Utilisez-vous les déclarations AMF ?

Les infos AMF sont intéressantes, mais c’est juste un élément de plus parmi plein d’autres.

En effet, si beaucoup d’initiés achètent, on peut supposer qu’ils considèrent que la société est plutôt sous-valorisée sur le long terme, et vice-versa…. Donc pour une gestion "value", ce sont des signaux intéressants.

Mais il faut aussi faire attention, car il y a un certain décalage dans le temps entre l’opération (ou le début de la négociation du "bloc" de titres), la déclaration AMF, et sa publication.

Par ailleurs, l’interprétation des achats ou ventes des "initiés" n’est aussi pas toujours facile à faire :
   - y a-t-il une raison pour que la famille xxxxx ait intérêt à ce que le cours monte (ou baisse) ?
         (un institutionnel qui vend/achète un gros bloc, et le souci de ne pas déséquilibrer le marché)
         (un cours plus bas au 1er janvier qui minimise l’ISF, ou la valo d’une donation)
         (une négociation avec un partenaire, où la valeur de la société influe beaucoup)
   - tel manager qui vend n’a-t-il pas "besoin" de liquidités pour un autre projet ?
         (il achète une maison, ou aide ses enfants à le faire, ou à lancer leur société, etc.)
         (ou ne va-t-il pas bientôt quitter la société tout simplement)
         (ou en bonne gestion il préfère avoir moins de 90% de son patrimoine dans sa société)
   - et bien d’autres….

Les initiés n’ont pas le droit d’intervenir sur un titre (sous peine de Le "délit d’initié") quand ils disposent d’une information susceptible d’avoir une influence sur le cours, et qui n’est pas connue du marché (par exemple une négociation pour racheter/vendre une branche, une gros problème ou succès pas encore annoncé au marché, etc.).  En lisant les infos de l’AMF (accessibles à tout le monde), on n’entre bien sur pas dans cette catégorie. Mais on peut en déduire qu’au moment des transactions, il n’y avait à priori pas d’information d’importance non encore révélée.

Il faut aussi savoir que pour pas mal de sociétés, les principaux salariés/dirigeants n’ont le droit d’intervenir sur le titre qu’à des périodes bien déterminées (loin des annonces trimestrielles par exemple) et connues à l’avance (c’est à ces périodes que pas mal de dirigeants exercent leurs stock-options, souvent pour les revendre tout de suite, ces opérations sont alors ’de routine’).

gimli a écrit :

j’accorde donc plus d’importance aux achats déclarés qu’aux ventes

Et vous avez raison.

Une vente peut avoir plusieurs motivations, un achat massif par les dirigeants est une hypothèse forte d’une décote de la société sur sa valeur réelle.

En 2008-2009, sur Les Nouveaux Constructeurs, quand on anticipais des faillites des promoteurs immobiliers, Olivier Mitterrand a fait des achats réguliers quand la société étaient sur ses plus bas. Les montants n’étaient pas non plus importants (la liquidité n’est pas non plus énorme sur cette valeur), donc je me demandais s’il faisait ça pour soutenir le cours (je suis d’un naturel de + en + méfiant…) ou par conviction. En tout cas ça a bien réussi à ceux qui l’ont suivi…

gimli a écrit :

http://www.amf-france.org/inetbdif/view … mp;txtsch=

que vous inspire cette déclaration ?
je ne connais rien à cette société qui parait endettée mais le fait que le PDG achète au SRD est troublant …

mais ne comprenant pas, je passe mon chemin

Sa famille a déjà un peu plus de 16% du capital, et cet achat concerne que 0.14% du capital, 100x moins. En achetant au SRD, il n’a pas besoin d’immobiliser la totalité du cash.

Cette déclaration ne m’inspire rien du tout, c’est une quantité négligeable.