chiffre d’affaires de 317,1 millions d’euros au troisième trimestre, en croissance de 19,9% par rapport à 2021. La division Bateau s’est illustrée avec un chiffre d’affaires de 294,2 millions d’euros, en progression de 17,7% (+11,8% à taux de change constant). Cette croissance a été plus forte sur les marchés américains (+30% à taux de change constant).
Le groupe confirme une croissance de son chiffre d’affaires consolidé de 13% à 16% en données publiées sur l’exercice 2022, et prévoit de réaliser un résultat opérationnel courant compris entre 120 millions d’euros et 125 millions d’euros, soit une progression entre 25% et 30% par rapport à 2021 (95,8 millions d’euros).
****************************
Que va-t-il maintenant se passer ?
Très probablement, le cours de BEN va lentement remonter, le plus lentement possible, en fonction de l’évolution générale de la Bourse pour pouvoir bénéficier du coup d’accordéon du 10 novembre.
Par ailleurs, dans la publication du T3, il est écrit:
Beneteau a écrit :
Prochaines communications
Le Groupe Beneteau organisera à l’occasion du Salon du Nautique de Paris une Conférence
Investisseurs le 5 décembre 2022 à 10h30. Le Groupe reviendra sur l’avancement et les perspectives de
son plan Let’s Go Beyond et sur le développement de sa démarche RSE, notamment pour la division
Bateau.
Le Groupe communiquera après clôture de la Bourse son chiffre d’affaires annuel pour l’exercice 2022
le lundi 13 février 2023 et ses résultats annuels le mercredi 22 mars 2023.
Je remarque que c’est la première fois (sauf erreur de ma part) que BEN communiquerait des informations relatives au développement de l’Entreprise lors d’un salon commercial dédié à la présentation des nouveautés et du catalogue des produits et services offerts à la vente, mais le décalage récent (effectué lors de l’exercice 2020/2021 de 16 mois) de l’année fiscale au 31/12 brouille l’historique.
Attendons …
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Dernière modification par Jbpv (14/11/2022 14h18)
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#20 05/12/2022 09h49
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Le 14/11 j’écrivais a écrit :
Je remarque que c’est la première fois (sauf erreur de ma part) que BEN communiquerait des informations relatives au développement de l’Entreprise lors d’un salon commercial dédié à la présentation des nouveautés et du catalogue des produits et services offerts à la vente, mais le décalage récent (effectué lors de l’exercice 2020/2021 de 16 mois) de l’année fiscale au 31/12 brouille l’historique.
Voici le communiqué de BEN qui est est à l’origine de la hausse de 12 à 13% du cours de l’action, ce matin:
Communiqué Salon Nautique de Paris a écrit :
Beneteau : prévisions de rentabilité rehaussées
A l’occasion du ’Nautic de Paris’, Bruno Thivoyon, Directeur général du Groupe Beneteau et Gianguido Girotti, Directeur général de la division Bateau présentent les perspectives du plan stratégique 2020-2025 "Let’s Go Beyond" et la démarche RSE volontariste du Groupe.
Ambition 2025 rehaussée et marge opérationnelle supérieure à 10% dès 2023
L’exercice 2022 sera en avance significative sur le rythme du plan, avec une croissance du chiffre d’affaires de la division Bateau proche de 12% et une progression de près de 35% du chiffre d’affaires de la division Habitat. Le chiffre d’affaires consolidé devrait dépasser 1,4 milliards d’euros en progression de 15% sur celui de 2021.
Le Groupe devrait atteindre -voire dépasser- sa dernière prévision de résultat opérationnel courant -de 120 à 125 ME- qui progresserait ainsi de plus de 30% par rapport à 2021 (95,8 ME).
L’exercice 2023 s’engage avec un carnet de commandes solide, porteur d’une croissance du chiffre d’affaires supérieure à 15% et permettant d’atteindre, grâce aux progrès opérationnels réalisés, une marge opérationnelle supérieure à 10% dès 2023. À horizon 2025, le Groupe Beneteau vise un chiffre d’affaires compris entre 1,8 et 2 milliards d’euros, soit une croissance annuelle moyenne de l’ordre de 10%. La marge opérationnelle courante pourrait atteindre 11,5% dans la fourchette haute de cette prévision. Les quatre segments de marché de la division Bateau contribuent à parts égales à cette croissance rentable, au même titre que l’activité Habitat et la progression de la performance opérationnelle.
Une démarche RSE volontariste autour du programme B-Sustainable
En raison de sa proximité avec les océans et du soutien que lui apportent un grand nombre de ses clients et de ses collaborateurs, le Groupe s’est engagé dans une démarche RSE volontariste. Il s’est doté d’un Comité RSE auprès du Conseil d’Administration et déploie son programme B-Sustainable autour de trois piliers :
- "Ethical growth" vise à assurer le développement d’une croissance éthique et responsable,
- "Engaged crew" pour renforcer l’attractivité du Groupe en tant qu’employeur avec l’amélioration continue des conditions de sécurité au travail, le développement des compétences, la diversité et la rétention des talents,
- "Preserved Ocean" dédié au respect de l’environnement, à l’intégration de nos produits dans l’économie circulaire, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la protection de l’écosystème marin.
Le Groupe a d’ores et déjà défini des objectifs quantifiés à horizon 2027 sur certains des volets de ces trois piliers qui s’appuient sur des plans d’action concrets.
Des partenariats pour une démarche écoresponsable
Les partenariats de développement en cours avec Torqueedo, Vision Marine, Volvo Penta, permettront d’ici 2030 d’offrir des solutions de propulsion alternatives écoresponsables adaptées à l’ensemble de ses modèles. Premier bateau commercialisé avec une version 100% électrique, le DELPHIA 11 a été primé Boat of the Year 2022 dans la catégorie développement durable. Il rencontre un succès commercial important pour la navigation sur les eaux intérieures européennes. La marque DELPHIA sera ainsi la première marque du Groupe 100% électrique d’ici 2025.
Autre étape clé de cette démarche, le BENETEAU First 44, présenté en première mondiale au Nautic de Paris, est fabriqué en résine recyclable Elium, avec des matériaux biosourcés et est équipé d’une propulsion électrique. La résine Elium est le fruit de 3 ans de coopération entre le Groupe et la société Arkema, leader français de la chimie de spécialités. Le BENETEAU First 44 démontre la capacité du Groupe à développer et intégrer des innovations écoresponsables qui contribueront à transformer l’ensemble de la filière nautique.
Parallèlement, le Groupe réalisera en partenariat avec Multiplast une centaine de JEANNEAU Sunfast 30-One Design poursuivant ainsi le développement et l’industrialisation de voiliers intégralement recyclables.
Ces initiatives permettront d’agir sur l’ensemble du cycle de vie de nos bateaux, de l’amont à la production, jusqu’à leur utilisation et leur déconstruction.
Division Bateau : objectif d’une croissance annuelle moyenne de 10% d’ici 2025
La division Bateau s’appuie sur une offre produits rationalisée et ambitieuse, qui intègre les nouvelles attentes observées sur ses marchés du Dayboating, Real Estate on the Water, Voile Monocoque et Multicoque. Elle poursuit sa croissance internationale et durable et vise un chiffre d’affaires compris entre 1,5 et 1,65 milliards d’euros d’ici 2025. Cette progression annuelle moyenne de 10% environ sera répartie de façon homogène entre ses marchés. Dansle haut de la fourchette de ce chiffre d’affaires, elle vise une marge opérationnelle de 11,5% d’ici 2025.
Sur les segments de l’activité Moteur, la croissance des ventes se situerait entre 12% et 14% en rythme annuel d’ici 2025, et sur les segments de la voile entre 7% et 10%.
Dayboating
Le Groupe a complété son offre sur trois nouveaux segments à plus forte valeur ajoutée parmi les plus dynamiques et poursuit sa montée en gamme. L’augmentation de capacité en Pologne et la montée en cadence au Portugal et en Tunisie accompagneront le développement de la demande due à la poursuite du développement d’un réseau de distribution mondial pour les marques européennes comme pour les marques américaines.
Real Estate on the Water
Autour de "L’Art de vivre à la Française", la marque PRESTIGE développe notamment une gamme de catamarans moteurs de 50 à 70 pieds qui seront, pour certains, fabriqués sur le site de Monfalcone (Italie). Cette gamme viendra en complément de l’offre "long range cruising" que propose la marque BENETEAU avec la gamme Trawlers.
Voile
Le marché de la voile sera soutenu par une forte demande de multicoques, en particulier de la part des loueurs professionnels, ainsi que par l’engouement des plaisanciers pour une pratique tournée vers le développement durable. Le Groupe, leader mondial de la voile, continuera d’augmenter sa capacité de production de voiliers de 40 à 60 pieds et accélèrera l’intégration d’innovations écoresponsables dans son offre produit.
Digital
Afin d’être proche de ses clients plaisanciers et leur permettre de rester connectés en permanence avec leurs bateaux, leurs distributeurs qui en assurent l’entretien et les différentes marques, le Groupe poursuit le développement de sa plateforme digitale SEANAPPS.
2.000 bateaux ont été équipés en 2022 et plus de 20.000 seront connectés d’ici 2025.
Développement dans les nouveaux métiers de la location
L’entrée dans les nouveaux métiers de la location, à la semaine ou à la journée, s’est faite en 2021 avec l’entrée au capital des sociétés Dream Yacht Charter, Navigare Yachting, en partenariat avec PPF et YourBoatClub.
Les activités de la location à la semaine, qui ont retrouvé des niveaux de demandes pré-Covid, disposent aujourd’hui d’une flotte d’environ 1000 bateaux, offrent des programmes de navigation au départ et d’environ 50 bases dans le monde et sont de retour à l’équilibre financier.
L’activité des Boat Clubs s’est fortement développée avec l’ouverture de 10 nouvelles bases aux Etats-Unis, portant ainsi à 35 le nombre de bases opérées sur cette activité. L’ambition à moyen terme est de tripler ce nombre de bases et d’offrir au plus grand nombre un accès à la navigation à la journée, au travers d’une flotte là aussi d’environ 1000 bateaux, située en Europe et aux Etats-Unis.
Le chiffre d’affaires de ces deux activités, consolidées par mise en équivalence, dépasserait 300 millions d’euros d’ici 2025, avec une rentabilité opérationnelle supérieure à 6%.
Poursuite de la croissance de l’Habitat en France et en Europe
Leader du marché français de l’hôtellerie de plein air, la division Habitat a accéléré son développement hors de France au cours de ces dernières années et devrait atteindre 245 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022 et dépasser les 300 millions d’euros d’ici 2025.
Si la croissance sur le marché français restera soutenue par le dynamisme du secteur, en particulier sur les segments haut de gamme, l’activité export, qui ne représentait que 17% des ventes en 2019, représentera quant à elle près de 30% du chiffre d’affaires en 2025.
La marge opérationnelle de la division, qui s’élevait à 6,8% en 2019, dépasse désormais son niveau pré-Covid. Elle devrait atteindre plus de 7,5% en 2022 et poursuivra sa progression pour s’établir entre 11% et 12% d’ici 2025.
"Au cours des trois dernières années, le Groupe Beneteau a su relever avec agilité, expertise et passion, de très nombreux défis, sanitaires, logistiques ou économiques, tout en transformant son modèle économique pour le rendre plus profitable et plus flexible.
Désormais doté d’un plan produit rationnel et ambitieux et d’une empreinte industrielle plus performante, le Groupe vise une croissance rentable et durable : rentable grâce à l’accélération de notre montée en gamme et durable en intégrant des propulsions alternatives sur l’ensemble de notre offre dès 2030 et des matériaux biosourcés, recyclés et recyclables dans la composition de nos bateaux. ", a déclaré en conclusion Bruno Thivoyon.
Prochaines communications
Le Groupe communiquera après clôture de la Bourse son chiffre d’affaires annuel pour l’exercice 2022 le lundi 13 février 2023 et ses résultats annuels le mercredi 22 mars 2023
Evidemment le cours pourrait corriger mais je pense que l’on peut raisonnablement se fixer un objectif de 16€, voire beaucoup plus si ce que je subodore se réalise en 2023 (voir posts précédents).
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#21 06/12/2022 13h35
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Le 08/11 j’écrivais:
Jbpv a écrit :
Que va-t-il maintenant se passer ?
Très probablement, le cours de BEN va lentement remonter, le plus lentement possible, en fonction de l’évolution générale de la Bourse pour pouvoir bénéficier du coup d’accordéon du 10 novembre.
Cela a été le cas ("le plus lentement possible" pour acheter bien sûr, ce qui a été aussi fait en ce qui me concerne) et depuis hier, à la suite de la réunion Investisseurs, samedi dernier, à l’ouverture du Salon Nautique de Paris, le cours de BEN flambe +24% en composé en une séance et demi) … ce qui est peut être un peu rapide mais le cours est encore à -6% par rapport au 01/01/2022.
Le récent nouveau DG délégué Bruno Thyvoyon enfonce le clou ce matin sur BFM Business, un marketing bien orchestré:
BFM
Edit 17h21
Après la hausse de 25% …., Oddo relève son objectif de cours de 18 à 21€
Oddo
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Dernière modification par Jbpv (06/12/2022 17h23)
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#22 12/12/2022 11h24
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Salon Nautique Paris 2022 et évolution de la Plaisance
Tout d’abord ce salon se meurt, chaque année moins de surface et une durée plus réduite:
- en 2022 le salon était concentré sur le hall principal 1 et sur le seul hall 2.2 (celui l’on rejoint depuis le hall 1 par la passerelle au dessus de l’avenue), mais pour remplir le 2.2 le salon accueillait cette année des exposants d’abris de jardin et de piscines / saunas / spa.
- la durée du salon a encore été réduite: 8 jours, du samedi 3 au samedi 10 et encore, parce que dès 19h le samedi 10 le salon était déserté, à cause du froid et surtout du match de football France / Angleterre qui commençait une heure plus tard. certains exposants démontaient déjà leurs stands.
Donc rien à voir avec, par exemple, le salon de Dusseldorf où il y a deux ans je n’avais pas réussi à tout voir en deux jours de visite.
La raison de cette désaffection, le prix de la location des espaces pour les exposants, m’a-t-on dit.
Nous savons que le marché cyclique de la plaisance est actuellement florissant.
Depuis ce salon devenu minable, on peut néanmoins constater les évolutions actuelles du marché de la Plaisance:
1 - la location occupe proportionnellement une place croissante, l’offre typique étant la location d’une cabine d’un catamaran avec skipper et hôtesse pendant 8 jours.
=> le nouveau plaisancier voit de plus en plus le bateau comme une caravane flottante que l’on loue pour une à deux semaines, qui permet d’aller d’un point à un autre, de se baigner, etc.. .
Cette tendance, venue des US se répand très vite sur le marché européen, d’où le succès des catamarans de Beneteau, Catana et Fountaine dont la taille moyenne croissante correspond au marché des loueurs et n’est plus raisonnable pour des acheteurs privés, à la fois en taille et en prix.
2 - le marché du bateau à moteur écrase maintenant celui du voilier et en particulier du voilier monocoque.
L’exemple le plus frappant est celui du stand de Beneteau qui commercialise depuis les années 70 à la fois des voiliers et des bateaux à moteur, mais avec une répartition 75 /25 des ventes voile / moteur dans les années 1970 à 2000 qui passe maintenant à 40 / 60.
La tendance était déjà visible l’an passé, mais cette année c’est flagrant: par exemple, 80% de la surface du stand Beneteau était occupée par des vedettes et les deux malheureux monocoques, dont le nouveau First 44 étaient relégués dans un coin du stand.
Comme pour le basculement vers la location, cette tendance du basculement du voilier vers le bateau à moteur nous vient des US où la popularité du voilier est très faible.
Le marché du moteur est segmenté en deux le "dayboating" (moins de 10m) où les US sont leaders et Beneteau premier européen, et le "real estate" où Beneteau est leader mondial (10m à 18m).
3 - pour les bateaux à moteur depuis le dayboat de 6m jusqu’à la vedette de 14m, le moteur hors bord est devenu le roi.
De 250 à 300cv maxi l’an passé on trouve maintenant une offre à 425cv et si l’on se contente de moteurs de 300cv, on en met alors 3 à la poupe d’une vedette de 8 à 10m !
Pour ceux qui auraient la fibre écolo (?) on s’orientera alors vers une propulsion à l’hydrogène vert (?) dont les moteurs promettent une puissance de 1000Kw soit 1360cv !
La même démesure que pour certaines voitures électriques.
Concernant Beneteau, je vous recommande la lecture en anglais de la Présentation Investisseurs du 05/12/2022:
Beneteau Investisseurs
Page 31: répartition du marché mondial 2021 en volume et valeur:
En valeur la répartition est d’environ 74% pour le "dayboating", 24% pour le "real estate", 6% pour les voiliers monocoque et 6% pour les multicoques.
Beneteau prévoit une évolution mondiale de la plaisance 2025 / 2022, comme suit, page 51:
- marché du dayboating: +0% à +2%,
- marché du real estate; +1% à +3%,
- son ambition de croissance sur l’ensemble de ces deux segments, sur la période est de +12% à +14%
Beneteau ne donne pas de répartition entre les deux segments à moteurs.
- marché du voilier monocoque et des multicoques: +2% à 4%
- son ambition de croissance sur l’ensemble des deux segments sur la période est de +7% à +10%
Beneteau ne donne pas de répartition entre les deux segments de voiliers.
A mon avis, on pourrait avoir une évolution négative des voiliers monocoques: ce marché est en Europe (principal marché mondial) saturé par l’occasion. Par contre l’évolution serait très positive pour les multicoques.
On pourrait regretter que la France et l’Europe (sauf l’Italie marginalement, moteurs Selva) soient absentes du marché des moteurs hors bords dominé par le Japon (Yamaha, Honda, Suzuki, Tohatsu, …) et les US (Mercury du Groupe Brunswick, par ailleurs leader mondial de la plaisance grâce au "dayboating", aux moteurs inboard et hors bord et à l’équipement).
Sachant que la motorisation peut représenter jusqu’à 50% du prix de vente d’un bateau à moteur, cette dépendance de Beneteau vis à vis des motoristes pourrait être une faiblesse.
Concernant les perspectives de Catana et Fountaine Pajot, elles seraient donc:
- très positives pour Catana qui est focalisé uniquement sur des voiliers de croisière multicoques (avec un test de vedettes multicoques, en fait des catamarans sans leurs mâts!),
- plus mitigées pour Fountaine qui se partage entre une offre très solide en voiliers de croisière multicoques et une offre en voiliers monocoques héritée du rachat "à la casse" du chantier Dufour.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
Dernière modification par Jbpv (12/12/2022 11h47)
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#23 12/12/2022 13h28
- kiwijuice
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Mes commentaires :
- Bravo pour ce suivi.
- Depuis l’an 2000, pas de création de valeur pour l’actionnaire : secteur très cyclique.
- Ambitions de croissance : 10-14% contre le secteur à 0-4%. Cela me semble démesurément ambitieux. Mais le marché n’a croit pas (cf cours de l’action) donc ça va.
- Rationalisation de la gamme en cours : pas d’idée sur la pertinence.
- Peu de détails sur les économies d’échelle comme constructeur leader. Y a-t-il des gisements d’économies hors masse salariale ?
- Pas de détail sur le coût pour le proprio de bateau de posséder ce bateau : entretien, assurance, pièces détachées. Pour augmenter les volumes, il faut convaincre que la plaisance n’est pas un gouffre financier ("les 2 plus beaux jours de plaisancier : quand j’ai acheté mon bateau / quand je l’ai vendu"). Y a-t-il des innovations en la matière? Cela explique en partie la croissance de la location
- Ont-il le bilan pour développer l’activité location ? Il me semble que ce serait plus logique de laisser d’autres intervenants utiliser leur capital pour cela.
- Quid de la place dans les ports ? Il y a 15 ans, on ne parlait que de la pénurie d’anneaux. Est-ce encore le cas?
Si Bénéteau peut faire du 10-14% en volumes avec un peu de prix, le titre devrait se négocier rapidement à un PE de 25x.
Dirige un cabinet de CGP - triple compétence France / Suisse / UK
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#24 12/12/2022 19h12
- Yg75
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Je connais bien le motonautisme car propriétaire d’un bateau Jeanneau, avec des amis propriétaires de 2 bateaux Jeanneau et avec de très bonnes relations avec un gros concessionnaire Jeanneau.
"Ambitions de croissance : 10-14% contre le secteur à 0-4%. Cela me semble démesurément ambitieux. Mais le marché n’a croit pas (cf cours de l’action) donc ça va."
Je ne vois pas Bénéteau leader mondial tous segments car ils ont un gros problème de qualité sur les bateaux livrés et cela se sait. Les américains font beaucoup mieux avec des bateaux très qualitatifs.
"- Rationalisation de la gamme en cours : pas d’idée sur la pertinence."
C’est très pertinent car cela réduit les coûts de développement quand ils font plusieurs modèles de différentes marques sur une seule coque. De même pour la motorisation et l’équipement des bateaux qui sont de gros postes donc de grosses sources d’économie quand ils négocient avec les fournisseurs.
"- Peu de détails sur les économies d’échelle comme constructeur leader. Y a-t-il des gisements d’économies hors masse salariale ?"
De gros gisements d’économie comme dit plus haut sur les motorisations et fournitures.
"- Pas de détail sur le coût pour le proprio de bateau de posséder ce bateau : entretien, assurance, pièces détachées. Pour augmenter les volumes, il faut convaincre que la plaisance n’est pas un gouffre financier ("les 2 plus beaux jours de plaisancier : quand j’ai acheté mon bateau / quand je l’ai vendu"). Y a-t-il des innovations en la matière? Cela explique en partie la croissance de la location."
Les coûts pour les propriétaires ont augmenté raisonnablement et beaucoup moins que le prix des bateaux neufs.
"- Ont-il le bilan pour développer l’activité location ? Il me semble que ce serait plus logique de laisser d’autres intervenants utiliser leur capital pour cela."
Le marché de la location explose car correspondant à une logique d’utilisation plutôt que de propriété et c’est complètement dans l’air du temps.
"- Quid de la place dans les ports ? Il y a 15 ans, on ne parlait que de la pénurie d’anneaux. Est-ce encore le cas? "
Le problème existe encore mais les concessionnaires associent de plus en plus la vente d’un bateau à une solution pour une place au port.
Ils ont par contre beaucoup plus de problème à trouver chez Bénéteau le bateau livrable qui correspond aux désidératas de leurs clients. Bénéteau n’assure pas sur la disponibilité et la qualité des bateaux. Peut beaucoup mieux faire et c’est dommage car il y a une demande solvable et les bateaux correspondent aux tendances du marché. Ils sont très bons en marketing mais cela ne suffit pas face à des clients exigeants !
@suivre
Dernière modification par Yg75 (12/12/2022 20h38)
Bossuet : "Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes"
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1 #25 20/12/2022 11h15
- Jbpv
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kiwijuice a écrit :
- Depuis l’an 2000, pas de création de valeur pour l’actionnaire : secteur très cyclique.
Secteur très cyclique, OUI. Pas de création de valeur pour l’actionnaire: OUI et NON.
NON si l’on suit la valorisation de l’entreprise sur le long terme, son CA et sa profitabilité.
NON en temps que petit actionnaire si l’on achète et l’on vend aux mauvais moments une action très volatile.
OUI en temps que petit actionnaire si l’on achète et l’on vend aux bons moments (ou à peu près, ne rêvons pas).
Un petit historique:
PB fin 03/2003 4,8€
PH 07/2007 >20€
PB 03/2009 6€
PH 01/2011 >16€
PB 01/12 à 06/13 8€
PH 07/2015 16€
PB 07/2016 9€
PH 01/2018 >22€
PB 04 à 09/20 6€
PH 06/21à 04/22 14€
PB 07 à 11/22 10€
actuel 13,50 à 14€
Je suis cette action depuis environ 20 ans, à la fois parce que je pense bien connaître la plaisance (premier voilier un Sangria de chez Jeanneau en 1975, le dernier et actuel un Dufour 455 en stock, acheté en 12/2008 au Salon Nautique de Paris) et parce que l’hyper volatilité de son cours permet d’en profiter ……… à condition d’anticiper les yoyos, ce qui nécessite du travail.
Un conseil: allez sur le site de Brunswick Corporation, le leader mondial de la Plaisance.
Vous y trouverez tous les rapports trimestriels et comme les tendances à la hausse et à la baisse du marché commencent toujours aux US avec 6 mois à un an de décalage par rapport à l’Europe, cela aide.
Par exemple, on lit dans le T1 2008 de Brunswick publié le 01/05/2008:
- Marine T1: Net Sales: -4,5%
- dont Boats: Net sales: -8,8%
- Marine T1: Operating Earnings: $16,2M / $54,2M
- dont Boats: Operating Earnings: -$14,7M / $19,5M donc déjà en perte
A fin 03/2008, la société déclare que "l’accroissement des ventes des divisions "Fitness" et "Billards" n’ont pas compensé les diminutions des divisions "Boats" et "Engine"".
"Cette évolution est due à la récession de l’économie américaine, à la détérioration du marché de l’immobilier dens les Etats clés pour la plaisance et aux augmentations de prix de l’alimentation et des carburants.
Cependant cette baisse aux US a été partiellement compensée par de bonnes performances sur les marchés non US."
A cettte époque, Brunswick avait quatre divisons: "Boats" (petits bateaux à moteur), "Marine Engine" (inbord Mercruiser et hors bord Mercury) et les deux divisions "Fitness" et "Billards" qui vont être vendues.
Les premiers craquements concernant la plaisance aux US sont donc visibles mais n’ont pas encore gagné le reste du Monde.
Ensuite T2 puis T3 2008 publié le 03/11/2008:
Les pertes deviennent catastrophiques:
- Boats T3: Net sales: -36,1%
- Engine T3: Net Sales: -20,8%
- Boats T3: Operating Earnings: -$537,4M / -$90,3M (perte de $537.4M pour un CA de $392.5M !)
- Engine T3: Operating Earnings: -$8,6M / $47,5M
En France Beneteau a publié un mois avant le 30/09/2008 son CA 2007/2008, où l’on peut lire:
Le chiffre d’affaires réalisé par le groupe Beneteau au cours de l’exercice 2007/2008 s’élève à 1094,6M€ en croissance de 8% (8,3% à périmètre comparable).
Cette performance, supérieure aux prévisions initiales, a été réalisée dans un environnement économique et financier déjà perturbé.
2009: un début de saison nautique atypique
L’ouverture de la saison 2009 est marquée par une bonne fréquentation des salons et un accueil très favorable des nouveautés présentées par le groupe. Ces éléments positifs sont atténués par l’impact de la crise bancaire et financière qui génère momentanément un attentisme chez certains clients. Le rythme de commandes de la saison 2008-2009 sera ainsi très différents de celui connu les années passées, avec selon les pays des prises de commandes plus tardives.
Le groupe met donc en place une plus grande flexibilité industrielle afin de pouvoir s’adapter à la demande de sa clientèle et, par cette réactivité accrue, renforcer sa position sur le marché.
résultat opérationnel attendu de plus de 150M€
=> On peut donc lire entre les lignes cinq mois après la première alerte donnée par Brunswick un
timide premier message d’alerte de la part de la Direction de BEN.
Mais il est déjà bien trop tard pour vendre et après les PH de l’été 2007 (19 à 20€), le cours de l’action avait commencé à baisser sérieusement en 06/2008 (14€)
Cours fin 08/2008: 11,50€
Cours fin 09/2008: 7,25€
et on n’est pas encore au PB de 6€.
La confirmation du krach par Beneteau ne viendra qu’après le Salon Nautique de Paris de 2008 le 23/12/2008:
Le RO de 158,6M€ intègre un profit de 6,8M€ intégrant les cessions de "Microcar" et "Wauquiez".
Le RO courant de 151,8M€ est donc en ligne avec les prévisions.
"VI - PERSPECTIVES
La crise financière et bancaire, qui a coïncidé avec le début de la saison nautique 2008-2009, impacte le secteur de la plaisance et ne permettra pas au groupe de compenser le retard subi sur des mois traditionnellement très fort. Le niveau de cette baisse dépendra du rythme de retour de la confiance que les salons d’hiver permettront de mesurer de façon plus précise".
Cours fin 12/2008: 6,60€
Cours fin 01/2009: 5,60€ et les plus bas en-dessous de 5€ sont atteints.
CQFD
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Pour la tendance actuelle de la plaisance aux US et dans le monde pour les années 2023 à 2025 on peut écouter les ’Investor Day" de Brunswick de 2021 et 2022.
Suite de ma réponse un peu plus tard.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.
Dernière modification par Jbpv (20/12/2022 12h11)
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