Investir dans les 100 bigs caps mondial = 0 prise de tête ?

Bonjour capitainenemo248,

Le débat investissement trackers / investissement sur titres en direct est assez actif sur le forum ; je vous invite à utiliser la recherche pour parcourir les différents sujets qui en parlent, pour vous faire votre avis.

Les deux approches ne sont pas incompatibles. Vous pourriez être amené à compléter un portefeuille diversifié d’une quinzaine de sociétés à grosse capitalisation (constituer un tel portefeuille n’est pas difficile) avec des trackers pour :

- investir sur des marchés auquels vous n’avez pas accès, ou difficilement ;
- investir dans un cadre avantageux où c’est le seul moyen ; ex : tracker monde sur PEA, normalement réservé aux valeurs européennes, ou contrat d’assurance-vie qui ne permet pas les titres vifs (ou pas tous).

J’ai moi-même 5 % de mon portefeuille d’actions en trackers.

OK c’est un ETF de droit US, je cherchais sur le site français … Cela dit tous ces sites d’ETF sont
difficiles à naviguer.

Le gros problème évidemment pour un français c’est que vous êtes exposé surtout aux USA (49%),
et assez peu à l’Europe, le Top 100 étant très américain. Et donc vous êtes très exposé au dollar.

Dans la banque privée, si vous avez moins de 500 K, la gestion se fait en général avec des fonds, pas d’actions individuelles. Si vous gérez vous-même en ligne, les frais sont bien sûr une fraction de ceux de la banque, mais malgré tout je crois que sous 100 K, on devrait privilégier l’utilisation de fonds, ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas placer de petits montants (+-5%) dans une action à fort potentiel.

Quelqu’un qui a moins de 50 K et qui n’est pas prêt à passer sa vie à comprendre comment la bourse
fonctionne vraiment pour tenter de "battre le marché" devrait simplement investir en fonds.

Concernant IOO, un autre problème, commun à tous à les fonds sur indices cap-weighted (pondéré en fonction des capitalisations) c’est que vous investissez dans les plus grosses caps, avec IOO vous investissez dans le top du top des capitalisations. Qu’est ce que cela signifie ? Vous investissez en réalité dans tout ce qui s’est apprécié le plus dans le passé, ce qui n’a pas forcément le meilleur potentiel de hausse et qui est aussi susceptible de souffrir plus en cas de marché baissier (mean reversion). Imaginons, en théorie, que les entreprises chinoises surpassent les blue chips US en capitalisation (vous attendrez sans doute longtemps), elles ne seront incluses dans l’indice S&P Global 100 que lorsqu’elles auront accompli la grande partie de leurs gains, pendant ce temps vous aurez aussi sans doute subi progressivement une érosion, en tout cas une sous-performance relative des big caps US dans IOO.   

Si vous voulez mettre un peu d’argent en bourse  ce n’est pas une mauvaise solution mais les investisseurs un peu sophistiqués utilisent d’autres solutions avec plusieurs ETF qui sont plus intelligentes sans être plus compliquées.

Dernière modification par huguesvdb (24/05/2014 11h16)

huguesvdb a écrit :

Quelqu’un qui a moins de 50 K et qui n’est pas prêt à passer sa vie à comprendre comment la bourse
fonctionne vraiment pour tenter de "battre le marché" devrait simplement investir en fonds.

Je suis très gêné par le choix malheureux du terme fonds. Mon association d’idées me fait directement penser aux frais de gestions. Quand je couple à sa votre activité de conseiller financier ma compréhension de ce passage relève du cynisme :

"Je vous conseille de payer des gens qui ne battrons probablement pas le marché non plus, mais au moins vous aurez un rôle passif. Au passage ces fonds me paient pour vous donner ce conseil".

Dans vos autres messages, j’avais plutôt le sentiment que vous préconisiez les ETFs. Là j’ai l’impression que c’est de l’évangélisation pour votre profession ?

Par fonds j’entends tant les ETF que les SICAV, je privilégie personnellement les ETF, mais il y a beaucoup de SICAV ou fonds actifs qui valent la peine d’être considérés, toutefois la sélection n’est pas chose facile, ce n’est encore une fois pas une tâche pour un épargnant moyen, une autre raison pour privilégier les ETF. 

@tourix, les conseillers indépendants au sens strict en général ne reçoivent pas de commissions de la part de partenaires comme les gestionnaires de fonds, dans la banque privée, les commissions restent la règle, mais les choses évoluent vers un remboursement de celles-ci au client. Je pense qu’il est très, très difficile de m’accuser de faire de l’évangélisation pour la profession. Je suis aussi à l’origine d’un guide dont le message essentiel est que la plupart des  gens n’ont pas besoin d’un conseiller financier (pourvu qu’ils fassent l’effort de s’informer)  et qui d’autre part révèle beaucoup d’aspects de la profession dont on préfère en général ne pas parler.

Dernière modification par huguesvdb (24/05/2014 00h34)

Tentative de réponse à tourix : Avec moins de 50k (montant indicatif) et l’intention de ne pas investir plus, et sans l’intention de devenir un ’semi-pro’ de la bourse [*] :  Combien pouvez-vous espérer (si tout se passe ben) gagner en gérant en direct   vs  en utilisant un fond qui une fois choisi ne vous prendra plus de temps ? Combien d’heures faudra-t-il y passer, en suivant un minimum les entreprises, et la fiscalité, etc. et combien ces heures valent-elles ?

[*] Tout le monde ne prend pas son pied à lire des rapports annuels de sociétés (voire à en extraire de quoi alimenter un blog, par ex.), ni n’en a envie, ni même n’en est capable.

capitainenemo248 a écrit :

Mais pourquoi ne pas se contenter de prendre un tracker sur les 100 plus grosses capitalisation au monde ?

Bonjour,

Il existe aussi un ETF Lyxor Global 50, mais quitte à diversifier, autant prendre un ETF World très large. Le sujet a déja été abordé sur le forum. Faites une recherche sur "Lazy portfolio", vous trouverez des infos.

A lire aussi pour comprendre les fondements de la gestion indicielle : Fonds indiciel ? Wikipédia

Eric

Bonjour,

Si bien sûr, il permet une diversification des devises, car les entreprises sont de divers pays à l’origine et par ce que ces grosses entreprises interviennent globalement.

Après il y a plusieurs indices mondiaux (Global Titans, MSCI World, MSCI All World etc.), qui n’ont pas la même diversification sectorielle, devises et en termes de taille d’entreprises.

Donc il faut les comparer et choisir celui que vous préférez

Par exemple, comparons Global Titans 50 et MSCI World (pays développés)
- 51  composants contre 1600
- Capitalisation médiane de 110 Mds contre 6,5 Milliards
- Apple représente 6% contre 1,6%
- Les EU représentent 68% contre 53%
- La techno 23% contre 12%
- La finance 14,3% contre 20,6%
- Depuis mi 2006 le tracker Lyxor (donc hors dividendes) a pris 9% contre 20,5% (je ne peux pas remonter plus loin dans la comparaison sur Lyxor)



Vous pouvez faire une recherche sur google sur "nom de l’indice" + devise + "factsheet" ; et vous aller avoir beaucoup de chiffres à pouvoir comparer. (la devise est la devise de référence mais les indices ne sont pas couverts)

A titre personnel, je préfère un indice large, d’autant plus que les mega cap ne sont pas les entreprises qui performent le plus.

Dernière modification par Fructif (25/05/2014 12h34)

Normalement, les indices MSCI comprennent des mid, mais bon des grosses mid. A titre personnel, j’ai tendance à compléter par des trackers spécifiques mid + small.

En revanche, ça ne sert pas à grand chose de diversifier les trackers monde à mon avis.

Il est déjà possible de faire beaucoup de choses sur le PEA, les avantages sont tellement énormes par rapport au CTO et même à l’AV, que je m’y cantonnerais tant qu’il n’est pas plein. (CTO = impôt, AV = frais, PEA = pas d’impôt et pas de frais).

A ma connaissance il n’y a pas de trackers world all countries (donc incluant les émergeants) éligibles au PEA, donc on est obligé de faire World + emerging. A titre personnel, je sous-pondère les emerging car la volatilité est tout de même élevé. Mais ça se discute.

Si il y a une crise aux US, la partie US va baisser, donc en % sera moins élevée c’est tout. Mais il n’y a pas de rebalancing. Pour faire du rebalancing, et garder continuellement le même %, ce qui est plutôt une bonne chose, il faut diversifier ses trackers.

Mais à mon avis, au début, il faut surtout faire simple !

Earning Yield des mégacaps

Le PER : Price Earning Ratio
C’est un indice de cherté d’un actif. Plus le PER est élevé plus l’actif est cher.
Le PER se calcule de la manière suivante :
PER = ( cours d’une action x nombre d’actions émises) / bénéfice de la société

L’Earning Yield (EY) ou rendement des bénéfices est simplement l’inverse du PER exprimé en pourcentage.

Idéalement, le PER doit être le plus bas possible. Un PER de 10 est bon. Même en absence de croissance, on peut espérer un rendement de 10%/an. Avec un PER de 20, le rendement prospectif ne serait que 5%/an.

« Le prix est ce que vous payez. La valeur est ce que vous obtenez. »
— Warren Buffet

Classement par capitalisation boursière
L’earning yield moyen est de 3,7% ce qui correspond à un PER de 27.



Source des données : Café de La Bourse — Top 16 des plus grandes capitalisations boursières au mercredi 28 octobre 2020