Bonjour Parisien et GoodbyLenine,
Membre de l’équipe SmartAngels, je me permets de répondre à certains des points soulevés dans vos précédents échanges. L’idée n’est absolument pas de remettre en cause l’expérience que vous avez pu connaître sur notre plateforme mais d’apporter quelques éléments de précision qui pourront enrichir votre réflexion et celle d’éventuels lecteurs.
• « SmartAngels fait du crowdfunding un peu élitiste »
S’il est vrai que nos investisseurs sont invités à indiquer s’ils souhaitent défiscaliser leur investissement, la majorité de nos membres investisseurs n’investit pas dans cette optique de défiscalisation. Les investisseurs demandant à défiscaliser leur ISF représentent une faible majorité de nos membres tandis que la défiscalisation IR, si elle est loin d’être systématique, est ouverte à n’importe quel ménage sans distinction de patrimoine et n’a donc rien d’"élitiste".
• Le ticket minimum
Le ticket minimum est aujourd’hui fixé à 1 000 euros sur notre plateforme. Il est toutefois défini avec les entrepreneurs, qui peuvent décider de l’augmenter légèrement mais jamais au-dessus de 4 000 euros. C’est effectivement plus que le ticket minimum fixé par d’autres plateformes mais c’est un positionnement que nous assumons entièrement, celui-ci permettant d’assurer aux entrepreneurs l’entrée à leur capital d’un nombre raisonnable d’actionnaires, avec lesquels ils pourront entretenir une relation suivie. Voici à titre indicatif les tickets minimum des dernières opérations réalisées / en cours de financement : Flowerbox 2 400 €, Canibal 3 000 €, Green & Blue Veda 2 000 €, Green On 3 000 €, Travellution 2 000 €, Naïo Technologies 1 000 €, Crème & Ciseaux 2 800 € ou encore Gustave & Rosalie 2 600 €.
• La valorisation et l’ouverture du capital
Les valorisations que nous présentons à nos investisseurs sont, dans la majorité des cas, celles qui ont été négociées entre les entrepreneurs et leurs investisseurs / actionnaires actuels (business angels, investisseurs industriels, investisseurs institutionnels, etc.) ayant investi des tickets plus importants, avec une analyse et une validation de la part de nos équipes. Si l’exercice de valorisation des start-up reste bien entendu délicat, les valorisations que nous présentons aux membres de notre plateforme sont issues d’évaluation et de négociations préalables entre toutes les parties prenantes de l’opération. Nous refusons ainsi régulièrement de beaux dossiers dont les valorisations nous semblent largement surévaluées. À titre d’information, les start-up et PME de croissance mentionnées plus haut ont ouvert entre 20% et 40% de leur capital.
• Le pacte d’actionnaire et les droits des investisseurs
Pour les raisons que vous indiquez, auxquelles s’ajoute le nombre élargi d’actionnaires potentiels, il n’est en effet pas possible que chaque investisseur négocie individuellement les clauses du pacte d’actionnaires des sociétés que nous présentons. En revanche, les droits qui vous sont conférés sont les mêmes que ceux des autres investisseurs de la société, sauf cas particuliers. Nous réalisons par ailleurs des due diligences approfondies et collaborons avec les conseils juridiques des sociétés afin de nous assurer que les droits des actionnaires investissant via le crowdfunding seront bien respectés (droit d’information et clauses de sorties notamment). Néanmoins, vous avez raison lorsque vous indiquez que l’horizon de liquidité n’est pas systématiquement prévu à court-terme. C’est la « règle du jeu » qui est clairement établie et acceptée par les investisseurs sur cette classe d’actifs et vous conviendrez qu’il est difficile pour une jeune entreprise si ce n’est d’envisager (car les perspectives de sortie sérieuses sont généralement présentées dans les dossiers), du moins de garantir une entrée en bourse ou le rachat par un grand groupe à horizon 5-10 ans.
• Le profil des investisseurs en crowdfunding
C’est pour cette raison que l’investissement via une plateforme de crowdfunding s’adresse en effet à des investisseurs qui pourront porter un jugement sur les entreprises que nous présélectionnons. Nous réalisons bien sûr un rigoureux travail d’analyse, de due-diligences et de constitution des dossiers, en ne perdant pas de vue que, de par notre statut de Conseil en Investissement Financier agréé par l’AMF, notre client est l’investisseur. Toutefois, la décision d’investir revient à ce dernier et il est pour cela nécessaire qu’il soit capable de porter un jugement sur le dossier, comme c’est le cas pour n’importe quel produit financier.
Certes, le crowdfunding est un nouveau mode de financement qui doit encore faire ses preuves et les plateformes ont un important travail pédagogique à mettre en œuvre en vue de promouvoir l’investissement au capital de start-up et PME de croissance. Le meilleur outil pour y parvenir est de sélectionner des entreprises qui existeront encore dans quelques années, qui se seront développées et qui ne laisseront plus de doutes à leurs actionnaires sur le crowdfunding. Des Business Angels et fonds d’investissement de référence croient en ce modèle et ont investi dans SmartAngels, non seulement en tant qu’investisseurs mais également en tant qu’utilisateurs de la plateforme. Des investisseurs « expérimentés » et des investisseurs particuliers pour financer ensemble les pépites françaises, voilà le modèle de financement que nous sommes en train de mettre en place !