Se franchiser pour créer sa société !

Je suis allé au salon de la franchise car comme vous nous cherchions des choses avec mon amie (de la Chocolaterie aux stations de lavage automatique…).

Ça m’a bien refroidi.

Le tiquet d’entrée est variable mais en gros vous payez (par ex) 30 000 € pour devenir franchisé.

Pour autant c’est à vous de vous débrouiller pour trouver un local etc. Donc les 30 000 € s’ajoute au droit au bail, aux travaux dans le local, à la constitution d’un stock, etc.

Ensuite chaque année, vous reversez une part de votre CA au franchiseur.

En gros au final vous payez "cher" le package marketing et le droit d’utiliser la marque et ses fournisseurs et ce coût s’ajoute au coût de financement traditionnel du projet.

Au-delà de ça, le métier de commerçant (pour la majorité des franchises) quand on y regarde plus près est un sacerdoce :
- ouvert le WE
- large plage horaire en semaine
- dépendant des travaux sur la voirie
- dépendant des vols dans le magasin (si franchisé de bouteilles de vin par ex)
- vacances à prendre en aout
- intensité capitalistique (avance sur stock, travaux dans magasins, etc)

Sauf à déléguer mais là on est sur des projets de franchises (par exemple ouvrir un Mc Donald’s) qui demandent vraiment bcp de capitaux.

Après réflexion, je me suis dit que le métier de freelance conseil était décidément un bon métier : pas de stock, pas de local, marge élevée !

ZX-6R a écrit :

- Possibilité de toucher 50% de ses droits aux chômage en un coup pour payer la franchise

A relativiser:
Un jeune cadre à 33000€ brut annuel travaillant depuis 3 ans pourra toucher:
- un chq de 8578€, à la création de l’entreprise.
- un chq de 8578€, apres 6 mois d’exploitation de l’entreprise.

Un cadre à 55000€ brut annuel depuis 5 ans pourra toucher:
- un chq de 13976€, à la création de l’entreprise.
- un chq de 13976€, apres 6 mois d’exploitation de l’entreprise.

Pas de quoi payer les droits d’entrés à une franchise.

ZX-6R a écrit :

J’imagine qu’il faut acheter le stock, trouver le local (que faut-il payer à l’entrée? un pas de porte ou un droit au bail?), disposer d’un fonds de roulement…

Voilà, tous ces éléments font partie du business plan.

Le pas de porte, c’est ce que l’on verse au propriétaire quand on loue un logement qui était jusque là vide.

Le droit au bail, c’est ce que l’on verse au locataire dont on reprend le bail.

Voici tout ce que j’avais noté comme besoin initiaux dans mon business plan :

INVESTISSEMENTS
- Travaux
- Matériel informatique
- Mobilier
- Véhicule professionnel
- Agencements, travaux
- Frais d’actes
- Pas de porte ou droit au bail + Dépôt de garantie + loyer payés en avance + frais d’agence
- Dépenses pré constitution

- FRAIS D’IMMATRICULATION
- COUVERTURE DU BFR
- REMBOURSEMENTS D’EMPRUNTS

Pour le BFR, il faut compter :
- le loyer et les charges
- les assurances
- le stock
- téléphone, électricité, eau
- honoraires comptables
- frais bancaires
- petits entretiens
- etc

On trouve des logiciels sur le net ou l’APCE donne aussi des modèles je crois.

Les franchiseurs sont capables de vous donner les ordres de grandeur de toute façon.

En Ile-de-France, c’est cette ligne :
- Pas de porte ou droit au bail + Dépôt de garantie + loyer payés en avance + frais d’agence
qui est décourageante. :-)

Le montant est vite très élevé.

Les frais d’agence pour les locaux commerciaux sont généralement de 10% du loyer triennale.

Je vous traduit :

10% * 3 ANS de loyers (oui 3 ans vous avez bien lu) jetés par les fenêtres et à donner avant même de commencer. :-)

Pour ma part je pense que c’est surtout le franchiseur qui gagne de l’argent.
Et ce dans tous les cas
Si la franchise a une forte notoriété et/ou réputation le ticket d’entré et les royalties sont élevés.
Si la franchise est plus récente à notoriété faible, vous payez moins cher, mais vous gagnez rien. C’est donc encore pire.

Si vous avez une âme d’investisseur/aventurier/créateur ce n’est pas une bonne solution.
si vous voulez avoir des conditions encore plus contraignantes qu’un salarié et pas les avantages alors la oui la franchise est faite pour vous.

Tant qu’a avoir des contraintes autant les gérer soi même et en tirer les bénéfices.

Ce n’est que mon avis.

Champflo votre raisonnement ne tient pas forcement, la franchise a un tel succes que certaines personnes y trouvent forcement un interet et notamment économique… cela parait evident.

Evidemment, il y a des groupes plus gourmands que d’autres, évidemment certains franchiseurs travaillent pour eux uniquement et pas pour le franchisé mais ce n est pas vrai dans tous les cas.

J ’ai un proche qui est franchisé aupres d’un specialiste du bronzage en cabine, il en est trés content, il y a deux salariés, il travaille moins qu’avant et gagne correctement sa vie et la gagnera encore mieux apres remboursement… cela sans compter la capitalisation.

picsou

lelude a écrit :

moi perso j ai ouvert à mon nom et j ai signé un contrat avec une central d’achat et de référencement
et je reste indépendant

Dans quel secteur d’activité ?

Philippe

Bonjour à tous,

J’ai lu avec attention l’ensemble de vos remarques et en conclue que tout le monde n’est pas fait pour être franchisé ou pour avoir un concept de franchise avec une mise de départ importante.

Néanmoins, malgré des arguments comme un BFR important, le fait d’avoir (dans certains cas…) des royalties important ou que tous les risques sont supportés par les franchisés… la franchise reste un formidable moyen pour arriver à un seuil de rentabilité assez rapide si l’on prends le temps de lire bien entendu les contrats, si l’on connait aussi ses compétences (contact avec le client, bonne gestion comptable…) et une vision à long terme (avoir une seule franchise ou ouvrir plusieurs points de ventes).

Je suis moi aussi enquête d’ouvrir une franchise (et pas dans le freelance car ce n’est pas mon expérience mais plus dans la restauration dont j’ai une expérience il y a fort longtemps).

Les atouts énorme que je vois (si la encore on choisis un franchiseur qui est vraiment proche de ses franchisés et non juste pour les royalties) c’est un nom, une aide dans le développement du local ou dans la gestion des stocks, une formation quant à l’utilisation des outils ou de la fabrication du produit final, et surtout la force de frappe en terme de notoriété que peut avoir la marque.

Je finirais par une chose ZX-6R (nom d’une voiture ?) pour vous faire réver…
Des connaissances à moi (deux associés) ont ouvert il y a 4 ans environ deux pizzéria sur Paris et sa banlieue en étant franchisé d’une grande marque américaine).
Au bout du 3ème exercice, ils se sont versés des dividendes à hauteur de 50 K€, soit 25 K€ par associés (certes c’est peu mais c’st cumulé avec un SMIG versés par leurs boites) mais quand on connait vraiment leur cadence de travail…

La première année ils ont été vraiment sur le terrain pour former, avoir la clientèle et surtout trouver des bons managers.
Deuxième année, ils travaillaient environ 35 h par semaine
Troisième année, ils prenaient beaucoup de vacance ou tout du moins se lever tard et se couchait tard (non pas pour bosser mais pour faire la fête !)
et aujourd’hui ils vont un peu tous les jours juste pour vérifier si tout va bien… maintenant il recherche à ouvrir d’autre franchise.

Tout cela pour dire que oui, comme toutes sociétés il y a des risques… de se planter mais aussi des risques de réussir et de s’enrichir (voir de devenir rentier !).

Je conclurai par cette phrase ou question posait à des étudiants par Ray KROC (fondateur de mac do) en demandant quel était son business.

Bien entendu on pense tous restauration.

Et bien non, il répondit l’immobilier (on y revient tous).

Il déclara que pour réussir dans son business était l’emplacement, l’emplacement, l’emplacement.

Tout est dit !

PS : ZX-6R dans quoi voulez-vous vous lancer ?

Merci pour ce récit encourageant

Personnellement, j’ai des compétences en "gestion", et ça s’arrête là. Mais je suis débrouillard, je n’ai pas peur de me lancer, et j’ai une très forte capacité à m’investir dans des projets, tant qu’ils me plaisent.

Là, je change complètement d’orientation (je suis salarié depuis 10 ans). Je vous avoue que le secteur d’activité n’est pas encore défini. Je sais que je pourrai m’investir et m’épanouir dans différents domaines, de Monceau Fleur aux boulangeries Paul en passant par Speed Rabbit Pizza… Ce qui va me motiver va être de travailler pour moi, et de faire progresser mon CA. J’ai cette passion de l’organisation. Donc je m’investirai à fond pour que l’activité se développe rapidement et puisse se passer de moi à terme. Le temps libre dégagé sera utilisé à développer d’autres projets.

EDIT Webmaster @louanda : pour info une ZX6-R est une moto sportive de la marque Kawasaki ! Petit nom Kawasaki Ninja, couleur verte.

Avec les tristes temps actuels (covid, bourse, confinage qui va peut-être déboucher sur chômage et fiscalité supplémentaires..) je vous propose de déterrer la thématique de création d’entreprise en franchise et ses pièges, sujet abandonné sur le forum depuis plusieurs années.

Je reste surpris que ce thème ne revienne pas davantage sur un forum d’investisseurs car si la franchise pose de nombreuses contraintes, elle a en retour le mérite de faciliter grandement l’accès à là création en bordant le risque considérablement.

Si ce post trouve de l’écho, on peut parler DPI, financement, accompagnement, obligations, marketing enseigne, dépenses pub, royalties, licence de marque et bien sur rentabilité finale.

Pour ma part, j’ai « failli » par deux fois :
La première, j’ai failli devenir franchisé
La seconde, j’ai failli devenir franchiseur

On me répondra peut-être « jamais deux sans trois », mais à ce jour, je ne suis toujours pas «un failli » malgré les nombreuses difficultés et la solitude de l’indépendant.

A vous lire, si le sujet vous inspire, à défaut, je laisse le sujet de côté ….

J’ai aussi étudié dans le passé l’opportunité d’être franchisé.

Encore étudiant pour un réseau de revente de véhicules importés du Luxembourg ! Invitation chez le fournisseur luxembourgeois, diner en ville puis fin de soirée dans un bar pas très catholique.
Bref rien de sérieux mais un bon souvenir avec le prêt pour quelques jours d’un Espace au compteur débranché.

Plus récemment avec un réseau de franchise de récupération de petits déchets "à risque" d’entreprises . Secteur qui devient très réglementé avec l’obligation d’effectuer une traçabilité. Mais la encore, entre les chiffres des bilans présentés par le franchiseur et les bilans sur société. com d’autres franchisés il y avait un léger décalage. En outre le responsable du recrutement était un consultant externe qui ne m’a pas fait bonne impression.

Une franchise de contrôle et dépannage de hayons hydrauliques. La aussi, l’instauration de contrôles périodiques chez les transporteurs permet une certaine récurrence de l’activité.

Cependant, dans les 2 cas je souhaitais pouvoir obtenir une master franchise, ma plus-value étant dans la gestion développement et pas dans la réalisation de l’activité en elle même.

Et finalement j’ai racheté une bonne vieille entreprise industrielle pour ne pas avoir les 2 pieds dans le même sabot avec une diversification géographique et métier. Par contre aucune synergie.

La franchise m’intéresserait encore, mais dans le cadre d’une reprise.

D’ailleurs, on peut même se poser la question de se franchiser si la marque n’est pas forte et/ou aucun avantage technologique. Sans cela, la franchise ne vaut rien ou presque à mon sens et autant copié le concept en stand alone.

Bonjour,

Flairsou a écrit :

- possibilité de sortir de la franchise (une fois le contrat terminé) avec une expérience et créer son entreprise en nom propre par la suite

N’avez-vous pas de clause de non-concurrence ? Il me semble que beaucoup de franchiseurs en mettent dans leurs contrats. En tout cas c’est un point important à vérifier avant signature.

Cordialement,

Eric