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2 #1 08/04/2017 17h29
- Volanges
- Membre (2015)
- Réputation : 11
Vivant à Bruxelles depuis vingt-et-un mois à présent, je commence à avoir le recul suffisant pour évaluer en termes d’avantages et d’inconvénients l’existence dans la capitale belge.
Comme d’autres membres de ce site résident en Belgique, ou y ont résidé, je serais heureux qu’ils puissent apporter leur avis ou leur expérience pour enrichir cette première approche, forcément limitée.
Le focus sous-jacent est de comparer du point de vue matériel et pratique ma vie en France et celle en Belgique, pour juger si le jeu en vaut la chandelle.
Il est bien entendu qu’il y a bien d’autres implications, professionnelles, culturelles, familiales, qui dictent ou qui rythment le choix d’un lieu de résidence. Mais ce n’est pas l’objet principal de ce petit post.
Bruxelles
La Belgique étant un état « découpé » en différentes régions de large autonomie, mon expérience est spécifique, puisqu’elle ne porte que sur Bruxelles : à la fois capitale du pays, région administrative à part entière et principale ville belge, avec un peu plus d’un million d’habitants.
J’y suis installé avec ma famille (5 personnes en tout, entre 60 ans –moi – et 10 – le benjamin).
La langue d’usage, parlée par 85% pourcent de la population bruxelloise, est le français, ce qui en fait une ville pratiquement francophone, même si elle officiellement bilingue. Il n’y a donc pas de décalage linguistique, même si il y a des régionalismes d’ailleurs peu nombreux (une cinquantaine au maximum) et un accent parfois contenu mais très audible.
C’est une ville plus étendue et moins peuplée que Paris, et avec un habitat plus contrasté – les banlieues se situent dans certains quartiers de la ville, alors que la périphérie est résidentielle.
Avantage 1 : Ecoles
Il n’est pas nécessaire, si on a des enfants de les mettre au lycée français, justement réputé mais élitiste et très coûteux quand on le paye de sa poche. Les grands « collèges » (collèges et lycée) sont de bonne qualité, bien tenus, en général plus traditionnels dans leur enseignement que leur équivalent français (latin et grec dès la 4e, par exemple). Ils sont en principe privés, c’est-à-dire catholiques, mais peu religieux, et surtout gratuits, étant entièrement subventionnés (il n’y a pas de séparation de l’Église et de l’État). Comme partout, il y a plus de demandes que de places, mais si on habite dans un bon quartier, on a des chances d’avoir des places dans un bon collège, et ça ne coûte rien.
Avantage 2 : IMMO
L’autre avantage évident en s’installant à Bruxelles est le coût de l’immobilier, qui est faible (je crois que c’est la capitale européenne la moins chère avec Berlin). Quand j’ai voulu acheter un logement (j’avais déjà bien repéré la ville), j’ai tapé sur le principal site immo (Immoweb) les critères suivants :
200 m2, 4 chambres, max. 500.000 euros, ainsi que le nom de 4 arrondissements bruxellois particulièrement agréables : Uccle, Ixelles, Saint-Gilles, Forest ( à Bruxelles, les arrondissements ou communes portent leur nom historique et non un chiffre – comme si le XVIe s’appelait Auteuil).
Je m’attendais à trouver 3 ou 4 réponses. J’en ai trouvé près de 450…
Après recherche, j’ai fait une offre pour un bien de 185 m2 et j’ai obtenu une baisse de 40.000 euros par rapport au prix affiché. Il n’y avait pas de parking et tout datait encore de 1938 (l’année de construction de l’immeuble). Travaux conséquents, donc . Mais résultat, toute l’installation est neuve et aux normes, la déco reflète nos goût, et l’appartement revient encore à moins de 2.500/m2
Comme rien n’est jamais univoque, il y a deux bémols au bon marché de l’immobilier.
- Les droits d’enregistrements + frais de notaire sont d’environ 17% (plus du double qu’en France)
- Les charges de copropriétés sont généralement chères (j’en suis à 700/mois en moyenne, provision de chauffage inclus).
Reste qu’on peut beaucoup mieux se loger pour bien moins à Bruxelles que dans nombre de villes françaises (et 3 à 4 fois moins cher qu’à Paris, qui n’est qu’à 1h20 en TGV).
Inconvénient majeur : La fiscalité
Le souci principal, c’est le niveau d’imposition du travail. Il est beaucoup plus élevé qu’en France. Et si on ajoute à cela qu’il y a beaucoup moins de frais déductibles, la charge est vraiment plus lourde.
Les expatriés en activités sont perdants par rapport à la France, qu’ils soient salariés ou indépendants.
Voilà un tableau sommaire, mais parlant :
Taux d’imposition belge (2013)
Les premiers 8.350 € 25 %
De 8.350 € à 11.890 € 30%
De 11.890 € à 19.810 € 40%
De 19.810 € à 36.300 € 45%
A partir de 36.300 € 50%
Chacun pourra juger qu’on arrive beaucoup plus vite à un taux élevé qu’en France.
Mais alors, direz-vous, pourquoi y a-t-il tant d’exilés fiscaux ? Parce que ce ne sont pas des travailleurs en exercice, ou pas principalement.
Il n’y a pas d’ISF, et peu ou pas d’impôts sur les plus values mobilières, les cessions d’actifs, etc.
Ainsi, la Belgique combine l’imposition du travail peut-être la plus élevée d’Europe, et des avantages très marqués pour le travail de l’argent (disons cela comme ça – je suppose que ces propos pourraient être formulés de façon plus technique par un bon connaisseur).
Pour des rentiers comme nous aspirons tous de l’être sur ce site, cet élément n’est peut-être pas forcément défavorable. Mais pour une famille en activité professionnelle, venant de France, le choc fiscal est lourd.
Je reviendrai dans un prochain post sur les spécificités marquées des coûts et du rapport à l’argent dans la vie quotidienne. Elles sont nombreuses et parfois surprenantes…
Dernière modification par Volanges (08/04/2017 17h48)
Mots-clés : bruxelles, expatrié, fiscalité, immobilier, imposition, train de vie, écoles
Suivre sa pente, mais en montant…
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#2 09/04/2017 10h33
Merci pour ce compte rendu. Il aurait été intéressant de donner la fiscalité sur les placements vu que c’est ce qui nous occupe ici… On peu rajouter que c’est plus rapide de faire Paris-Bruxelles en train que Paris-Nantes par exemple, ce qui est pratique pour les français.
A titre personnel je n’aime pas beaucoup Bruxelles j’ai trouvé bizarrement organisé (des zones denses et moins denses qui se succèdent) et en permanence embouteillé, mais c’est une question de gout personnel.
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#3 26/04/2017 14h06
- deninvest
- Membre (2017)
- Réputation : 1
Bonjour,
je vis actuellement à Bruxelles (Saint-Gilles) depuis 1 an et demi. J’ai vécu tout ma vie en région Wallonne. Je suis un pur produit Belge (sans date de péremption)
En ce qui concerne les réglementation en terme d’investissement immobilier, c’est assez différent de la France. Et la complexité de notre plat pays fait qu’il y a des reglementations différentes en fonction des région (ex: frais d’enregistrements différents entre région wallonne et région flamande)
Frais d’enregistrement:
Pour ce qui est de la Wallonie par exemple, les frais d’enregistrements sont de 12.5% du prix d’achat d’un bien. (12.5% a bruxelles-capitale également)
! Si vous êtes déjà propriétaire d’un moins 33% de deux autres habitations en Belgique ou à l’étranger, ces frais d’enregistrement s’élèvent à 15% du prix d’achat.
Vous pouvez obtenir certaines réduction de ces frais dans certaines régions (5% ou 6%). Mais attention, si le revenu cadastral non-indexé de l’emsemble de vos biens (y comprit le futur bien acquis )est égale ou supérieur à 745€, vous n’aurez pas droit à cette réduction.
En tant qu’acheteur professionnel ça sera 5% en wallonie, 8% à bruxelles-capitale sur le prix du bien.
Achat de bien neuf:
Pas de frais d’enregistrement mais TVA de 21%
Le bien est "considéré" neuf jusqu’au 31 décembre de la deuxième année suivant la première occupation du bien. Exemple: si vous achetez le 30 décembre un appartement qui a été vendu pour la première fois au propriétaire actuel le 1 janvier de l’année précédente; vous devrez payer 21% de TVA.
Imposition sur les revenus locatifs.
L’imposition se fait sur base du revenu cadastral du bien, celui-ci est multiplié par un cohéficient de 1,4. (autrement dit +40%) Quel que soit vos revenus locatif pour ce bien, quel que soit la tranche d’imposition dans laquelle vous vous trouvez. Ce qui veut dire que vous ne déclarez que votre RC dans votre déclaration d’impots.
Exemple:
RC: 465€
465 x 1,4 = 651€ par an
Ce qui est non négligable. Cependant, l’envers du décors est le fait que biens des déductions sont interdites, mais je n’ai pas encore plus de détails la dessus, je me renseigne actuellement à ce propos. Je compte faire un topic dans peu de temps avec les reglementation propre à la belgique et les régions pour aider les autres
A plus,
Denis
Dernière modification par deninvest (26/04/2017 16h37)
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#4 28/04/2017 09h51
- Volanges
- Membre (2015)
- Réputation : 11
Petite sociologie belge de l’argent…
Les distributeurs de billets sont étonnamment rares et souvent circonscrits aux quartiers commerçants
Le chèque n’est plus d’aucun usage et a virtuellement disparu.
Omniprésence des cartes de paiement délivrées par la banque et qui ne font pas office de carte de crédit (de type Master Card ou Visa), mais qui servent uniquement à payer chez les commerçants munis de ce type de terminal - ou à retirer de l’argent aux billetteries quand on en trouve.
Les professions libérales sont, elles, rarement munies de ce terminal, ou quand elles en ont un, il est en panne assez souvent. Ce qui fait que la plupart des médecins, avocats, courtiers etc, ne prenant ni les chèques, ni les cartes, se font payer en liquide. Certains ont dans leur tiroir un plan du quartier avec l’itinéraire indiqué jusqu’au distributeur le plus proche, pour qu’on aille chercher l’argent liquide et qu’on le leur rapporte.
Les commerçants spécialisés, les boutiques à haute valeur marchande, elles aussi ont souvent des pannes de terminal, et encouragent l’usage du cash.
L’usage du cash est très large, et comme il est difficile d’en retirer beaucoup à un distributeur si on en trouve, et aussi que le côté « sans façons » des Belges fait que l’employé de banque ou la postière n’hésite pas à vous demander à quel usage vous destinez la petite somme que vous voulez retirer, la plupart des gens qui ont les moyens et l’usage du liquide ne le font pas transiter par les banques.
Il est impossible que ces conditions ne favorisent pas une immense économie parallèle, dont l’observateur désintéressé (moi) voit, plusieurs fois par semaine, des signes assez clairs.
Suivre sa pente, mais en montant…
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#5 18/05/2017 23h19
- FrenchBrussels
- Membre (2016)
- Réputation : 17
Quelques infos pour compléter.
Pour être résident à Bruxelles depuis déjà fort longtemps, je confirme dans l’ensemble ce qui est écrit plus haut.
Très fort impôt sur le revenu (et dire que les gens se plaignent en France…). Et les taux affichés dans le 1er post ne tiennent pas compte des taxes communales, il faut en gros ajouter 6 à 8% selon où l’on habite par rapport à ce qui est écrit dans le 1er post du sujet. Et je confirme aussi, très peu de déductions, le principal étant en général le ou les emprunts hypothécaires.
Cela dit, certains efforts sont faits ces dernières années pour tenter de réduire (un peu) ces taux énormes, mais principalement axé sur les bas et moyens salaires. En gros le but étant qu’un salarié au smic gagne environ 100€ de plus à salaire égal d’ici 2019 je crois (par rapport à 2015). Il est prévu par exemple de supprimer la tranche d’imposition de 30%, voir 1er post de Volanges.
A noter que le smic Belge est tout de même plus généreux que le Français. Et d’ailleurs tous les salaires bruts dans l’ensemble sont plus élevés qu’en France, ce qui finalement compense l’exorbitante taxation… Au final quand je compare avec plusieurs amis de promo qui ont un poste similaire au mien leur salaire brut, j’ai un bon 20k€ de plus en moyenne, par contre j’ai un montant similaire en net (net d’impôt)… Ce qui finalement n’est pas si mal, vu le coût relativement faible de l’immobilier, comme évoqué plus haut, on vit assez bien.
Concernant la fiscalité des capitaux mobiliers, tout a augmenté par contre, en seulement 4-5 ans : avant, le précompte (prélèvement forfaitaire) variait entre 15 et 25% selon le type de titres (pour faire simple : obligs, REITs=15%, actions=25%) depuis cette année, tous les revenus (hormis quelques cas particuliers comme les livrets d’épargne ou quelques rares obligations d’état particulières ‘’bons Leterme’’) sont taxés à 30% - fixe et sans déduction. Ce qui commence à se sentir…
Comme indiqué, c’est un forfait de 30%, pas moyen de choisir d’être imposé sur le revenu (ce qui serait de toute façon défavorable vu que la majorité des travailleurs est au mini à la tranche marginale de 40%, qui est déjà atteinte, je le rappelle, à moins de 15000€… oui oui…)
Par contre aucun impôt sur la plus-value pour les valeurs mobilières, (là encore pour faire simple car il y a quelques cas particuliers notamment dans les fonds mixtes actions/obligations, où on paye une PV de 30%, je crois, sur la partie obligataire uniquement). Mais en tout cas pour les actions ou sicav actions, pas de taxe, le choix est donc souvent de prendre des sicav de capitalisation plutôt que distribution (où les dividendes sont eux imposés à 30% comme indiqué). Et rien à déclarer, c’est la banque qui gère, assez pratique.
Autre chose, pas de compte genre PEA, etc… cela manque un peu…
Au niveau des livrets d’épargne, nous avons un peu le même type que les livrets A, sauf qu’ils ne sont pas limités en montant, on peut y mettre des millions si on le souhaite, juste que les intérêts reçus au-delà de 1800€ (environ) seront taxés à 15%. Pas d’impôt en dessous.
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#7 15/06/2017 19h11
- ZeBonder
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Ils ont doublé mais ça reste une flat-tax donc plus facile ( et parfois plus avantageuse ) que le système Français avec le TMI, CSG, CRDS …
Il reste néanmoins la niche des l’immobilier locatif nu peu taxé et l’absence de taxation des plus-values.
Le Luxembourg aussi a augmenté les prélèvements depuis ces dernières années.
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#8 15/06/2017 19h37
- Tssm
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Pour le luxembourg, CeSt le prélèvement sur intérêt qui est passé De 10% à 20% au 1er janvier 2017. Quelle misère sur mon portefeuille obligataire !
Les dividendes sont imposés au barème après abattement de 50% sachant que le taux marginal est De 42% et il est atteint à 200k pour personne seule (et le double pour un couple). Et les possibles deductions nombreuses
Les PV ne sont pas non plus imposées apres 6 mois de détention
Et n’oublions pas l’assurance vie dont la fiscalité est nulle …
Bref Aucune photo entre fiscalité belge et luxembourgeoise
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#9 15/06/2017 20h50
- FrenchBrussels
- Membre (2016)
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ZeBonder a écrit :
Ils ont doublé mais ça reste une flat-tax donc plus facile ( et parfois plus avantageuse ) que le système Français avec le TMI, CSG, CRDS …
Il reste néanmoins la niche des l’immobilier locatif nu peu taxé et l’absence de taxation des plus-values.
Le Luxembourg aussi a augmenté les prélèvements depuis ces dernières années.
Oui en effet, bien moins compliqué qu’en France avec ce flat tax, et encore plus facile car c’est la banque qui prélève ces impôts en fait, donc on a rien à déclarer.
L’immobilier en effet reste une niche, très très peu taxé, aucun loyer à déclarer pour une location à un particulier. J’ai de l’immobilier en location, je suis imposé à facilement moins de 5% (juste le précompte immobilier, équivalent de la taxe foncière en France je pense)
Le Luxembourg semble plus accueillant en effet , cela dit la vie y est plus chère aussi, surtout l’immobilier.
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#10 16/06/2017 12h19
- ZeBonder
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Une autre niche fiscale est d’y travailler en tant que "cadre étranger", vous serez considérés comme "non-résident" de point de vue fiscal et seuls les revenus de source Belge seront taxés ( avec énormément de frais déductibles du revenu imposé ), c’est une sorte de régime "Non-Dom" mais pas ouvert à tout le monde ( il faut respecter beaucoup de conditions pour y accéder ).
Le régime fiscal spécial pour cadres étrangers
Le cadre est donc soumis à l’Impôt des Non-Résidents (INR) Ce statut a pour conséquence que sera seulement imposable le revenu perçu pour les activités exercées en Belgique. Toute activité prestée à l’étranger, même rémunérée, ne sera pas taxée en Belgique…Et nulle part ailleurs!
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#11 16/06/2017 13h29
- Job
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Combien de Français vivent en Belgique ?
Plusieurs dizaines de milliers je suppose !
Ericsson…! Qu'il entre !
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