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#76 16/07/2022 14h26
- Louis Pirson
- Membre (2010)
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J’ai pris un peu de temps pour réfléchir à votre question parce qu’intuitivement, le raisonnement est logique et on peut penser qu’un investissement dans des sociétés cotées permet de préserver le pouvoir d’achat de son épargne quelles que soient les conditions d’inflation.
Or, on constate plutôt que les bourses stagnent en période d’inflation. Est-ce à dire que le marché se trompe ? (ce qui lui arrive effectivement de temps à autres).
En trifouillant dans toutes mes bases de données, j’ai constaté que les périodes de fortes inflations entrainaient presque systématiquement des récessions et que les récessions entrainaient des tassements des profits des entreprises.
Je vous soumets donc le petit tableau ci-dessous. J’y ai repris, depuis 1950, toutes les années au cours desquelles l’inflation US a été supérieure à 7 % et, en parallèle, le taux de croissance des profits des entreprises du S&P500 durant les 2 années qui suivaient ces périodes d’inflation.
Et là, bingo ! Chaque fois que l’inflation a été supérieure à 7 %, les profits des entreprises cotées se sont tassés dans les années qui ont suivi.
Voilà pourquoi, en toute logique, les cours de bourse diminuent en période de forte inflation : parce que la performance réelle des entreprises, qu’elle soit retenue après mais aussi avant inflation a, jusqu’à ce jour, été à chaque fois médiocre.
"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett
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#77 16/07/2022 15h35
- L1vestisseur
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Intéressant. J’en déduis que les bénéfices des entreprises devraient chuter en moyenne d’environ 14,5% entre 2022 et 2024 (moyenne calculée d’après vos données) si on admet que les Etats-Unis sont en récession cette année.
Sachant que le S&P500 a baissé de 19% depuis le 1er janvier 2022, cela signifierai que les marchés ont d’ores et déjà pricé une récession sévère, et que ce serait donc un bon point d’entrée.
J’en déduis donc également que le point bas du marché est derrière nous, les 3637 points atteints le16 juin dernier représentant une baisse de 25% du SP500 (soit le max de baisse des profits n+2 atteints après la récession de 1980).
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1 #78 16/07/2022 15h43
- Louis Pirson
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Ne confondons pas "baisse des cours" et "baisse des profits" : les cours de 2021 étaient aussi irrationnels que lors de la bulle internet de 2000.
De mon point de vue, aujourd’hui, on n’a même pas entièrement corrigé ces excès … alors dire que les cours tiennent compte d’une récession … hum …
Si j’en crois les prévisions bénéficiaires des analystes pour 2022 et 2023, on ne peut pas vraiment dire qu’on anticipe une baisse des profits mais au contraire une forte croissance en 2022 et 2023 (cfr tableaux plus avant dans cette file)
Dernière modification par Louis Pirson (16/07/2022 18h37)
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4 #79 16/07/2022 20h19
- Pezzul
- Membre (2020)
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Louis Pirson a écrit :
J’ai pris un peu de temps pour réfléchir à votre question parce qu’intuitivement, le raisonnement est logique et on peut penser qu’un investissement dans des sociétés cotées permet de préserver le pouvoir d’achat de son épargne quelles que soient les conditions d’inflation.
Or, on constate plutôt que les bourses stagnent en période d’inflation. Est-ce à dire que le marché se trompe ? (ce qui lui arrive effectivement de temps à autres).
En trifouillant dans toutes mes bases de données, j’ai constaté que les périodes de fortes inflations entrainaient presque systématiquement des récessions et que les récessions entrainaient des tassements des profits des entreprises.
Je vous soumets donc le petit tableau ci-dessous. J’y ai repris, depuis 1950, toutes les années au cours desquelles l’inflation US a été supérieure à 7 % et, en parallèle, le taux de croissance des profits des entreprises du S&P500 durant les 2 années qui suivaient ces périodes d’inflation.
https://www.investisseurs-heureux.fr/up … rofits.png
Et là, bingo ! Chaque fois que l’inflation a été supérieure à 7 %, les profits des entreprises cotées se sont tassés dans les années qui ont suivi.
Voilà pourquoi, en toute logique, les cours de bourse diminuent en période de forte inflation : parce que la performance réelle des entreprises, qu’elle soit retenue après mais aussi avant inflation a, jusqu’à ce jour, été à chaque fois médiocre.
Bonjour,
Il me semble que vos chiffres d’earnings sont justement ajustés de l’inflation. Les earnings sont loin d’afficher ces baisses si on ne corrige pas l’inflation :
S&P 500 Earnings by Year
S&P 500 Earnings Per Share | Finance Reference
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1 #80 16/07/2022 21h19
- Louis Pirson
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oui, vous avez raison : ils sont ajutés de l’inflation. Ca nuance le raisonnement.
Edit : tableau corrigé pour tenir compte de la remarque. C’est effectivement moins flagrant mais le raisonnement me semble toujours valable.
Dernière modification par Louis Pirson (16/07/2022 22h31)
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#81 17/07/2022 12h19
- L1vestisseur
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Ca change même totalement la donne Loui Pirson. Il est difficile de déduire de ces chiffres corrigés de l’inflation que les récessions entraînent systématiquement des tassements des profits des entreprises.
On peut supposer que si les entreprises augmentent leurs prix pour répercuter l’inflation, alors même si elles n’augmentent pas leur bénéfices en valeur relative, elles les augmentent en valeur absolue.
Les entreprises qui répercuteront plus que l’inflation amélioreront même leur marge, et donc les bénéfices en valeur relative.
Au final, ne serait-ce pas les ménages qui subiraient en grande partie l’inflation et non les entreprises ? Ce qui n’est peut-être pas une mauvaise chose pour l’économie, puisque ceux-ci ont sur-thésauriser ces dernières années, en particulier durant la "période covid".
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#82 17/07/2022 14h25
- Louis Pirson
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L1vestisseur a écrit :
Il est difficile de déduire de ces chiffres corrigés de l’inflation que les récessions entraînent systématiquement des tassements des profits des entreprises
oui, c’est pour ça que j’ai écrit "nuance le raisonnement" : ce n’est pas "systématiquement", c’est plutôt "souvent"
L1vestisseur a écrit :
Les entreprises qui répercuteront plus que l’inflation amélioreront même leur marge]
oui mais c’est valable quelle que soit la configuration économique.
Au final, ne serait-ce pas les ménages qui subiraient en grande partie l’inflation et non les entreprises ?
Ca dépend du rapport de force entre employeurs et travailleurs et d’éventuelles tensions sur le marché du travail. Pour le moment, avec le quasi plein emploi aux States, on pourrait logiquement penser que la force de négociation n’est peut-être pas du côté des entreprises.
Néanmoins, sur base des derniers chiffres disponibles, le coût du travail en base annuelle n’aurait augmenté que de 4,5 % au 31/03/2022 alors que l’inflation annuelle s’élevait à 8,26 % à la même période. Pour le moment, on n’assiste donc pas à une explosition des coûts salariaux pour les entreprises US. Ce chiffre de coût du travail sera sans doute une variable à suivre de près.
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#83 19/07/2022 08h40
- Louis Pirson
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Un des éléments qui me rend pessimiste pour la suite des marchés boursiers, c’est le fait que les attentes bénéficiaires me semblent trop optimistes, que ce soit en terme de taux de croissance annuelle ou, à fortiori, en anticipation de récession et/ou inflation.
Pour vérifier cette théorie, j’ai commencé à relever les résultats trimestriels annoncés par les sociétés US et les compare avec les anticipations des analystes. Je dois dire que, pour le moment, c’est bien mieux que ce que je pensais : globalement, les résultats semblent même supérieurs à ce les analystes anticipaient.
Les sociétés avec l’écart par rapport aux prévisions :
Wells Fargo : -10,8 %
Citigroup : + 30,4 %
JP Morgan : -5,5 %
Morgan Stanley : -11,5 %
Bank of America : +5,2 %
Goldman Sachs : +10,6 %
Charles Schwab : + 6,6 %
Prologis : -0,9 %
IBM : +1,3 %
Johnson & Johnson : +,08 %
Haliburton : +8,9 %
Locked Martin : +0,5 %
Hasbro : + 30,7 %
Novartis : +3,3 %
Edit : ajout de nouveaux résultats dans la liste
Dernière modification par Louis Pirson (19/07/2022 16h22)
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2 #84 20/07/2022 12h25
- Louis Pirson
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On peut ajouter à la liste Netflix qui dépasse aussi les prévisions des analystes de 8,1 %
Je dois dire que cette flopée de résultats meilleurs que prévus m’a un peu interpelé : bien que les anticipations de résultats pour 2022 et 2023 me semblent beaucoup trop optimistes, force est de constater que les vraies résultats, à mi 2022, sont encore, généralement, meilleurs que prévus.
C’est lors que je suis tombé sur ce graphique de Yardeni (une vraie mine d’or pour ceux qui veulent tenter une approche plus macro de l’investissement soi dit en passant) qui montre la proportion des entreprises du S&P500 qui publient des résultats au-dessus des prévisions des analystes … sont majoritaires la plupart du temps.
Contrairement à mon intuition, le fait de présenter des bénéfices bien supérieurs aux attentes n’est donc pas si exceptionnel que ça.
En essayant d’éviter le biais de confirmation, je constate :
- que le 2Q2022 est +/- dans la moyenne des 35 dernières années (attention toutefois : le graphique s’arrête au 19/07 et peu de résultats sont pris en compte)
- qu’il y a une corrélation, parfois avec retard, entre les "earnings surprises" et les cours de bourse (impossible à calculer faut de disposer des données chiffrées)
- que le "earnings surprise", s’il reste positif, tend à diminuer depuis la période exubérante 2020-2021
Dans le même ordre d’idée, ce graphique qui donne l’écart en pourcentage des prévisions de bénéfices à 12 mois à moins d’un écart type de la moyenne me semble assez parlant comme "lead indicator". Au cours du 21e, le moment où, la courbe négative changeait de trajectoire pour repartir à la hausse ont semblé, après coup, avoir désigné de très bons moments pour rentrer sur le marché.
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1 11 #85 22/07/2022 14h44
- Louis Pirson
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Revue du S&P500 22/07/2022
PREAMBULE
Ce qui est exposé ci-après représente une "mise à plat" de mes réflexions concernant le marché boursier US. Je ne prétends absolument pas définir l’orientation du marché et, d’ailleurs, pour mes propres opérations boursières, je peux parfois prendre le contrepied de ce qui est présenté ci-dessous.
La principale utilité de ce travail est de poser des garde-fous qui m’éviteraient de prendre des décisions trop radicales en nuançant la vision que l’indécrottable bull que je suis depuis toujours pourrait avoir.
I. TENDANCE DU MARCHE
Marché baissier : le seul outil que j’utilise pour déterminer si nous sommes en marché haussier ou baisier sont les placements des moyennes mobiles à 50 et à 200 jours. Quand la MM50 se situe au-dessus de la MM200, nous sommes en marché haussier. Quand elle se situe en dessous, nous sommes en marché baissier. CA ne signifie pas que j’achète ou je vends en fonction de ce critère, ça signifie juste qu’il faut éviter de prendre des positions franches contre la tendance. Ce qui n’empêche pas de se montrer raisonnablement contrarian comme en mars 2002 ou en novembre 2008.
Aujourd’hui, la MM50 se situe sur la MM200. De mon point de vue, nous sommes toujours en marché baissier.
II. RECESSION ?
1. Courbe des taux : l’inversion de la courbe des taux 2 ans et 10 ans a toujours été annonciatrice d’une récession dans les 6 à 18 mois (oui, je sais, c’est vague :-) ).
Ce phénomène a eu lieu 2 fois en 2022, une première fois, brièvement, le 1er avril et durablement depuis le 5 juillet. Ca situerait un début de récession entre le 1er octobre 2022 et le 5 janvier 2024 (oui, je sais, c’est encore plus vague 😊 )
2. Demandes initiales de chômage : les débuts de récession sont indiquées au travers des flèches rouges. Si on excepte la récession et le chômage de mars 2020 volontairement créés par les pouvoirs publics, on constate que les récessions commencent toujours APRES que les demandes initiales de chômage aient commencé à augmenter. Elles ont commencé à augmenter…
3. Total des heures travaillées : chaque récession depuis 60 ans a débuté avec une diminution des heures totales travaillées aux US. On constate que la courbe ne s’est pas encore infléchie. Cet indicateur ne nous annonce donc pas de récession imminente.
Conclusion : sur base des 3 indicateurs susmentionnés, on peut penser qu’une récession se prépare aux USA. Si le total des heures travaillées semblent indiquer qu’elle n’est pas imminente, on peut penser, à la lecture des annonces de plusieurs grosses sociétés américaines, que la courbe pourrait s’infléchir dans les mois qui viennent.
III. VALORISATION DU MARCHE AMERICAIN
1. Price to book : 3,97
Repères :
Moyenne 2000-2022 : 2,95
Plus bas crise covid (mars 2020) : 2,92
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 1,85
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2.43
2. PER de Shiller : 30
Repères :
Moyenne 2000-2022 : 26,99
Plus bas crise covid (mars 2020) : 24,82
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 19,70
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 13,32
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 21,96
Plus bas 1ere guerre du golf (octobre 1990) : 14,82
Plus bas « choc Volker » (aout 1982): 6,64
Plus bas stagflation année 70 et choc pétrolier (décembre 1974) : 8,29
3. Prime de risque (per de Shiller inversé – taux des t-bond 10 y) : 0,42 %
Repères :
Moyenne 2000-2022 : 0,70 %
Plus bas crise covid (mars 2020) : 3,20 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 2,12 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 0,61 %
4. "Buffet Indicator" (capitalisation boursière US / (PIB+bilan Fed) : 119,9 %
Repères :
Plus bas crise covid (mars 2020) : 96,6 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 69,7 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 45,8 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 66,6 %
Conclusions : les marchés me semblent aujourd’hui surévalués non seulement par rapport à leur moyenne à long terme et, à fortiori, en anticipation d’une hypothétique récession.
IV. PSYCHOLOGIE DES INVESTISSEURS
1. Ratio S&P500/WTI : 62,64
L’économie est de l’énergie transformée, quand le pétrole est cher par rapport aux actions, on anticipe un ralentissement futur et donc le marché n’est pas trop euphorique
Moyenne 2000-2022 : 34,47
Plus bas crise covid (mars 2020) : 86,95
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 14,90
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 17,57
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 26,77
Plus bas marché baissier actuel (28/06): 34,22
2. Ratio S&P500/Gold : 2,33
Quand l’or est chère, les investisseurs ont peur et privilégie la sécurité. Le marché n’est alors pas trop euphorique.
Repères
Moyenne 2000-2022 : 2,11
Plus bas crise covid (mars 2020) : 1,62
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,68
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2,52
Plus bas marché baissier actuel (16/06) : 1,98
3. Ratio S&P500/consummer staples (comparaison de l’évolution du S&P500 avec le secteur le plus défensif de la quote, le secteur des produits de consommation de base (parmi les poids lourds de ce secteur, on trouve Procter and Gamble, Coca Cola, Pepsico, Walmart, Costco, Philip Morris, …) : 5,50
Repères
Moyenne 1998-2022 : 4,78
Plus bas crise covid (mars 2020) : 5,06
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 4,03
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 3,54
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 4,13
Plus bas marché baissier actuel (16/05) : 5,17
4. Ratio junk bonds/obligations sans risque (attrait du risque) : 1,23
Repères :
Moyenne 2007-2022 : 0,97
Plus bas crise covid (mars 2020) : 0,51
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,86
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas marché baissier actuel (04/03) : 0,73
5. EPCR 5 jours (mesure le rapport entre les options put et les options call)
Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (16/06) : 0,82
Repères :
Plus haut crise de l’euro : 0.93
Plus haut crise du covid : 1.05
Marché baissier 2008-2009 :
Pic le 22/01/08 : 0,93
Pic 17/03/09 : 1.01
Pic 16/07/08 : 0.91
Pic 17/09/08 : 0.97
Pic 10/10/08 : 0.98
Pic 21/11/08 : 1.01
Pic 16/01/09 : 0.95
Pic 23/02/09 : 0.88
Pic 06/03/09 : 0.84
6. Vix
Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (07/03) : 36,45
Repères :
Plus haut crise covid (mars 2020) : 66,04
Plus haut crise de l’euro (août 2011) : 43,05
Plus haut crise des subprimes (novembre 2008) : 79,13
Plus haut éclatement bulle internet (septembre 2002) : 42,66
7. Pourcentage d’actions dont le cours se situe au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours : 23,48 %
Repères :
Plus bas crise du covid : 10,2 %
Plus bas crise de l’euro : 14,9 %
Plus bas crise des subprimes : 7,1 %
Plus bas éclatement bulle internet : 25,2 %
Plus bas atteint depuis le début de ce marché baissier : 18 %
Conclusions : même au pire moment de ce marché baissier, on n’a manifestement pas atteint les phases de "désespoir" et de "capitulation". Peut-être ne serons-nous pas obligés de passer par ces phases … ? En tout état de cause, le marché semble même assez "zen" à l’heure actuel n’envisageant clairement pas un futur à court terme "tourmenté".
V. Optimisme des analystes et normalité des résulats des entreprises
1. Prévision des bénéfices (yardeni.com)
Si les prévisions de bénéfice sont revues à la baisse, on peut voir qu’elles n’anticipent pas vraiment une récession et qu’elles se situent plutôt dans la moyenne historique haute.
2. Bénéfices prévus et réalisés, écart par rapport à l’exponentielle de régression
Les bénéfices du S&P500 réalisés jusque 2021 et prévus en 2022 et 2023. Manifestement, depuis 2021, ils prennent un courbe qui s’écarte de manière exponentiel de leur courbe de régression. Ces projections ne me semblent pas réaliste.
VI. BILAN DE LA FED
Le fed n’injecte plus de liquidité depuis le 16 février mais il semble bien qu’elle n’en retire pas beaucoup. Le QT annoncé est, pour l’heure, assez léger.
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1 #86 25/07/2022 14h53
- Louis Pirson
- Membre (2010)
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une information "contrariante" par rapport à la revue générale ci-dessus : l’allocation d’actifs des gérants US de fonds.
Il semble bien d’après cette étude de la BofA qu’ils soient "blindés" de cash, … bien plus qu’au pire de 2008-2009.
BofA Survey Shows Full Investor Capitulation Amid Dire Pessimism - Bloomberg
Et donc, quand j’écrivais que je ne voyais aucun signe de capitulation, il semble bien que j’ai "oublié" celui-ci. Je reste méfiant car il s’agit d’une "enquête" et non de faits établis (BofA a interrogé les gérants sur leurs positions, elle n’a pas vérifié si, dans les faits, ils étaient réellement sous investis).
Cet élément ne change pas ma vision prudente du marché mais elle nuance la "zénitude" qu’il me semble avoir détecté et qui, finalement, ne serait pas absolue.
Dernière modification par Louis Pirson (25/07/2022 20h08)
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#87 25/07/2022 17h49
- Pezzul
- Membre (2020)
- Réputation : 9
Bonjour,
Dans le même genre, il y a l’enquête AAII qui nous indique que la part de cash dans les portefeuilles est au plus haut depuis 2 ans (mais loin des niveaux maximums) :
https://www.aaii.com/latest/article/178 … april-2020
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3 #88 26/07/2022 13h13
- Louis Pirson
- Membre (2010)
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Je me suis refait un petit graphique reprenant l’évolution des 3 grands marchés baissiers du 21e siècle (+ le krach "covid" qui a été créé de manière un peu artificielle par l’arrêt brutal du système productif mondial suivi d’une reprise toute aussi artificielle avec les destructions massives de la valeur des monnaies).
Personnellement, la correction actuelle me rappelle celle de 2000 lorsqu’il a fallu corriger ce qu’Alan Greenspan appelait "exubérance irrationnelle" en parlant de la bulle internet. Les valorisations de 2021, pas plus que celles de 1999 n’ont, de mon point de vue, reflété une quelconque réalité économique.
Aujourd’hui, même si certains excès ont été purgés, les valorisations générales me semblent toujours élevées et une correction supplémentaire pour effacer les surévaluations subsistantes ne me semblent pas superflue.
Ceci dit, l’intérêt de ce graphique me semble surtout résider dans le fait qu’un bear market est long et parsemé de rebonds violents comme ceux que nous connaissons, les fameux "rebonds pièges à con" ou "bull trap".
Loin de moi l’idée d’affirmer que le rebond actuel est un "piège à con".
Je n’ai même aucune conviction sur le fait que le bottom n’aurait pas été fait (je n’ai aucune certitude à ce sujet) et que le marché n’est pas définitivement reparti au nord mais il ne me semble pas superflu de relire le passé pour se faire confirmer que la situation actuelle a effectivement un air de "déjà vu".
Bref, pour ma part, je continue de me faire violence pour éviter de dilapider mes précieuses liquidités.
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#89 26/07/2022 15h50
- Flower
- Membre (2018)
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A quoi correspondent l’absisse et l’ordonnée ?
Patience et longueur de temps…
☀️☀️☀️☀️
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#90 26/07/2022 16h07
- Granite
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J’apprécie les indicateurs que vous calculez, mais là c’est du du biais de confirmation, prenez les courbes de sortie de ces mêmes krach et collez y la courbe actuelle et vous aurez aussi une ressemblance avec une échelle adaptée
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1 #91 26/07/2022 18h40
- Louis Pirson
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Lisez bien ce que j’ai écrit :
Louis Pirson a écrit :
l’intérêt de ce graphique me semble surtout résider dans le fait qu’un bear market est long et parsemé de rebonds violents comme ceux que nous connaissons
Depuis le 1er janvier de cette année, je suis passé d’une proportion "actions/liquidités" de 51/49 à +/- 58/42 malgré la baisse des cours. Je suis donc bel et bien majoritairement exposé au marché d’actions et ne cherche pas à "confirmer" que j’ai tort d’être investi à ce point
Mon but est surtout de vérifier que le "sentiment" que j’ai de vivre un marché baissier qui ressemble étrangement à ceux que j’ai connus, correspondait bien à une réalité.
Sur ce forum, j’ai le sentiment qu’un grand nombre d’intervenants ne retiennent comme marché baissier que le simple "flash krach" de mars 2020 alors que celui-ci constitue juste un petit coup de volatilité au sein du grand marché haussier de 2009-2021. Je ne prétends pas que la marché ne repartira pas définitivement à la hausse mais je prétends que les rebonds que nous avons connus depuis le début de la baisse ne sont pas exceptionnels et qu’eux seuls ne peuvent pas démontrer la fin de la baisse.
Flower a écrit :
A quoi correspondent l’absisse et l’ordonnée ?
L’abscisse est l’échelle de temps et l’ordonnée la graduation des cours en millièmes par rapport au point haut précédent chacun des marchés baissiers.
"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett
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2 #92 30/07/2022 14h08
- Louis Pirson
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Les marchés me semblent revenus à un niveau de folie comparable à fin 2021 : non seulement ils semblent n’anticiper ni inflation, ni hausse des taux (alors que les taux US à 10 ans ont quand même pris 50 % depuis le début de l’année), ni récession. Même s’il me semble difficile de penser qu’on va échapper aux 3, admettons … mais le marché voit même carrément l’avenir en rose, peuplés de licornes et avec le miel coulant à flot. Les valorisations actuelles sont édifiantes : Per de Shiller du s&p500 15 % au-dessus de sa moyenne 2000-2022, price to book 39 % au-dessus de sa moyenne et prime de risque 20 % en-dessous.
Hier, j’ai donc prudemment allégé mon portefeuille en vendant toutes mes positions daubasses (de toute manière il y en a trop peu sur le marché pour constituer un portefeuille suffisamment diversifié) avec une moins-value moyenne de 18,3 % ainsi que ma ligne Coinbase (MV de 2,5 %), les problèmes avec la SEC ne me plaisant guère. Par contre, j’ai profité du "trou" suite au mauvais résultats de Roku pour en reprendre une louchette.
Plus tôt dans le mois, j’ai commencé, pour mon portefeuille "buy and hold" à charger doucement sur l’Asie émergentes en commençant à constituer une ligne du fonds fermé de Templeton sur les émergents (décote de 18 %, Per moyen des sous-jacents de 10 et superformance LT du fonds) ainsi que du holding "indonésio-philippin" First Pacific (décote de holding de 60 % et Per 2021 de 5)
Je conserve ma minuscule couverture short sur l’eurostockx (en MV de 52,4 %)
Hors portefeuille actions, nous avons acheté, toujours en co-propriété avec mon frère, une mini parcelle d’épicéas (+/- 30 ans) de 68 ares qui jouxtait une des parcelles que nous détenons déjà, histoire de l’agrandir un peu. Pour financer cette achat, comme je ne souhaitais pas trop entamer mes liquidités, j’ai vendu 3 onces d’or.
Etat au 30/07
1. Patrimoine global (hors habitation familiale et épargne de précaution)
Appartements mis en location 43.8%
Actions 23.9%
Liquidités en devises étrangères 12,2%
Liquidités en euro 5.6%
Métaux précieux physiques 4.8 %
Parcelles forestières 5.0 %
Obligations chinoises (ETF) 2,1%
US Tresory (ETF) 2.0%
Crypto Monnaies 0,6%
2. Actions
a) buy and hold (85.9 % du total action, rendement YTD : -15,95 %)
Berkshire Hataway 13.90 %
Brookfield Asset Management 13.39 %
Pershing Square 12.39 %
Investor AB 11.87 %
Jardine Matheson 11.55 %
Third Point Offshore 10.86 %
Aberdeen Global Premier 6.28 %
Bonheur 4.99%
Sofina 4.47%
Aker 3.72 %
Herald Investment Trust 2.62 %
ASA Limited 2.47%
Templeton Emerging Market 0,87 %
First Pacific 0.63 %
b) Expérience "disruption" (14 % du total action, rendement YTD : +13.59 %)
Teladoc 20,42%
Zoom 20,29 %
Roku 7,61 %
Solarhedge techonologies 7.55 %
Digital Ocean Holding 6,20%
Tesla 5,96 %
Zscaler 5,04%
Draftkings 4.99 %
Block 4.96 %
Lyxor disruptive technologies 4.78 %
The Trade Desk 4.54%
ETC Group Global Metavers 4,43%
Invitae 3.89 %
c) couvertures (0,1 % du total actions, rendement -52,35 %)
Turbo short Eurostockx 50 100 %
Pour moi, l’intérêt de ce reporting réside surtout dans le suivi de "l’expérience" sur les investissements dans les technologies dites "disruptives" puisque c’est essentiellement là que je sors de ma zone de confort et de compétence (les daubasses et les holdings, je sais ce qu’ils peuvent me donner sur le long terme, je n’ai pas vraiment besoin de les "marquer à la culotte"). J’investi dans le segment "disruption" à chaque "sell off" du marché (disons surtout du nasdaq). Les critères de sélection sont :
1. faire partie d’un indice "technologie disruptive" ou d’un ETF équivalent
2. disposer d’une trésorerie au moins égale à 10 % de la capi
3. que le chiffre d’affaires prévu pour la période 2018-2023 soit au moins en croissance de 100 %
4. que la société cote au moins 30 % sous son plus haut
Dernière modification par Louis Pirson (30/07/2022 14h24)
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#93 30/07/2022 14h28
- Evariste
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Je partage votre prudence même si je suis également très investi.
Je réfléchis également à utiliser un turbo short pour me couvrir (car je n’ose pas vendre des titres en moins values ou en faibles PV auxquels je crois), quelles barrière et maturité avez-vous choisies ? Et pourquoi 0,1% du portefeuille seulement ? Même avec un levier très élevé ça reste une couverture symbolique, et vous n’avez visiblement pas pris un levier trop agressif puisque le turbo n’est pas désactivé.
Concernant l’humeur du marché, la tendance bad news is good news est effectivement inquiétante, on ne voit pas bien le potentiel de hausse par rapport au potentiel de baisse vu la tête des indices.
Mais deux arguments bull pour pondérer un peu ce marasme. Premièrement, même si à court terme l’inflation est délétère pour certaines industries, à long terme les actifs vont s’apprécier du fait de l’inflation et l’inflation crée des taux réels encore très négatifs malgré la remontée des taux, ce qui favorise les actions. Et deuxièmement, même si le marché paraît bien cher vu de haut, quand on zoom on voit encore pas mal d’actions value si on est prêt à investir long terme.
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#94 30/07/2022 16h38
- Louis Pirson
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C’est ce turbo que j’ai acheté … mais quand je l’ai acheté, le levier était seulement de 4
Il ne représente pas grand chose dans mon portefeuille … parce que je n’ai pas envie qu’il représente grand chose L’objectif de l’achat n’était pas exactement de "couvrir" le portefeuille (contrairement à l’intitulé de la rubrique), juste de "faire mumuse" et de vérifier l’adéquation de mes convictions avec le marché. Comme vous pouvez le constater, l’expérience est, pour l’heure, parfaitement "non-concluante"
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#95 30/07/2022 17h16
- rasmussen
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Suivi fort intéressant et je partage globalement vos constats. Mais que trouvez vous de disruptif chez Zoom ?
Ils font payer un service que l’on trouve gratuitement en une foultitude de versions, et ceci depuis 15 ans.
Il faut être pigeon pour être client et je valorise Zoom à 0. Ceci dit il n’est pas absurde de parier sur l’existence de pigeons (mon ancien employeur en fait partie). Je reste néanmoins convaincu que les pigeons se sont levés pendant le Covid par effet de mode et méconnaissance des autres solutions, et qu’ils finiront par migrer.
« Celui qui croit en une croissance exponentielle dans un monde fini est fou, ou économiste. »
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1 #96 30/07/2022 21h53
- Louis Pirson
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Aucune idée e ge qui est disruptif chez Zoom
Elle correspond juste aux 4 critères quantitatifs que j’ai définis…
Dans mon entreprise, on a pleinement utilisé Zoom … mais uniquement la version gratuite, une bonne manière de rendre les réunions efficaces
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1 #97 31/07/2022 10h54
- Gog
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rasmussen, le 30/07/2022 a écrit :
Suivi fort intéressant et je partage globalement vos constats. Mais que trouvez vous de disruptif chez Zoom ?
Ils font payer un service que l’on trouve gratuitement en une foultitude de versions, et ceci depuis 15 ans.
La disruption des applications de visio-conférence peut venir de différents aspects :
- la capacité de l’outil à surveiller l’attention des participants : voir par exemple, le « Productivity Score » que Microsoft a inclus dans sa solution Teams
- le fait de capter de la donnée : les discussions écrites (mais aussi, avec les système de retranscription automatiques, ce qui s’est dit devient de la donnée écrite qu’on peut traiter). Les solutions de visio-conférences sont également idéales pour capter des portrait 3D et les empreintes des voix afin de pouvoir faire de la reconnaissance ou de l’identification (les bases de données de reconnaissance faciale sont en train de perdre de la valeur sur le marché tant elles sont faciles à constituer, les données portrait 3D / empreinte vocale / réseaux veineux / iris sont le nouvel eldorado).
- ces données peuvent être revendues à Facebook pour la publicité ciblée où à d’autres organisations plus ou moins légales : rappelons par exemple que Zoom étant aux US, ils sont tenus de fournir aux renseignements américains toute information qu’ils auraient, y compris s’il s’agit du contenu d’une réunion au sommet d’État ou des grands groupes industriels européens (rappelons que Zoom, sauf si ça a changé récemment, ne chiffre pas (ou mal) les communications).
Voir notamment tout ce qu’il se passe sur le secteur des solutions de cours en distanciel : Des produits d?apprentissage en ligne ont permis de surveiller des enfants | Human Rights Watch
Guardian, le 2 avril 2020 a écrit :
In-app surveillance measures
Zoom has been criticized for its “attention tracking” feature, which allows a host to see if a user clicks away from a Zoom window for 30 seconds or more.
This feature would allow employers to check if employees are really tuned into a work meeting or if students are really watching a classroom presentation remotely.
Selling user data
A report from Motherboard found Zoom sends data from users of its iOS app to Facebook for advertising purposes, even if the user does not have a Facebook account.
Zoom changed some of its policies in response and said on Thursday that the company “has never sold user data in the past and has no intention of selling users’ data going forward”. But the Motherboard story was cited in a lawsuit filed in a federal court in California this week, accusing Zoom of failing to “properly safeguard the personal information of the increasing millions of users” on its platform.
This privacy flaw was also mentioned in the letter from James, which noted such privacy violations could be of particular concern as schools migrate to Zoom for class.
“While Zoom has remediated specific reported security vulnerabilities, we would like to understand whether Zoom has undertaken a broader review of its security practices,” the letter said.
Je sais pas si on a le détail des revenus de Zoom, mais il ne faut pas voir les fournisseurs de solutions de visio-conférences uniquement comme des fournisseurs d’infrastructure de communication. Ce sont aussi des entreprises qui interviennent dans le marché de la donnée privée voire du renseignement.
Beaucoup d’éléments sont dans l’article Wikipédia consacré à Zoom
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1 #98 31/07/2022 16h34
- daviwan
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Je suis tout comme Louis Pirson assez circonspect sur ce rallye haussier.
Mais c’est justement en prenant à contre pied ce qui parait inéluctable que les gros acteurs peuvent espérer rincer les plus petits, et ne pas oublier que dans un marché bear, les rallyes haussiers sont très violents.
Après il y a aussi, et je crois que c’est la principale raison que vous avez évoqué, un surplus de liquidités qui n’attend qu’à être investi.
La moindre petite bonne nouvelle devient une raison pour éluder l’ensemble des mauvaises nouvelles qui s’accumulent depuis le début de l’année.
En prime, l’inflation galopante incite les acteurs à investir même sur les mauvais chevaux car à trop attendre, le cash perd de sa valeur.
Pour ma part, j’estime que les investisseurs sont dans une sorte de déni, car ne pas investir c’est assumer que l’on a déjà perdu.
Il faudra un événement catalyseur (faillite type Lehman, guerre Taïwan, coupure du gaz russe, etc…), pour passer au stade de l’acceptation et de la capitulation.
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#99 31/07/2022 18h53
- Louis Pirson
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oui, l’inflation est à prendre en compte dans la décision d’investir … juste que je ne suis pas certain que la plupart des sociétés cotées puissent protéger efficacement.
J’ai compilé les rendements (hors dividende) annuel du S&P 500 depuis 1960 ainsi que les données d’inflation. J’ai calculé chaque année la moyenne glissante sur 3 ans tant du rendement du S&P que le taux d’inflation.
Au bout du compte, j’obtiens un coefficient de corrélation négatif de 0,14. La décorrélation est faible mais elle est donc bien présente.
Conclusion : les périodes de haute inflation procurent plutôt des rendements boursiers inférieurs à la moyenne.
Dernière modification par Louis Pirson (31/07/2022 19h10)
"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett
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1 #100 02/08/2022 14h27
- Louis Pirson
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Le grand débat du moment, c’est "les USA sont-ils ou non en récession ?"
Pour ma part, je partage l’avis de la Maison Blanche : 2 trimestres de croissance négative ne suffisent pas à déterminer si nous sommes en récession. D’ailleurs, la récession de 2001 n’a connu qu’un seul trimestre de croissance négative.
Pour ma part, je pense que ce qui fait une récession, c’est bien le marché du travail. Comme je pense l’avoir déjà signalé, le "taux de chômage" est un indicateur "retardé" de l’évolution de la bourse et même des récessions. Quand le taux de chômage se met à monter, les courses de bourse l’ont généralement déjà anticipé entièrement ou en partie.
J’ai donc recherché des indicateurs du marché du travail mais qui sont "avancés" au lieu d’être "retardés".
J’avais déjà les demandes initiales de chômage, j’ai ajouté les heures de travail en intérim.
Dans le graphique ci-dessous, j’ai donc aligné l’évolution de ces deux indicateurs avec l’évolution du S&P500 depuis le début du siècle.
Je constate que lors des 2 marchés bearish précédents, les demandes initiales de chômage ont été un indicateur très avancés des corrections boursières. La bourse continue de monter quand les demandes initiales de chômage commencent à monter. Quant aux heures de travail en interim, c’est un indicateur légèrement avancé : ces heures commencent à stagner, voire prendre une pente légèrement descendante avant que les cours de bourse ne baissent.
Même la crise de 2020, créée "artificiellement" par une volonté de mise à l’arrêt complet des appareils de production et de consommation a été anticipée par ces mêmes critères (ce qui me fait penser que, sans cette crise et sans les "arrosages au papier monnaie" qui ont suivi, les valorisations auraient dégonflé et nous aurions aujourd’hui des niveaux de cours plus acceptables et plus normaux.
Aujourd’hui, je constate que les demandes initiales de chômage repartent au nord et que les heures prestées en interim stagnent. Seules différences avec les périodes précédentes, les cours de bourse ont déjà baissé.
Mon hypothèse, c’est que les cours ont baissé en raison des craintes d’inflation mais n’ont pas, comme les fois précédentes, anticipé la récession.
Y en a-t-il d’autres ?
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