AesculusHippocastanum a écrit :
Pour conclure, si vous avez du temps, si vous êtes bricoleur et si vous trouver une bonne affaire ou si souhaitez un jour occuper le bien ou le faire occuper par des proches,vous pouvez aller sur du locatif en direct. Sinon, ne vous embêtez, les SCPI offrent quasiment autant d’avantages et beaucoup moins d’inconvénients.
Bonjour AesculusHippocastanum,
Votre post confirme mes nombreux calculs: sauf à être un expert dans le domaine de l’immobilier, un bien locatif, loué dans des conditions permettant de se rapprocher - autant que faire se peut - de la relative tranquillité d’esprit d’une SCPI (c’est-à-dire sous mandat de gestion avec une agence immobilière, garantie des loyers pour contrebalancer l’absence de mutualisation des risques, l’assurance PNO et juridique), ne rapporte in, fine et en net net, pas plus qu’une SCPI lambda, et même assez nettement moins qu’une SCPI bien gérée. C’est triste mais c’est la réalité mathématique.
Comme vous l’indiquez, la location physique ne se justifie que si le propriétaire est capable de se passer d’assurance sur les loyers (ce qui suppose une certaine assise financière, en terme d’épargne disponible ou de nombre de biens locatifs pour mutualiser les risques) et est prêt à prendre en charge lui-même la majorité des - nombreux - actes de gestion locative (recherche du locataire, état des lieux, rédaction du bail et des quittances, comptabilité, travaux de réparation, dépannage occasionnel du locataire, gestion des éventuels accidents locatifs etc). Et dans ce cas, le supplément de rémunération n’est en fait que la contrepartie d’un travail bien réel, qualifié et très prenant, ce qui ne se justifie que si on a beaucoup de temps libre (retraité ou "rentier") et que l’ on adore ça, ou bien si ce revenu est supérieur à celui dégagé par son activité professionnelle principale. Ou alors, il faut effectivement avoir un biais affectif particulier pour l’immobilier, avoir un réseau de rabatteur pour être en mesure de "faire un coup" et éviter l’investissement lambda presque toujours peu rentable, aimer entretenir son bien et y bricoler, envisager de le mettre à disposition de sa famille ou le récupérer un jour etc. Mais dans tout les autres cas, et en particulier si on ne considère l’immobilier que comme une forme d’investissement comme une autre (avec ses avantages et ses contraintes spécifiques bien sûr), les rendements nets sont devenus tellement faibles et l’environnement juridique tellement contraint que le jeu n’en vaut clairement pas la chandelle.
Pour l’investisseur moyen et pas particulièrement passionné par le bâtiment (ce qui est mon cas), l’immobilier géré type SCPI offre des performances équivalentes voire meilleures pour nettement moins d’efforts (tout au moins sur le long terme) et de soucis, à conditions toutefois de passer BEAUCOUP de temps avant d’investir à analyser les rapports annuels et bulletins trimestriels de la soixantaine de SCPI de la place, afin de séparer l’ivraie (trop courante) du bon grain (rare). Cette tâche - indispensable et assez longue, mais on ne l’effectue pour l’essentiel qu’une fois donc elle est à considérer comme un investissement pour l’avenir - a en outre l’avantage de mettre en oeuvre des compétences assez différentes de celles nécessaires à un investissement purement immobilier; en fait, elles se rapprochent assez de celles nécessaires pour analyser le bilan comptable et financier d’une société, ce qui ravira les investisseurs habitués aux marché financiers.
Sincèrement, des fois, je me demande comment le Pinel et autres investissements défiscalisants peuvent rencontrer un tel succès. Je parie que 98% des "investisseurs" n’ont jamais fait un calcul, même approché, de rentabilité, et n’ont aucune idée du travail et des compétences que le statut de bailleur privé exige…
Par contre, pour ce qui est des SIIC, c’est très différent: il s’agit d’actions de société de gestion immobilière. Les critères de valorisation sont très différents. L’expérience semble montrer que c’est très rentable sur le long terme, mais il faudra attendre la fin de la remontée des taux pour y revenir car ce sont des sociétés intrinsèquement très endettées (c’est même leur business model).