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Favoris 1    12    #1 24/12/2021 18h50

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PROLOGUE

Sur ce nouveau fil, je vais essayer de vous retranscrire du mieux que je peux l’histoire de la réussite d’une femme vietnamienne immigrée en France en 1978 à 23 ans avec en tout et pour tout 20 dollars en poche. Cette femme, c’est ma mère.

Au delà des résultats financiers et patrimoniaux, je pense que le plus intéressant est le chemin parcouru semé d’embuche par cette femme pour atteindre sa réussite personnelle.

Je ne suis pas écrivain et j’espère juste pouvoir retranscrire au mieux son histoire qui mérite amplement l’écriture d’un livre.

Quelques chiffres du patrimoine de cette personne en 1978 et 2021.

En 1978 :
Situation civile = mariée, 1 enfant de 3 ans
Patrimoine global = 20 dollars
Maitrise de la langue française = néant

En 2021 :
Situation civile = divorcée, 2 enfants (plus à charge) de 46 ans et 34 ans
Patrimoine global  estimé = 1450.000 euros
- Patrimoine financier = 120.000 euros (PEL de 90.000 euros datant de 2002 + 30.000 en compte courant)
- Patrimoine immobilier estimé net (plus aucun endettement) de 950.000 euros= maison RP (350.000 euros) + Appartement locatif 45m2 (100.000 euros) + local professionnel  de 1000m2 (500.000 euros)
- Patrimoine SCI familiale à l’IR = 300.000 euros (2 appartements d’une valeur de 150.000 euros chacun ) CRD restant de 120.000 euros/ revenu SCI = 2250 euros/mois ; crédit immobilier = 850 euros/mois
- Patrimoine professionnel = 200.000 euros

Maitrise de la langue française = très moyen

Elle a aussi un patrimoine immobilier et financier au Vietnam dont je ne vais pas tenir compte.
J’ai volontairement minoré certains chiffres, notamment la valeur du local professionnel qui vaut bien plus à mon avis. Elle a 1/3 des parts de la sci et ma soeur et moi même avons chacun 1/3 mais je considère que les biens lui appartiennent.

Dernière modification par Flairsou (07/01/2022 10h29)

Mots-clés : entrepreneur, rentier, réussite

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#2 24/12/2021 22h31

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Elle a réussi à monter tout çà sans presque parler français ?
Ou elle est restée en milieu fermé de son pays d’origine ?
Chapeau bas

Dernière modification par Job (24/12/2021 22h49)


Ericsson…!  Qu'il entre !

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#3 24/12/2021 22h46

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Je serais intéressé de savoir dans quelle mesure une tontine (pratique largement développée parmi les populations immigrées venant d’Asie) lui a permis de mettre le pied à l’étrier.

Belle réussite en tout cas. Si la tontine permet d’obtenir un capital (très souvent pour lancer ou reprendre une activité économique - type restaurant -), le remboursement suppose ensuite une implication dans son travail sans ménagement (ex. restaurant generalements ouverts 7j7 midi et soir avec très peu de vacances).

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#4 24/12/2021 22h49

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@job J’exagère un peu (je viens de modifier en mettant « très moyen »pour la maîtrise de la langue française)  Disons qu’elle parle un français « commercial » de part son activité dans la restauration. Elle n’est pas capable de tenir une conversation soutenue et ne pourra pas tout comprendre sur un document complexe. Sachant que les immigrés ont un esprit communautaire, elle n’a que des amis d’origine vietnamienne et cambodgienne. Les seules interactions en français était dans son activité pro « bonjour, comment ça va, que voulez-vous manger ?, etc… »
Et aussi ne pas oublier qu’elle est arrivée en France avec un enfant de 3 ans turbulent (moi) donc qu’elle avait déjà une vie de famille à 23 ans.
J’essaierai de retranscrire au mieux sur ce fil son évolution.
Petit teaser : elle a eu la chance d’avoir un entourage pro bienveillant.

@geronimo
En aucun cas j’ai parlé de tontine pour le financement de son activité pro même si c’est une pratique qui est largement utilisé par la communauté asiatique pour financer beaucoup de commerce (j’expliquerai plus tard)
Concernant la tontine, elle aide plutôt ses amis de cette façon depuis qu’elle ne travaille plus. Donc c’est une rente qu’elle récupère chaque mois de cette façon. Pour avoir dîné avec elle ce soir, je me suis trompé, ce n’est pas 1000 mais 2000 euros d’intérêt perçus /mois

Sinon pour son premier « restaurant », c’est un prêt bancaire classique et non pas une tontine.
Mais je vois que mon post attire pas mal de curiosité. Vous aurez certainement les réponses au fur et à mesure de mes posts. Donc soyez patient avec moi svp. smile

Dernière modification par Flairsou (25/12/2021 01h10)

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#5 25/12/2021 08h56

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Une question qui me vient évidemment à l’esprit et qu’il est important de préciser c’est l’importance de son ex mari (votre père ?) dans tout ça.
A-t-elle entrepris seule ?
Qui l’a aidée à organiser son patrimoine alors qu’elle ne parlait pas français et que la majorité des français de souche sont incapables de comprendre les subtilités juridiques et techniques de l’investissement immobilier ?

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#6 25/12/2021 09h53

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Cela montre, si besoin était, que pour réussir dans la vie, c’est avant tout la personnalité, les relations, l’appui d’une communauté dans ce cas, bien plus que l’argent et les diplômes.

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#7 25/12/2021 10h46

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INTJ

Je connais mal les mécanismes de la tontine asiatique, je pense d’ailleurs que la traduction si elle est habituelle induit en erreur.
Si j’ai bien tout suivi, une tontine en France est une sorte d’assurance vie, où chaque membre cotise ou apporte un bien et le / les survivants au bout d’un certain temps récupèrent la mise et les intérêts potentiels. Les morts et leurs héritiers n’ont rien du tout.

La tontine asiatique ressemble plus à ce que pratiquent les mouvement CIGALES en france (CIGALES, Club d’Investisseurs: gestion alternative et locale de l’épargne solidaire) : un groupe de personne qui se réunit pour mettre en commun une petite capacité d’épargne mensuelle et en faire une plus grosse épargne permettant d’avoir un impact non négligeable sur les projets cibles.
Après je connais mal ce mécanisme là aussi malheureusement, je ne crois pas que ce soit une piste très rentable pour des investisseurs comme nous.

De mon coté je fais partie d’un club d’investisseurs sous forme d’association loi 1901 (dont je maîtrise mieux le fonctionnement, étant trésorier de l’association). Les membres investissent à titre individuel. Le défaut est que il faut que chaque membre soit impliqué dans le fonctionnement pour que ça marche, alors qu’un pot commun permettrait d’avoir un seul gérant chevronné et que les autres se contentent d’empocher une part des bénéfices.

Mais en tout cas je pense que la réussite de la communauté asiatique en France prouve que ce genre de modèles est vertueux, in fine la valeur ajoutée est drainée vers les membres du collectif élargi au lieu d’aller intégralement dans les banques et le secteur financier. Je pense qu’on est tout à fait dans l’esprit de ce forum où on cherche des solutions pour augmenter ses revenus ET réduire ses dépenses. Ne pas payer d’intérêt, ou payer des intérêts en sachant qu’on va les récupérer plus tard en participant à l’épargne collective est une très bonne piste.

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1    #8 25/12/2021 11h26

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Une question qui me vient évidemment à l’esprit et qu’il est important de préciser c’est l’importance de son ex mari (votre père ?) dans tout ça.
A-t-elle entrepris seule ?
Qui l’a aidée à organiser son patrimoine alors qu’elle ne parlait pas français et que la majorité des français de souche sont incapables de comprendre les subtilités juridiques et techniques de l’investissement immobilier ?

Bien sûr, mon père a eu un rôle important jusqu’au divorce car il maitrisait bien mieux la langue française et s’occupait des documents comptables et des relations bancaires. Ensuite, à ma majorité, j’ai servi de traducteur quand elle en avait besoin.
Elle a entrepris seule dans le sens où c’est elle qui faisait tourner le business, mais elle avait besoin de mon père pour monter le dossier de financement bancaire. et les relations avec l’expert comptable.
Concernant le patrimoine, Il y a eu principalement mon père et moi une fois que j’étais plus mature (j’étais le gerant de sa société, je suis le gerant de la sci et je me suis occupé des financements). Mais sinon, il n’y a pas eu de vrai organisation, les placements se sont fait au gré des opportunités.

@patrick
j’y mettrais des nuances concernant l’appui d’une communauté pour le cas de ma mère.Mais vous y verrez plus clair lorsque vous aurez le tableau dans son entier.
Par contre, les relations pros (banquier et surtout expert comptable) ont été très important. Et contrairement à ce qu’on pense, l’aspect communautaire pour ce type de relation est néfaste. Je préfère un banquier et un expert comptable français "de souche" (ce qui est le cas de ma mère), qu’un asiatique qui jouera sur la corde communautaire pour créer sa clientèle et qui souvent est bien moins pro.

@sisyphe01
Oui la tontine asiatique ressemble au mouvement CYGALES mais avec un système d’enchère. C’est un peu complexe à expliquer (j’essaierai de le faire à un moment). Mais cette tontine chinoise qui peut être extrêmement rémunérateur reste confidentiel, communautaire et ne se pratique qu’avec des investisseurs de confiance (amis ou amis d’amis ou famille). En gros, c’est un peu ce que font les plateformes de crowdlending, sauf que les investisseurs se connaissent en général et connaissent le porteur du projet. Le principal risque : c’est que celui qui reçoit les fonds disparait de la nature mais les asiatiques ont un code d’honneur assez élevé et ne pas payer ses dettes est en dehors de ce code (meme si il existe aussi des brebis galeuses)

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7    #9 25/12/2021 13h54

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Contexte géopolitique dans les années 70

Dans les années 70, la région du Sud Est Asiatique est impacté par la guerre entre le Vietnam et les USA.
Au Cambodge, pays frontière du Vietnam vit une importante communauté vietnamienne qui va être bientôt expulsé par le mouvement extremiste des khmers rouges. Les Khmers rouges prendront le pouvoir au Cambodge entre les années 1975 et 1979 et seront coupable d’un des plus grands génocide du 20e sicecle. Tous les intellectuels, tous les bourgeois, toutes les professions libérales seront expropriés, exterminés ou envoyés en camps de concentration en campagne. Les enfants seront éloignés de leurs parents et endoctrinés dans ce mouvement. On estime que ce génocide a causé la mort de plus de 20% de la population.
Les cambodgiens ayant de l’argent ou des contacts partiront à l’étranger et ptincipalement en France qui aura une vraie politique d’accueuil pour le peuple cambogien et vietnamien. Les vietnamiens du Cambodge sont renvoyés au Vietnam.

Chapitre 1 : Le départ

Ma mère est née en 1955 au Cambodge. Elle est la 3e ainée d’une famille de 10 enfants. Sa famille est pauvre.
Mon père est aussi né en 1955 et il est le 4e ainé d’une famille de 7 enfants. Sa famille est riche. il fait partie de la bourgeoisie Cambodgienne avec chauffeur de maitre, servantes et villa en mer.
Ils se rencontrent dans les années 70 et ma mère tombe enceinte en 1975. L’arrivée proche des khmers rouges dans la capitale Phnom Penh les fait fuir du pays.
Mon père ainsi que toute sa famille dans le cadre d’un regroupement familial (ces 2 soeurs ainées font leurs études à Paris) arrive en France en 1975. Ils ont tout laissé au Cambodge et ont tout perdu. C’était soit ça, soit prendre une balle dans la tête.

Ma mère repart avec toute sa famille au Vietnam et se retrouve un certain temps en camp de réfugié enceinte jusqu’au cou. Ils arrivent à trouver une location à Saigon (Ho-Chi-Minh-ville) où toute la famille (2 parents + 10 enfants) se retrouvent à dormir chaque soir ensemble dans une chambre de 10m2 et sans clim (temperature entre 38 et 40 degré avec fort taux d’humidité). En novembre 1975 naquit le petit Flairsou. L’accouchement fut à priori très difficile (entre le stress, la faim, la mulnitrition, ça peut se concevoir) et on ne donnait guère de chance de survie au petit Flairsou. Heureusement, le petit Flairsou survit pour vous raconter cette histoire. Ma mère a 20 ans, une bouche de plus à nourrir et il faudra laisser de la place au petit Flairsou dans la chambre de 10m2.

Mon père n’était à priori pas trés pressé pour faire les papiers du regroupement familial. La vie parisienne célibataire lui était à priori assez plaisante. Son meilleur ami lui a mis la pression pour sortir ma mère et moi-même du Vietnam. Cette lenteur était d’autant moins compréhensible que la France à cette époque avait une véritable politique volontaire d’accueil des réfugiés vietnamien et cambodgien qu’on surnommait les "boat people".

Les papiers ont pu être fait en 1978.
ma mère de 23 ans quittait sa famille avec une fortune de 20 dollars donné par ses parents et un enfant de 3 ans (moi) et foulait pour la première fois le sol français en 1978.

Pour aller un peu plus loin:
N’hesiter pas à taper "genocide khmer rouge" sur google ou youtube.
2 films pour comprendre un peu ce qui s’est passé à cette période : "la déchirure (1984)" , "d’abord, ils ont tué mon père (2017 actuellement sur netflix)"

Dernière modification par Flairsou (25/12/2021 17h05)

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2    #10 25/12/2021 19h23

Exclu définitivement
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Pour ceux qui voudraient se plonger plus avant dans cette période sombre de l’histoire cambodgienne, je vous conseille également les films de Rithy Panh, réalisateur franco-cambodgien, notamment « L’image manquante », « S21, la machine de mort khmère rouge », « Duch, le maitre des forges de l’enfer ».

Les films de Rithy Panh ont reçu de nombreuses récompenses internationales et permettent de se plonger dans l’atrocité du génocide khmer.


Team Faux Pas 0+0

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#11 25/12/2021 21h05

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Autre façon de bien connaître cette période - les livres de François BIZOT - présent sur place à l’époque - Le saut du varan -Le portail (où il évoque le terrible Douch)

Le Saut du Varan - François Bizot - Babelio

Le portail - François Bizot - Babelio


Gare aux gourous

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#12 25/12/2021 21h16

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Belle histoire de réussite que celle que vous nous présentez.

Comme quoi, avec de la volonté, de la persévérance et du travail, on peut changer beaucoup de chose à sa condition de vie.

Pour rester dans le thème, j’avais lu cet article intéressant, il y a quelques temps sur de belles réussites dans la communauté Chinoise.

Ces Chinois qui ont fait fortune en France

Les Chinois naturalisés français n’ont pas attendu le réveil de l’empire du Milieu pour faire fortune en France dans le business. Dernière preuve en date de la réussite de certains d’entre eux, le rachat par Hsueh Sheng Wang début septembre pour 8 millions d’euros d’une partie du port du Havre.

Arrivé en France à l’âge de 13 ans, ce Chinois originaire de Wenzhou, à 400 kilomètres au sud de Shanghai, a patiemment construit sa réussite. Comme bon nombre de ses compatriotes, il a commencé par un restaurant dans les années 80 en région parisienne, avant de le revendre pour se lancer dans la confection textile, puis les solderies. Et à partir des années 2000, il s’est concentré sur l’immobilier.

Aujourd’hui, son groupe Eurasia, cotée sur Alternext, gère 300 000 m2 d’entrepôts et d’immobilier commercial en région parisienne qu’il loue à des grossistes d’origine chinoise pour la plupart, mais aussi à Pôle Emploi. Au Havre, il envisage de dépenser 14 millions d’euros pour rénover 15 hectares d’entrepôts et le transformer en centre d’import-export vers la Chine. A 46 ans, c’est désormais un homme d’affaires incontournable qui promet 700 emplois à la ville normande.

Une présence outremer

Et pourtant, le premier endroit où les Français d’origine chinoise ont réussi à s’imposer dans le paysage économique ne se trouve pas en métropole, mais en outremer. A La Réunion plus précisément. Là-bas, la diaspora chinoise s’est investie dès les années 70 dans le commerce de gros d’abord, dans l’industrie ensuite et le commerce de détail enfin.

A la Réunion, une dizaine de familles contrôle des pans entiers de l’économie locale.

Aujourd’hui, une dizaine de familles contrôle des pans entiers de l’économie locale. A l’instar de Joseph Chong Fah-Shen, un Réunionnais d’origine chinoise qui contrôle quatre hypermarchés Leclerc, la majeure partie de la production rizicole locale et détient le quasi-monopole de la production d’œufs de poule. Au total la quinzaine d’entreprises de son groupe réalise 100 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. En Polynésie française, c’est Robert Wan, le fils d’un immigré chinois, qui a fait fortune dans la perle. Au début des années 70, il a industrialisé la fabrication de perles nacrées. Il contrôle aujourd’hui la quasi-totalité de ce business unique au monde et exporte ses produits dans le monde entier.

Mais c’est à Paris que les fortunes d’origine chinoise sont les plus éclatantes. Avec une certaine prédilection pour la restauration et la distribution. Il y a bien sûr les fameux frères Tang, de leur vrai nom Rattanavan. Arrivés en France il y a 35 ans, ces deux Chinois du Laos ont fait fortune dans l’épicerie. Bounmy et Bou ont poussé leur avantage jusqu’à créer une chaîne de restaurants à leur nom et des services audiovisuels pour la communauté sinophone. Leur empire pesait 145 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2009 et affichait une rentabilité nette affolante de 18,35% (26,7 millions d’euros de bénéfices). Leur principal concurrent n’est pas en reste. Avec ses 21 supermarchés Paris Store répartis dans toute la France, Huy Trinh s’est lui aussi imposé dans le secteur de distribution. Il revendique un chiffre d’affaires annuel de 200 millions d’euros. En 2009, la maison mère de son groupe dégageait un bénéfice net de 6,3 millions d’euros.

Certains Chinois ont pour leur part réussi à s’imposer à la tête d’entreprises authentiquement françaises. C’est le cas de Franck Lu, 40 ans, qui a racheté en 2005 le maroquinier parisien Pourchet.  Cette maison centenaire a retrouvé un certain lustre sous sa houlette, même si son chiffre d’affaires plafonne à 3,5 millions d’euros. Dans le même secteur, signalons aussi la réussite de Thomas Tchen, 40 ans également. En une décennie il a multiplié par trois le le chiffre d’affaires du maroquinier Lancaster, passé de 11,2 millions d’euros en 2001 à un peu plus de 30 millions en 2010. Symbole de leur réussite et de leur volonté d’intégration, ces rois de la maroquinerie et du commerce de gros ont francisé leurs prénoms. Tous les deux sont aussi des membres actifs de l’association des commerçants de Whenzhou en France. 

Le bureau de l’association est composé d’autres fortunes faites en quelques années. Comme Xiao Jie Wang qui dirige Raxmax, un important grossiste parisien de chaussures. Dans le même secteur, le benjamin des fortunes françaises d’origine chinoise s’appelle Zhiwen Liu. 31 ans tout juste, mais déjà à la tête d’un empire qui pèse 120 millions d’euros au bas mot.  Il dirige ou est actionnaire d’une demi-douzaine d’entreprises textiles du Sentier positionnées sur les produits discount. La plus importante, Mystic, réalise à elle seule 20 millions d’euros de chiffre d’affaires. Une fortune faite en quelques années qui lui a permis un coup d’éclat en 2010 en mettant la main sur un quart du capital de JL Distribution, la centrale d’achat propriétaire de la plupart des magasins de prêt-à-porter Styleco (160 magasins).

Des reconversions réussies

D’autres encore ont fait fortune à mille lieues de ces secteurs. C’est le cas de Bernard Leng, un français d’origine chinoise de 58 ans. Envoyé par ses parents pour finir ses études en France en 1972, il se forme à l’informatique alors balbutiante et devient analyste-programmateur au début des années 80. Moins de 10 ans plus tard, il a lancé sa propre SSII, Team Partners. Son développement sera tel qu’il l’introduit en bourse en 1998.

Au milieu des années 2000, il vend ses 42% du capital pour les investir dans l’hôtellerie de luxe qu’il devine en plein essor. Aujourd’hui, avec son Summer Hôtel Group, il contrôle trois établissements haut de gamme très rentables à Paris, Menton et Nice.

Dans la même veine, le médiatique Chenva Tieu est une success-story entrepreneuriale révélatrice de la variété des parcours des Français d’origine chinoise. Arrivé dans l’Hexagone en 1975, diplômé de Dauphine, il a créé Eurotrésorerie Consultants, un cabinet de conseil en organisation de trésorerie, puis Discountis, un distributeur de crédit immobilier en ligne. Deux aventures entrepreneuriales qui assurent sa fortune. A tel point qu’il s’en est désengagé pour devenir à partir de 2007 producteur de films documentaires et d’émissions (On Line Productions).

Ces Chinois qui ont fait fortune en France

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1    #13 26/12/2021 03h14

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Flairsou, le 25/12/2021 a écrit :

Son meilleur ami lui a mis la pression pour sortir ma mère et moi-même du Vietnam.

@Rick
La volonté, la persévérance et le travail peuvent certes changer beaucoup de chose à sa condition de vie. Mais ce ne sont en aucun cas des conditions de réussite suffisantes.

La vie c’est un destin, illustré ici par l’influence déterminante du "meilleur ami" sur le sort de Flairsou et sa mère.

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2    #14 26/12/2021 09h07

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@yamcha

Je ne suis pas totalement d’accord avec vous.

Je dirais que souvent, on force le destin et ça ne vient pas à nous tout seul…

Le mental est primordial dans la réussite.

Combien de fois on m’a dit « mais t.oi , t.u as de la chance »

Mais non, ce n’est pas de la chance!

Je suis parti de rien, simple employé, je n’ai bénéficié d’aucune aide mais je me suis bougé.

Je n’ai pas eu une super rencontre ou un coup du destin…

Ça aurait été plus facile mais malheureusement ça n’a pas été le cas…

J’ai acheté ma résidence principale à 23 ans, puis j’ai renégocier mon crédit, après des années de sacrifice et de travail, j’ai pu faire un remboursement anticipé.

J’avais également fait tout les travaux sur cette maison en autodidacte, en achetant des livres de bricolage ou en apprenant sur YouTube via des tutos

A partir de là, j’ai acquis une compétence dans les travaux manuels.

C’est d’ailleurs à partir de là, que l’idée de devenir artisan m’est venu et que plus tard je ferai une reconversion professionnelle afin de créer mon entreprise. Cela me permettra par la suite de fortement augmenter mes revenus professionnels et booster mon épargne ainsi que ma capacité d’emprunt.

Mon crédit maison remboursé, j’ai investi dans l’immobilier afin de me créer un parc locatif futur.

Pour cela, il a fallu sacrifier de nombreuses journées et week-end pour visiter des biens et dénicher de bonnes affaires.

Ça se fait pas tout seul…

Avec des opérations rentables, j’ai pu enchaîner les achats.

J’ai également revendu récemment mes premiers biens qui s’étaient auto amortis avec les nombreuses années de loyer et j’ai puis investir en bourse de façon conséquente.

Je n’aurai jamais pu le faire sans toutes les étapes que je cite précédemment.

Et oui, tout ça est un cheminement et de longues journées de travail ainsi que de recherche.

Et pas de rencontre miracle dans tout ça, mais juste une envie forte de changer de condition sociale pour moi, ma femme et mes enfants.

Dernière modification par Rick (26/12/2021 09h52)

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#15 26/12/2021 10h30

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@Rick

Peut-être, comme la plupart des personnes qui ont fini par réussir non sans peine et à force de leur travail acharné, pensez-vous légitimement que votre succès est en majeure partie le fruit de vos efforts. Certains nomment cela le biais du survivant.

Peut-être aussi avez-vous eu la "chance" de ne pas avoir subi le gros coup dur, et je ne vous le souhaite pas, qui aurait pu tout anéantir.

Alors bien sûr on peut toujours se relever, ne pas abandonner … il existe pourtant des personnes (on en connaît tous) aujourd’hui en fin de vie qui on trimé pendant des années sans démériter sans jamais réellement y arriver, frappées ponctuellement par le destin.

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#16 26/12/2021 10h56

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yamcha a écrit :

@Rick

Peut-être, comme la plupart des personnes qui ont fini par réussir non sans peine et à force de leur travail acharné, pensez-vous légitimement que votre succès est en majeure partie le fruit de vos efforts. Certains nomment cela le biais du survivant.

Oui, effectivement je pense que le succès est dû à mes efforts et j’en suis même sûr!

yamcha a écrit :

Peut-être aussi avez-vous eu la "chance" de ne pas avoir subi le gros coup dur, et je ne vous le souhaite pas, qui aurait pu tout anéantir.

Il est évident que des problèmes de santé, un accident auraient pu tout anéantir mais cela aurait été le cas dans tout les domaines.

La santé est le plus important.

yamcha a écrit :

Alors bien sûr on peut toujours se relever, ne pas abandonner … il existe pourtant des personnes (on en connaît tous) aujourd’hui en fin de vie qui on trimé pendant des années sans démériter sans jamais réellement y arriver, frappées ponctuellement par le destin.

Oui, j’en revois souvent dans mon ex boulot qui me disent que j’ai bien fait de partir et de monter ma boîte.

Que finalement ils auraient dû faire pareil mais que maintenant ils sont trop vieux, etc…

Les mêmes qui auraient pu faire comme moi, un droit à la formation au seing de leur entreprise, il y a de nombreuses années afin de se spécialisé dans un secteur porteur et monter leurs boites.

Certains ayant même abandonné après un refus de leurs dossiers de reconversion au même moment que moi.

Moi, j’ai eu 3 refus mais j’ai pas lâché.

Fongecif - Ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion

J’ai beaucoup critiqué notre gouvernement sur ça gestion de la crise sanitaire sur un autre post mais je dois aussi dire quand les choses sont bonnes et dans notre pays beaucoup d’outils existent pour se former même en étant salariés et des aides à la création d’entreprise sont en place (ACCRE).

De ce point de vue, notre pays offre énormément.

Aide à la création ou à la reprise d’une entreprise (Acre) | service-public.fr

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3    #17 26/12/2021 11h45

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chapitre 2 : solidarité

Arrivé en France, nous avons été hébergé quelques semaines chez tante N (la soeur ainé de mon père) et ensuite dans une chambre de bonne de 7m2 à Neuilly avec mes parents.
C’est bizarre comme notre mémoire peut être étonnant, j’avais juste 3 ans à l’époque et de temps à autre, j’ai des flashs de ce passé très lointain confirmé par ma mère.
Pour aller aux toilettes, il fallait descendre 4 étages. Ma mère utilisait un pot pour elle et moi si on avait besoin d’uriner. Mais pour des besoins beaucoup plus contraignant, il fallait descendre les 4 étages. Malheureusement le petit Flairsou n’avait pas le temps de descendre et faisait souvent dans sa culotte. lol

Ma mère avait des cours de français pendant 3 mois pour s’intégrer. Mon père et elle ne pouvant me garder, les amis de mon père me gardait dans la semaine et elle venait me récupérer chaque week end.
Il y avait une belle solidarité à cette époque. Je me souviens qu’on allait manger souvent le week-end chez les amis des uns et des autres. je pense que ces liens sont d’autant plus fort compte tenu des souffrances identiques vécus par chacun d’entre eux.
Mais j’avais l’impression que de parler de ce qui se passait au Cambodge était tabou. Mais bon cette impression était renforcé par le fait que je ne parlais pas cambodgien (je parle vietnamien) contrairement à mes parents qui étaient bilingue vietnamien cambodgien.
Je pense que certain d’entre eux n’étaient pas forcément tout blanc non plus. Peut-être, y-avait-il d’ancien Khmer rouge repenti parmi ses amis? peut-être que pour sauver leur peau ont-ils du choisir entre tuer ou être tué ? Bref, il y a beaucoup de fantasmes dans mes interrogations.
J’avais parlé à un cambodgien il ya quelques années qui m’a raconté qu’en fuyant en forêt avec ces compagnons, ils ont trouvé une malette rempli d’or. Ils n’ont rien pris car ça les freinait dans leurs fuites. j’imagine que la priorité dans ce contexte était de vivre  et non pas de s’enrichir. Quand je lui ai demandé si il a dû tuer pour survivre, il a gardé le silence.

Pour en revenir au sujet, ma mère ne cuisinait pas au Vietnam, sa propre mère lui interdisait. Maintenant qu’elle n’est plus avec elle, ma mère a du apprendre à cuisiner pour nourrir sa famille et entre autre le petit Flairsou. Elle profitait des week-ends entre amis pour s’incruster dans la cuisine et apprendre des uns et des autres. Elle avait cette curiosité culinaire principalement lié au fait qu’il fallait nourrir sa famille et rien d’autre. Elle s’est découvert un putain de talent ! Il m’est trés difficile de manger ailleurs, que ce soit en restaurant gastro ou chez des amis et trouver leur cuisine meilleure que celle de ma mère. Apres, je pense qu’on est tous comme ça : la cuisine de maman est la meilleure du monde !

Apres les cours de français, ma mère a aussi obtenu son permis de conduire. Mais le temps pressait. Faire des études à 23 ans en maitrisant à peine la langue et avec un enfant à charge  sans revenu ?je ne sais pas combien d’entre vous ont déjà essayé. Il etait temps pour elle de chercher un travail pour nourrir sa famille.

Mon père était manutentionnaire chez carrefour et passait en même temps son diplome pour devenir maitre nageur.
Ma mère a travaillé au black pour tante N qui avait crée en 1977 une boutique qui vendait des produits asiatiques et des plats à emporter.
La particularité de cette boutique, c’est qu’elle se transformait en restaurant avec 3 tables pliantes et un comptoir qui pouvait recevoir 6 personnes. Cette boutique était ridiculement petite. Elle faisait à tout casser 10 ou 15m2 avec une largeur d’à peine 2mètre. la cuisine ne faisait même pas 1m2 et une seule personne pouvait cuisiner. c’etait à cette époque un des freres cadet de mon père qui était le cuistot.
La boutique ne marchait pas terrible car la cuisine n’était pas top et tante N n’était pas tres investi car elle étudiait en plus pour devenir infirmière.

Mon père a obtenu son diplome de maitre nageur et nous avons déménagé dans la ville de banlieue (où se trouvait cette boutique) car il a été embauché comme maitre nageur dans la piscine de cette ville.
Ma mère a arrêé de traviller au bout de 6 mois pour tante N car elle voulait acheter une maison. Elle était dejà ambitieuse ma mère à cette époque. Mon père a réussi à pistonner ma mère comme caissière pour Euromarché (les anciens de ce forum doivent s’en souvenir.) à 10mn à pied de notre nouvelle résidence. On allait enfin pouvoir habiter ensemble dans un lieu plus décent dans une cité HLM.

Teaser:
vous avez pu voir que j’ai un peu insisté sur tante N et la boutique. Mais vous allez bientôt comprendre pourquoi…

Dernière modification par Flairsou (26/12/2021 16h31)

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#18 26/12/2021 16h11

Exclu définitivement
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C’est moche de teaser comme cela puis de nous faire languir derrière…😉


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1    #19 26/12/2021 16h27

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Au début, je m’étais fixé d’envoyer un épisode par semaine. Ensuite, j’avais un peu de temps ces derniers jours et je me suis fixé 2 épisodes ce weekend. Mais là, je vois que j’ai des lecteurs qui me réclament plus d’épisodes. j’en suis flatté. 😀
je vais essayer de vous faire plaisir car j’ai un peu de temps devant moi. Mais par pitié, ne m’en voulez pas si le rythme des publications s’affaiblit dans la semaine. 😁

chapitre 3 : la cité de la joie

La cité dans laquelle on a habité dans les années 80 est considéré aujourd’hui comme l’une des plus dangereuses de seine saint denis, plaque tournante du trafic de drogue.
Ce n’était pas le cas à l’aube des années 80  que ce soit pour moi avec mon oeil d’enfant et aussi pour mes parents. Certe de temps à autre, mes parents se faisaient casser la voiture pour se faire voler leur autoradio dolby stereo K7 autoreversible. Les plus jeunes ne peuvent pas comprendre mais c’était le nec plus ultra de la flambe en bagnole. 😁

Dans ma cité, il y avait une vraie mixité sociale. mes voisins s’appelaient Pedro, Mohamed, Moussa, Nathalie, Lim, Aziz, Jean-pierre. Il y avait vraiment toutes les cultures. Et c’est bizarre car quand j’étais petit et que je me regardais dans la glace, pour moi, je n’étais pas asiatique.

Mes meilleurs souvenirs de jeunesse restent de cette époque insouciante et joyeuse dans ma cité.
La maternelle et l’école se trouvaient à 500 mètre de mon appartement. J’y allais soit seul soit avec mes voisins d’immeuble sans aucun problème. Je me souviens même qu’une fois, nous avons traversé toutes les caves des immeubles de la cité pour aller à l’école. En étant adulte aujourd’hui, je m’y risquerai pas même en étant armé. Et puis, il y avait le glacier avec son camion qui venait tous les dimanches et pendant les vacances quasiment au pied de l’immeuble. On étais tous réunis entre gamins. c’était le paradis.

Il y avait une certaine fierté d’habiter en appartement et d’avoir enfin notre "chez nous" décent. Imaginez-vous un peu, ma mère a vécu à 10 dans 10m2 au Vietnam, ensuite à 3 dans une chambre de bonne et maintenant, on a quasiment 75m2 avec 2 chambres pour nous 3. C’était la fête !
Et c’était vraiment la fête dans tous les sens du terme. Chaque week-end mes parents invitaient leurs amis, leurs familles pour manger et danser jusqu’à pas d’heure.

Lorsque mes parents travaillaient, c’était la grand mère française voisine du dessous qui me gardait. Je garde un souvenir attendri des  bateaux en papier qu’on faisait ensemble et qu’on faisait flotter dans le lavabo de la cuisine. J’avais pas besoin de grand chose pour être heureux.

Et puis en plus j’avais ma chambre à moi tout seul… Grosse erreur Flairsou !
La solidarité asiatique a fait que ma mère à assez vite hébergé la tante d’une amie avec sa nièce qui avait un an de plus que moi. Ils sont restés 3 ans avec nous. Du coup, Flairsou a dormi avec papa et maman avec un lit séparé jusqu’à ses 8 ans.

Cette période de ma vie en cité HLM  fait parti de mes meilleurs souvenirs d’enfance. Il n’y avait pas de racisme, pas de violence et il y avait de l’entre aide entre voisins.J’étais heureux avec mes parents même si j’étais pas vraiment trés sage…

Dernière modification par Flairsou (26/12/2021 17h16)

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1    #20 26/12/2021 18h29

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chapitre 4 : Tiger mom

Savez-vous ce qu’est une maman tigre ? 
Une maman tigre est un terme mi-péjoratif, mi-ironique pour définr les mamans asiatiques qui veulent que leurs enfants ne réussissent pas mais soit excellent à l’école.
Il a été employé pour la premiere fois en 2011 par une autrice americaine. Beaucoup de groupes asiatiques communautaires sur les reseaux sociaux s’en amusent et font pas mal de parodie dans laquelle je reconnais ma mère.
En gros, le modèle éducatif occidental est trop permissif. Il y a trop de laisser aller pour ces mamans asiatiques.
"Avoir seulement 18/20 à l’école ? ca veut dire que vous avez pas assez révisé pour avoir 20" je caricature à peine. Les enfants de ces tiger mom deviendront soit ingénieur, soit médecin, il n’y a pas d’autres alternatives pour elles. Vous voulez devenir comédien et vous êtes asiatiques ? vos parents ont du vous renier depuis longtemps ! Bref, vous aurez compris l’idée.
vous avez certainement vu des reportages à la télé où les enfants asiatiques finissaient l’école et enchainaient par des cours privés. C’est un peu l’idée. Le temps disponible de leurs gamins doit être utilisé pour exceller et non pas s’amuser. Apprendre le piano, apprendre un sport…

Pour en revenir à ma "tiger mom" de maman, je me souviens que chaque soir elle me faisait réviser l’alphabet devant un tableau et lorsque je me trompais, je me prenais des coups de règle. Mes doigts s’en souviennent encore.

J’étais pas trop mauvais à l’école mais j’avais un vrai problème de comportement. J’avais souvent des annotations comme "enfant turbulent", "bavardage incessant". Et hop, le petit Flairsou devait rester une heure dans le coin de la maison à genou et les mains joins pour prier.

Quand je faisais les devoirs à la maison et que je faisais des erreurs ou lorsque j’étais incapable de les finir. Et hop, le petit Flairsou devait encore rester une bonne heure dans le coin de la maison à genou et les mains joins pour prier.

Une fois, j’avais "emprunté" un livre à l’école. J’ai été dénoncé et on a prévenu mes parents. Vous imaginez bien comment ça s’est terminé. Plus la peine de m’indiquer le chemin, je sais où se trouve le coin.
Mes genoux s’en souviennent encore. Mine de rien entre les doigts et les genoux, ça commence à faire beaucoup. 😁

Je me souviens d’une fois où là je suis peut être aller trop loin en ayant volé des bonbons pour l’activité pro de ma mère. Idiot que je suis, je m’étais dit prendre 2 ou 3 malabars, ça n’allait pas trop se voir dans le carton. Mais je ne m’étais pas rendu compte que le faire tous les jours, bah le carton se vide…
Et hop, là ma mère et mon père m’ont dit de quitter la maison. J’ai pleuré comme pas possible en passant la porte de la maison mais la tante qui habitait avec nous m’a empêché de partir. C’était juste un coup de pression des parents mais j’en ai encore des séquelles. 😁

A la limite, tout ça c’est pas trop grave car je suis responsable.
Ce qui me génait un peu plus enfant et ado, c’est que les parents asiatiques comparaient toujours le niveau intellectuel de leurs gamins. Et malheureusement pour moi, j’étais bien moins intelligent que mon cousin (fils de tante N) et cette comparaison m’a fatigué et épuisé étant gamin.
Il n’y a pas forcément que des bons cotés dans l’éducation à l’asiatique…

Mais c’est peut être ces tigers moms qui ont forgé l’image des occidentaux vis a vis des enfants asiatiques: toujours serieux, souvent premier de la classe, studieux, très peu de delinquants parmi les immigrés asiatiques.

Dernière modification par Flairsou (26/12/2021 19h19)

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2    #21 26/12/2021 19h11

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Bonjour,

Le parcours de votre mère est passionnant. J’ai rencontré beaucoup d’entrepreneur du XIIIème il compte une communauté du sud-est asiatique (Vietnam, Cambodge ) très importante. Après les immigrés de Wenzhou dans le Zhejiang uneseconde grande vague d’immigration, massive cette fois, eu lieu après 1975 suite aux guerres d’ex-Indochine et à la mise en place du régime des Khmers Rouges au Cambodge : ce fut aussi une immigration principalement d’origine chinoise.

En effet, on sait peu que les boat peuple comptaient de nombreuses minorités chinoises habitant l’Indochine comme les Chao Zhou, des Chinois de la diaspora d’Indochine (ils sont dénommés ainsi car originaires lointains de la province du Guangdong au sud de la Chine et parlant le dialecte Chaozhou).

On estime ainsi que 70% des Boat People qui ont quitté le Vietnam étaient d’origine chinoise (parfois cela remonte à plusieurs générations)! Saviez-vous d’ailleurs que la chanson du groupe Gold des années 80 parle des boat people:  «ils ont quitté leurs terres, leurs champs de fleurs, et leurs livres sacrés…».

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2    #22 26/12/2021 19h15

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chapitre 5 : la boutique de tante N

La boutique de tante N se trouve dans un centre commercial régional qui a ouvert en 1974. A l’époque, il n’y avait que des indépendants dans le centre commercial en plus du supermarché Carrefour.
Cette boutique se trouvait dans une des galeries du centre en face de la boucherie Bernard. Je me souviens que c’était une grosse enseigne de boucherie dans les années 80 et j’ai été surpris de voir qu’il reste quelques boucheries avec cette enseigne aujourd’hui.
Bref, comme je l’ai déjà dit, la boutique de tante N devait faire 10 à 15 m2 à tout cassé. Elle faisaint certainement 7à 8 metres de long mais moins de 2 mètres de larges. Ce qui servait de cuisine faisait au mieux 1m2. Heureusement qu’à l’époque, les normes reglementaires dans la restauration étaient moins permissif qu’aujourd’hui.
On y vendait tout type de produits asiatiques: de l’encens, des teieres, des babioles, des soupes minutes en sachets . Il y avait aussi une vitrine de 2 mètres qui vendaient de la nourritures asiatiques : nems, samsa, rouleaux de printemps, etc. Il y avait un comptoir où 6 personnes pouvaient déjeuner le midi sur des tabourets hauts. A midi, la vitrine à roulette était poussé vers l’avant de 1 mètre pour installer 3 tables pliantes. Chaque table pouvait accueillir 4 personnes. En gros, le midi le"resto" était plein avec 20 personnes.
Mais bon, il fallait en vouloir ou la nourriture devait être vraiment bonne pour se motiver à aller manger dans ce type de resto entre le bordel des étagères rempli de babioles asiatiques et la promiscuité des tables, on se sentait un peu serré si ce n’est etouffé.
Pour faire tourner cette boutique, il n’y avait besoin que 2 personnes: Le cuistot et la personne "en salle" si on peut appeler ça une salle. Donc c’etait tante N et son frere cadet qui était en cuisine.

Leur business vivotait sans plus et de plus en plus de contraintes faisaient qu’il nétait plus possible pour tante N de garder cette boutique.  Elle avait réussi son diplome infirmiere et allait bientot être recruté à l’hopital et son frère cuisto s’est acoquiné avec une copine française qui l’a fait pistonner pour rentrer dans un groupe de restauration en compagnie aerienne (servair).

En gros, plus personne était motivé pour faire tourner la boutique. Et c’est pour cette raison que mon père a reçu un coup de fil de tante N (sa soeur ainée).
Mes parents n’étaient pas demandeur. Que ce soit ma mère ou mon père, il n’avait pas de motivation particulière à acheter cette boutique. Mon père était fonctionnaire pour la mairie et avait un métier plutot tres tranquille en tant que Maitre Nageur. Et ma mère se plaisait en tant que caissière meme si elle etait payé qu’au smic. Le métier était tres facile et pas fatiguant du tout.
A l’issue de ce coup de fil, je me souviens encore comme si c’était hier vu que j’habitais dans leur chambre, je les ai vu sauter sur leur lit de joie !
Ils venaient d’acheter une boutique pour 150.000 francs en 1982 (1 euro = 6,54 francs / smic 1982=454 euros/mois)

Le financement en banque ne fut pas difficile car mon père était fonctionnaire et avait un boulot donc sûr, ce qui leur a permis d’emprunter assez facilement à la banque les 150.000 francs. Ma mère devait demissionner de son poste de caissière pour devenir chef d’entreprise à 27 ans.
Le début de son aventure entreprenariale commence…

Analyse du montant du fonds de commerce par rapport au prix actuelle:
De mon oeil d’ancien conseiller pro et de courtier en pret, je dirais que ce type de fonds de commerce vaudrait aujourd’hui en équivalent euro entre 20.000 et 30. 000 euros.

Dernière modification par Flairsou (02/01/2022 18h19)

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2    #23 26/12/2021 20h18

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chapitre 6 : la cash machine

"même pour un million de francs, je ne vends pas ma boutique"
C’est ce que j’ai entendu mon père dire à un de ses collègues lorsqu’il a invité à déjeuner dans la boutique.

En introduction de ce chapitre, je vais faire un petit jeu et me remettre à ma place de conseiller bancaire interrogeant ma mère pour financer sa boutique.
-Alors madame, quelle est votre experience dans la restauration ? j’en ai pas.(enfin j’ai travaillé au noir pendant 6 mois mais je ne vais pas le dire)
-avez-vous un diplome de cuisinière ? non
-avez-vous de l’experience en tant que chef d’entreprise ? non, ce sera ma première entreprise
- avez-vous fait un business plan ? non. je ne sais pas ce que c’est.
-okkkkeyy je vois, qu’est-ce qui fait que vous réussirez ? j’ai un don pour la cuisine. Mon mari et mon enfant adorent ma cuisine. et je suis travailleuse.
- malheureusement, je ne pourrais pas vous accompagner dans votre projet. Desolé madame.

Entre nous, j’aurais refusé de la financer, elle m’aurait sorti de son testament. 😂

Ma mère a embauché une cuisinière vietnamienne relativement agé pour l’épauler dans sa boutique.
En peu de temps, sa boutique est devenu une véritable cash machine !
Les 20 places se remplissaient tres vite. Et les gens faisaient la queue et attendaient pour manger. le directeur du centre commercial en personne faisait la queue dans ce boui boui sans classe. L’essentiel était dans la bouche.
Et je vais vous dévoiler son secret:
elle a un don pour faire de la bonne cuisine mais surtout pour l’adapter au palet des français. On peut faire de la bonne cuisine asiatique mais si le gout n’est pas adapté à la clientèle (trop épicé pour une clientele francaise, pas assez pour une clientèle asiatique) et c’était autant de clients qu’elle pouvait perdre. Elle savait ce qui plaisait à sa clientèle. Et ses clients lui mettaient la pression quand elle n’était pas en cuisine. "ce serait mieux si c’est vous qui cuisinez aujourd’hui. s’il vous plait, remplacez la cuisinière"…

Le revers de la médaille, c’est qu’elle travaillait sans relache. Elle devait être présente 6jours/7 et devait ouvrir aussi les dimanches en périodes de noël.
Mais je crois que c’est un ancien président qui disait : "travailler plus pour gagner plus. En un an, elle pouvait déjà rembourser la totalité de son crédit. L’argent coulait à flot d’autant plus que pendant les 3 premières années, il n’y avait aucune concurrence. C’etait la seule qui proposait de la cuisine asiatique dans le centre commercial et je dirais même plus dans toute la ville. Et si en plus de ça, vous proposez de l’excellente cuisine, c’est le jackpot assuré.

Ma madeleinde de proust:
Tous les mercredis matins mon père m’amenait nager à la piscine municipale. On allait ensuite manger à la boutique. Mais vu qu’il n’y avait aucune place dans la boutique et que je génais le travail de ma mère, celle-ci me donnait de l’argent pour que je fasse une petite partie de jeu d’arcade et que j’aille au cinéma du centre commercial. J’étais comme le gamin de "last action hero" (pour les cinephiles). J’étais pouponné aux films americains des années 80 et aux jeux d’arcades (pacman, pole position). Et c’est peut être à cause de ça qu’aujourd’hui j’ai une collection consequentes de films en dvd et bluray ainsi qu’une belle collectionde jeu video….

PS:
désolé pour les fautes d’orthographes. j’essaierai de les corriger au fur et à mesure.
C’est tout pour aujourd’hui. 😁

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#24 26/12/2021 23h44

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Bonjour,

Vous avez un talent indéniable pour la narration. Je serai à votre place j’écrirai  un livre sur votre mère, avec ce même titre aguicheur. (n’oubliez pas de partager les droits d’auteurs !)

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#25 27/12/2021 09h56

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Merci pour le compliment et cette suggestion qui m’avait traversé l’esprit l’année dernière pour l’écriture d’un livre.
Concernant le titre, je voudrais remercier Investisseur Heureux qui a modifié le titre et qui me paraît bien mieux que celui de départ.

En commençant à écrire l’histoire de ma mère il y a 3 jours, je ne pensais vraiment pas que ça allait créer autant d’enthousiasme et sincèrement j’aurais arrêté très vite si son histoire n’intéressait personne. Vous me donnez énormément de force pour écrire chaque jour.

Sachez 3 choses :
- la principale difficulté, c’est de synthétiser plus de 40 ans de vie sans être trop lourd et que le récit soit intéressant. Et souvent j’écris en one shot relativement vite (ça se voit avec les fautes d’orthographe, de grammaire et de syntaxe)
- L’histoire est loin d’être fini, je  pense être au tiers de mes chapitres. Et puis suffit de regarder le prologue, il ne s’est pas passé grand chose. :p
- l’histoire de ma mère, c’est l’histoire de milliers d’immigrés de toutes origines et de tout continent. Sauf que les immigrés sont de nature générale très discrète. Je voulais mettre en lumière ces personnes par le récit de ma mère. J’ai été un témoin privilégié de sa réussite financière et ce que je raconte, je pense que certains fils d’immigrés de tout origine se reconnaissent dans cette histoire banale.

Je voudrais aussi remercier tout les contributeurs sans exception de ce file qui par leurs interrogations, leurs précisions, leurs suggestions m’apportent énormément. S’il vous plait, continuez à m’aider à faire vivre cette histoire ! Et surtout n’hésitez pas à me dire si il y a trop de lourdeur ou des chapitres peut-être hors sujet.

chapitre 7 : objectifs atteints (?)

"quand j’étais ado avec une copine, nous sommes allés voir une voyante au Cambodge. Elle a prédit un destin pas très réjouissant à ma copine. Et je pense qu’elle n’était pas très fiable. Elle a prédit que j’allais être riche dans un pays lointain, que je travaillerai à mon compte et que j’aurais ma maison avant 30 ans. N’importe quoi !"
ma mère.

Ma mère est devenue un modèle de réussite pour ses amis. Cela a crée de l’envie, des jalousies mais aussi des vocations.  Plusieurs de ses amis ont crée leurs entreprises, principalement dans la restauration. Ils avaient beau avoir des restaurants plus grand et plus beau que la boutique de ma mère, ils avaient beau s’exprimer bien mieux en français que  ma mère, et malgré tout ça, ils n’ont pas atteint sa réussite financière.
Les raisons ? Les restaurants avaient beau être grand et spacieux, l’emplacement était souvent mauvais car ils voulaient économiser sur le prix du loyer. Et ceux qui s’exprimaient parfaitement en français à l’écrit ou à l’oral s’avéraient être de très piètre gestionnaire. Ils ne payaient pas en temps et en heure leurs fournisseurs et les impôts. et puis leurs cuisines n’arrivaient pas à la cheville de celle de ma mère (c’est le fils qui parle :p )
Tout le monde n’est pas fait pour être entrepreneur.

Ma mère en plus d’avoir un don pour la cuisine était une gestionnaire redoutable. Un sou est un sou !
Elle négociait le prix avec les fournisseurs, ajustaient ses commandes par rapport aux nombres de clients et surtout elle était radine ! Il faut être radin pour être un bon gestionnaire ! Ne pas dépenser des sous n’importe comment.
Je n’ai jamais eu de console de jeu(avant la megadrive) alors qu’elle aurait pu me payer la Nintendo NES (frustration de jeunesse) ou  des figurines musclor que j’enviais à mon cousin (nouvelle frustration de jeunesse)
Il faut savoir que les femmes asiatiques (et notamment les vietnamiennes) tiennent les cordons de la bourse. Sans elles, les hommes seraient perdus financièrement. Les hommes asiatiques (de manière générales ) aiment faire la fête, boire, jouer aux cartes. Mon père et moi-même sont des exemples parfaits de ce machisme asiatique lol. Et c’est peut-être pour ça que les "tiger mom" sont aussi vigilant avec leurs garçons.

Pour revenir à notre sujet, ma mère a parfaitement suivi le tableau de marche prédit par la voyante : elle était sa propre patronne, elle gagnait de l’argent et en cette année 1984, elle allait acheter sa maison avec mon père. Et elle a réussi ce tour de force en moins de 6 ans en France avant ses 30 ans ! La maison coutait 500.000 francs et c’était un lotissement de pavillons qui s’était construit dans les quartiers nord de la ville à coté de ma cité. On n’était pas dans le quartier sud riche de la ville mais désormais, on était propriétaire d’une maison de 110 m2 avec 3 chambres et un jardin. 
Et enfin, j’aurais maintenant ma chambre à moi tout seul !

Dernière modification par Flairsou (27/12/2021 10h57)

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