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16 27 #1 16/01/2019 17h52
- Bernard2K
- Membre (2015)
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Ayant récemment créé une entreprise commerciale sous forme de SASU, je voudrais faire un petit retour d’expérience très concret et terre à terre. En effet, on trouve plein d’infos sur le net, mais fractionnée, pas toujours à jour. Et notamment, je n’ai pas trouvé de chronologie exacte et exhaustive des formalités. Alors voici ce retour d’expérience, qui est valable pour une société commerciale sous forme de SASU. D’autres formes d’entreprise auront des formalités proches mais pas identiques, donc je ne prétends pas que mon retour d’expérience sera valable pour autre chose qu’une SASU ; il ne couvre pas non plus les activités réglementées (celles qui nécessitent un diplôme, une carte, ou autre validation).
J’ajoute que, en général, la CCI et/ou l’expert-comptable sont des partenaires incontournables. Allez les voir le plus tôt possible pour connaître les formalités et papiers nécessaires à vos démarches. A la CCI, un conseiller spécialisé en création d’entreprise peut vous aider non seulement à préparer les formalités, mais à réfléchir globalement à votre projet (zone de chalandise, formations, subventions, etc.).
Chronologie :
1) Définir son projet
1 bis) Choisir un nom
2) Obtenir une domiciliation pour son siège social (ce point est négligé par la plupart des sites d’information, alors que dans mon cas ça a été l’étape la plus longue)
3) rédiger ou faire rédiger ses statuts.
4) déposer l’apport en numéraire en capital sur un compte bloqué (à la banque, en général)
5) signer les statuts
6) Annonce légale
7) Immatriculer la société
8) obtenir le kbis
9) ouvrir un compte pro à la banque
10) autres formalités nécessaires pour être pleinement opérationnel.
1) Définir son projet
savoir ce qu’on veut faire, comment, avec quels moyens, établir un étude de marché si nécessaire, un business plan, vérifier les aides auxquelles vous pourriez prétendre, etc. Classique, et amplement traité par ailleurs, je passe. Cette étape aboutit, dans mon exemple, à ces conclusions : ça semble rentable et faisable, donc bingo ; et la meilleure forme d’entreprise pour ce faire me semble, dans ce cas précis, une SASU.
1 bis) Choisir un nom
Ca peut paraître simple, mais ça ne l’est pas :
- Si votre nom est simple et court, il sera déjà pris.
- Si votre nom est trop long, seul le sigle sera utilisé, or votre sigle ne permet pas de comprendre qui vous êtes.
- Si votre nom est choisi pour être court et unique (exemple LT4CV930), il ne permet pas de comprendre qui vous êtes et il sera difficile à retenir.
Pour ma part, je suis tombé sur cette page qui me semble vraiment de très bon conseil : Comment choisir un bon nom de marque, d’entreprise ou de site internet ? - ConseilsMarketing.com
Pour ma part, j’ai ouvert un document texte vide, et j’ai commencé à "faire mes devoirs" en suivant les conseils de cette page : définir les critères du nom, définir l’univers de ma marque : vision, mission, etc.
C’est un peu long et laborieux, mais c’est vraiment utile pour mettre vos méninges (et éventuellement celles de vos associés et/ou de vos proches) en route. Au fur et à mesure, ça se décante. Je notais aussi les idées de noms au fur et à mesure que ça venait, sans censure (c’est le principe du brainstorming : on ne juge pas les propositions tant qu’on ne les a pas toutes sorties du chapeau).
Après avoir suivi toute cette page internet, j’avais environ 30 propositions de noms.
Je les ai alors repassés au crible des critères pertinents, et il en a résulté une short list de 10 noms environ.
J’ai ensuite fait une recherche d’antériorité sur ces noms, tout d’abord sur societe.com (noms de société qui seraient similaires). Sur la liste de ceux qui n’étaient pas encore utilisés a gogo par des sociétés, j’ai poussé la recherche : INPI (noms de marques), et les noms de domaine internet.
Ca m’a permis de trouver un nom pas mal du tout, et pas encore utilisé, ni par une société, ni par une marque, ni comme nom de domaine !
A noter :
- il n’est pas interdit d’avoir un nom proche ou identique avec une autre société, et de plus le greffe ne vérifie pas cela avant de vous immatriculer. A vous de voir si la société qui porte ce nom risque de vous poursuivre pour contrefaçon ou similaire. Si vous vous appelez pareil qu’un petit magasin à l’autre bout de la France, qui fait tout autre chose que vous, risque quasi nul. Si vous vous appelez pareil qu’une société présente sur internet et qui a au moins une activité en commun avec vous, risque élevé.
- les noms de société doivent utiliser seulement les lettres et les chiffres. Si l’arobase est autorisée, il faut éviter les signes de ponctuation et les symboles.
- le nom d’une société, dans ses divers documents et notamment devis, factures, papier à lettres, doit être immédiatement précédé ou suivi de la forme juridique de la société sous forme de sigle. Exemple : une SASU a pour raison sociale "TRUCMUCHE". Vous devrez écrire de partout "SASU TRUCMUCHE" ou "TRUCMUCHE SASU". Donc, ne mettez surtout pas le sigle de la forme juridique dans la raison sociale.
Si vous déclarez comme raison sociale "SASU TRUCMUCHE", vous devrez en principe écrire partout ensuite "SASU SASU TRUCMUCHE" ou "SASU TRUCMUCHE SASU" (j’ai mis la raison sociale en gras pour montrer comment on se retrouve à devoir écrire le sigle deux fois).
Autre exemple pour bien souligner l’erreur : votre nom de famille est "DUCAMBOLE". On écrit un peu partout "M. Ducambole" ou "Monsieur Ducambole" ,parce que c’est l’usage. Imaginez qu’un officier d’état civil, distrait ou fatigué, ait donné à un lointain ancêtre de votre lignée mâle le nom de famille "Monsieurducambole". On serait alors obligé d’écrire "M. Monsieurducambole", ou "Monsieur Monsieurducambole", ce qui est absurde et ridicule.
A mon avis, mettre le sigle dans la raison sociale est une erreur qui dénote un manque de compréhension et de culture.
Donc, soyez attentif dans la rédaction des statuts, du formulaire M0, de l’annonce légale : le sigle juridique n’a pas être ajouté dans la raison sociale. Sur la ligne raison sociale, vous écrivez seulement TRUCMUCHE. Dans la pratique courante, ensuite, on désignera la société par "sigle juridique + raison sociale", mais le sigle ne fait pas partie de la raison sociale en tant que tel.
2) Obtenir la domiciliation du siège social
2a) Si vous êtes propriétaire d’une maison individuelle : vous pouvez immatriculer votre société à votre domicile. La seule chose qui peut éventuellement coincer est l’exercice de l’activité à ce domicile. Exemple extrême: une activité dangereuse, qui relève d’une autorisation ICPE (installation classée pour la protection de l’environnement) ne sera pas autorisée à votre domicile, il faudra aller dans une ZI (même une ZA est inadaptée car la plupart des ZA excluent les ICPE, dans leur règlement).
2b) Si vous êtes propriétaire d’un appartement en copropriété, ou locataire d’un appartement ou d’une maison, pour savoir si vous pouvez établir votre siège social au domicile du dirigeant (dans une SAS ou une SASU = au domicile du Président), il faut regarder votre bail/votre règlement de copropriété, pour voir s’il exclut les activités professionnelles. Il y a de grandes chances que ce soit le cas.
Si, par chance, ce n’est pas exclu, vous pouvez implanter définitivement votre société et votre activité (article L123-11-1, 1er alinéa, du Code de Commerce ; voir aussi articles L631-7-2 à 4 du CCH).
Si, comme c’est probable, c’est exclu par le bail/le règlement de copro (ce qui est très fréquent malheureusement…) :
- première solution pour être dans les clous :
demander et obtenir l’autorisation (définitive, donc) du bailleur/syndicat de copro. Ca risque de prendre longtemps et vous n’êtes pas sûr du tout d’être autorisé.
- deuxième solution : appliquer l’article L123-11-1, 2e à 4e alinéas, du Code de Commerce. Ca dit que vous pouvez domicilier temporairement, pour 5 ans, votre société à votre domicile. Vous devez notifier cela au bailleur/syndicat préalablement à la constitution de la société (donc, préalablement aux étapes ultérieures, d’où l’intérêt de s’y prendre tôt). En pratique, vous envoyez une LRAR notifiant que vous allez créer telle société avec telle activité et que vous entendez exercer la faculté prévue par l’article L123-11-1, 2e à 4e alinéas, du Code de Commerce, de domicilier temporairement pour 5 ans le siège social de cette société à votre domicile. Vous gardez soigneusement l’AR mais vous n’attendez pas la réponse, car le syndicat/bailleur n’a pas à autoriser ou non.
Inconvénients :
- le caractère temporaire de la domiciliation doit être mentionné dans le M0.
- c’est valable seulement pour le siège social, pas pour l’activité. Si votre activité est exercée, par exemple, en clientèle, ça ne pose pas de problème. Mais si vous avez besoin d’exercer votre activité chez vous (réception de clientèle et/ou marchandise), cette domiciliation temporaire va vous mettre en porte à faux.
- domiciliation temporaire pour 5 ans seulement. Si vous n’avez pas changé de siège social au bout de 5 ans, votre société sera radiée d’office ! Normalement, vote société recevra un courrier du greffe du TC 3 mois avant la date fatidique, mais je ne compterais pas trop dessus. Donc, gardez cela dans un coin de votre tête ! Sachant qu’un changement de domicile social est coûteux (formalité dans les 200 € je crois).
2c) Vous pouvez domicilier dans un local commercial pour laquelle vous ou votre société est titulaire du bail (ou co-titulaire)
2d) vous pouvez domicilier dans un organisme autorisé pour cela (centre d’affaires, pépinière d’entreprises…). Vérifier le coût…
Ce qui est exclu : domicilier au domicile d’un tiers, personne physique ou personne morale (notamment une autre société) : car, premièrement, votre société n’a pas la jouissance de ce local ; deuxièmement, ce tiers exercerait alors la fonction d’organisme de domiciliation sans en avoir obtenu l’agrément, ce qui est sévèrement réprimé !
Le code de commerce prévoit que, pour immatriculer une société, le greffe doit vérifier que vous avez la "jouissance" du local à cette adresse. Chaque greffe peut interpréter cela de façon légèrement différente. Dans mon département, sachant que j’ai exercé la faculté de domiciliation temporaire prévue à l’article L123-11-1, 2e à 4e alineas, le greffe demandait le courrier envoyé au bailleur ou au syndicat + son AR (pour prouver que j’ai bien notifié) + mon justificatif de domicile (pour prouver que j’ai bien la jouissance de ce local).
J’insiste sur les délais abracadabrants que cette étape peut parfois ajouter, compte tenu de la lourdeur et de la lenteur administrative de votre bailleur ou de votre syndicat de copro, et compte tenu que personne (à part vous) n’en a rien à foutre que votre société puisse s’immatriculer rapidement.
Sachant que les solutions alternatives sont payantes (louer un local commercial ou payer un organisme de domiciliation), si vous voulez maîtriser vos charges, vous avez vraiment intérêt à vous occuper au plus tôt de cette domiciliation à votre domicile.
3) rédiger ou faire rédiger ses statuts.
3a) par un expert-comptable. Coût variable, celui que j’ai interrogé prenait 1000 € HT + environ 500 € de frais de formalités (greffe, annonce légale, etc).
3b) par un avocat. Piste pas creusée.
3c) par un notaire. Piste pas creusée.
3d) par un site proposant ce "service".
J’en ai explorés plusieurs : les "modèles" sont très variables. Dans la mesure où le Code de commerce laisse une grande liberté dans la rédaction des statuts des SAS (contrairement aux SARL), on retrouve une grande variété de solutions. Les défauts que j’ai constatés :
- Beaucoup de modèles estampillés "SASU" ne fonctionnent qu’avec un associé unique ; ils ne prévoient pas du tout le passage à plusieurs associés : le jour où vous ouvrez votre capital (même à une holding contrôlée par vous), vous êtes bon pour refaire les statuts.
- réciproquement, les modèles estampillés SAS ne prévoient pas le fonctionnement avec associé unique. Vous pouvez certes considérer que à chaque fois que les statuts prévoient "décision collective des associés", ça se traduit en cas de SASU par "décision de l’associé unique", mais ça n’en fait pas vraiment des statuts confortables pour exercer en SASU.
- il y a des partis pris, des choix implicites, qui vous forcent la main. Ainsi, un site vous colle d’office un capital variable. Vous aurez l’obligation, pour toute la vie de la société, d’écrire sur tous ses documents "SAS à capital variable", sans même qu’on vous ait dit pourquoi ils ont fait ce choix à votre place, et les conséquences que cela peut avoir chez vos divers interlocuteurs.
- les sites, même prétendument gratuits, le sont rarement à 100 %. Par exemple, un site vous fait vos statuts gratuits et "personnalisés" (en fait, vos réponses à un questionnaire sont intégrés automatiquement à un modèle tout fait), mais à la fin, vous êtes obligé d’acheter des prestations (greffe et annonce légale), qui vous sont vendues avec marge bien sûr ; et, tant que vous n’avez pas payé, vous n’avez qu’une prévisualisation de vos statuts, donc le gratuit devient de la vente forcée.
Au total, j’ai pris différents modèles, j’ai vérifié leur pertinence par rapport aux textes en vigueur et au fonctionnement futur probable de ma société, et je les ai ainsi modelés à mon goût, en essayant de faire des statuts qui s’adaptent aussi bien au fonctionnement avec un associé unique qu’avec des associés multiples et qui respectent le code de commerce.
Je décommande fortement de faire cela car :
- je ne suis pas un vrai juriste, mais vous avez peut-être remarqué que j’ai quand même une bonne compréhension des questions juridiques, ce qui n’est pas le cas de tout le monde ; donc à décommander à quelqu’un qui n’a pas une forte culture juridique, à tout le moins ;
- ça prend du temps, beaucoup de temps. Si vous êtes pressé de passer à l’étape suivante, passez par un pro.
- je ne suis pas sûr à 100 % de mon travail ; j’ai peut-être fait une grosse connerie qui ne se révélera néfaste que dans quelques mois ou quelques années.
En tout cas, je précise, car je risque d’avoir des demandes : NON, je ne transmettrais ces statuts à personne, ni comme exemple ni comme modèle, selon le bon principe "chacun fait ses conneries tout seul". Il est assez probable que j’ai fait une ou plusieurs boulettes dans la rédaction de ces statuts, pour moi j’en prends la responsabilité, mais pas pour autrui.
Au total, faire rédiger les statuts par son futur expert-comptable est sans doute le meilleur rapport qualité/prix.
A noter :
- le premier Président doit impérativement être nommé dans les statuts. Certains sites proposent qu’il soit nommé dans un acte séparé, mais il semble que ce n’est pas accepté pour les SAS. Le greffe du TC de mon département m’a vivement confirmé ce point !
- dans votre objet social, si vous mettez plusieurs activités, mettez un tiret par activité. Le premier tiret doit correspondre à votre activité principale, les autres sont secondaires. Si votre activité principale est une activité commerciale, vous relevez de la CCI. Dans les autres tirets, vous pouvez mettre des activités libérales (par exemple formation), ça passe ; mais pas des activités artisanales (par exemple travaux de peinture) sous peine d’avoir une "double inscription" CCI/métiers, ce qui va fortement compliquer votre inscription.
4) Banque pour dépôt des apports en numéraire du capital social
Pour mémoire, ce dépôt peut être fait auprès d’une autre personne habilitée, un notaire par exemple, mais dans le cas le plus courant, ça va être une banque.
Il est plus pratique, à beaucoup de points de vue, d’aller dans une grande banque commerciale avec pignon sur rue.
Prenez rendez-vous avec un conseiller bancaire spécialisé comptes professionnels. Demandez par avance les pièces à amener. Outre les pièces classiques (justificatif de domicile, avis d’imposition, justification des revenus des 3 derniers mois, carte d’identité que votre banque a peut-être déjà si vous êtes client à titre particulier), vous aurez besoin d’un exemplaire de votre projet de statuts, non signés (d’où l’importance que le point 3) soit avant le point 4)), et d’un business plan comportant un prévisionnel de résultats (un document rudimentaire peut suffire, sauf si vous voulez aussi emprunter auprès de cette banque auquel cas il faudra un document plus chiadé).
Et bien sûr, vous avez besoin de pouvoir apporter le montant du capital social, par virement ou par chèque. (Pour une SAS, c’est au moins 50 % du capital qui doit être apporté ("libéré") à l’ouverture ; mais sauf cas particulier je ne vois pas l’intérêt de prévoir un capital élevé, si on ne peut pas l’apporter, donc moi j’ai libéré d’emblée 100 % du capital).
Vous repartez de ce rendez-vous avec une "attestation de dépôt des fonds" qui est un sésame très précieux pour la suite.
5) Signature des statuts.
Vous paraphez chaque page, datez et signez en dernière page avec la mention "lu et approuvé".
1 exemplaire pour le greffe, 1 exemplaire pour le siège social, 1 exemplaire pour chaque associé. Avant 2015, il fallait 1 exemplaire pour enregistrement au SIE, mais cela a été supprimé sauf rares cas. Pour mon cas, 2 exemplaires auraient peut-être suffi ; j’en ai fait 4 par précaution.
La date de signature des statuts est importante ! C’est à faire impérativement après les points 2 et 4) (et 3) de toute évidence), et impérativement avant les points 6) et 7). C’est bien pour cela que je l’ai mis au point 5)
La signature de statuts d’une SASU, tout seul, est une expérience un peu surréaliste : on signe un contrat entre une seule personne !
A noter que, si l’on passe par un notaire, ces statuts sont un acte authentique.
6) Annonce légale.
Vous faites publier une annonce légale dans un journal habilité du département. Demander au CFE de la CCI lequel est le moins cher. Soit vous vous adressez directement à ce journal, soit vous passez par un site spécialisé.
Pour les sociétés par actions (SARL, SAS, SA), c’est la date d’attestation d’insertion qui compte.
Pour les sociétés de personnes (SNC, etc.) c’est la date de parution.
Exemple pour une SAS : un hebdo paraît le 10/01 et le 17/01, mais il boucle dès le 07/01 et le 14/01 au soir. Si vous envoyez votre demande de parution le 08/01 au matin, vous recevrez souvent une attestation le jour même, en vue de la parution qui n’aura lieu que le 17/01. Vous pouvez pourtant, dès que vous avez l’attestation (donc dès le 08/01) aller au CFE ou au greffe pour vous immatriculer ; le fait que l’annonce légale ne soit pas encore parue ne pose aucun problème. Il ne faut donc surtout pas se poser de deadline par rapport à la date de bouclage du journal, car ça ne sera pas bloquant.
Rédiger son annonce légale :
L’annonce légale doit être conforme aux prescriptions de l’article Article R210-4 du code de commerce. Plusieurs sites proposent des modèles d’annonces légales, parfaitement conformes mais trop longs ; ce site propose une formulation qui répond aux prescriptions légales et qui économise beaucoup le nombre de caractères utilisés. Je me permets de le donner en exemple puisque ce modèle a été validé par mon greffe : Annonce légale - Modèle annonce Légale création SASU - Le Légaliste
Astuces notables :
- "SSP" pour "sous seing privé" : accepté, par mon greffe en tout cas.
- SAS au lieu de "Sociétés par Actions simplifiée" accepté aussi.
- regrouper dans une même phrase la durée et le RCS d’immatriculation, plutôt que de faire 2 lignes distinctes.
Précisions :
- dans l’annonce pour une SASU, pas besoin d’écrire SASU, SAS suffit. C’est avant tout une SAS.
- pour une SAS, pas besoin d’énumérer les actionnaires, on ne cite que le Président (le dirigeant). En effet, les actionnaires ne sont énumérés que s’ils sont "tenus indéfiniment des dettes sociales".
- l’objet social doit être indiqué "sommairement", nous dit l’article suscité. Si, dans votre objet social, vous avez mis plusieurs activités, pour vous permettre de vous diversifier ultérieurement sans être obligé de modifier vos statuts, chaque ligne doit être résumée. Vous pouvez même amalgamer plusieurs lignes dans une même phrase. A vous de trouver les mots-clés qui résument votre objet social en une phrase bien rédigée, sans être obligé de le reproduire in extenso, mais sans oublier l’un des tirets de l’objet social. Par contre,le "bla-bla" en fin d’objet social, du type "et plus généralement tout activité commerciale ou industrielle etc." n’a pas besoin d’être repris, même en résumé.
- certains greffes, c’est le cas du mien, vérifient que les mentions des modalités des assemblées et d’agrément des cessions d’action sont présentes dans l’annonce légale, ce qui l’allonge significativement. Il faut donc aller voir ces modalités dans les statuts, et les résumer habilement pour minimiser le coût de l’annonce légale. Dans mon cas, ça donne : "
Chaque associé a le droit de participer aux décisions collectives par lui-même ou par son mandataire ; il doit justifier de son identité et de l’inscription en compte de ses actions au jour de la décision collective ; chaque action donne droit à une voix.
La cession d’actions est soumise à agrément par décision collective des associés.
J’aurais eu des statuts "purs SASU", sans mention d’assemblées générales ni d’agrément des nouveaux associés, j’aurais économisé 4 lignes dans l’annonce légale… mais j’aurais dû refaire tous mes statuts dès la première entrée d’un associé au capital. C’est un choix à faire…
Dans mon cas, on m’avait conseillé de pré-valider l’annonce-légale auprès du greffe du TC, ce que j’ai fait, avec mon projet d’annonce légale dans une main et un exemplaire des statuts dans l’autre. Je peux vous dire que ça rigole pas, elle a effectivement vérifié de nombreux points (en trouvant les passages ad hoc des statuts à la vitesse de la lumière !) et elle a corrigé 4 passages dans mon projet d’annonce légale. Donc, c’est un conseil gratuit et très pertinent, faites-le si vous le pouvez. Sachant que le risque, en cas d’erreur, est d’avoir à publier un correctif, un complément, voire à republier complètement l’annonce légale.
7) Immatriculer la société
CFE ou greffe du TC (ou expert-comptable qui se charge de tout !).
Quand vous avez tous les papiers, il est temps de s’immatriculer.
Dans mon cas, je suis allé au CFE de la CCI. L’avantage est que la personne en charge du CFE vous remplit le M0 et vous déclare directement à l’INSEE.
Attention à un point : vous devez connaître votre régime fiscal (par exemple : IS au réel simplifié) et votre régime de TVA (par exemple : réel mini, ou réel). La personne du CFE n’est pas un fiscaliste, vous devez avoir ces infos avant de venir la voir !
Si vous savez quelle est votre activité principale, et donc votre code NAF/APE, notez-le aussi avant de venir, ça gagnera du temps.
Exemple de liste de documents, pour mon cas :
- 1 exemplaire original des statuts paraphés et signés par l’associé unique (ou les associés)
- attestation de dépôt des fonds, en original (éditée et signée par la banque)
- liste des souscripteurs, original signé par le fondateur (on trouve facilement des modèles sur internet)
- attestation de parution de l’annonce légale, que vous a remis le journal d’annonces légales
- domiciliation : justification de domicile + courrier envoyé au bailleur/syndicat de copro notifiant l’établissement du siège social de façon temporaire + AR de ce courrier
- déclaration sur l’honneur de non condamnation et de filiation (le greffe ou le CFE vous fournissent un modèle, remplissez-le avant de venir car vous ne connaissez pas forcément la date et lieu de naissance de vos parents par coeur)
- copie recto-verso de la carte d’identité
- le M0 est rempli en direct, vous le signez à la fin
- un chèque de 39,42 € à l’ordre du greffe du TC
- un chèque de 60 € à l’ordre de la CCI pour le service d’aide à l’immatriculation.
De plus :
- liste des bénéficiaires effectifs, à remplir au plus tard 15 jours après l’immatriculation, mais autant le faire d’emblée. Rechercher sur internet le formulaire "DBE-S-1", mais il peut y avoir besoin de formulaires complémentaires si la structure d’actionnariat est complexe. Cette formalité nécessite un second chèque à l’ordre du greffe du TC, de 23,61 €.
- dossier ACCRE : depuis le 01/01/19, il semble que les personnes éligibles à l’ACCRE en sont bénéficiaires automatiquement, sans avoir à remplir de dossier.
8) obtenir le kbis
Vous le recevez par courrier quelques jours après le dépôt de votre dossier (ainsi que des attestations et état des frais). Pensez à mettre le nom de votre société sur vote boîte à lettres dès que vous avez déposé votre dossier d’immatriculation, ça évitera que cet envoi se perde !
Le kbis est la carte d’identité de votre société, c’est ce qui vous permettra enfin de fonctionner ! Attention, si l’activité a été exercée (autrement que les quelques dépenses nécessaires aux formalités) avant la date de début d’activité, vous risquez la qualification fiscale de "société de fait". Il faut donc attendre le kbis avant de lancer l’activité réelle de la société.
9) ouvrir un compte pro à la banque
Vous prenez rendez-vous avec le conseiller pro à la banque, vous y allez avec votre kbis, et vous pouvez enfin ouvrir le compte pro, sur lequel vous récupérez bien sûr le montant du capital que vous aviez versé, au point 4), sur le compte bloqué. Vous avez donc les moyens de paiement et la gestion internet qui vont permettre à votre société de faire des dépenses… et aussi, si possible, de percevoir des recettes !
10) Formalités diverses
Liste indicative et non exhaustive :
- déjà, bien vous pénétrer de l’idée que la société et vous sont deux personnes différentes, dont les comptes doivent être étanches. Tout transfert d’argent de vous vers la société doit s’appeler un apport en CCA (et être inscrit en compta). Tout transfert d’argent de la société vers vous s’appelle soit une rémunération, soit un dividende, soit un remboursement de note de frais (au vu d’une note de frais détaillée accompagné de justificatifs), soit encore un loyer.
Tout doit être hyper carré, car dans une SASU on est seul à la manœuvre, sans aucun contrôle par un tiers (sauf peut-être l’expert-comptable mais il n’est même pas obligatoire). Vous pouvez faire absolument n’importe quoi, il n’y a personne pour vous empêcher de le faire, au moment où vous le faites, mais le jour où vous avez un contrôle, ça peut coûter très cher (jusqu’à la prison).
C’est comme être seul au volant d’une Ferrari : vous pouvez certes enfoncer l’accélérateur à fond, personne ne vous en empêchera. Vous risquez seulement de perdre le permis, de payer une amende énorme, éventuellement d’aller en prison, éventuellement de vous tuer ou de tuer d’autres gens. Mais il n’y a personne avec vous, dans la voiture, pour vous empêcher d’enfoncer l’accélérateur à fond. Il faut donc que vous soyez votre propre conscience, votre propre contrôleur, votre propre empêcheur de déconner.
- registre des décisions de l’associé unique/ décisions collectives des associés. Obligatoire de par la loi pour une SAS, mais sans obligation de forme. Ca peut être de simples feuilles, ou un simple cahier, où vous écrivez "décision de l’associé unique en date du tant". Pour ma part, j’ai préféré fabriquer un registre, qui va être coté et paraphé au greffe du TC pour la somme de 2,82 €. Registre déposé aujourd’hui et qui me sera rendu d’ici une dizaine de jours. J’ai suivi ces conseils : Le registre des décisions de l?associé : travaux pratiques en création d?entreprise- L’entrepreneuse heureuseL’entrepreneuse heureuse
- première décision à prendre par l’associé unique (ou la décision collective des associés) : la rémunération du dirigeant (= le Président ; car un Directeur Général est possible mais très rare dès la création), pour un an. Étudiez bien toutes les conséquences. Pour ma part, je choisis sans hésiter l’absence de rémunération, pour au moins un an, de façon à laisser les bénéfices (espérons), diminués de l’IS, en réserves, et pour augmenter ainsi la trésorerie de la société.
- si vous êtes chômeur indemnisé, renvoyez l’attestation que vous fournira Pole Emploi. Dans le cas d’une société, il vous faudra le kbis et la délib fixant la rémunération du dirigeant, donc ne vous y prenez pas trop tôt car vous ne pourrez de toute façon pas envoyer ce papier tant que vous n’avez pas finalisé votre immatriculation.
Deux choix s’offrent à vous :
a) maintien des ARE. Dans ce cas, en théorie, vous continuez à chercher du travail, donc n’oubliez pas de vous actualiser chaque mois et de cocher que vous êtes toujours à la recherche de travail. Envoyez des candidatures au moins 1 fois par semaine, en vue d’un éventuel contrôle. Vous pouvez vous verser une petite rémunération, elle ne diminuera pas vos ARE tant que la somme des deux ne dépasse pas la rémunération qui a ouvert les droits à ARE.
b) versement de l’ARCE : un capital correspondant à 45 % des droits à ARE restant, en 2 fois, la moitié à la création, l’autre moitié 6 à 24 mois plus tard quand vous pouvez justifier d’une activité effective. Exemple, il vous reste 20 mois de droit à 2000 € par mois soit 40000 €, vous pouvez percevoir 18000 €, soit 9000 € à l’immatriculation et 9000 € entre 6 et 24 mois plus tard.
A vous de voir, moi entre 100 % des ARE grâce au maintien de celles-ci, et 45 % avec l’ARCE, je n’ai pas hésité longtemps. Dans l’exemple chiffré ci-dessus, ça fait 22000 € de différence. A mon avis, il faut avoir un besoin aigu de capital de départ pour opter pour l’ARCE.
- aides diverses : vous pouvez obtenir prêts d’honneur, garanties bancaires, subventions (c’est plus rare !), ça dépend de votre activité. Vous les avez normalement repérées au point 1) définition du projet, et vous avez regardé attentivement les formalités à suivre pour chacune d’entre elles. Ne les oubliez pas en route !
- mettre en place une comptabilité rigoureuse. Il n’y a pas l’obligation d’un expert-comptable, mais ça peut être très utile, non seulement pour la compta, mais aussi pour ne pas oublier l’une de vos obligations déclaratives, et pour répondre à toutes les questions périphériques qui ne manqueront pas de se présenter. Logiquement, vous devriez avoir rencontré 1 à 3 experts-comptable dans votre phase de préparation de projet, et donc avoir déjà reçu 1 à 3 devis pour le coût de cette prestation.
- s’il y a le moindre doute sur la fiscalité applicable à votre activité, déposez (via votre expert-comptable ou fiscaliste, ou tout seul si vous êtes très fort) un rescrit fiscal. A déposer le plus tôt possible, car seule l’activité postérieure au dépôt est couverte par la réponse.
- trouver un logo, accompagné éventuellement d’une charte graphique (c’est à dire des codes graphiques complets), ou au moins d’éléments graphiques (c’est à dire quelques éléments de forme et de couleur qui vont constituer votre "identité graphique"). Suivant votre activité, vous pourrez vous passer complètement de logo, ou bien au contraire cela va être l’ingrédient essentiel du succès. A vous de voir aussi le temps et/ou l’argent que vous voulez y consacrer.
Au début, on peut croire s’en passer, mais il est probable que vous vous rendrez très vite compte qu’on ne peut rien faire sans, à commencer par une carte de visite.
Pour ma part, j’ai fait mon logo moi-même, ayant quelques notions d’arts graphiques.
- déposer un ou plusieurs noms de domaine. Ca dépend de votre activité. Avez-vous besoin d’un site internet ? Avez-vous besoin, a minima, d’une adresse mail en info arobase votre propre nom de domaine (ça fait classe) ? Pour ma part, j’ai déposé nomdesociété point fr et nomdesociété point com pour un an, ça coûte pas cher et ça peut rapporter gros.
- éventuellement ouvrir une ligne de téléphone pro (fixe et/ou portable).
- faire fabriquer des cartes de visite, et éventuellement d’autres documents (papier à en-tête, carte de correspondance, plaquette commerciale). Vous aurez besoin pour cela d’un logo, et de coordonnées complètes et définitives à indiquer dessus, d’où l’importance de vous occuper d’abord du nom de domaine que vous marquerez peut-être dessus, de l’adresse mail @ ce nom de domaine, que vous marquerez forcément dessus, et d’un éventuel numéro de téléphone pro.
- déposer votre marque. Allez-vous vendre un produit ou un service, avec le besoin d’une marque proéminente, bien identifiée ? Ou bien n’avez-vous absolument pas besoin d’une marque pour fonctionner ? A vous de voir. Une marque coûte 219 € pour 3 classes, pour 10 ans. Ca ne fait que 21,9 € par an, c’est raisonnable.
Préalables :
- avoir un logo. Une marque nécessite de déposer une identité visuelle ; ce n’est pas absolument indispensable, mais c’est mieux !
- avoir bien défini ses classes de produits ou de services.
Si vous déposez votre marque avant l’immatriculation, vous devrez la déposer sous votre nom de personne physique, puis faire une démarche auprès de l’INPI pour la transférer à la personne morale. Si vous le faites après l’immatriculation, vous pourrez la faire déposer directement par la société, personne morale.
- souscrire à des assurances professionnelles, selon la nature de votre activité.
- et enfin, résister absolument aux tentatives (qui ne vont pas manquer) de vous vendre une inscription à l’annuaire bidule, la formalité machin qui est obligatoire, etc. Des arnaqueurs professionnels surveillent les parutions de nouvelles sociétés et de nouvelles marques, et vous envoient des trucs très bien faits avec des noms ronflants et le logo de l’Etat ou d’organismes officiels !
Bilan :
- 15 jours de délai en m’y consacrant à temps plein et en courant de partout et en mettant une pression gentille mais ferme sur tout le monde ! On me l’avait annoncé, je ne voulais pas y croire, eh bien si ! Ce délai est incompressible et il peut facilement doubler si quelques grains de sables administratifs viennent s’y coller.
- un coût très faible car j’ai tout fait moi-même. Je ne connais pas encore le coût de l’annonce légale (pas reçu la facture !), mais disons que ça fera dans les 200 à 300 € TTC, tout compris, à comparer aux 1700 € TTC annoncés par l’expert-comptable. Après, est-ce une bonne idée d’économiser la rédaction des statuts par un pro ? Comme déjà dit, c’est mon choix mais je ne saurai le recommander à autrui !
- 15 jours dans la paperasse et le juridique, tout le reste étant mis de côté. Je vais enfin pouvoir, à nouveau, consacrer à mon temps et mes compétences à l’activité de ma société !
Dernière modification par Bernard2K (16/01/2019 23h09)
Mots-clés : cci, création, entreprise, formalités, greffe, immatriculation, sas (société par actions simplifiée), sasu
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1 #2 16/01/2019 18h11
- tikou
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Pour les statuts, une possibilité pour en récupérer des "vrais" et d’acheter sur societe.com ou sur infogreffe les statuts de différentes entreprises. çà ne coute pas très cher et çà permet de voir différentes approches, de comprendre la structure de statuts.
De toute façon, en tant que créateur, mieux vaut avoir compris ce qui est écrit dans les statuts !
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#3 16/01/2019 18h13
- MichMouch
- Membre (2017)
- Réputation : 53
Très beau retour !
En coutumier de ces formalités juridiques et administratives que je suis, je vous tire mon chapeau pour avoir fait cela tout seul et sans les moyens et accès d’un professionnel.
Une fois ce compte rendu sous les yeux, on peut mieux apprécier les tarifs pratiqués par les EC.
A ce propos, est-ce pour une question de tarif que vous avez choisi de tout faire seul ou bien c’était simplement pour le faire par vous même vu vos compétences ?
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#4 16/01/2019 18h26
- ZeBonder
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Si vous exercez une prestation intellectuelle qui ne nécessite pas de locaux ni de fonds roulement ni de statuts spécifiques … il y a moyen de tout faire en ligne, certaines sociétés de comptabilités en ligne s’en chargent gratuitement si vous leur confiez votre comptabilité par la suite.
Idem pour le compte bancaire, il y a Qonto qui peut vous faire le dépôt de capital et la création du compte de la SASU, le tout pour une somme modique.
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#5 16/01/2019 18h39
- monpersylv
- Membre (2013)
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Bernard2K a écrit :
Je ne connais pas encore le coût de l’annonce légale (pas reçu la facture !)
115€ H.T. chez Medialex en 2016.
Merci pour cet excellent résumé ! Je confirme que les démarches sont peu ou prou les même que pour une S.A.R.L. En tout cas dans les grandes lignes, tout y est !
A+
Sylvain
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#6 16/01/2019 18h55
- Bernard2K
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MichMouch a écrit :
A ce propos, est-ce pour une question de tarif que vous avez choisi de tout faire seul ou bien c’était simplement pour le faire par vous même vu vos compétences ?
Trois raisons :
1) j’ai le temps, je suis chômeur. Si je créais une boîte alors que je bosse déjà 50 heures par semaine, je déléguerais très probablement
2) compte tenu de l’activité de la société, les recettes peuvent tarder à rentrer. Je suis sur une optique de minimiser absolument les charges tant que les sous ne rentrent pas.
3) Mon objectif est aussi de compléter mes compétences à diriger une structure ; cela m’a semble plus riche d’apprentissage de me cogner le boulot, plutôt que de tout déléguer à un sachant.
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1 #7 16/01/2019 22h37
- glindy
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Bernard2K a écrit :
a) maintien des ARE. Dans ce cas, en théorie, vous continuez à chercher du travail, donc n’oubliez pas de vous actualiser chaque mois et de cocher que vous êtes toujours à la recherche de travail. Envoyez des candidatures au moins 1 fois par semaine, en vue d’un éventuel contrôle. Vous pouvez vous verser une petite rémunération, elle ne diminuera pas vos ARE tant que la somme des deux ne dépasse pas la rémunération qui a ouvert les droits à ARE.
Petite précision, une petite rémunération diminue les ARE de 70% de la rémunération brut. Donc en pratique, en se versant une petite rémunération on dépasse tres legerement les ARE de base.
Par contre vos droits non consommés ne sont pas perdu et donc votre ARE durera plus longtemps.
Glindy
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#8 16/01/2019 22h41
- Bernard2K
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Très juste.
Pole-emploi.fr a écrit :
sur un mois, 70 % des revenus que vous tirez de votre entreprise sont déduites de votre allocation mensuelle. Le cumul du salaire issu de l’activité non salariée est ensuite plafonnée au niveau du salaire sur lequel a été calculée votre allocation.
Bizarrement, j’avais retenu seulement la deuxième phrase.
Source : Les aides financières à la création d’entreprise | Pôle emploi
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#9 18/01/2019 19h09
- Fructif
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Très intéressant !
Est-ce quelqu’un a déjà essayé l’immatriculation en ligne sur le site d’Infogreffe ?
Si c’est complètement dématérialisé, c’est tout de même assez pratique.
Lazy investing : Epargnant 3.0 | Créer et piloter un portefeuille d'ETF | Mon blog | Guide ETF | E-Formation
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#10 18/01/2019 20h42
- mahx
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Oui il y a un an, tout est dématérialisé et traitement rapide.
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1 #11 18/01/2019 20h56
- Kabal
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Pareil, j’ai enregistré ma SCI en ligne. Très facile!
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#12 18/01/2019 20h57
- dfranck
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Bonjour,
Pourquoi n’avez vous pas testé votre idée en Auto Entreprise ?
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#13 19/01/2019 09h01
- Bernard2K
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Immatriculer en ligne : cela ne remplace que le point 7). Tout le reste du boulot est identique, donc ça ne vous gagnera pas beaucoup de temps.
Pour ma part, je ne regrette pas d’être passé par la CCI qui m’a donné de précieux conseils. Idem pour le greffe, j’aurais fait une annonce légale pourrie si je ne l’avais pas fait relire par le greffe.
dfranck :
- parce que l’auto-entreprise est mal adaptée à cette activité.
- parce que je pense savoir ce que je fais, donc je n’ai pas besoin de "tester".
- parce que les formes d’entreprise où l’on ne choisit pas sa rémunération vous font sauter les ARE si vous avez la chance d’avoir du succès dans votre entreprise.
A l’inverse, le maintien des ARE, avec une rémunération nulle décidée par la société, vous permet de laisser le bénéfice (diminué de l’IS) dans la tréso de la société pour constituer des réserves et/ou investir dans du matériel.
Il faut que tout change pour que rien ne change
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#14 22/03/2019 09h37
- Stinger77
- Exclu définitivement
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Idem pour la CCI de Seine et Marne qui m’a apporté une vraie information notamment sur l’ACCRE et les délais et autres formalités.
Il faut ne pas hésiter à se déplacer et rencontrer une personne compétente (j’ai eu la chance d’en avoir une).
Attention aux sociétés en ligne car il n’y a pas que des avantages ……
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#15 22/03/2019 10h40
- perecastor
- Membre (2014)
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@Bernard2K : vous indiquez qu’il est indispensable pour les chômeurs indemnisés, de continuer à justifier d’une recherche active d’emploi, via des candidatures hebdomadaires, pour pouvoir continuer à percevoir leurs indemnités. Est-ce une supposition, ou bien avez-vous validé ce point avec Pôle Emploi ?
Je n’ai pas trop de doute sur le fait qu’il soit possible de percevoir l’ARE en cas de création d’entreprise. Ce point est évoqué par exemple ici :
Création / Reprise : comment conserver 100% de ses ARE ?
Mais j’aurais pensé qu’en cas de création d’entreprise, le demandeur d’emploi serait dispensé de recherche, étant donné qu’il doit consacrer son temps à développer son entreprise. Ou peut-être que Pôle Emploi a des critères pour évaluer si le projet d’entreprise est crédible et viable (cohérence avec l’expérience professionnelle du demandeur, CA / bénéfice minimum…) ?
Cela m’intéresserait doublement dans le cas d’un demandeur d’emploi qui se lancerait en tant que marchand de biens. Et pour le coup le choix entre maintien de l’ARE et versement de l’ARCE est une vraie question. D’un côté l’ARCE pourrait permettre d’augmenter le capital de départ pour démarrer les premiers investissements sur fonds propres. D’un autre côté, le maintien de l’ARE va de pair avec le maintien de certains avantages, comme le fait de continuer à cumuler des trimestres de retraite…
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1 #16 22/03/2019 11h00
- pierrejacques11
- Membre (2013)
Top 20 Immobilier locatif - Réputation : 131
Je confirme qu’il est (était) possible de cumuler ARE et activité pro indépendante tout en étant dispensé de recherche d’emploi. De mon côté ils m’avaient coupé 5 mois d’indemnisation (15 mois au lieu de 20), mais j’avais préféré cette voie plutôt que d’avoir à me déplacer physiquement régulièrement et faire semblant de chercher. Là si je me souviens biens il me suffisait de pointer mensuellement sur mon espace internet pole emploi (en 2009).
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#17 22/03/2019 11h11
- Stinger77
- Exclu définitivement
- Réputation : 5
Comme le dit pierrejacques, il suffit juste de "pointer" mensuellement. De toute facon, un conseiller va vous convoquer une à 2 fois par an et c’est bien le grand maximum. Vous lui expliquez votre situation et il est tellement content d’avoir quelqu’un qui "bosse" que ca ne va pas chercher plus loin.
Par contre, le jour ou vous commencez à vous rémunérez via la société, l’indemnité est suspendu d’ou l’interet de ne pas se verser de revenus durant un certain moment.
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#18 22/03/2019 11h12
- Setanta
- Membre (2015)
- Réputation : 60
Bonjour,
Je me permets de rebondir sur deux points de votre post très fourni (et très juste, le process a été peu ou prou le même de mon côté) :
Bernard2K a écrit :
A noter :
- le premier Président doit impérativement être nommé dans les statuts. Certains sites proposent qu’il soit nommé dans un acte séparé, mais il semble que ce n’est pas accepté pour les SAS. Le greffe du TC de mon département m’a vivement confirmé ce point !
Cela dépend alors des greffes. En Moselle, ce n’est pas obligatoire et c’est ainsi moins coûteux en cas de changement futur (pas besoin de modifier les statuts).
Bernard2K a écrit :
- dans votre objet social, si vous mettez plusieurs activités, mettez un tiret par activité. Le premier tiret doit correspondre à votre activité principale, les autres sont secondaires. Si votre activité principale est une activité commerciale, vous relevez de la CCI. Dans les autres tirets, vous pouvez mettre des activités libérales (par exemple formation), ça passe ; mais pas des activités artisanales (par exemple travaux de peinture) sous peine d’avoir une "double inscription" CCI/métiers, ce qui va fortement compliquer votre inscription.
C’est en effet un point très important. Cependant, il m’a été conseillé d’être assez large pour en tous les cas éviter de se fermer trop de portes de business si l’activité vient à grandir. Evidemment, les activités doivent avoir du liant / un tronc commun, mais préférez être assez large est un plus.
J’ai eu le même problème avec les statuts (nécessité de prévoir d’emblée actionnaire unique puis multi actionnaires, donc passage de SASU à SAS déjà prévu sans avoir à modifier les statuts dans une optique coûts). Le faire soi même permet tout de même (en compilant une dizaine de modèles et d’existants) de bien augmenter en compétence sur ce point et de bien comprendre ce qui est écrit dans les statuts. (Un plus ou la base, selon, pour un dirigeant !)
Le capital variable peut être un avantage, à ne pas négliger, en tout les cas à étudier. En tout cas pour ma SAS logicielle, j’ai préféré cette option (optique croissance et coûts à terme).
Enfin, et c’est ce qui est intéressant, c’est qu’à l’instar de mon expérience, on peut voir qu’en 2 / 3 semaines max vous pouvez créer une structure juridique en France ! C’est donc encore une fois une preuve que les clichés ont la vie dure et qu’entreprendre est franchement possible en France. La croissance derrière et le maintien de l’entreprise est un autre sujet.
Setanta
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1 #19 22/03/2019 11h31
- Bernard2K
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@perecastor
Ce qui est certain, c’est que, pour bénéficier du maintien de l’ARE :
- vous devez continuer à vous actualiser chaque mois
- vous devez, lors de cette actualisation, cocher que vous êtes toujours à la recherche d’un emploi. Très important, si vous n’êtes plus à la recherche d’un emploi, radiation de la liste des demandeurs d’emploi, fin des ARE !
- vous devez déclarer un nombre d’heures travaillées. Certains déclarent un temps plein, d’autre un temps partiel. Il semblerait que ça n’ait pas beaucoup d’importance.
- vous devez déclarer une rémunération. Si vous avez pris la précaution de créer une société avec le vote d’une rémunération nulle, vous déclarez 0 €.
J’ai lu quelque part, je ne sais plus où, que la logique du maintien des ARE allait avec l’idée que l’on est toujours disponible pour un emploi, au moins à temps partiel. D’où aussi le fait qu’il faut déclarer être toujours à la recherche d’un emploi. A partir du moment où je déclarer être à la recherche d’un emploi, il m’a semblé logique de déclarer un temps de travail pas complet (de l’ordre de 80 à 120 heures par mois) et de continuer à envoyer quelques CV. Ca doit me prendre une heure par semaine. Peut-être que je suis trop précautionneux et que je pourrais très bien déclarer travailler un temps plein pour mon entreprise et cesser mes recherches d’emploi. Sans doute que beaucoup de créateurs d’entreprise font cela. A chacun de faire selon sa compréhension.
@setanta : indiquer le premier président dans les statuts n’impose aucunement un changement dans les statuts lors qu’un autre président sera élu. C’est seulement le premier président qui doit y être inscrit, les autres présidents seront nommés par une décision collective des associés mais ne seront bien sûr pas mentionnés dans les statuts. Votre nom restera donc inscrit dans les statuts comme ayant été le premier président, même quand plusieurs personnes se seront succédées à ce poste, même quand vous aurez revendu votre entreprise, même vous serez mort et enterré. C’est classe.
Dernière modification par Bernard2K (22/03/2019 11h51)
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2 1 #20 22/03/2019 11h49
- monpersylv
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Bonjour,
Voici mon retour concernant l’ARE et la création d’entreprise.
- Rupture conventionnelle en février 2016.
- Inscrit à Pôle Emploi en avril 2016 suite au mois de carence (avec rendez-vous et explications concernant mes démarches de création d’entreprise)
- Création de l’entreprise en juin et envoi des justificatifs associés à P.E.
Au cours des deux années ayant suivi mon inscription, il a fallu que je pointe mensuellement (cf post de Bernard2K ci-dessus). J’ai eu deux RDV (un physique, un téléphonique) avec un conseiller à la fin de la première année et l’autre à la fin de la seconde année.
Durant ces deux ans, je n’ai eu aucun justificatifs à apporter autres que ceux de la création de l’entreprise et des PV d’AG de décision unilatérale sur ma non-rémunération. Pôle Emploi ne m’a jamais demandé de preuves de recherches d’emploi, probablement car la création de la société est intervenue relativement rapidement après mon inscription.
Je pense qu’il faut pouvoir justifier des démarches de création au besoin (étude de marchés, prises de RDV avec des clients potentiels, recherches de partenaires, etc.) mais que de simples justificatifs suffisent à montrer son implication dans le projet. Deux amis ont lancé un projet commun de création d’entreprise (bar), qui n’a pas aboutit au bout des deux ans. Il ne me semble pas qu’ils aient été embêtés au cours de ces deux années (mais ils avaient largement de quoi justifier leur recherches).
A+
Sylvain
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1 #21 23/03/2019 15h24
- Zhole
- Membre (2013)
- Réputation : 22
Bonjour,
Je confirme les expériences décrites ci dessus:
- RC le 31/1 => inscription Pole Emploi en février 2019 en ligne
- Prise de rdv à Pole Emploi le 19/3 (pendant la procédure d’inscription en ligne)
- Appel téléphonique de PE fin février pour demander des détails sur la situation (j’avais un congés sabbatique, calcul de prorata etc …)
- Création SASU en 5 jours par l-expert-comptable Com le tout par téléphone et reçu du kbis et réalisation du PV de non rémunération par l’EC
- rdv le 19/3 à PE:
- Bonjour,
- J’ai créé mon entreprise, scanne du kbis et PV AG (surplace ou en ligne)
- notification de bien remplir tous les mois la situation: horaire: 151h et 0 euros pour l’ARE
- merci au revoir
- rdv le 28/3 pour une formation obligatoire sur l’usage du portail …
Voila, c’est tout simple …
Petites précisions (apres lecture attentive des réponses ci dessus):
La conseillère lors de l’inscription m’a demandé de réaliser un Projet Personnalisé d’Accès à l’Emploi (PPAE) qui est obligatoire et qui correspond au profil non "refusable" meme en création d’entreprise … seulement, la conseillère me dit mot pour mot: "Ne vous inquiétez pas, on va mettre un profil non atteignable pour que vous soyez tranquille !"…. bref, nous sommes bien toujours à la recherche d’un emploi en création d’entreprise …
OP
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1 2 #22 28/03/2019 12h16
- Bernard2K
- Membre (2015)
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J’ai posé la question à un conseiller Pôle emploi, voilà sa réponse :
- le créateur d’entreprises est inscrit en catégorie 5. Il est dispensé, en pratique, de rechercher un emploi. S’il a opté pour le versement d’un capital (ARCE), il est aussi dispensé d’actualisation mensuelle. En revanche, s’il a opté pour le maintien des ARE, il doit s’actualiser et cocher "en recherche d’emploi". La seule nuance qu’a apporté le conseiller à cette absence de besoin de chercher un emploi : si l’entreprise ne procure qu’une faible occupation et un faible revenu, notamment en auto-entrepreneur, on pourrait (théoriquement) lui reprocher de ne pas rechercher un emploi à temps partiel, en complément.
- pour le nombre d’heures à déclarer, auparavant on disait 151 heures d’office ; désormais, c’est au chef d’entreprise d’estimer le temps qu’il y a passe. J’ai tout de même cru comprendre que, à moins qu’il soit dans le cas où il compte vraiment trouver un emploi complémentaire, le plus logique est qu’il déclare 151 h.
Naturellement, tout cela est valable après l’étape initiale, où l’on déclare la création de sa société avec l’imprimé ad hoc envoyé par mail par Pôle emploi ; imprimé auquel on joint les justificatifs (statuts, kbis, vote de la rémunération nulle, preuve d’assujettissement à l’IS si concerné).
Pour résumer : si création d’une société avec vote d’une rémunération nulle, et option pour le maintien des ARE -> lors de l’actualisation mensuelle, il faut cocher "toujours à la recherche d’un emploi", et déclarer avoir travaillé 151 h pour une rémunération de 0 €. Il n’y a donc pas d’obligation de continuer à chercher un emploi, comme je le recommandais à tort dans mon premier message. Voilà, cette erreur est corrigée.
Sinon, je reviens sur le choix entre capital (ARCE) et maintien des ARE : si l’on n’a pas besoin de revenus de la société, c’est à dire que les ARE nous suffisent pour vivre, il vaut très largement mieux opter pour le maintien des ARE. Cela permet de ne pas grever les comptes de la société avec le versement de revenus et/ou dividendes ; cela permet de laisser le résultat, si positif, dans la trésorerie de la société (après IS of course), ce qui est hyper favorable pour la suite. Tout chef d’entreprise rêve d’avoir davantage de tréso. Là on a une chance absolument unique de se créer un matelas de tréso.
En gros, au lieu d’opter pour recevoir 45 % des ARE tout de suite, on opte pour laisser dans la trésorerie une somme totale qui sera, à la fin de la période de versement des ARE, très supérieure à 100 % des ARE (car on a aussi évité les charges sociales qui auraient accompagné le versement par la société d’une rémunération de même montant net que les ARE). Les ARE ne sont pas intéressantes seulement par le net qu’on perçoit, mais aussi pour la couverture sociale y compris cotisations retraite. En gros, avec le maintien des ARE, la société sera trois fois plus riche en trésorerie à l’issue de la période de versement de celle-ci, que si on avait opté pour l’ARCE et que la société ait du verser une rémunération en remplacement des ARE.
Quant à l’argument : oui mais l’ARCE pour le capital de départ… Le capital au sens propre, il n’y en a pas besoin puisqu’une société peut démarrer avec un capital de 1 € (même s’il paraît plus pertinent d’y mettre une somme "normale", par exemple entre 1000 et 5000 €). Pour ce qui est d’apports en finances, c’est à dire en CCA, à mon humble avis, toute solution est préférable plutôt que de tuer cette poule aux oeufs d’or des ARE : emprunt bancaire, emprunt sous seing privé auprès d’un proche, possiblement une avance de trésorerie par un ou plusieurs dispositifs d’aide à la création (vérifier si on y est éligible), ou même vendre sa moto ou sa collection de télécartes… Vraiment, tout (enfin, pas la mafia quand même) plutôt que de devoir arbitrer pour ce sinistre lot de consolation de 45 % des ARE.
On perd presque 100 % des ARE en optant pour 45 % des ARE sous forme d’ARCE, car l’économie totale de rémunération, y compris les charges sociales, n’est pas loin des 145 % du montant total des ARE.
Dit encore autrement : l’ARCE correspond à un prêt avec un taux d’intérêt exorbitant. Pour recevoir une certaine somme tout de suite, on doit renoncer à percevoir (ou économiser) pas loin du double de cette somme sur la durée. Si l’on compte que cette durée est de 2 ans (si on a crée la société dès le début de l’ouverture des droits), l’ARCE correspond quasiment à un prêt avec taux d’intérêt annuel de 100 % (puisque chaque année on perd en versement net reçu + charges sociales économisées une somme équivalent à la somme initiale).
OK, mes calculs sont à très grosses mailles et peut-être un peu caricaturaux. Après, à chacun de faire ses calculs, mais pour moi, la réponse crève les yeux.
Dernière modification par Bernard2K (28/03/2019 15h19)
Il faut que tout change pour que rien ne change
Hors ligne
1 2 #23 28/03/2019 15h02
- MichMouch
- Membre (2017)
- Réputation : 53
Bonjour B2K,
Sans rentrer dans les calculs pour savoir si effectivement c’est le plus rentable ou pas, je me permets de vous soumettre une autre stratégie que je présente parfois à des clients.
Le problème du maintien des ARE c’est que vous ne pouvez pas vous rémunérer. Et parfois, l’entreprise démarre bien, l’associé gérant veut se rémunérer "mieux" que son niveau d’ARE, et se retrouve alors a devoir rembourser les sommes perçues par Pole Emploi.
C’est pourquoi je trouve parfois judicieux de choisir le versement en capital, puisque celui ci peut servir à vivre un certain temps sans se rémunérer, mais vous pouvez tout aussi bien vous rémunérer en plus si les résultats le permettent.
Et surtout, vous pouvez profiter de l’ACCRE qui exonère votre rémunération (hors CSG CRDS) de cotisations sociales les 12 premiers mois.
En l’espèce je conseille donc de prendre le versement en capital et "vivre" dessus, et se rémunérer pendant les 12 premiers mois en profitant de l’exonérations de cotisations, mais sans se verser le salaire (qui viendra créditer le compte courant).
Le salaire pourra être pris plus tard par remboursement de compte courant quand le capital aura été consommé.
Et surtout la rémunération aura été déduite des résultats (économie d’IS).
Je ne dis pas que c’est le choix parfait mais à étudier selon la situation de chacun.
Hors ligne
1 #24 28/03/2019 15h37
- Bernard2K
- Membre (2015)
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Très bonne remarque, j’avais oublié l’ACCRE.
Mais, même si on l’on l’on considère que l’ACCRE permette d’économiser totalement les charges (alors que c’est seulement la première année), et même si on oublie aussi que l’ARCE n’est pas versée immédiatement (mais en deux fois), même si on dit : "vous touchez un petit pactole tout de suite, et après vous pouvez rémunérer tant que vous voulez", il reste tout de même la question :
Préfère-t-on 45 % d’une somme tout de suite, ou 100 % répartis sur 2 ans ? Le taux d’intérêt équivalent de ce "tout de suite" est exorbitant.
Supposons pour faire simple que les droits ARE totaux pour 2 ans soient 100000 €.
On préfère recevoir 45000 €.
On a donc perdu 55000 € soit 27500 € par an.
Cette somme abandonnée, c’est comme si on payait chaque année des intérêts de 27500 /45000 = 61 % sur la somme de 45000 € ainsi obtenue.
Pour moi, c’est totalement aberrant. C’est un taux hyper-usurier. On ne devrait jamais renoncer à 27500 € par an pour percevoir 45000 € tout de suite.
Il y a certes l’effet d’économie d’IS que vous citez. Si l’on considère que l’on se verse, par exemple, 20000 € de rémunération par an, et que le bénéfice serait de resté sous les 38120 €/an même sans cette rémunération (par exemple un bénéfice à 25000 € que la rémunération permet d’abaisser à 5000 €), on économise 20000*0,15 = 3000 € par an.
Avec cette économie d’IS, on n’a donc perdu "que" 49000 € sur 2 ans, soit 24500 € par an.
Cette somme abandonnée, c’est comme si on payait chaque année des intérêts de 24500 /45000 = 54 % sur la somme de 45000 € ainsi obtenue.
Un prêt de 45000 € sur deux ans à taux annuel 54 %, moi je dis non.
OK, les droits ARE sont rarement de 100000 €, mais si c’est 50000 €, le même calcul vaut en divisant tout par deux.
Vivre deux ans un peu frugalement, pour permettre à sa société d’engranger de la trésorerie, est pour moi une évidence absolue.
On se paiera plus tard, quand ça n’engendrera plus de rappel de Pôle Emploi. Il sera bien temps de vivre sur un grand pied quand la société gagnera vraiment de l’argent, aura vraiment une solidité confirmée. Quand on voit les taux d’échec des entreprises crées récemment, il est vraiment plus prudent d’attendre que la bonne santé soit confirmée avant de tirer sur la tréso de la société. La trésorerie, c’est vraiment l’assurance tous risques d’une entreprise. A condition bien sûr de ne pas en tirer prétexte pour procrastiner ; certains chefs d’entreprise ne sont, malheureusement, à jour de facturation et de recouvrement de ces factures que quand ils sont étranglés par le manque de tréso ! Mais un bon chef d’entreprise est content d’avoir un matelas de tréso et ça ne l’incite pas pour autant à tarder à faire rentrer l’argent.
Après, je peux tout à fait imaginer que, dans certains cas, la réussite de l’entreprise est si certaine, et les prévisionnels si énormes sur la ligne bénéfice, qu’on peut envisager de se rémunérer d’emblée, et que les quelques dizaines de milliers d’euros d’ARE auxquelles on a renoncé apparaîssent presque une broutille. Ca ne doit pas être très fréquent !
Dernière modification par Bernard2K (28/03/2019 19h11)
Il faut que tout change pour que rien ne change
Hors ligne
#25 08/05/2019 14h44
- stef8080
- Membre (2012)
- Réputation : 33
Bonjour,
Un grand merci notamment à Bernard pour cette file et le détail de création d’une SASU.
Je suis en cours de création d’une SASU (type trader en compte propre ou gestion de son patrimoine) via des rendez-vous avec la BGE (aide à la création d’entreprise) car le projet doit (je pense) être validé par pole-emploi pour avoir un maintien des ARE.
Donc pour le moment j’avance sur le business plan (relativement simple pour une entreprise de ce type) et j’aimerai anticiper le point 3) faire rédiger ses statuts.
Payer un peu pour télécharger des statuts d’entreprise de ce type me semble une bonne idée pour aider mon futur EC (une relation à priori).
Sur infogreffe, des entreprises à me recommander? dénomination et famille d’activité avec trader c’est pas ça.
Amicalement.
carpe diem
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