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4 #1 02/04/2016 14h35
- parisien
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(Le sujet est très sérieux, mais repose sur quelques observations "anecdotales" de ma part. Rien de démontré rigoureusement et des considérations qui peuvent sembler naïves. Mais j’ai pensé qu’un échange pourrait être utile à tous).
Certaines sociétés cotées peuvent voir leur activité principale baisser de manière progressive et apparemment inexorable, car leur marché décline structurellement. Quelques exemples connus:
- Neopost, avec comme activité principales les solutions pour courrier postal, le marché du courrier postal étant en train de disparaître ou du moins de décliner profondément
- les sociétés qui géraient principalement des annuaires papier, comme Solocal ex-Pages Jaunes en France
- DNX Corp, dont les activités principales étaient l’e-commerce d’objets X, comme les sex-toys (faisant face à une concurrence grandissante d’autres sites, y compris généralistes) et les vidéos X sur internet (alors les sites proposant des vidéos gratuites et de qualité se sont ensuite multiplié)
Le cours baisse alors et le rendement du dividende, en général supérieur à la moyenne au début, devient alors encore plus élevé.
L’investisseur est alors encouragé à y investir, d’autant que le management (qui a une incitation à garder son groupe en vie, pour conserver sa rémunération, même quand une gestion en extinction avec grosses distributions de cash aux actionnaires pourrait être très bénéfique à ces derniers) se lance dans des diversifications "prometteuses" vers des activités connexes, pour enrayer le déclin du CA:
- Neopost: solution pour colis, par ex., pour profiter de l’essor des colis grâce au e-commerce, mais c’est un secteur très concurrentiel à marges plus faibles, où les cadres de Neopost ne seront peut-être pas efficaces, habitués qu’ils étaient à vivre dans un monde peu concurrentiel (duopole avec Pitney Bowes)
- Solocal: annuaires sur internet, mais l’offre Google dans ce domaine, bien plus intégrée, leur laisse-t-elle une chance?
- DNX Corp, avec les solutions d’e-payment (mais des premiers entrants y ont déjà des positions très solides) et les webcams payantes (secteur très concurrentiel)
Bien sûr, je schématise à l’extrême. Mais il me semble que ces valeurs - dont l’activité (ex-)principale était très rentable - vont voir dans la quasi-totalité des cas leur cours sur une tendance pluri-annuelle fortement baissière, car:
- pour avoir le maximum de cash pour investir dans ces nouvelles activités, elles coupent leurs dividendes, ce qui provoque à tort ou à raison des ventes massives du titre
- et surtout, même quand ces transformations profondes sont un succès, il faut au moins 5-7 ans avant que le monde extérieur soit sûr que c’est un succès. Ce temps est beaucoup trop long pour la plupart des petits et grands investisseurs en bourse.
Le cours va donc certainement décliner fortement année après année, et la meilleure stratégique est de vendre vite, même à perte (qu’en pensez-vous?)
Quitte à racheter à un cours quasi certainement bien plus bas quelques années plus tard, et uniquement si la transformation est clairement un succès. A ce moment, bien sûr, le cours aura déjà rebondi d’au moins 20%. Mais comme le dit Bifidus par ex., il vaut mieux rater les premiers +20% du rebond que s’entêter à conserver (ou pire renforcer) un titre qui pourrait baisser encore de 50%, voire de 100%.
Conclusion: dès que vous identifiez un titre comme ayant son activité principale en déclin structurel, et même si ses ratios de valo ou son dividende semblent très attractifs, il vaut mieux vendre. Car statiquement, l’upside sur les 2 prochaines années est bien plus faible que le downside.
Et en vendant ces titres, vous aurez toutes les chances de surperformer les indices.
Car des back testings sur le S&P 500 démontrent l’évidence:
- si on élimine les 10% des titres de cet indice qui vont voir leur cours le moins bien performer sur les 2 prochaines années (bien sûr, les identifier à l’avance tous ces titres est impossible),
- et si on achète les 90% des titres restant du S&P 500,
on va *très* fortement surperformer cet indice.
Mots-clés : déclin structurel, transformations, éliminer les valeurs en déclin
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#2 02/04/2016 14h56
- bifidus
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Je suis bien sur d’accord à 100%.
Même sur une valeur comme Neopost qui semble bien gérée et continue de faire des profits le marché peut rester négatif des années et le prix baisser régulièrement sans même offrir des rebonds salvateurs. Inutile de garder une valeur à 10 fois les profits si 5 ans après ceux ci n’augmentent pas et le marché n’en donne plus que 7 fois les profits. On aura perdu 30% même dans un marché bullish !
Avec Neopost j’ai mis du temps à comprendre car les publications ne sont pas catastrophiques, mais j’ai fini par tout couper et bien m’en a pris.
Je note quand même qu’il est moins catastrophique d’avoir ce genre de valeur que des boites qui en plus perdent de l’argent comme CGG ou sont endettées comme Solocal.
Par contre il est parfois difficile de détecter si le problème est du à un secteur en déclin, un mauvais management ou un accident de parcours.
Par exemple j’ai eu du Toupargel (j’ai essayé tout ce qui crachait plus de 5% !). Au premier pw j’ai cru à un accident. Au deuxième je me suis convaincu que le modèle était en déclin et j’ai vendu à perte. A posteriori j’ai eu raison car depuis le cours a été divisé par 3. Mais je ne suis toujours pas persuadé que le modèle est foncièrement dépassé et que ce n’est pas le management qui est mauvais (de toute facon dans les 2 cas il faut vendre).
Qui n’a pas vécu dans les années voisines de 1780 n’a pas connu le plaisir de vivre
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#3 02/04/2016 14h56
- Super_Pognon
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Ce qui serait bien, ce serait d’avoir quelques données à exploiter.
Je veux dire, pas mal de boîtes qui ont eu ces challenges à gérer, et sur une certaine durée.
Car, si votre observation est juste, la bonne stratégie est de shorter dans les premières années puis d’être long juste avant que le marché reconnaisse la transformation réussie.
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#4 02/04/2016 14h58
Merci pour ce sujet aussi original qu’intéressant.
Je crois que pour les B&H que sont la plupart des investisseurs de ce forum (avec raison), vous soulevez là la plus grande difficulté:
Quand faut il garder sereinement une entreprise extraordinaire sans regarder les cours quotidiens, et quand faut il accepter sa perte et arbitrer vers d’autres titres plus prometteurs?
Il est certain qu’il ne faut pas sans arrêt se poser ce genre de question, lorsqu’une action a été sélectionnée pour le long terme, la question de la pérennité de son business cœur, et éventuellement de son MOAT, doit avoir été posée. Le questionnement quotidien conduit à des ventes impulsives qu’on regrette ensuite. Alors s’interroger une fois par an lors d’un point stratégique du portefeuille global? Lors de la lecture du rapport annuel?
Ensuite, si ces grandes évolutions sociétales (avènement d’internet et du tout numérique, normes environnementales, nouvelles pratiques) sont évidentes à posteriori, il faut être sacrément visionnaire pour les voir venir. Heureusement elles s’installent quand même sur quelques décennies (ex: internet) ou années (ex: Iphone) et donc quitte à perdre quelques %, on peut sans doute prendre le temps de la réflexion.
Je note toutefois, concernant votre statistique sur les 10% d’actions "sabrées" dans un indice, que l’une des difficultés du stock picking aujourd’hui est la part croissante du marché des ETF. Lorsque les investisseurs ETF achètent le CAC, ils achètent du L’Oreal et du Sanofi, mais ils achètent aussi des bad stocks comme EDF (sorti depuis peu) ou Arcelor-Mittal dont aucun stock picker ne voudrait. Cela peut générer des fluctuations de cours "illogiques", même si à terme EDF, Gemalto etc continuent à dégringoler inexorablement.
Je trouve que les SIX CLASSES d’ACTIONS décrites par P Lynch dans son excellent ouvrage permettent de bien illustrer ce débat. Quand on passe d’une valeur de croissance ou d’un pilier à une limace, ou une société en redressement, alors on peut trouver sa place dans un portefeuille d’actifs, mais plus avec la même signification stratégique ou la même exposition en terme d’allocation.
C’est dur d’anticiper les marchés…
EDIT: @SuperPognon
Shorter quand ca baisse et racheter au plus bas, c’est pas facile.
Quand à shorter des actions à fort dividende qui peuvent mettre des années à franchement baisser, vivant sur leurs acquis, cela risque de coûter cher.
L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître (A. Dumas )
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#5 02/04/2016 15h43
MisterVix a écrit :
Le questionnement quotidien conduit à des ventes impulsives qu’on regrette ensuite.
Je me questionne quotidiennement sur chacune de mes participations car je pense que ma stratégie d’investissement les concernant doit être remise en question à chaque nouvelle information non prise en compte dans mes analyses .
Pour moi le questionnement quotidien améliore notre prise de décision et nous pousse vers l’élévation de soi , en le limitant pour vous protéger de vos mauvais choix influencés par vos émotions vous limitez aussi votre vigilance donc je vous suggère de combattre vos émotions(en investissement) plutôt que de vous instaurer ce genre de protections ou œillères qui peut se révéler efficace mais aussi désastreuse selon le contexte .
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#6 02/04/2016 15h47
@vbvaleur
Je suis bien d’accord avec vous, on peut réfléchir très fréquemment à la pertinence de nos investissements.
Mon propos était de dire qu’on ne peux pas quotidiennement s’interroger sur les changements fondamentaux de notre société qui portent des jeunes pousses et détruisent de vieux empires. Identifier une cassure majeure demande tout simplement du temps, en mois ou en années.
L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître (A. Dumas )
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2 #7 02/04/2016 15h48
Il faut surtout réussir à différentier les signaux tel que l’incident temporaire entrainant -20% avant un +50% du cours et le -20% plus ou moins rapide qui n’est qu’un des prémices d’une érosion plus ou moins rapide du cours en direction du point 0.
On peut ainsi observer les situations suivantes :
- L’incident de parcours ou catastrophe temporaire, qui n’affecte pas vraiment l’entreprise dans sa profondeur et va permettre de se placer subtilement sur le titre.
- La lente agonie dans un marché qui s’éteint, si le management se débrouille il y a moyen de traire la vache, la société peut valoir plus morte que vivante.
- La défiance prolongé suite aux erreurs successives d’un management ou des magouilles comptables, ou une incompréhension du marché.
- Le changement de modèle et/ou retournement de cycle dont la durée est généralement assez longue. Le changement de modèle peut être un échec, le retournement d’un cycle comme les matières premières actuellement peut décimer les intervenants.
Toute la difficulté étant que les situations peuvent s’imbriquer et/ou causer une des autres.
- Effritement des marges dans le hardware technologie, volonté de changement de modèle, acquisition d’autres entreprises, diworsification et échec de la manoeuvre, défiance du marché…
- Catastrophe industrielle ou médiatique, atteinte de l’image de marque ou du bilan, érosion des revenus ou déclenchements des covenants, chute du cours, impossibilité de recapitaliser sans dilution massive..
- Retournement du cycle des matières premières, effondrement des revenus, couteau sous la gorge, vente des actifs +/- bradés, défiance du marché, liquidation de la valeur pour l’actionnaire.
Les incidents de parcours ou catastrophe connexe, vont généralement avoir une incidence encore plus importante sur les titres déjà bien valorisés ou dont l’avenir était vu trop en rose.
Eureka
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1 #8 02/04/2016 17h06
- stanny
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Après les "vrais / faux" initiés, encore un sujet d’école passionnant ouvert par Parisien : "les déclinantes"
Je ne place pas dans le même "pot" toutes les déclinantes…
Dans vos 3 exemples, il y a déjà selon moi 2 catégories très distinctes :
2 entreprises sont très endettées rapportées à leur cash flow (dette financière globale + FP hybrides) / cash flow normatif > 5 (de mémoire), l’autre se rapproche d’une net cash (mais dans un business historique pas très "fair").
Ci dessous un extrait de mon tableau de classement perso :
Les déclinantes (chiffre d’affaires et/ou résultats) non endettées :
PASSAT
NETGEM
DNX
ENTREPARTICULIER
……….
Les déclinantes (même critères) endettées :
SOLOCAL
NEOPOST
……
Il y a d’autres catégories de déclinantes bien sûr : (je classe certaines dans plusieurs « pots ») :
les cycliques, les hyper sensibles, les recovery très difficiles, les endormies,…et quelques autres…
Tout l’art du stock picker, on est bien d’accord Simon, consiste à trouver :
- celles qui connaissent un accident de parcours dont elles pourront se relever (parfois encore plus fortes) et,
- les secteurs qui font face à des vents contraires temporaires.
ou pour résumer en quelques mots : décotée mais en devenir…
@+
Bons trades
Stan
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#9 02/04/2016 17h31
- Rognon
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Je rajouterais Areva.
Personnellement il y a quelques années, je l’aurais mis à l’inverse, mais force est de constater que Fukushima (agravé par une gestion épouvantable + implication de l’état) ont semblent-ils mis une spirale déclinante très forte.
Donc dans les critères, les évènements catastrophes ont peut etre leur place -> shorter Areva depuis Fukushima aurait été très lucratif, même si son déclin n’est pas du tout du qu’à cet évènement (-90% quand même depuis 2011)
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#10 02/04/2016 17h49
- Super_Pognon
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MisterVix a écrit :
EDIT: @SuperPognon
Shorter quand ca baisse et racheter au plus bas, c’est pas facile.
Quand à shorter des actions à fort dividende qui peuvent mettre des années à franchement baisser, vivant sur leurs acquis, cela risque de coûter cher.
Je n’affirme pas que c’est facile. Si la stratégie fonctionne, autant l’exploiter à fond (sous cette forme ou sous une autre) ?
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#11 02/04/2016 18h12
- parisien
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Dans mon esprit, cette file ne concerne pas les sociétés qui déclinent à cause, non d’un marché qui disparaît, mais d’un management mauvais ou de concurrents trop forts.
Cette file est en principe dédiée aux sociétés dont la principale activité décline inexorablement parce que leur marché est clairement en train de disparaître ou au moins de décliner profondément. C’est le cas:
- du courriel postal par exemple au moins depuis 10 ans
- ou de la photo argentique tout le long des années 1990
- ou des annuaires papier ou même sur internet vendus en tant que produit principal, par opposition à Google qui fait de l’annuaire un sous-produit d’appel, pour vendre autre chose.
Dans ces cas, que la société soit au départ très endettée ou au contraire cash rich, que le management soit mauvais ou brillant, qu’il fasse des erreurs ou pas, il ne peut pas résister sur le long terme et l’histoire se terminera dans 90% des cas par:
- au pire, par la disparition de l’entreprise
- au mieux, par un redimensionnement sur un format plus réduit mais viable, avec entre temps une énorme destruction de valeur.
Dans 10% maximum des cas, l’entreprise se ré-inventera brillamment, par une transformation l’amenant sur d’autres marchés rentables, mais son cours aura peut-être décliné pendant plusieurs années avant de rebondir fortement.
Ma thèse (empirique et non basée sur de back testings exhaustifs) est que:
- ces situations sont souvent visibles longtemps à l’avance et avant que le cours n’ait encore trop décliné, peut-être parce que d’autres investisseurs sont anesthésiés par un rendement du dividende élevé et par des résultats qui les premières années ne baissent pas très vite quand le management est bon.
Exemples: sur ce forum, certaines, dont moi-même, disaient dès 2011 que les marchés de DNX étaient en train de disparaître, notamment les vidéos X avec l’apparition de sites proposant des vidéos gratuites ET de qualité.
Au plus tard début 2014, on pouvait se rendre compte que le publipostage (par courrier postal, donc) se faisait de plus en plus rare et que cela ne pouvait qu’affecter négativement Neopost.
Idem dès 2010 pour Solocal, une fois que Google s’est mis à proposer l’équivalent de l’annuaire en plus pratique, et gratuitement.
Et pourtant, à ces moment-là, on pouvait vendre les titres DNX, ou Neopost ou Solocal, avant le déclin prononcé des cours qui n’est arrivé ensuite.
- et dès qu’on a détecté ces situations, il faut vendre et sans hésiter, car les statistiques jouent en défaveur de ceux qui conservent ces titres, qui en moyenne vont s’effondrer à l’horizon 3 ans environ, même s’il y aura quelques brillantes exceptions.
Il vaut mieux en effet vendre à tort 10% de ce type d’actions, qui ne baisseront pas ou rebondiront assez vite ensuite, pour éviter le risque de conserver les 90% autres, qui vont à coup sûr baisser durablement sur les 3 à 5 prochaines années.
Exactement comme on peut acheter des actions qu’on ne connait pas, sans hésiter et les yeux fermés, par l’achat de trackers portant sur des indices larges, car les statistiques jouent en notre faveur: ces indices vont forcément sur le (très) long terme progresser.
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#12 02/04/2016 18h30
- stanny
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Pour résumer votre long post Parisien :
Critère de sélection n°1 (selon moi) pour un stock picker (large, mid ou small caps) :
- le business principal est il résilient ?
@+
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1 #13 02/04/2016 19h16
- francoisolivier
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Allez, cela va etre un peu polémique mais je rajouterai SEARS à la liste
Voici la liste des signes des uns et des autres par rapport au cas SEARS :
> cette file concerne les sociétés qui déclinent à cause d’un marché qui disparaît :
On peut que le marché de magasins physique décline beaucoup.
> cette file concerne les sociétés qui déclinent à cause de concurrents trop forts.
Au choix walmart ou amazon , le net
Puis un nombre de concurrents élevés ( home depot, kroger, cosco, jc peney, target, macy, …).
Voire Ebay aussi comme concurrent
> le business principal est il résilient ?
1 milliard de cashburn.
> les recovery très difficiles, les endormies,
On peut dire que la recovery est longue et qu’elle a été endormie pas mal de temps.
> Retournement du cycle des matières premières, effondrement des revenus, couteau sous la gorge, vente des actifs +/- bradés, défiance du marché, liquidation de la valeur pour l’actionnaire.
Ok pour le 2-3-4 ainsi que le 5 (si on ne souscrit pas à seritage et spin off )
> - La lente agonie dans un marché qui s’éteint, si le management se débrouille il y a moyen de traire la vache, la société peut valoir plus morte que vivante.
on peut dire cela de sears aussi
Dernière modification par francoisolivier (02/04/2016 19h36)
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1 #14 02/04/2016 19h43
- bifidus
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J’ai commis des erreurs instructives concernant Neopost et Solocal sachant au moment d’acheter quie les secteurs étaient en déclin.
Sur Neopost je me suis dis que si le courrier allait disparaître les colis allaient exploser avec le commerce en ligne. Bien sur d’un côté je voyais la disparition des machines à affranchir et de l’autre je ne voyais pas très bien comment on pouvait automatiser les colis.
Objectivement je me suis auto-persuadé que Neopost aller réussir une reconversion parce que j’avais envie de toucher le dividende…
C’est une erreur que je pense assez fréquente la perte d’objectivité parce qu’on veut se convaincre de quelque chose.
Concernant Solocal je pensais que leur base de petits commerçants français valait de l’or sur Internet et ne serait pas concurrencée de front par Google (qui est loin d’être gratuit, le click est hors de prix si on veut être en première page). Je pense toujours que c’est une thèse qui se tenait, mais pourquoi diable prendre le risque surtout avec une société aussi endettée ?
En gros j’ai bien vu que le business déclinait pas mais j’ai voulu trouver des arguments pour être plus malin que tout le monde…
Il y a assez de belles boites, je pense désormais qu’il ne faut même pas regarder tout ce qui touche à des secteurs en déclin structurel (et bien sur vendre si on s’est fourvoyé). Pour 1 affaire de ratée on évitera 10 catastrophes.
Qui n’a pas vécu dans les années voisines de 1780 n’a pas connu le plaisir de vivre
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2 #15 02/04/2016 19h58
- james29
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La vente à découverte consiste, à mon avis, à la fois une bonne thèse d’investissement et bon timing aussi (extrême vigilance). Zodiac Aero remontait la pente pendant des mois puis un jour chutait d’un coup de 25%, effaçant tous ses gains.
J’ajouterais STMicroelectronics dans la liste. Le fabricant de semi-conducteur est en panne de croissance dans un marché hyper-concurrentiel et hyper-spécialisé. STM fabrique des chips plutôt de type commodité, ce qui explique leur marge brute autour de 30-33%, alors que les autres spécialistes comme Intel (spécialisé dans un marché en déclin qui s’appelle PC mais également dans un marché en croissance qui est le serveur, data center et clouds) font une marge brute de 55-60%.
Intel et d’autres spécialistes du secteur appliquent maintenant le modèle dit "fabless" à l’instar d’Apple: c’est-a-dire qu’ils ne font que le design mais la refonte se fait ailleurs (les fonderies). IBM a dû donner $1.3B à GolablFoundries pour que ce dernier lui reprenne son activité de fonderie. Dans le dernier 10k, le management de STM s’engage à conserver son activité de fonderie pour soi-disant garder son indépendance alors que malheureusement il ne peut concurrencer les Taïwanais dans le domaine.
Mais ce n’est pas fini. L’Etat français et italien conserve autour de 25% STM et peuvent par conséquent orienter la stratégie de STM. Comme vous devinez, cette dernière est désastreuse. Il fallait 4 ans pour que STM sort de son activité qui fabriquait des décodeurs en perte de vitesse et de l’argent. Le chômage ne plait à personne (je n’aime pas non plus quand les gens perdent leur travail), surtout pas aux gouvernements avant les élections.
C’est sans surprise que le bénéfice de STM est anémique depuis 10 ans maintenant.
Vous savez probablement déjà que le secteur semi-conducteur est en dernière phase de consolidation: Intel a acheté Altera, ON achète Fairchild, Tsingua a fait une tentative sur Micron .. Bref, STM dont l’activité est commodité et dont les parents sont gouvernementaux n’est invité à aucune fête. Une fois que la musique s’arrête, comme dans le jeux de la chaise musicale, STM se trouvera sans chaise et se fera éliminé.
Tout ça pour dire que STM est un value trap et probablement un bon short (ou bien un pair-trade, long Infineon short STM, Infineon est un fabricant de puce de type commodité tout comme STM mais 10 fois mieux géré).
Disclaimer: je vendais à découverte dans le passé les actions de STM. Je pourrai revendre/achète des actions de STM sans notification antérieure.
The four most expensive words in the English language are "this time it's different ." - Sir John Templeton
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1 #16 02/04/2016 20h01
- pvbe
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Kodak a disparu.
Son principal concurrent européen Agfa à survécu, il était pourtant moribond st surendetté
Il a su se réinventer principalement dans l’imagerie médicale et le jet d’encre industriel et il conserve encore une petite division argentique qui s’étiole d’année en année.
Maintenant Agfa est encore dans la tête de beaucoup de gens y compris des analystes professionnels une société à problème, mais dans la réalité c’est une entreprise qui depuis plusieurs années a renoué avec les bénéfices qui sont à nouveau en croissance et dont la dette n’est plus un problème.
Agfa est toujours sous-valorisée, car le marché n’a pas encore réellement constaté que le retournement de l’entreprise est bien réel et pérenne.
Pour reconnaître qu’une société est en retournement, il faut observer une croissance des ventes, une diminution de l’endettement, un retour aux bénéfices, une amélioration des marges et ce pendant plus d’un exercice.
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#17 02/04/2016 20h03
- koldoun
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Bonjour,
Comme je couvre mon portefeuille via VAD, c’est un sujet qui me parle.
Ces VAD me permettent, à l’heure actuelle, d’etre 26% au dessus du CAC40 depuis juin 2015.
Mes meilleurs VAD se sont faites sur des titres au BNA négatif.
Après, pour entrer et sortir, c’est de l’analyse technique.
Si c’est fait correctement, cela peut rapporter gros.
Mes meilleurs trades sont Arcelor Mittal, Eramet, CGG, Delta Lloyd, Casino etc.
De plus en plus, je regarde également les publications des VAD de l’AMF, et je reporte ces VAD sur mon graphique pour bien illustrer la pression vendeuse en accompagnement de mes signaux techniques.
J’attends ensuite un signal de vente, et c’est parti.
Actuellement, je suis en grosse plus-value sur Crédit Agricole et EDF, et c’est en gestation sur KBC, BNP Paribas, Bourbon (aussi une grosse plus value il y a quelques mois, clôturée depuis, là je retente), Faurecia, Nexans, STMIElectronics.
J’en ai encore quelques-unes dans le collimateur.
Mon approche nécessite des affinages, car ces sociétés peuvent connaître des retournements violents.
Un money management est requis afin de ne pas être surexposé, car si c’est assez lucratif lors des périodes baissières, cela peut franchement freiner la performance de mon portefeuille lors de hausses du marché.
C’est donc intéressant, mais cela nécessite un suivi plus important que des positions longues.
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#18 02/04/2016 20h11
- marcopolo
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Il y a plusieurs problèmes pour un short (risque de perte en théorie infini, rachat ’stratégique’ par un concurrent ou société en amont/aval, pas facile dans un cadre fiscalisé sympathique).
Beaucoup de commentaires intéressants ci-dessus mais centré sur une entreprise donnée. Dans le cadre d’un investissement mécanique du type value momentum il peut être pertinent d’étre long les actions bon marché avec un bon momentum et short les actions chères avec un mauvais momentum.
La maison EHP au Canada propse plusieurs de ces fonds avec différents degrés de concentration et avec sur les quelques années écoulées un track record très flatteur.
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#19 02/04/2016 20h54
- francoisolivier
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marcopolo a écrit :
Beaucoup de commentaires intéressants ci-dessus mais centré sur une entreprise donnée. Dans le cadre d’un investissement mécanique du type value momentum .
Bonjour marcopolo,
Dans cette optique, les criteres sont differents. Vaut mieux shorter un secteur suite à un possible evenement .
Par ex : Arret du cice, l’arabie saudite qui declare ne pas freiner sa production du petrole, brexit …
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#20 02/04/2016 21h39
Dans les approches market neurtal comme décrit Marco Polo, le choix se fait justement sur des titres individuels pour permettre de bénéficier sur les amplitudes maximales:
Acheteur de la valeur la plus solide
Vente à découvert du vilain petit canard
L’idée étant que si le marché monte, la belle valeur montera beaucoup et le vilain petit canard montera un peu mais moins. Inversement si les marchés baissent la belle valeur sera protectrice et la moche action plongera.
Je ne connais pas très bien, mais j’ai quand même la notion que ça n’est pas aussi beau en pratique qu’en théorie…
> Difficulté de choisir la bonne belle action et moche action
> Il existe une possibilité que rien n’aille comme on le voudrait. La moche Peugeot pourrait avoir une recovery et la magnifique VW connaître un gadin imprévu.
L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître (A. Dumas )
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#21 02/04/2016 23h13
- koldoun
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Effectivement, Mistervix, j’ai déjà remarqué cela…
Dans un secteur en berne, les "vilains petits canards" s’effondrent plus vite… mais quand le marché repart à la hausse, il arrive régulièrement que ce soient eux qui sur-performent également.
Cela m’a joué quelques tours…
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#22 03/04/2016 10h07
- pvbe
- Membre (2010)
Top 50 Actions/Bourse
Top 50 Finance/Économie - Réputation : 239
Vous pouvez utiliser le F-Score de Piotroski.
Long sur des valeurs ayant un F-Score supérieur ou égal à 7.
Short sur des valeurs ayant un F-Score inférieur ou égal à 3 .
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#23 03/04/2016 11h13
- Piksou
- Membre (2014)
- Réputation : 42
Bonjour,
A propos de Peter Lynch, il a démontré qu’une société dans un secteur en décroissance peut être très profitable à ses actionnaires, cela dépend surtout de la gestion des dirigeants. A contrario, un secteur à la mode va entraîner de nombreux concurrents dans une guerre des prix suicidaire (ex de la moquette dans les années 60, lecteur de disquettes dans les années 80…).
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