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#26 25/02/2021 10h44

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Bonjour

Résultats publiés hier avec le versement prévu d’un dividende de 3 euros par action.


Source Zonebourse

Bonne journée


Parrainage Boursorama, Linxea , MesPlacements

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1    #27 24/02/2022 08h27

Membre (2019)
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ESTJ

Eiffage a publié ses résultats.

Tout est bon,  tous les chiffres ont dépassé 2019, mis à part le ROC.


Le résultat net est en hausse, l’endettement net est en baisse (10.218 Mio € en 2019 contre 9.332 Mio € en 2021).

Le groupe est encore très centré France, mais le dévellopement À l’etranger est dans une bonne dynamique, croissance bien plus forte qu’en France!

Le PER est de 11,7 au cours actuel.
Bouygues (qui vient aussi de publier ses résultats) est à 10,8, Vinci aux alentours de 21.

Hausse du dividende à 3,10€ / action.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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2    #28 27/05/2022 23h22

Membre (2021)
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Dans son communiqué du 23/02/22 annonçant ses résultats 2021 Eiffage a sous-estimé son Free Cash-Flow 2021 car elle l’a déterminé en déduisant du Cash-Flow les investissements de développement dans les concessions, telles que les constructions d’autoroute par exemple.

Une construction d’autoroute est un investissement de croissance interne.
Les investissements de croissance interne comme les investissements de croissance externe (achats de sociétés) ne doivent pas être déduits du Cash-Flow pour déterminer le Free Cash-Flow, car celui-ci est le cash-flow disponible pour réaliser des investissements de croissance, pour rembourser la dette financière et pour payer les dividendes (c’est pour cela qu’on évalue la valeur des entreprises en utilisant un multiple de leur Free Cash-Flow).

Seuls les investissements de renouvellement et de maintenance (permettant de maintenir l’actif d’exploitation au même niveau d’efficacité que l’année précédente) doivent être déduits du Cash-Flow pour déterminer le Free Cash-Flow. C’est le cas des investissements de réfection du revêtement des autoroutes.

Ainsi la construction de la nouvelle autoroute A79, par exemple, qui a représenté un investissement de 332 M€ en 2021 (d’après le communiqué du 23/02/22 annonçant les résultats 2021 d’Eiffage) ne doit pas être déduit du Cash-Flow pour déterminer le Free Cash-Flow, contrairement à ce qu’a fait Eiffage.
Dans ce communiqué du 23/02/22, Eiffage indique en effet qu’elle a réalisé un free cash-flow de 1 556 M€ après déduction de 808 M€ d’investissements de développement dans les concessions.
Ces 808 M€ ne constituent pas que des investissements de développement car, dans la présentation des résultats 2021 aux analystes et journalistes financiers du 23/02/22, Eiffage indique que ses investissements dans les concessions s’élèvent au total à 808 M€. Cela inclut les investissements de développement et les investissements de renouvellement et de maintenance.
Parmi les investissements de développement réalisés en 2021 il y a notamment, outre l’autoroute A79, l’élargissement de l’autoroute A41N à Annecy et la mise en service de l’autoroute A75 à Clermont-Ferrand, d’après cette présentation des résultats 2021 (investissements qui ne sont chiffrés ni dans ce document, ni dans le document de référence 2021 à ma connaissance).

Eiffage sous-estime également son Free Cash-Flow car elle détermine son Cash-Flow en déduisant les intérêts versés de la capacité d’autofinancement (voir son tableau des flux de trésorerie consolidés dans son document de référence 2021). Les Free Cash-Flows ne doivent pas être minorés des intérêts versés car la valeur d’une entreprise est celle de son actif d’exploitation, c’est-à-dire celle de ses fonds propres (capitalisation boursière) augmentée de sa dette financière nette. Pour déterminer quelle valeur d’achat de l’actif d’exploitation de cette entreprise serait remboursée par ses Free Cash-Flow futurs, le marché estime la valeur actuelle de ces Free Cash-Flows opérationnels (avant intérêts versés) en les actualisant à un taux qui est le Coût Moyen Pondéré du Capital, lequel est une moyenne pondérée du coût de la dette financière et du coût des fonds propres (taux de rendement exigé par le marché). Ainsi le Free Cash-Flow est déjà minoré (pour l’évaluation de l’entreprise) car actualisé au Coût Moyen Pondéré du Capital, il ne faut pas en plus le minorer des frais financiers, des intérêts versés.
Eiffage a minoré son Free Cash-Flow 2021 de 236 ME d’intérêts versés.

Ainsi, Eiffage a minoré son Free Cash-Flow 2021 d’au moins 332 ME (construction de l’autoroute A79) auquel il faut ajouter 236 ME d’intérêts versés, soit de 568 ME au minimum. Il faudrait ajouter à cette minoration également notamment le coût non communiqué de l’élargissement de l’autoroute A41N à Annecy et de la mise en service de l’autoroute A75 à Clermont-Ferrand.
Le Free Cash-Flow 2021 d’Eiffage n’est donc pas de 1 556 ME, comme elle l’a indiqué, mais au minimum de 2 124 ME.

La valeur d’entreprise d’Eiffage actuellement estimée par le marché est de 18 605 ME (9 273 ME de capitalisation boursière au cours actuel de l’action de 94,62 euros augmentée de 9 332 ME de dette financière nette), soit 8,8 fois son Free Cash-Flow 2021 (2 124 ME). Ce multiple de 8,8 fois le Free Cash-Flow pour estimer la valeur d’entreprise correspond à l’actualisation au taux de 13,6 % de Free Cash-Flows en croissance moyenne annuelle de 2 % (donc à partir d’un FCF 2021 de 2 124 ME pour Eiffage). Ce Coût Moyen Pondéré du Capital de 13,6 % signifie que le marché exige actuellement une prime de risque élevée de 12,2 % sur Eiffage (13,6 % moins le taux sans risque de l’OAT 10 ans qui est actuellement de 1,4 %). Même si le taux de l’OAT 10 ans montait à 8 % en raison de l’inflation, l’achat de l’action Eiffage au cours actuel offrirait encore une prime de risque raisonnable de 5,6 %.
C’est la raison pour laquelle le cours de l’action Eiffage a surperformé le marché ces derniers mois : il est invulnérable à la hausse des taux anticipée par le marché.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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#29 28/05/2022 15h34

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Bonjour Patriard,

Le modèle économique de la concession est quelque chose de tout à fait singulier.

A la différence d’un investissement dans tout support de croissance externe, les CAPEX d’une autoroute concédée ( neuve comme A79, ou un élargissement / aménagement lourd comme le nœud de Chambéry ou A75 ) ne peuvent pas être considérés comme un investissement au sens comptable, puisque, de toutes façons, à la fin de la concession, l’ensemble des biens est "remis" sans indemnité au concédant : l’Etat.

En fait, contrairement à une idée largement répandue dans l’opinion, l’autoroute n’appartient pas au concessionnaire, elle est publique, le concessionnaire est simplement chargé de la construire, de la financer, de l’exploiter 365/24, de la maintenir, d’assumer la totalité du risque de trafic, des risques de construction (coûts et délais), tout ça pour une période limitée. Evidemment, en contrepartie de la perception d’un péage, dont les tarifs sont fixés dès la signature du contrat de concession.

C’est tellement étrange, sur le plan comptable, que le concept d’amortissement de caducité a été introduit pour les concessionnaires, pour leur permettre d’amortir les fonds investis lors de la construction, qui le sont justement "à fonds perdus".

PS : Pour le gros morceau concédé d’Eiffage, les autoroutes APRR/AREA, la fin de la concession c’est pour "très bientôt" : 2034/2035.

Edit déontologie.

Edit n°2 : Je ne suis plus salarié APRR/AREA. Démissionnaire en 2021.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Dernière modification par Asinus (28/05/2022 17h29)


Asinus ad lapidem non bis offendit eundem

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#30 29/05/2022 09h50

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Bonjour Asinus,

Eiffage n’est pas propriétaire des autoroutes dont l’exploitation lui a été concédée. Elle est propriétaire des droits d’exploitation temporaires de ces autoroutes (amortis sur la durée de la concession).
Ces investissements de construction d’autoroutes dont elle détient la concession constituent des achats de droits d’exploitation temporaire de ces autoroutes. C’est pour cela qu’ils sont comptabilisés en immobilisations incorporelles (concessions), comme les licences d’utilisation d’un logiciel (amortis sur une durée courte dépendant de la future obsolescence du logiciel).
Ces investissements de construction d’autoroutes dont elles détient la concession, ces acquisitions de droits d’exploitation temporaires de ces autoroutes, constituent des investissements de croissance interne car ils permettent d’augmenter les bénéfices de la société. Plutôt que d’acquérir la concession du nouvel autoroute A79 et de le construire, Eiffage aurait pu racheter une société ou acquérir un bâtiment pour ne pas avoir à le louer. Par conséquent, ces investissements de construction ou d’élargissement d’autoroutes ne doivent pas être déduits du Cash-Flow pour déterminer le Free Cash-Flow.

Concernant la pérennité de l’activité concessions d’Eiffage, je ne suis pas inquiet. Les besoins en infrastructure de transport, notamment autoroutières, sont tellement colossaux dans le monde, y compris dans des pays développés comme l’Allemagne et les Etats-Unis qui doivent investir massivement dans la réfection du revêtement de leurs autoroutes, que si Eiffage perdait ses concessions d’autoroutes dont l’échéance est en 2034/2035, elle en obtiendrait d’autres sans problème.

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#31 29/05/2022 15h18

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patriard a écrit :

Concernant la pérennité de l’activité concessions d’Eiffage, je ne suis pas inquiet. Les besoins en infrastructure de transport, notamment autoroutières, sont tellement colossaux dans le monde, y compris dans des pays développés comme l’Allemagne et les Etats-Unis qui doivent investir massivement dans la réfection du revêtement de leurs autoroutes, que si Eiffage perdait ses concessions d’autoroutes dont l’échéance est en 2034/2035, elle en obtiendrait d’autres sans problème.

Contrairement à ce que vous semblez penser, il y a lieu d’être inquiet, et en particulier sur le cours de bourse d’Eiffage, qui à mon avis ne tient pas assez compte de la future disparation de cash flows très élevés en 2034/2035.
Bien sûr, Eiffage pourra obtenir de nouvelles concessions d’autoroute en 2034/2035 comme vous le soulignez, en France ou ailleurs, mais elle devra alors pour cela payer des sommes sans commune mesure avec ses investissements actuels.

Donc à cette date:
- soit elle ne peut pas ou ne veut pas (pour ne pas payer un prix élevé) acquérir de nouvelles concessions, et ses cash flows actuels s’effondreront. Du coup, la valeur de l’action, égale (méthode du DCF) à l’actualisation des cash flows futurs, ne doit prendre en compte que 12 années restantes de cash flows, ce qui est peu. A comparer avec Getlink (tunnel sous la manche), dont la concession court encore sur 60 ans ou ADP (Roissy et Orly notamment, où elle est éternelle).

- soit Eiffage acquiert d’autres concessions pour garder inchangés, sans baisse, ses cash flows actuels et elle devra dépenser des sommes colossales pour ce faire, financées probablement par une augmentation de capital.

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#32 29/05/2022 16h00

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Eiffage continue d’acquérir des concessions en France et ailleurs…
La concession sur l’A79 court jusqu’en 2067.
Dernièrement c’est un projet d’environ 1.5 milliards d’euros qui a été lancé en Allemagne, le plus gros projet autoroutier depuis la seconde guerre mondiale.

Et je doute que la fin d’un contrat de concession implique automatiquement que l’Etat va récupérer le tronçon pour le gérer lui-même. Et si ça devait être le cas, on viendra vite à le regretter je pense. La qualité de nos infrastructure routière est assez exceptionnelle, notamment grâce à ce système de concession.
exemple ou bien exempleou lire ce rapport

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#33 29/05/2022 16h16

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@Bazoom: tout ce que vous dites est vrai, mais n’est pas pertinent. Car cela ne changera rien sur le plan financier et sur l’impact financier négatif sur Eiffage à partir de 2034/2035.

Si Eiffage voudra se maintenir pour 5, 10 ou 20 ans sur une autoroute au delà de la fin de sa concession, elle devra payer très cher: en versant beaucoup d’argent à l’Etat en contrepartie et/ou en s’engageant à faire de lourds investissements très supérieurs à ceux qu’Eiffage réalise aujourd’hui sur la même autoroute.
Donc oui, Eiffage pourra gagner de nouvelles concessions, voire, dans quelques rares cas, obtenir que certaines de ses concessions actuelles soient renouvelées, mais il faudra décaisser beaucoup plus d’argent que ce qu’Eiffage a décaissé ces dernières années.

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1    #34 29/05/2022 20h28

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Bonjour Bazoom,

Bazoom a écrit :

Et je doute que la fin d’un contrat de concession implique automatiquement que l’Etat va récupérer le tronçon pour le gérer lui-même.

Qui sait qui sera au pouvoir en 2034/2035 ?

En Espagne, les concessions autoroutières n’ont pas été renouvelées à leur échéance. C’est parfaitement démocratique et respectable.

En France, en gros sur 10 € de péage (je parle des concessions autoroutières d’Eiffage : APRR/AREA) on a :

- 4 € de taxes ( TVA, IS, redevance domaniale)
- 3 € de remboursement de la dette propre + de la dette d’acquisition. Tout ça évidemment sera ramené à zéro à la fin de la concession.
- 3 € pour faire tourner la boutique ( exploiter / maintenir ).

Bref, quand la concession principale va arriver à sa fin ( dans 13 ans ), l’Etat aura le choix entre :

- lever les barrières de péage ( les Poids Lourds étrangers vont bien aimer, sans doute quelques gilets jaunes aussi ), mais devoir abandonner 40% de recettes fiscales et assumer 30 % de frais d’exploitation / maintenance, ça fait du lourd. Sachant que l’Etat est déjà incapable de maintenir le réseau routier national (je parle de moyens financiers, pas de compétence technique, évidemment) . Je sens déjà que les français non motorisés, ou très rarement usagers de l’autoroute, ainsi que ceux qui n’ont pas accès directement au réseau autoroutier concédé ( au hasard, les bretons, les corses et les habitants des DOM)  vont être ravis de payer plus d’impôts pour que les Poids Lourds étrangers et les touristes étrangers roulent gratuitement sur les autoroutes françaises entretenues et maintenues avec de l’argent public.
- autre chose.

Dernière modification par Asinus (29/05/2022 22h57)


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#35 29/05/2022 20h40

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Asinus a écrit :

Bref, quand la concession principale va arriver à sa fin ( dans 13 ans ), l’Etat aura le choix entre :

- lever les barrières de péage […]
- autre chose.

Exactement, en notant que "autre chose" n’inclura certainement pas "laisser Eiffage continuer à prélèver des péages pour son propre compte", car même une majorité politique alors favorable à Eiffage se fera retoquer par les tribunaux si elle osait faire cela. Pourquoi faire un cadeau à Eiffage en la laissant continuer la concession au delà de 2034/2035, sauf à ce que ce ne soit pas un cadeau justement, en faisant verser à Eiffage une énorme somme en contrepartie de la prorogation de la concession, et ce, après un appel d’offres et seulement si Eiffage gagne l’appel d’offres. Donc en cas de prorogation moyennant finance et après appel d’offres, il y a une probabilité non négligeable qu’un tiers gagne l’appel d’offres.

Donc les actionnaires d’Eiffage qui pensent que leurs cash flows ne chuteront pas en 2024/2035 se bercent d’illusions ….

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#36 29/05/2022 21h09

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aleph1 a écrit :

Exactement, en notant que "autre chose" n’inclura certainement pas "laisser Eiffage continuer à prélèver des péages pour son propre compte"

Evidemment, tout sera remis à zéro.

Tout sera possible aussi :

- un simple contrat (genre PPP) d’exploitation / maintenance forfaitaire sur x années (sans investissement ni indexation des revenus sur le trafic, mais avec maintient du péage, avec éventuellement un bon -30 % sur les tarifs, histoire de faire un geste électoral)
- un appel d’offres de prolongation de la concession de x années en faveur du plus offrant (plus offrant = chèque à l’Etat ou niveau de baisse des tarifs )
- autre chose


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#37 29/05/2022 22h36

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Dans mon message du 27/05 j’ai sous-estimé la prime de risque exigée par le marché sur Eiffage.

En effet, je l’ai calculée à 12,2 % en soustrayant du Coût Moyen Pondéré du Capital (que j’ai estimé à 13,6 % dans ce message) le taux sans risque de l’OAT 10 ans (de 1,4 %), comme si le capital finançant l’exploitation d’Eiffage n’était constitué que de fonds propres. Or ceux-ci ne représentent que 49,8 % (9 273 ME de valeur de marché des fonds propres, de capitalisation boursière, sur 18 605 ME de valeur de marché du capital total, de valeur d’entreprise) du capital finançant l’exploitation d’Eiffage, la dette financière nette en représentant 50,2 % (9 332 ME de dette financière nette sur 18 605 ME de valeur de marché du capital total, de valeur d’entreprise).

Eiffage a versé 236 ME d’intérêts pour sa dette financière nette en 2021. Le coût de sa dette financière nette après économie d’Impôt sur les sociétés est donc de 1,9 % (0,75 fois 236 ME sur 9 332 ME). La part du coût de la dette financière nette à intégrer au Coût Moyen Pondéré du Capital est donc de 1 % (50,2 % de 1,9 %).
En soustrayant ces 1 % de part du coût de la dette financière nette au Coût Moyen Pondéré du Capital que j’ai estimé à 13,6 %, j’obtiens une part du coût des fonds propres de 12,6 % à intégrer au Coût Moyen Pondéré du Capital, soit un coût des fonds propres de 25,4 % (12,6 % que divise 49,8 %).
Par conséquent, au cours actuel de l’action Eiffage (94,62 euros), le marché exige un taux de rendement de 25,4 %, soit une prime de risque de 24 % (25,4 % moins le taux sans risque de l’OAT 10 ans de 1,4 %).

Même si mes estimations futures de Free Cash-Flow d’Eiffage (FCF en croissance moyenne annuelle de 2 % à partir d’un FCF 2021 de 2 124 ME) s’avéraient être trop élevées, disons deux fois trop élevées, l’investissement à 94,62 euros l’action Eiffage s’avérerait être tout de même une très bonne affaire, puisque :
- le Coût Moyen Pondéré du Capital justifiant ce cours de 94,62 euros de l’action Eiffage serait de 6,8 % (50 % de 13,6 %, l’ancien CMPC estimé). En effet l’actualisation de Free Cash-Flows diminués de moitié par un CMPC diminué lui aussi de moitié produit la même Valeur d’Entreprise que celle donnée par l’ancienne estimation ;
- la part du coût des fonds propres intégré à ce Coût Moyen Pondéré du Capital serait de 5,8 % (6,8 % de CMPC moins 1 % de part du coût de la dette financière nette à intégrer au CMPC);
- le coût des fonds propres, le taux de rendement exigé par le marché serait de 11,6 % (5,8 % que divise 49,8 %) ;
- la prime de risque exigé par le marché sur Eiffage serait de de 10,2 % (11,6 % de taux de rendement exigé par le marché moins 1,4 % de taux sans risque de l’OAT 10 ans), soit un niveau bien plus élevé que les 5 à 6 % qui sont en moyenne exigés par le marché.

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Dernière modification par patriard (30/05/2022 00h38)

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#38 30/05/2022 00h15

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@patriard: votre post ci-dessus et celui du 27 mai voudraient faire croire au lecteur que le cours d’Eiffage serait très bon marché ? car le marché valoriserait la société à un multiple beaucoup trop faible de ses cash flows récents ? Vous laissez même entendre que la société pourrait valoir facilement 1,5x voire 2x son cours actuel, c’est bien cela, si on pousse votre raisonnement jusqu’au bout?

Donc le marché, les analystes financiers et la terre entière se tromperaient et vous seul auriez raison? Pourquoi ne pas penser plutôt à une explication plus simple, facile à comprendre en relisant mon post ci-dessus: le marché décote fortement le cours en terme de multiple des cash flows récents, car il sait bien que ces cash flows ne dureront pas jusqu’à l’infini comme chez la plupart des autres sociétés. Ils vont en bonne partie s’arrêter en 2035 (fin de la concession principale). Et même si ces cash flows continuent au delà, grâce par ex. au gain de nouvelles concessions, cela exigera de gros investissements d’Eiffage, qui pèseront sur le cours. CQFD.

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#39 30/05/2022 00h50

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Bonjour aleph 1,

le marché est très pessimiste sur les perspectives de l’activité concessions d’Eiffage.
Je pense qu’il a tort et que c’est une bonne occasion d’achat.
Si le marché avait toujours raison, il n’aurait pas fait flamber à des niveaux stratosphériques les cours des actions de la plupart des valeurs technologiques cotées au NASDAQ entre mars 2020 et novembre 2021 avant de les faire s’effondrer au cours des 6 mois qui ont suivi !
Les parcours boursiers magnifiques d’Eiffage et de Vinci sur les 25 dernières années prouvent bien que les sociétés concessionnaires d’infrastructures de transport bénéficient d’une forte demande de la part des Etats, donc de conditions financières favorables lors de l’octroi des concessions.

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#40 22/02/2023 21h16

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Résultats 2022

Proposition d’un dividende de 3,60 euros par action au titre de 2022

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#41 23/02/2023 06h26

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La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) serait en train de réfléchir à vendre les 49% qu’elle détient dans le Viaduc de Millau et aurait circulé des teasers à un certain nombre d’acheteurs potentiels. Eiffage, qui détient les 51% restants et a un droit de pré-emption, avait construit le viaduc et avait cédé ces 49% à la CDC en 2006, soit 2 ans après sa mise en service.

La concession court jusqu’en 2079 (concession très longue dans le contexte français; avec toutefois une clause de fin anticipée qui peut s’appliquer dès 2045, en cas de "sur-rentabilité" avec des paramètres bien définis)
Il sera intéressant de voir ce que va faire Eiffage étant donné le droit de pré-emption - revenir à 100% sur cet actif permettra d’augmenter (à la marge) la durée de vie résiduelle de ses concessions, mais tout se jouera bien sûr sur le prix (le prix du droit de pré-emption sera fixé apres réception par la CDC des offres indicatives).

J’en profite également pour mentionner l’acquisition par Eiffage d’un bloc de 13.7% dans Getlink (qui n’avait pas encore été signalé sur ce fil):
https://www.eiffage.com/médias/actualit … a-manche-1

La participation d’Eiffage dans Getlink avait été par le passé un pur investissement financier (Eiffage détenait ~5% depuis 2018) et avec cette augmentation significative de sa participation à presque 19%, au point de devenir le premier actionnaire de Getlink, on peut désormais certainement voir cet actif comme un investissement stratégique pour Eiffage - en cohérence également avec l’augmentation de la durée de vie résiduelle des concessions (Getlink: concession jusqu’en 2086).

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Favoris 1    #42 03/10/2023 20h12

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Gros gadin du titre Eiffage depuis 3 jours.

Sans autre nouvelle que :

1) L’hypothétique sur-taxation des recettes autoroutières. Enfin bon, ça fait 6 mois que ce sujet tourne en boucle. Le Conseil d’Etat a dernièrement mis en garde le Gouvernement contre le risque juridique d’un telle décision. Sur le fond APRR/AREA a chiffré la perte de revenu op à environ 117 M€ / an. Retraité de l’économie d’IS on va dire 100 M€ en RN. Retraité de la participation d’Eiffage de 50 % dans APRR/AREA ça fait approx 50 M€ / an. Sur un RN d’environ 1 Md €, ça fait 5 %. Bref, si jamais ça devait être confirmé malgré tous les recours et les innombrables compensations - tarifaires ou non - imaginables , ça pourrait être un peu douloureux, mais ça ne justifie pas  la décote de 15% approx sur le derniers cours avant toutes ces élucubrations.

2 ) L’hypothétique gain par Eiffage du lot GC des 2 EPR de Penly (4Mds €)

Eiffage - Penly

Le marché peut penser que l’affaire a été prise à un prix con (pour se placer sous l’offre Vinci-Bouygues il a certainement fallu plusieurs passes de compacteur), où qu’Eiffage n’a pas la capacité industrielle d’honorer une si grosse commande.

Dernière modification par Asinus (03/10/2023 20h40)


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#43 03/10/2023 21h43

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Quelles sont les conditions d’un tel contrat ? forfait ?

La plupart des grosses affaires sont prises à marge nulle, et ensuite on se refait sur les avenants.

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1    #44 22/11/2023 10h42

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Bonjour à tous,

Ce type de contrat est forfaitaire sur certains prix et au bordereau sur d’autres, il n’y a pas de règles.

Eiffage vient d’annoncer avoir remporter ce projet de plus de 4mds d’euros. L’action a pris 4% dans la foulée, ce qui montre l’enthousiasme du marché vis à vis de ce nouveau projet et des conditions auxquelles il a été signé.

Il faut rappeler également d’EDF est un industriel et n’a que pour objectif la mise en route au plus vite de ces centrales, afin de rentabiliser les investissements colossaux qui en découlent. Les moyens y sont donc mis.

La présentation des résultats trimestriels du T3 nous indiquent également la signature en cours de plusieurs gros contrats, comme la Ligne 15 Est du Grand Paris, Rail Baltica etc.

Dernier sujet sensible concernant l’actualité d’Eiffage : la surtaxe sur les autoroutes. En analysant la manière dont se sont traitées les derniers litiges avec l’État (gel des tarifs, investissements/travaux de plusieurs mds d’€ dans le cadre du plan autoroutier), je n’ai pas de crainte quant à la capacité d’Eiffage et consort à répercuter cette taxe sur les tarifs, éventuellement sur plusieurs années, ou négocier une prolongation de la concession actuelle, qui ne nécessiterait "que" d’une ou deux années supplémentaires pour éponger cette taxe.

Bonne journée à tous.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Dernière modification par Miv75 (28/11/2023 09h13)

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#45 12/03/2024 11h54

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Bonjour à tous,

Comme vous avez surement pu le voir fin février dernier, Eiffage a publié des comptes annuels de très belle facture, avec une progression à la fois du résultat net (+12%) et du dividende (+12%), ainsi qu’un carnet de commande historique (+40%), donnant une visibilité inégalée à moyen et long terme.

Au delà des bons chiffres et des perspectives positives à long temps pour l’entreprise, j’ai trouvé à titre personnel que le discours de l’exécutif avait évolué dans le bon sens du terme en passant d’une communication "défensive", prudente et conservatrice les années précédentes, à une communication "offensive", rassurante et détaillée cette année, pour les raisons suivantes :

- Taxe autoroute : la direction a effet expliqué la manière dont elle allait s’y prendre pour contester cette taxe avec une échéance dans le temps, en attaquant sur la constitutionnalité de cette loi dans un premier temps (ce qui pourrait être rapide) et en cas de rejet, en attaquant sur l’aspect contractuel (ce qui pour moi a le plus de chance d’aboutir mais qui prendrait beaucoup plus de temps). La direction a également expliqué la manière dont cette taxe pourrait être répercuter, en privilégiant une prolongation de la concession plutôt qu’une nouvelle hausse de tarif significative pour l’usager.

- Détail des marges d’EBITDA des actifs en concession : c’est la première fois qu’Eiffage publie ce niveau de détail de marge par actif de concession, en plus d’APRR, avec la durée de la concession en face. J’ai trouvé ceci pertinent et instructif notamment pour le remplacement de la concession d’APRR au delà de 2035.

- Situation du batiment : malgré une baisse du CA de la partie batiment, les explications de l’exécutif m’ont paru rassurantes vis à vis des autres acteurs du logement neuf, en compensant la construction neuve par la rénovation, avec une marge opérationnelle identique à celle de 2022.

- Getlink : la stratégie reste la même qu’annoncé lors du premier investissement il y a 5 ans, à savoir des opportunités de cours,

- Carnet de commande : le carnet de commande exceptionnel n’intègre que très partiellement certain projet comme Nové, TELT et pas du tout Rail Baltica --> Eiffage en a encore sous le pieds.

J’imagine que c’est pour ces raisons-là que l’action à pris 7% depuis le 29/02 dernier, et comme l’a souligné à très juste titre un analyste récemment "les progrès réalisés dans le ’ remplacement ’ d’APRR sont-ils sous-estimés ?"

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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#46 02/09/2024 11h23

Membre (2023)
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Bonjour à tous,

A vos agendas : rdv le 12/09 pour la décision du Conseil Constitutionnel concernant la constitutionnalité de la taxe sur les infrastructures de longue distance.

Ayant pour ma part regarder l’audience publique (disponible sur le site de Conseil Constitutionnel), j’ai bon espoir que cette taxe soit retoquée, même si on est jamais sur de rien quand c’est de la politique …!

Bonne journée à tous,

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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