"Est il possible d’imaginer que Monsieur soit ayant droit de madame ?"
Techniquement, c’est possible, mais … Je passe sur le fait que si Mr est un gros rentier sur fait d’investissement boursier, il est fort probable qu’il ait intérêt à constituer une structure pour cela (et dans ce cas, la question ne se pose plus vraiment, puisqu’on a une solution fort simple : être salarié même pour un montant faible de sa structure).
Le souci, c’est que le mécanisme d’ayant droit a été prévu initialement pour que Mme qui ne travaille pas et n’a pas de ressources propres bénéficie de la sécu de Mr qui travaille pour nourrir les personnes qu’il a à sa charge (mme et les enfants). Aucun jugement de valeur la dedans, c’est ainsi que les mécanismes ont été conçu en 47. D’ailleurs l’extension de ce bénéfice à l’union libre sous réserve que le "conjoint" soit à la charge de "l’assuré" reprend ce principe : les ayants droit sont censés être des personnes à charge. C’est l’esprit de la loi.
Donc si dans les textes c’est techniquement possible, comme il est techniquement possible d’être assuré sur 2 ans pour 60h d’activité, il faut penser au risque de recours et requalification puisque dans votre question, c’est plutôt Mr, rentier, qui assure le train de vie du foyer.
Ce sont les trous de la loi, comme le fait que la CMU peut taxer les revenus de Mme alors que c’est Mr qui doit s’assujettir (cas typique des frontaliers suisses avec un salaire suisse + des revenus financiers francais taxés au titre de la CMU, même si le patrimoine générant ces revenus financiers appartient au conjoint non assujetti cmu).
On marche sur la tête ? Oui. Mais ce n’est pas le seul truc pour lequel on marche sur la tête (déjà, le nombre de régimes, le nombre de mécanismes de cotisation, les taux complètement variables selon le régime, la tranche de revenus, etc, etc, etc, etc). Simplicité semble être un gros mot pour le législateur francais.