Hermès chasse LafargeHolcim de l’indice CAC 40
PIERRICK FAY Le 07/06 à 19:37Mis à jour à 19:58
Le comité scientifique des indices a décidé d’exclure l’action LafargeHolcim de la composition de l’indice CAC 40 au profit d’ Hermès . Le cimentier n’avait jamais quitté l’indice depuis ses débuts, il y a trente ans.
Pour ses trente ans, l’indice CAC 40 vient de s’offrir un nouveau lifting et perd au passage l’un de ses membres historiques. L’ex-Lafarge Coppée, devenu en 2015 LafargeHolcim, après la fusion avec le groupe suisse, va quitter l’indice le 18 juin prochain. Il avait fait partie des 40 premières sociétés à avoir intégré l’indice vedette de la Bourse de Paris, au côté notamment d’Accor, Air Liquide, Bouygues ou Danone. Il cédera sa place au groupe de luxe Hermès.
C’est ce que vient d’annoncer le comité scientifique des indices, une structure indépendante au sein d’Euronext, qui effectue une revue des indices chaque trimestre. Lafarge n’était jamais sorti jusqu’ici du CAC 40. C’est le premier mouvement de l’année au sein de l’indice.
Depuis plusieurs mois, la place de LafargeHolcim dans l’indice vacillait. Sur un an, le titre a ainsi perdu 10 % de sa valeur et a vu sa capitalisation tomber à 27 milliards d’euros, ce qui en fait tout de même la 21e capitalisation de l’indice. Pas de quoi être évincé en tant que tel, mais selon les calculs de la Société Générale, sur la base des volumes d’échanges et du flottant, soit la part du capital librement échangeable sur le marché, LafargeHolcim tombait au 44e rang. Selon la banque, Solvay et Sodexo étaient aussi en danger. En mars dernier, le couperet était déjà passé tout près.
Fermeture siège social
Comme Nokia (dernière sortie de l’indice CAC 40 en septembre dernier au profit de STMicroelectronics), LafargeHolcim a pu aussi souffrir de son statut de valeur étrangère, plutôt que française, même si le groupe de matériaux de construction conserve de nombreux intérêts en France. Si le comité des indices se base essentiellement sur des critères objectifs liés à la capitalisation et à l’activité boursière de l’action, l’annonce, il y a quinze jours, de la prochaine fermeture du siège social parisien du groupe franco-suisse a pu entrer en ligne de compte.
Certains gérants et investisseurs regrettent en effet le poids de plus en plus important pris dans l’indice par de grands groupes de moins en moins français, comme ArcelorMittal, Solvay ou TechnipFMC, laissant ainsi peu de place au renouvellement de l’indice de référence de la place parisienne.
Le luxe en force
A l’inverse, Hermès profite de la bonne tenue du marché du luxe. L’action gagne 27 % depuis le début de l’année, ce qui lui permet de peser en Bourse plus de 59 milliards d’euros, soit plus qu’AXA et un peu moins que Kering. Au cours actuel, Hermès figurerait comme la huitième plus grosse entreprise cotée du CAC 40. Selon les calculs de la Société Générale, Hermès était classé au 34e rang sur la base des critères du comité.
« Le principal atout d’Hermès reste la régularité de la croissance », écrivait récemment les analystes d’Invest Securities. Conséquence, le groupe du Faubourg Saint-Honoré renforce un secteur déjà bien représenté sur le CAC 40 avec Kering, LVMH et L’Oréal.
A noter que l’action Hermès a perdu 4,7 % jeudi soir, avant l’annonce d’Euronext. Le titre a souffert d’une recommandation négative d’Exane BNP Paribas compte tenu de la surperformance récente du titre.