Méthodologie de recherche d'actions et d'achat d'actions

Bonjour,
cela fait quelques mois que je travaille à fond une stratégie de placement pour un capital familial d’environ 2M€. Autant dire que je suis motivé à ne pas faire de bêtise. Beaucoup de lecture, un gros tableau GoogleFinance, plusieurs tests de logiciels de trading, pas mal de tuto youtube m’on servi à réfléchir à ma stratégie. Voici où j’en suis.

Avant d’en arriver à la stratégie de recherche et d’achat d’action, j’ai bâti une stratégie de diversification, sur deux banques, sur deux pays, avec une partie confiée aux bons soins de professionnels et une partie en gestion directe. Et donc, sur cette partie en directe, j’ai encore plusieurs sous lots à traiter:
- une partie, pour le moment majoritaire, sur 6 trackers, pour avoir une base de comparaison.
- une stratégie "achats sans revente", horizon 15 ans, sur un compte titre normal
- une stratégie "trading actif" sur un PEA, en profitant de la neutralité fiscale des mouvements internes
- une stratégie "start’up" sur un PEA PME
- des "bouts d’essai" sur d’autres méthodes de gestion plus active (trading à courte échéance, trading algorithmique) pour voir si j’ai la capacité à générer suffisamment de rendement net pour que ce soit rentable en terme fiscal et temps passé.

Bref, un panel large. Donc pour revenir au sujet du post, à l’intérieur de cette stratégie globale, comment je pense choisir les "achats sans revente"?

J’ai un profil d’entrepreneur, j’ai donc une forte tendance à considérer qu’une entreprise dirigeante qui sait gérer sa boite de manière exceptionnelle mérite qu’on lui fasse confiance. Et quand je dis savoir gérer sa boite, c’est autant en terme de ratios comptables qu’en terme d’image de marque, donc de relation avec les investisseurs.

1) j’ai suivi l’analyse "entreprises extraordinaires", et donc à partir du screener IH j’ai compilé une note à partir des indices F Score, IH Score, Beta, ROE, ROIC, et CROIC
2) j’ai calculé le rendement équivalent annuel à un placement recapitalisé de l’évolution du cours de bourse sur les 10 dernières années,
J’arrive à une liste "A" qui est le TOP 50 d’entreprises ayant généré plus de 20% de rendement annuel, et possédant des ratios comptables solides. Et j’ai une une liste "B" d’entreprises qui n’ont pas tous les critères mais qui peuvent mériter d’entrer dans la liste "bout d’essai". Comme Tesla par exemple qui a un rendement annuel équivalent très élevé, des fondamentaux catastrophiques, et un business plan très particulier qu’en tant que spécialiste des start’up disruptives je comprends aisément (lire Chrossing The Chasme").

Je suis maintenant en phase d’analyse une à une de mon TOP 50, afin de détecter si il y a une anomalie. Et je passe en phase d’analyse graphique pour tracer la tendance long terme qui correspond à la croissance réelle de l’entreprise, et identifier le bon moment pour acheter, typiquement lorsque le cours se rapproche de l’oblique basse de la tendance.
Et pour finir, je suis patient. je peux attendre un trimestre si il le faut. Mon objectif, c’est de faire du 5% par an en recapitalisation, pendant 15 ans minimum. Si je fais mieux, super mais c’est pas une obligation. Si je pars de 2M€ et que j’arrive à faire 5%/ans recapitalisés, dans 20 ans j’aurais assuré une retraite dorée pour toute ma famille et la génération suivante repartira avec le même capital. Job done comme on dit.
Et si j’y arrive en 8 ans, c’est génial.

Dernière modification par Guilin (14/09/2020 10h36)

Talleyrand a écrit :

J’ai pensé extraire les actions des indices les plus connus type S&P500, SBF120, FTSE350, Nikkei225 puis faire une préselection avec les critères suivant:

….

Deux réflexions, en vrac.

En ligne avec Scipion sur les critères de valorisation. Pour les moyennes/grosses capi, mon screener ne contient pas cette information. D’ailleurs, je ne sais pas trop les interpréter : c’est quoi une action chère? Si elle est chère, c’est peut-être parce qu’il y a une bonne raison? Pareil dans le cas inverse? Et lles indicateurs de profitabilité utilisés sont souvent (toujours?) basés sur l’année précédente.

Perso, j’ai intégré cette année dans mon screener une colonne ’cash net’ / capi. Un biais personnel sans doute (je suis obsédé au quotidien par la trésorerie . Mais dans le contexte actuel, l’adage ’cash is king’ est sans doute plus vrai que d’habitude…

Puisqu’on parle de biais.

dangarcia a écrit :

Dans votre cas, le problème est que, comme tout investisseur débutant, vous êtes en excès de confiance (cf cette étude L?Exces De Confiance Des Investisseurs Individuels : Application Sur Le Marche Boursier Tunisien - ScienceDirect mais là encore les exemples ne manquent pas).

Vous ouvrez un champ de réflexion fascinant (dans un champ de recherche bien compliqué, que je n’ai jamais vraiment compris).

Cela étant, l’article que vous citez montre qu’il existe un biais de confiance excessive (au sens de la psychologie cognitive) au sein d’un échantillon d’investisseurs individuels présents dans une salle de marchés…on est sans doute loin d’investisseurs débutants.

Si je reprend cet article (fort intéressant), pour que Talleyrand (puisqu’il s’agissait de lui mais c’est juste pour l’illustration) souffre de ce biais ,il faudrait qu’il coche au moins trois des quatre cases suivantes :
- Qu’il gère lui même son PTF parce qu’il a confiance en ses intuitions (et pas parce que c’est amusant ou pour d’autres raisons)
- Qu’il compte baser ses décisions sur une multitude d’information car on n’est jamais trop bien informé
- Qu’il compte conserver ses lignes moins de trois mois en moyenne (note : le volume des échanges étant un grand classique pour mesurer le biais de confiance excessive sur les marchés).
- Qu’au quotidien, il pense avoir plutôt de la chance

En regardant les réponses de Talleyrand, il coche peut être le point 2 (il mentionne qu’il a quand même accès à plus d’infos que l’investisseur moyen…). Mais rien ne me suggère qu’il coche les autres.

Donc en l’état, rien ne dit qu’il souffre d’un biais d’excès de confiance au sens du corpus de la psychologie cognitive, que vous mobilisez (d’ailleurs et s’il était excessivement confiant, pourquoi viendrait-il demander des conseils/retours sur le forum?).

Mais quand bien même en ’souffrirait-il’, serait-ce un mal?

Je fais un parallèle. Une hypothèse qu’on retrouve souvent dans la littérature est que la décision de créer une entreprise est « irrationnelle » dans bien des cas au regard des taux de survie effectivement constatés … et potentiellement portée par une confiance excessive (source : Excès de confiance et création d’entreprise : une synthèse des approches cognitives).

En d’autres termes : au regard des informations ’objectives’ portées à notre connaissance, il est irrationnel de créer une entreprise (taux de survie pas terribles) ou de s’essayer à la sélection de ses titres (ça fera souvent moins bien que le marché) ou de ses ETF (après tout, ne faut-il pas souffrir d’un excès de confiance pour faire le choix d’ETF thématiques ou qui excluent certaines zones du monde?).

Heureusement qu’il y en a qui ont une confiance excessive en eux. Sinon, on aurait sans doute plus beaucoup d’entrepreneurs dans ce pays…

Dernière modification par carignan99 (16/09/2020 18h54)

Bonjour à tous,

J’investis en bourse depuis 3-4 ans et je me forme en autodidacte en lisant des livres, en écoutant certains mentors sur youtube et en lisant différents forums.

Au tout début j’ai commencé en investissant dans des ETF. Je n’ai pas voulu réinventer la poudre, sachant qu’à la base ça n’est pas mon metier. J’ai acheté en grosse partie du SP500, puis un etf monde (si jamais le vent tourne est que les USA ne dominent plus la bourse d’ici à 20/30 ans) et un etf emerging market.

Mais finalement j’y ai vraiment pris gout et j’ai petit à petit commencé à faire du stockpicking sur une partie limitée de mes investissements qui représente 25% de mes euros totaux investis. Je n’y ajouterai plus un seul euro de ma poche, avec la logique suivante : soit je fais du très bon stockpicking, je "poutre" les indices  et ma partie stockpicking grossit assez vite ; ou bien je me plante totalement et je limite la casse puisque je n’investis pas dans un puit sas fond ou je rajoute toujours des euros pour moyenner à la baisse, sans que ça ne remonte jamais. Cette poche investissement est aujourd’hui 100% fr. Pas pour des raisons de "cocorico" mais en raison des montants investis. Pour les autres pays européens, mon broker me demande des minimums par action qui ne me permettraient pas d’être assez diversifié.

Comment j’ai fait, moi gros néophyte, pour faire mon stockpicking ? Je me suis aidé d’un stockscreener qui m’a fait investir dans du très bon et du moins bon. Au final, j’ai fait moins bien que le CAC40 mais je ne suis pas dans le rouge non plus. Aujourd’hui j’aimerais aller plus loin. Toujours utiliser un stockscreener avec des critères basés sur les fondamentaux des entreprises pour faire un premier tri et ensuite utiliser mon "gabarit" qui est une sorte de tableau dans lequel je vais faire mouliner chaque entreprise qui semble interessante pour voir si j’y vais ou non. J’ai plutôt bien avancé sur ce tableau aujourd’hui et j’aimerais vous le présenter pour échanger avec vous, avoir vos retours, voir si je me suis trompé ou non, lire des conseils pour m’améliorer, etc. Peut-être que ce tableau vous aidera également. J’ai voulu bâtir ce tableau pour un style d’investissement bien précis qui est le quality investing voire du GARP. Je recherche du MOAT, du princing power, des marges fortes, un endettement très maitrisé, pas de dilution de l’actionnaire, etc. Si vous trouvez mon tableau trop ou pas assez compliqué/poussé, n’hésitez pas à m’en faire part. Ci-dessous, mon tableau :






J’ai ajouté un numero à chaque ligne pour faciliter les échanges.

Pour la partie tronquée sur les colonnes à droite, vous ne ratez rien, c’est juste des cases vides pour remplir les lignes années après années.

Merci !

Dernière modification par HonCD (15/10/2023 19h29)