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#1 05/01/2012 18h33

Membre (2011)
Réputation :   203  

Il y a plusieurs file sur les grosses « medical techs » américaines.
En France, je me suis arrêté devant Biomérieux, notamment après la lecture d’un article sur le blog « Cervinvest ».
Ce n’est pas une Mega Cap avec ses 2Mds€ de capitalisation ! Une Mid Cap familiale, avec un actionnaire majoritaire en la famille Mérieux, via l’institut Mérieux (58%).

Biomérieux – BIM – Santé – cours au 05/01/12 : 56,17 €, rendement rikiki de 1,8%…

Biomérieux commercialise des systèmes de diagnostics in vitro, principalement en Europe et Amérique du Nord (75% du CA). Près de 90% (88 me souffle t’on) du CA provient de la vente de « réactifs » et de services, donc sont récurrents si je comprends bien. On diagnostique en préventif d’une année sur l’autre. Cela semble valable tant dans les économies développées (volonté de baisse des dépenses de santé publique) qu’en développement.

Concernant la santé (smile)financière :
Sur la base des comptes 2010 (données issues du rapport 2010) :
Les dettes CT : 39,6 M€ ; LT : 7,5 M€.
Le ratio Dettes totales / Fonds propres est à 4,9%
La trésorerie est de 71,4 M€, soit une dette nette de -24M€ !

21% d’intangibles dans le bilan, dus à des brevets (incorporels) et des écarts d’acquisitions.

Concernant les résultats :


Le Chiffre d’Affaires est en hausse de 11% entre 2009 et 2010. 2010 / 2011, la hausse serait limitée à 4%, contre 5% attendus.
Le RN est en hausse régulière, et de plus de 50% sur les cinq dernières années, avec une marge nette autour de 12%.
Le nombre d’actions est stable, BIM ne rachète pas ses actions,
Le BPA est en hausse régulière, de plus de 50% sur les cinq dernières années.
Le dividende également en hausse régulière, avec un pay out ratio raisonnable et avec de la marge de progression en cas d’exercice difficile.
Il n’y a pas de rachat d’actions en cours (dernier en 2008). Pas ou très peu d’émissions d’actions. A la lecture rapide du dernier rapport annuel, je n’ai pas trouvé de plans d’attributions d’actions gratuites, options, etc.
Attention, pour l’exercice 2007, il y a eu des charges exceptionnelles (28 M€).

Le PER : 13,92
Le PB : 2,28
Un des critères de Benjamin Graham pour l’achat d’un titre est de ne pas dépasser PER * PB = 22,5, ce qui pour BIM donne un cours théorique de 47,54 €. Le cours actuel est (seulement) 19% plus élevé.

EV / EBITDA :
Infinancials nous donne un ratio EV/Ebitda 2012 à 5,89 !

Le FCF yield :
J’applique la même méthode « conservatrice » et « classique » qu’IH pour MSFT.

FCF 2010 / VE "classique" : 75 / 2 163 = 3,47%
FCF 2010 / VE "conservatrice" : 75 / 2 204 = 3,4%
Plus cher au regard de ce ratio. BIM a une politique marquée d’investissement de ses bénéfices.
Je n’ai pas fait les derniers calculs sur 12 mois glissant, mais il serait intéressant car BIM a récemment acquis AES Laboratoire (mai 2011) et Agene.

A noter, BIM est très proche de son plus bas à un an.
Le titre a chuté à l’annonce d’un avertissement sur le CA 2011.

Note : je ne possède aucun titre.

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#2 05/01/2012 20h42

Membre (2011)
Réputation :   6  

BIM est ma principale ligne et celle qui a plombé la performance de mom PEA en 2011.
Biomérieux a en effet été lourdement sanctionné pour un avertissement de la direction concernant une moindre progression des bénéfices à cause d’une dégradation des conditions de marché.
Je reste néanmoins confiant car l’entreprise est bien gérée, les résultats récurrents et le secteur prometteur.
Je vise les 68 € dans un premier temps et 76 € en extension.

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#3 05/01/2012 21h26

Membre (2011)
Réputation :   54  

Comment sont traités les minoritaires ? C’est très important de le savoir quand il y a un majoritaire fort.


Dans la tempête : cash is king

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#4 06/01/2012 10h31

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Mamuang a écrit :

Biomérieux a en effet été lourdement sanctionné pour un avertissement de la direction concernant une moindre progression des bénéfices à cause d’une dégradation des conditions de marché.

Oui même aux US, c’est ce genre de baisse des prévisions qui a fait baisser les med techs. Avant on avait du 10% de croissance, maintenant on aura du 5-7%, la belle affaire. Mais le "marché" suréagit.

Vic a écrit :

Comment sont traités les minoritaires ? C’est très important de le savoir quand il y a un majoritaire fort.

Et oui, comme d’hab si j’ose dire, encore une valeur française avec un actionnaire fort.

Sylvain a écrit :

FCF 2010 / VE "classique" : 75 / 2 163 = 3,47%
FCF 2010 / VE "conservatrice" : 75 / 2 204 = 3,4%

Oui nettement plus cher avec ce ratio. Mais comme vous dîtes si le périmètre a changé, calculer le ratio avec le FCF de 2010 et la VE de 2012 n’a pas grande signification.

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2    #5 06/01/2012 16h47

Membre (2011)
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IH a écrit :

Mais le "marché" suréagit

C’est justement ça que je cherche à voir.

J’ai repris les calculs du FCF yield sur les 12 derniers mois, avec des données Businessweek :

FCF 12 mois / VE "classique" : 98,9 / 2 170 = 4,56%
FCF 12 mois / VE "conservatrice" : 98,9 / 2 210 = 4,48%

Vic a écrit :

Comment sont traités les minoritaires ?

Pour la question des « minoritaires », il n’y a pas de mention dans le dernier rapport d’une politique affirmée de distribution. Pour autant, l’historique de dividendes consultables sur tradingsat montre une distribution depuis l’entrée en bourse.

Je me suis essayé au calcul de valorisation de BIM avec actualisation des flux. Une première pour moi ! Je me suis inspiré du calcul fait pour BDX et sur le forum. (Au passage, il me semble qu’il y a une erreur dans le calcul d’actualisation pour BDX : le taux de croissance pour la valeur terminale est indiqué au tiers du taux actuel. Pour l’actualisation FCF et RN, il me semble que c’est la moitié. J’espère ne pas dire une bêtise ^^).



Merci IH pour une grande partie du texte ci-dessous :

Je prends un taux de croissance à 5% pour les 5 prochaines années et le tiers (1,67%) pour le calcul de la valeur terminale.

Je prends 5,87% pour le taux d’actualisation sur les 5 prochaines années (en me basant sur le beta de 0,6 et la prime de risque au 1er janvier 2012 sur les marchés US et le taux sans risque (j’ai pris le taux du livret A..)) et le triple pour le calcul de la valeur terminale.
Je prends le FCF et RN sur 12 mois glissant.

Voici les différents cours théoriques obtenus avec cette méthode :



"Mon estimation (de pur amateur débutant) conduit donc à une valeur intrinsèque de BIM pour un actionnaire majoritaire est entre 55-87€.
Pour un actionnaire minoritaire, si on ne considère que le dividende (taux de croissance moyen autour de 9% / an) et que l’on applique le même type de calcul, on tombe sur 38€."
A noter, par rapport à mon précédent post : il y a un programme de rachat d’actions en cours, pour 10% du capital, dont 5% pour attribution d’actions gratuites, stocks options, etc.

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1    #6 06/01/2012 17h27

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Sylvain a écrit :

J’ai repris les calculs du FCF yield sur les 12 derniers mois, avec des données Businessweek :
https://www.investisseurs-heureux.fr/uploads/960_1.jpg
FCF 12 mois / VE "classique" : 98,9 / 2 170 = 4,56%
FCF 12 mois / VE "conservatrice" : 98,9 / 2 210 = 4,48%

Le truc c’est que là on voit que les chiffres BW sont probablement faux, puisque vous avez strictement deux fois le même nombre pour les deux derniers trimestres. Mais l’idée est là. Sinon essayez de prendre le chiffre prévisionnel donné par la direction.

Vic a écrit :

"Mon estimation (de pur amateur débutant) conduit donc à une valeur intrinsèque de BIM pour un actionnaire majoritaire est entre 55-87€.
Pour un actionnaire minoritaire, si on ne considère que le dividende (taux de croissance moyen autour de 9% / an) et que l’on applique le même type de calcul, on tombe sur 38€."

C’est super que ce que j’avais écrit sur Becton vous ai donné envie de faire votre propre calcul. Comme j’avais écrit, il s’agit de mes calculs et non de l’état de l’art.

Le pb avec ce type de méthodes, c’est que l’on a parfois une plage extrêmement large (selon que l’on prend le FCF, le RN et les taux utilisés). Pour certaines sociétés, le RN et le FCF sont très proches et on a une plage plus réduite, ce qui est plus "rassurant".

Juste une remarque : selon "l’état de l’art", normalement on n’ajoute pas les capitaux propres à la somme des flux actualisés + valeur terminale.

On a normalement Cours théorique = ( sommes des flux actualisés + valeur terminale + trésorerie - dette - minoritaires ) / nbr d’actions

Mais personnellement je trouve que ça a du sens de prendre une valeur terminale faible (en forçant un taux d’actualisation "arbitrairement" très élevé) et d’inclure une valeur d’actif "à la casse", assimilée pour simplifier aux capitaux propres.

Mais tout cela est soumis à tellement d’hypothèses que je suis arrivé à la conclusion que finalement quelques ratios FCF/EV, RN/EV, EV/Ebitda étaient très bien à condition de s’en tenir à des entreprises stables et installées.

Pour comparer des entreprises d’une même industrie, sur un même secteur géographique, le ratio CA/EV est même bien intéressant.

Maintenant peut-être qu’un financier pourra plus nous éclairer !

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#7 06/01/2012 18h03

Membre (2011)
Réputation :   203  

Oui, le doublon pour les deux derniers trimestres m’a frappé. Je n’ai pas intégré le dernier chiffre pour le calcul du dividende. Par contre, oui pour le FCF et RN. Après publication, il y a bien évidemment un risque que les chiffres soient faux et qu’on retombe peu ou prou sur ceux du calcul du précédent post.

Merci pour les explications sur la méthode de valorisation par actualisation.
J’ai été un peu perdu en cherchant à refaire le calcul pour BDX, à partir des tableaux de la file du forum et de "l’état de l’art" trouvé sur internet. En particulier pour la valeur terminale !
Avec la formule FCF(année 5) / (1+taux d’actualisation)^5 * (1+taux de croissance terminal) / (taux d’actualisation - taux de croissance terminal), j’obtenais une valeur terminale plus du double !

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#8 06/01/2012 18h14

Kiceca
Invité

Plus que les ratio financiers, concernant BIM dont j’ai été avec bonheur actionnaire ( valeur achetée à 30 et revendu à 60 € la trouvant trop chère ), quelles perspectives pour son secteur ?

Je me pose beaucoup de questions sur le secteur de la santé à l’heure ou nos sociétés développées sont couvertes de dettes et ou des sacrifices seront inéluctables pour redresser la barre.

Je suis actionnaire et donc favorable à ce que les entreprises réalisent du profit.

Mais je suis aussi citoyen et contribuable. Et quand je vois :

D’un coté les difficultés a financer notre protection sociale

D’un autre coté les niveaux de marges de toutes les sociétés pharmaceutiques

Je me dis qu’il y a un problème et que les beaux jours de la pharmacie sont peut être derrière nous.

Et comme je suis de près l’actualité économique et que je plonge mon nez dans les bilans de entreprises, je ne me laisserai pas enfumer par le traditionnel " les médicaments sont chers car il faut financer la recherche "….

Sans appliquer mon propos à Biomerieux qui est j’en suis convaincu une boite remarquablement gérée- c’est d’ailleurs pour cela que j’ai investi dans Transgène - , je constate que les bigs pharma font de moins en moins de recherche, qu’elles vivent de la rente de produits anciens et que pour avoir de nouveaux médicaments, elle comptent avant tout sur les start up financées par d’autres actionnaires à leur risques et périls qu’elle pourront éventuellement racheter à coups de milliards.

En tant que citoyen et contribuable, je suis convaincu que nous devons faire évoluer les grandes sociétés pharmaceutiques d’un modèle faible volume-forte marge à un modèle forts volumes-faibles marges.

 

#9 06/01/2012 18h22

Membre (2011)
Réputation :   203  

Je suis bien d’accord avec vous Kiceca pour l’aspect "finances publiques". Et au delà des pharmaceutiques, il y a également un certain nombre d’aberrations de comportements qui doivent bien peser sur les comptes de la sécurité sociale. Aller chez son médecin traitant se faire prescrire et rembourser une boîte de paracétamol… smile

Pour autant, Biomérieux a une activité de "diagnostics".
Et… Comme dit l’adage, "mieux vaut prévenir que guérir".
Je n’ai aucune idée des montants en jeu, mais j’imagine que bon nombre de coûts supportés autour de la santé publique seraient moindres si des diagnostics réguliers et performants étaient effectués.
Un exemple avec une récente campagne contre le SIDA : "X personne vivent en France porteurs du VIH, sans le savoir" : potentiel de contamination + "traitement" tardif.
Là aussi, peut-être enfumage ?

Pour moi, les perspectives de BIM sont à la fois :
- Dans les économies "développées", par rationnalisation des dépenses publiques, donc de santé, et systématisation de multiples diagnostics
- Dans les économies "en développement", pour avoir moins à recourir à des soins thérapeutiques trop coûteux.

Merci pour ce retour en temps qu’actionnaire ! Quels éléments vous avaient fait trouver la valeur chère à 60€ (pas très loin du cours actuel…) ? Manque de perspective ?

Dernière modification par Sylvain (06/01/2012 18h39)

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#10 06/01/2012 19h07

Kiceca
Invité

que ce soit pour les diagnostics ou les médicaments, je pense que c’est la même chose : évoluer d’un modèle de faibles volumes-fortes marges à un modèle à forts volumes-faibles marges.

N’oubliez pas également que les pouvoirs publics en France poussent très fort pour une rationalisation des laboratoires d’analyses qui sont les clients de Biomerieux.

Moins de laboratoires réalisant plus de test à un coût unitaire moindre n’est pas forcément (à confirmer ) la situation la plus favorable à Biomerieux, même si la tendance est à l’augmentation du nombre de test réalisés.

Les laboratoires d’analyses médicales très convoités

Reste à savoir si le souhait des pouvoirs publics en France est partagés dans les autres pays dits "développés" et si oui, dans quelle mesure les pays émergents pourront éventuellement compenser.

Sinon, je trouvais BIM chere eu égard au contexte économique en europe et au problèmes de financement de notre système de santé, il va falloir faire des efforts et les acteurs de la santé seront forcément concernés. Je n’exclus pas de redevenir actionnaire, mais pas aux cours actuels. Les 38 € que vous trouvez dans un de vos calculs me sembleraient un bon point de retour…. Ceci dit ,rien ne garanti que l’on descende aussi bas.

 

#11 14/03/2012 10h05

Kiceca
Invité

Je pensais avoir été démenti par les faits suite au rebond de entamé en janvier 2012.

Mais l’espoir de rentrer sur Biomerieux à un cours beaucoup plus attrayant n’est pas totalement perdu.

Acceuil très frais des résultats annuels de Biomerieux :

http://www.biomerieux.com/upload/CP_bio … 011_FR.pdf

http://www.biomerieux.com/upload/bioMer … s_web1.pdf

Performance financière solide :
 Croissance de l’activité à devises constantes : +6,5 %
 Dont croissance organique : +4,1 %
 Rentabilité opérationnelle courante : 18 %
 Potentiel affirmé de croissance à moyen et long terme, soutenu par :
 L’innovation et un robuste portefeuille de produits en développement
 L’expansion internationale
 Des acquisitions et partenariats ciblés

Dernière modification par Kiceca (14/03/2012 10h22)

 

#12 26/07/2012 00h33

Membre (2011)
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Quelqu’un s’est déjà penché sur diasorin, le concurrent direct de BM ?
Je l’ai découvert récemment et pour moi la société a une vraie franchise, que l’on peut acquérir à un prix raisonnable.
Avec un taux sans risque de 4,5 %, un beta de 1, un coût des CP de 8,5% et de la dette de 6%, on obtient un coût du capital de 8,5 %.
J’ai ensuite pris taux de croissance des FCF de 4% et 2% pour la valeur terminal.
En ajustant les actifs à leur coût de renouvellement (du fait de la franchise, les dépenses publicitaires et de R&D sont véritablement des actifs), j’obtiens une valeur de 47€/titre contre un cours de 21€ actuellement.

Comparé à ses pairs, la société se révèle également cheap: le ratio EV/EBITDA moyen du secteur est de 11 contre 6 actuellement pour diasorin. A 37€/titre, la société serait normalement valorisé, sans vraiment tenir compte du moat.

En cas d’OPA, les exemples comparables ( Dade Behring racheté par Siemens) se sont fait vers des multiples de 16x l’EBITDA. Ça nous ferait du 57€/titre pour Diasorin. Pour les rachat de Beckhman et Sebia, en revanche, c’était plus raisonnable, 9 et 12x l’EBITDA, soit 31€/titre et 41€/titre.

Avec le WACC de 8,5%, la VCB s’élève à 1420M€ soit 25€/titre. A comparer à la valeur de renouvellement, c’est beaucoup. Cette différence est la valeur de franchise.
En tenant compte du RCI (autour de 45%) et de la matrice de valeur de la croissance, diasorin doit valoir 2x sa VCB soit 50€/titre soit environ le même résultat qu’avec le DCF.

Outre l’écart actif/VCB, ce sont les marges qui m’ont mis la puce à l’oreille: 37% de marge opérationnelle, 24% de marges bénéficiaires (et en augmentation s’il vous plaît). C’est entre 1,3 et 2 fois les marges de ses concurrents (full IVD, parce que pour les leaders Roche, Siemens, Abott, J&J ce n’est bien sur pas le coeur de métier).

En plus de cela, les ventes ont cru bien plus vite que le marché dans son ensemble ces dernières années, tout ça avec une diminution de l’endettement, une amélioration de la rentabilité, ce qui suggère la présence d’un moat.

Dernier filtrage: l’EVA. Un retour de 28% sur des Capitaux propres lui coûtant 8,5%, il y a des chances que la croissance dans le cadre de la franchise enrichisse l’actionnaire à LT.

En cherchant ensuite d’où pouvait provenir cet avantage concurrentiel, j’ai réalisé que c’est grâce à cette présence de mastodonte sur ce marché qu’un positionnement sur des niches devait exister.
Diasorin est ainsi positionné bien au chaud dans le marché de l’immunodiagnostic (pourtant 8% du marché seulement, donc pas d’économies possibles  ).
Le business est plutôt simple: En gros, Diasorin fournit les machines pour les diagnostics (4200 actuellement pour diasorin) aux laboratoires d’analyse médicale qui s’engagent à utiliser les réactifs de diasorin sur une durée déterminée (en géneral 8 ans). On est donc dans un système fermé: les réactifs seulement pour les machines du groupe ( un peu comme nespresso et leur dosette, une franchise également). Ainsi, 60% de ses revenus sont récurrents. Très souvent, les clients prolongent parce que:
- les produits sont de qualité
- c’est coûteux pour eux de changer de fournisseur ( un peu comme Microsoft, dans une moindre mesure tongue)
Du coup, une fois les clients "acquis", Diasorin peut les inonder d’autres produits.

Les brevets, licences, … constituent également d’autres barrières à l’entrée de ce marché.

Le pipeline est assez diversifié. Il repose sur 3 technologies principalement: CLIA (la plus récente, en croissance), ELISA et RIA qui reculent, utilisées sur 2 systèmes. Liason (l’ancien) et Liason XL (le ptit jeunot) qui devrait rapidement faire son trou et asseoir la position de diasorin puisqu’il permet un nombre de test simultané inégalé.
A noter que Diasorin est le seul acteur US à proposer autant de tests CLIA pour les maladies infectieuses, ce qui lui donnent un (énième) avantage sur ses concurrents. Elle va continuer à étoffer le nombre de ces tests. Le How-Know est donc impressionnant: grâce à un super service R&D, diasorin met au point ses produits avant ses concurrents et se retrouvent parfois seul société autorisé par la FDA à commercialiser tel ou tel test.

Les relais de croissances sont déjà identifiés: - poursuite du développement dans le diagnostique moléculaire (marché évalué à 3bn€, qui croît à plus de 10%/an).
                                                                              - poursuite des modestes acquisitions sur des niches avec le cash qui s’empile malgré les distributions de dividendes et … les rachats d’actions!
                                                                              - poursuite du développement en Asie qui représente 10% des ventes en 2011. Le taux de pénétration des produits y est faible, et les perspectives de gains sont donc conséquentes.

Les bémols que j’ai pu identifier: - le capital est détenu à 40% par le même actionnaire.
                                                       - aux EU, Diasorin détenait presque le monopole du test pour la vitamin D. Abott, Roche, Siemens n’étaient pas habilités à utilisé la technologie CLIA, et c’est maintenant possible pour eux. Je ne comprends pas vraiment ce que ces "gros" vont faire dans un marché de 230Millions€, mais bon. C’est peut-être une erreur de la part des dirigeants de la société qui pensaient prendre un marché protégé alors que ce n’est pas le cas. 
En soit, c’est comme quand des brevets de médocs expirent, et les pharmas survivent très bien. Pour ma part, je trouve qu’un recul des ventes de 5% au Q1 malgré le retrait du marché de la vitamine D d’un concurrent (pas trouvé qui?) fin 2010,  et une environnement favorable en  2011 au contraire de cette année, c’est solide.

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#13 07/03/2016 04h11

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Est ce que quelqu’un a une explication rationnelle a la chute brutale de prés de 15% de Biomerieux la semaine dernière, a la suite de résultats en deçà des projections certes, mais pas catastrophiques?
A noter que c’était un titre considéré comme défensif, avec un bêta sur un an autour de 0.50.

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#14 07/03/2016 07h51

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Bonjour,
Peut être que l’une des explications est que, outre la volatilité actuelle, le cours d’un titre est d’autant plus vulnérable aux mauvaises nouvelles que son PER est élevé. Je lis que le PER de BioMérieux est à 24 alors que celui de Sanofi est à 15, celui d’IPSEN est à 16 comme celui de Boiron.
A titre de comparaison durant l’été 2015 Gemalto a annoncé des prévisions en déca des objectifs et s’est pris -15%. La semaine dernière il a annoncé des réalisations meilleures et a repris 10%…
Ainsi va le stock picking. Le beta est une moyenne historique mais quand quelque chose affecte directement un titre, le beta ne compte plus vraiment.
bonne journée


"La bourse est le seul magasin où la plupart des clients fuient quand les prix baissent. W Buffet". Portefeuille, Blog

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#15 24/05/2017 09h18

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[b](Boursier.com)[/b] a écrit :

bioMérieux est le grand gagnant français de la révision du STOXX Europe 600, l’indice de référence qui regroupe les principales valeurs du vieux continent. Le groupe fera son entrée officielle dans l’indice le 19 juin. Il sera accompagné du britannique Convatec, du néerlandais Philips Lighting et du suédois Loomis. Les britanniques Ocado et Drax en font les frais, comme l’italien Mediaset et le suédois Fingerprint.

Celà va peut être doper le cours car le flottant sur l’action n’est pas très important (36%)

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2    #16 17/12/2017 00h39

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En plein ménage de mon portefeuille, je vous partage quelques brefs éléments d’analyse et de valorisation de Biomérieux. Le plus long reste la rédaction du post.

Fondamentaux



En bref : l’entreprise est en croissance (CA/EBITDA) et cela se ressent sur le FCF qui lui baisse (investissements élevés probables). Pas de dilution sur les 5 dernières années.

Cela se confirme par le taux de CAPEX, que je trouve élevé, et en croissance.



Ratios de profitabilité



Globalement, les marges sont d’un bon niveau même si l’on voit bien que la tendance est à la baisse depuis 2013. On retrouve le CROIC, plus faible et dégradé plus rapidement (que le ROIC) par les fortes dépenses d’investissements cash, qui ont presque doublées sur la période.

Ratios d’efficacité



En bref, les stocks et les frais généraux se dégradent nettement sur la période, ce qui explique sûrement en bonne partie la baisse des marges observée précédemment.

Solvabilité



Bon niveau, et en amélioration. Seulement 1/4 des fonds propres, coûts de la dette largement couvert par les flux.

Zoom sur :
Liquidité générale : actif courant (tréso+stocks+créances) / passif courant = avec ses ressources court terme, la société couvre 1.5x l’ensemble de ses dettes court terme.
Liquidité restreinte : (actif courant - stocks) / passif courant = avec ses ressources court terme et en considérant le stock sans valeur ou comme n’étant pas monétisable en moins d’un an, la société couvre 1x l’ensemble de ses dettes court terme.

Valorisations induites au cours actuel :



PER 2016 de 50, même en prenant un ROC hors exceptionnel on est à un PER > 40.

P/B très élevé, surtout qu’il y a 1 Md€ d’intangibles sur un bilan de 3 Mds€. Pas que les intangibles ne valent rien, vu l’activité de la société cela me semble cohérent d’en trouver en quantité, mais je n’ai aucune compétence pour juger de leur valeur.

Les rendements sur dividende ou sur FCF sont ridicules.

Les multiples de VE sur flux EBITDA/EBIT/NOPAT sont excessivement élevés (mais cohérents avec le niveau de PER!)

Multiples historiques
Je vous laisse apprécier l’évolution des attentes du marché, pricées dans les multiples depuis 2007…



Je vous laisse comparer avec l’initiation de cette file…

PS : ces multiples (TTM) sont assez proches de ceux calculés par xlsValorisation.

Comparables : j’ai pris Diasorin, précité dans cette file, et Sysmex Corp. mais j’y connais rien encore une fois, je ne sais pas si c’est pertinent, et à ce moment de "l’analyse" ça n’a plus vraiment d’importance.

Données normalisées : je n’ai rien retraité, cela ne changerait pas ma conclusion.

Taux de WACC



J’ai été très "accommodant" en laissant les hypothèses les moins conservatrices, à savoir, laisser bénéficier la société de son très faible beta sur le coût de ses CP, chose que je ne fais jamais.

Croissance

J’ai laissé les estimations de xlsValorisation qui ne me paraissent pas ahurissantes.


Valorisations



Valorisation sur l’historique : largement au dessous du cours actuel, normal la société est au plus haut (en terme de multiples comme vu précédemment, pas de cours puisqu’il a subit un split en 2017 de mémoire).
Sans compter 2017, les valorisations de ces dernières années étaient déjà très élevées, donc pour moi ce n’est pas une méthode de valorisation adaptée à ce genre de société, dans le sens : ce n’est pas parce qu’elle était récemment encore plus surévaluée qu’elle le redeviendra.

Valorisation comparable : vu mon peu de certitude sur le choix des concurrents, no comment. S’ils sont bien choisi, cela veut dire qu’ils sont encore plus surévalués ?

Valorisations DCF
Sans croissance, 25€.
Avec croissance, 28€ (la croissance crée peu de valeur car la différence entre le ROIC et le WACC est faible).

Ces deux valorisations sont très éloignées du cours actuel, et encore, j’ai été gentil sur le taux de WACC.
Si je neutralise l’incidence du beta comme d’habitude en le forçant à 1 (donc un coût des CP de 9.5%, et un WACC à 9.2%, WACC réduit grâce au coût plus faible de l’endettement) : alors on obtient 14.31 € de valorisation DCF sans croissance, et 14.50 € avec croissance.

La différence positive entre le ROIC (9.6%), et le WACC (9.2%) est trop faible pour donner de la valeur aux flux futurs (sans oublier que l’on a vu que la rentabilité était sur la courbe descendante).

Et la croissance n’y changera rien, on peut coller un taux de croissance du résultat opérationnel de 50% pour le fun, le DCF avec croissance s’envole à … 17.90€ !

Conclusions :
Je n’ai rien à dire sur la société elle même car je n’y connais rien. Mais quantitativement la valorisation actuelle me paraît ahurissante.

Y’a t’il des amateurs de la valeur ou des connaisseurs du business trouvant la valorisation actuelle justifiée par une ou plusieurs raisons ?

PS : même en normalisant via le dernier relèvement des objectifs de la société, je plafonne sur un DCF autour de 20 € (avec un WACC à 9.2%) et je monte à 41 € avec un WACC hyper aggressif de 5.9% (en laissant le beta jouer son rôle).

Actionnaire, mais probablement plus pour longtemps.

EDIT : vendue 18/12/2017

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Dernière modification par bibike (18/12/2017 17h03)


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#17 17/12/2017 14h25

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Analyse complète. Le délai règlement des clients qui diminue n’est pas un bon signe (perception de risque crédit plus élevé ?)
Comment se finance la boite ? Quel est son taux de couverture de la dette (DSCR 1 et 2)?
Certes, leur score de liquidité parait bon mais quid de la solvabilité ?

Edit: oups, lu trop vite, pour parler de solvabilité.

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