Le français Microwave Vision mise sur la 5G pour conforter sa croissance dans les années à venir
RIDHA LOUKIL TÉLÉCOMS , 5G , PME-ETI , IMAGERIE PUBLIÉ LE 26/04/2018 À 07H15
Le spécialiste français du test radio Microwave Vision Group parie sur la 5G pour alimenter sa croissance et conforter sa position dans l’imagerie électromagnétique. De ses marchés traditionnels dans la défense, l’aérospatiale ou les télécoms, il chercher à se diversifier dans le médical et la sécurité.
Le français Microwave Vision mise sur la 5G pour conforter sa croissance dans les années à venir Equipement de test d’antenne de Microwave Vision Group © MVG
Microwave Vision Group (MVG) poursuit son développement sans faire de grand bruit. Ce spécialiste français des équipements d’imagerie électromagnétique, qui compte 350 personnes dans le monde, dont une centaine en France, termine 2017 avec une progression de 7,7% de son chiffre d’affaires à 71 millions d’euros et un bénéfice net de 1,3 million d’euros, contre 1 million en 2016. Une performance dans le prolongement des résultats des quatre années précédentes où la croissance du chiffre d’affaires atteint en moyenne 9,7% à taux de change constant.
90% du chiffre d’affaires à l’international
Depuis sa création en 1986, MVG développe un savoir-faire pointu qui consiste à visualiser, mesurer et caractériser les ondes électromagnétiques de produits comme les antennes, les équipements de réseaux, les smartphones, les voitures, les avions ou les satellites de façon à en optimiser la conception. "Notre métier est de rendre l’invisible visible", se plait à dire son PDG Philippe Garreau. La PME compte parmi ses clients des géants de la défense, de l’aérospatial et des télécoms comme Airbus, Boeing, Dassault Aviation, Thales, Ericsson, Nokia, Cisco, Huawei ou encore Samsung.
La PME réalise 90% de son chiffre d’affaires à l’international. Ses deux principaux sites de production se situent à Courtabœuf, près de Paris, et à Tel Aviv, en Israël. Mais elle dispose aussi de petites unités de fabrication à Brest, Manchester (Angleterre), San Diego (Etats-Unis), Rome (Italie) et depuis peu Shenzhen (Chine). Elle affronte non seulement des spécialistes comme l’américain NSI-MI dans la défense ou son compatriote ETS Lindgren dans les télécoms, mais aussi les trois géants mondiaux des instruments de test : l’américain Keysight, l’allemand Rhode & Schwarz et le japonais Anritsu.
Pour conforter sa croissance dans les années à venir, MVG parie sur la prochaine génération de mobiles 5G. "Nous sommes aujourd’hui présents dans la 4G, explique Philippe Garreau. L’intérêt de la 5G va au-delà des télécoms. Elle a vocation à ouvrir le champ de l’Internet des objets à des secteurs comme l’automobile, le médical, les villes intelligentes ou l’industrie du futur. Dans toutes ces nouvelles applications, il y aura un besoin de caractériser le comportement radio des équipements mais aussi de celui de l’environnement où ils seront utilisés." La PME dispose déjà de cinq produits 5G et s’attend à une accélération de la demande à partir de 2019-2020.
La 5G, un challenge technique
Mais pour MVG, la 5G constitue un défi technologique. "Elle réclame une technologie d’imagerie plus précise et plus fiable, adaptée à des fréquences plus élevées et à des systèmes multi-antennes, explique le PDG. C’est un grand challenge pour nous. Cela nous oblige à générer des scénarios électromagnétiques complexes. C’est l’objet de la R&D que nous menons sur le sujet."
La PME, qui investit 10% de son chiffre d’affaires en R&D, cherche à diversifier ses marchés avec l’ambition d’étendre sa technologie MV-Scan à tous les secteurs où elle peut apporter une valeur ajoutée. Deux projets de diversification sont sur le point de se concrétiser, l’un dans le médical pour le diagnostic du cancer des seins, l’autre dans les portiques de sécurité pour les aéroports. "Dans la détection de pathologies mammaires, notre technologie offre d’avantage d’être moins stressante pour les femmes puisqu’elle n’utilise ni des rayons X ni autres rayonnements ionisants, affirme Philippe Garreau. Ce système va être testé dans un hôpital en Irlande à partir de juin 2018. Nous en attendons les résultats début 2019."