Bonjour,
vous indiquez "le notaire du vendeur". Or :
- Soit vous avez votre propre notaire, auquel cas il faut lui demander conseil.
- soit il n’y a qu’un seul notaire, et alors le notaire du vendeur est aussi votre notaire, et il faut lui demander conseil.
Dans tous les cas, demander conseil au notaire, c’est son boulot ! Les notaires sont généralement injoignables par téléphone ; mais demander au clerc que le notaire vous rappelle au sujet de l’alignement sur la vente de tel bien. Un notaire consciencieux finira par vous rappeler (ça peut prendre un jour ou deux).
L’illustration et le texte ne sont pas hyper limpides. AMP, je ne sais pas ce que c’est. C’est quand même étonnant qu’un certificat d’urbanisme utilise un tel sigle, non explicité. L’autre personne, outre le notaire, vers qui je me tournerais pour obtenir plus d’informations, c’est l’autorité qui a émis le CU. Donc, la personne en charge de l’urbanisme à la commune ou à la com com.
A votre place, avant d’appeler cette personne, je lirais attentivement le PLU. Et je rechercherais l’existence d’un plan général d’alignement et, s’il existe, je le lirais attentivement.
S’il s’agit bien d’un plan général d’alignement, voici ce que je comprends :
Il s’agit d’une servitude qui grève le bien. C’est à dire que, si vous achetez, c’est avec la connaissance que cette partie de l’immeuble est "en sursis" : elle devra disparaître un jour.
A propos d’indemnisation (1ère source citée ci-dessous) :
Terrain bâti.
Dans ce cas, il n’y a pas transfert de propriété ni incorporation immédiate dans le
domaine public. Les propriétés sont seulement grevées d’une
servitude de reculement.
Cette servitude implique qu’aucune nouvelle construction ne peut être
autorisée et qu’aucun travail confortatif ne peut être entrepris. La prise
de possession ne se fait que lorsque les bâtiments et les clôtures ont
été démolis (vétusté ou démolition volontaire par le propriétaire),
l’indemnité due aux propriétaires ne portant que sur le terrain nu.
Donc :
- ce qui semble relativement rassurant, c’est que la commune ne vous chasse pas, là maintenant. Elle attend que les immeubles "meurent" d’eux-mêmes, ce qui peut prendre longtemps. Vous devriez donc pouvoir exploiter l’immeuble pendant de nombreuses années.
- en revanche, cet immeuble est en sursis. La commune ne vous indemnisera pas pour la destruction de l’immeuble. Du fait de la "servitude de reculement" dont vous étiez au courant au moment de l’achat, vous avez acheté un immeuble "en sursis", en pleine connaissance de cause. Donc, aucune indemnité ne vous est due quand il finit par être démoli. Seul le terrain nu est indemnisé, mais au prix du terrain nu, donc très bon marché !
Donc, la personne qui doit vous "indemniser", c’est le vendeur, en vous consentant un prix très bas ; en effet, il vous vend un immeuble "en sursis" et non pas un immeuble qui a le droit d’exister durablement.
Le vendeur était forcément au courant ; en vous cachant ce fait, il vous a roulé dans la farine. A partir de là, deux options :
1) dénoncer le compromis : vous envoyez une LRAR à l’agence et au vendeur, disant en substance "vous m’avez caché le fait que l’immeuble était frappé d’alignement, ce qui est une servitude grave, diminuant fortement sa valeur puisque, à long terme, il finira par être démoli et l’indemnisation ne portera que sur la valeur du terrain nu. Du fait que vous m’avez caché une qualité essentielle de la chose, l’accord sur la chose et le prix ne tient plus. Le compromis est donc cassé sans indemnité".
2) faire une forte négo sur le prix : "vous m’avez caché le fait que l’immeuble était frappé d’alignement, ce qui est une servitude grave, diminuant fortement sa valeur puisque, à long terme, il finira par être démoli et l’indemnisation ne portera que sur la valeur du terrain nu. Ainsi, vous me proposez d’acquérir un immeuble "en sursis", dont la valeur résiduelle ne sera que celle du terrain nu pour la partie frappée d’alignement. Or, j’avais accepté le prix de tant pour un immeuble normal et non pas un immeuble en sursis. Compte tenu de cette servitude qui modifie fortement la qualité de la chose, je reste intéressé pour l’acquérir mais le juste prix me semble être tant (nettement moins). A défaut d’accord sur ce nouveau prix, le compromis est donc cassé sans indemnité".
A reformuler un peu mieux, avec le conseil d’un notaire ou d’un avocat.
Accessoirement, à l’oral, je passerais une bonne soufflante à l’agent immobilier : "vous vous êtes foutu de moi ! Me faire visiter un immeuble frappé d’alignement, donc "en sursis" et ne pas me prévenir ! Et après vous me faites signer un compromis, qui est quasiment la vente, sur un truc qui a un grave défaut, à savoir une servitude de reculement, sans me prévenir ! Et si c’était un arrêté de péril, vous ne m’auriez pas prévenu non plus ? C’est lamentable ! C’est un défaut de conseil !". S’il dit "le vendeur ne m’a pas prévenu", dites-lui que premièrement c’est son boulot d’agent d’immobilier de savoir ce qu’il vend ; à lui de se renseigner, à commencer par consulter le PLU. Et deuxièmement, lui dire qu’il peut remonter la soufflante au vendeur, en lui disant : "vous vous êtes foutu de moi ! Me donner à vendre un immeuble frappé d’alignement, donc "en sursis" et ne pas me prévenir !". Il faut que l’AI comme le vendeur comprennent bien qu’il n’est pas correct de vendre un immeuble en sursis, sans prévenir, et que vous n’êtes pas content du tout.
Accessoirement, votre mésaventure semble une énième confirmation qu’il est préférable de signer le compromis chez le notaire et non pas en agence.
Sources :
https://www.creuse.gouv.fr/contenu/tele … nement.pdf
https://terranota.fr/alignement-et-marg … rietaires/
Dernière modification par Bernard2K (28/04/2024 06h08)