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L'effectuation : une approche pragmatique et adaptative de l'entrepreneuriat

Effectuation et entrepreneuriat : comparaison avec une approche traditionnelle

Cette discussion aborde deux approches distinctes de l'entrepreneuriat. Un premier membre présente le concept d'effectuation, une méthode pragmatique et adaptative décrite dans le livre de Philippe Silberzahn, L'effectuation. Cette approche repose sur cinq principes clés : démarrer avec les ressources disponibles, agir en perte acceptable, adopter une stratégie de patchwork fou (collaboration), tirer parti des surprises (principe de la limonade) et créer le contexte de manière itérative. L'effectuation se distingue de l'approche causale traditionnelle, plus planifiée et prédictive.

Un second participant compare son expérience de gestion d'un commerce électronique sur dix ans avec ces principes. Il décrit sa méthode comme hybride, s'apparentant à un profil **TP/TJ** (Myers-Briggs Type Indicator), conciliant adaptation et planification. Cependant, il reconnaît les limites de cette approche axée sur l'opportunité et l'adaptation pour générer une croissance significative à long terme, comparée aux stratégies plus **TJ** (planifiées et axées sur les objectifs chiffrés) utilisées par des concurrents qui ont réussi.

La discussion met en lumière le débat entre deux modèles de gestion : une approche **adaptative et flexible**, privilégiant la réaction aux opportunités et aux surprises, et une approche **planifiée et prédictive**, privilégiant la mise en place d'objectifs précis et la mobilisation de ressources importantes pour les atteindre. Les participants soulignent l'importance de la **gestion du risque** et du rendement dans le choix de la stratégie, en fonction du secteur d'activité et des objectifs à long terme.

Les arguments présentés mettent en avant les avantages et les inconvénients de chaque approche. L'effectuation offre une flexibilité et une adaptabilité face à l'incertitude, tandis que l'approche **TJ** permet une croissance plus rapide mais nécessite une planification rigoureuse et une mobilisation de ressources importantes. Le choix optimal dépend donc du contexte, des ressources et des objectifs de l'entrepreneur.


2    #1 20/01/2025 16h43

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Ma dernière lecture le livre L’effectuation de Philippe Silberzahn

Le principe de l’effectuation repose sur une approche pragmatique et adaptative de l’entrepreneuriat. Cette théorie met l’accent sur l’importance de l’action dans la création d’une entreprise, plutôt que sur des plans préétablis et des prédictions à long terme. Elle est fondée sur l’idée que l’avenir est incertain et qu’il est difficile de tout prévoir, mais que l’entrepreneur peut en revanche agir sur le présent pour influencer le futur.

L’effectuation repose sur 5 principes clés :

1. Le principe du "démarrer avec ce que l’on a" : Ce principe stipule que les entrepreneurs doivent commencer avec ce qu’ils ont à leur disposition, c’est-à-dire leurs ressources actuelles (compétences, réseau, moyens financiers) plutôt que de chercher à obtenir des ressources qu’ils n’ont pas encore.

2. Le principe d’agir en perte acceptable : Plutôt que de se concentrer sur les gains potentiels, ce principe suggère de ne jamais investir plus que ce qu’on est prêt à perdre. Cela permet de limiter les risques et de maintenir un contrôle sur l’entreprise.

3. Le principe du "patchwork fou" : L’entrepreneur ne travaille pas seul, mais crée un réseau de partenaires et de collaborateurs avec lesquels il va co-créer des solutions et partager les risques. Cela favorise l’innovation collaborative.

4. Tirer parti des surprises (principe de la limonade) : Ce principe repose sur la capacité à prendre des décisions et à agir malgré l’incertitude. L’entrepreneur doit souvent faire un "saut de foi" en testant ses idées et en ajustant ses actions en fonction des retours du marché et des partenaires.
Il doit tirer parti des surprises : si vous prévoyez de vendre du jus d’orange et que la vie vous vends des citrons, vendez de la limonade…

5. Créer le contexte (pilote dans l’avion / création itérative) : L’entrepreneur expérimente, apprend de ses erreurs et ajuste ses stratégies en continu. L’entrepreneuriat devient ainsi un processus dynamique, où l’action et l’adaptation sont primordiales.
Puisque le futur est impossible est à prévoir, on ne doit pas le subir, mais le construire grâce à des actions dans le présent

En résumé, l’effectuation encourage une approche flexible et évolutive de la création d’entreprise, dans laquelle l’entrepreneur adapte constamment son projet en fonction des ressources disponibles, des partenariats créés et des opportunités émergentes, plutôt que de suivre un plan rigide à long terme.

Ce modèle se distingue de l’approche causale traditionnelle, qui consiste à partir d’un objectif bien défini et à planifier minutieusement chaque étape pour y parvenir.

En résumé, une lecture que j’ai trouvé très intéressante, une fois n’est pas coutume pour un livre de business écrit par un auteur français.

Il y a aussi pas d’exemples historiques d’entreprises, dont certaines que je ne connaissais pas, que j’ai trouvé intéressants.

Mots-clés : approche, effectuation, entrepreneuriat

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#2 21/01/2025 11h29

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Merci pour cette synthèse.

Mon site eCommerce est géré depuis + de dix ans selon des préceptes identiques, puisque c’était aussi une façon de rendre sa gestion compatible avec mon mode de vie nomade et destructuré.

Si je faisais une comparaison avec le profil personnel MBTI, ce serait une gestion d’entreprise hybride façon **TP/**TJ plutôt que exclusivement **TJ, comme semble le faire les grosses sociétés.

Cependant, ce n’est pas parfait. Car pour générer de la croissance, compter majoritairement sur des optionnalités ou en sachant plus ou moins bien tirer partie de ce qui arrive (mode **TP) trouve ces limites.

Dans mon secteur, ceux qui ont eu une gestion quasi exclusivement **TJ, en mettant de gros moyens (aidés par des levées de fonds d’ailleurs, voir mon message) pour atteindre des objectifs chiffrés et planifiés, sont loin devant maintenant.

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