Chtirentier a écrit :
La première partie est classique
C’est pour cela que j’avais écrit "les grands classiques". Grands classiques qu’il n’est pas inutile de rappeler, car peu de monde connaît ça par coeur (j’ai dû réviser pour l’écrire !).
mais la donation tous les quinze ans nécessite de si prendre très tôt pour transmettre un tel patrimoine.
Lapalissade.
Quel est selon vous le montant acceptable fiscalement pour un présent d’usage ?
Il n’y a pas de norme. C’est à l’appréciation du juge, en fonction de la "fortune" du disposant, qui ne doit pas s’"appauvrir". A chacun de se renseigner sur le sujet pour se faire sa propre idée.
La solution du château me semble compliquée, les enfants ( sans parler des beaux enfants ) n’ont que faire d’un château situé à un endroit qui ne les intéresse pas, et qui ne convient pas à leur usage.
Je précise, s’il était nécessaire, que je ne parlais pas vraiment d’un château. C’était une hyperbole pour évoquer un beau bien immobilier. De même que si j’avais recouru à l’image "prendre une citrouille et en faire un carrosse", je n’aurais pas vraiment voulu évoquer un citrouille et un carrosse.
De toute évidence, il faut choisir un bien susceptible d’être utile à l’héritier, et de plus un bien liquide. Ca peut être une belle maison, une résidence secondaire, un immeuble de rendement ou autre. Vous conviendrez sans doute que l’héritier sera "intéressé" à recevoir, en franchise de droits de succession, un bien immobilier pouvant lui rapporter beaucoup d’argent via une vente qui ne prend que quelques mois et nécessite, s’il veut déléguer, de payer seulement une commission à un agent immobilier. C’est une "contrainte" qui devrait lui paraître supportable, eut égard au montant des droits de mutation évités. Sinon, pourquoi les notaires et les gestionnaires de patrimoine conseilleraient-ils cette astuce ?
Idem pour les terres agricoles et autres ….
Je vous avoue que j’apprécie peu de voir cette solution balayée de la main par un dédaigneux "idem". Vous savez, si les grandes fortunes françaises pratiquent le démembrement avec travaux à la charge de l’usufruitier, et ont presque toutes de la forêt ou des terres agricoles, il y a sûrement une raison. Si les notaires et les conseillers en gestion de patrimoine les conseillent, il y a sûrement une raison. Si je prends la peine d’expliquer ces solutions, il y a sûrement une raison. La prochaine fois, demandez-vous quelle est la raison, plutôt que de balayer d’un revers de la main. Ca serait gentil de votre part.
De plus, Les parents ne peuvent se dépouiller à tout va sur des biens difficilement revendables.
Mes remarques :
- Difficile de transmettre 2 millions d’euros en franchise de droits sans "se dépouiller". La seule façon certaine de ne pas se dépouiller est de tout garder jusqu’à son décès, et là les droits de mutation seront maximaux.
- de toute évidence, ces astuces sont à intégrer dans une stratégie patrimoniale équilibrée, mûrement réfléchie et adaptée aux besoins de la personne et de ses héritiers. De toute évidence, la part de chaque actif doit être raisonnable.
Par exemple, ne pas oublier que les AV constituent à la fois une transmission défiscalisée, et une épargne liquide (puisque la personne peut piocher dedans par des rachats partiels). Les sommes placées sur AV compensent donc l’inévitable "dépouillement" occasionné par les donations.
@lachignolecorse : je répondais à la question de cyberpapy : 2 M€ et un seul enfant. Il n’y a donc pas de problème d’indivision mais il y a au contraire des droits de mutation potentiels importants. Alors ne me dites pas "ah mais quand il y a 2 enfants c’est moins adapté".
Par ailleurs, il est évident qu’il faut vérifier que c’est adapté aux besoins et à la volonté de l’héritier ou des héritiers.
C’est en tout cas une solution, pas forcément très connue, et qui méritait donc d’être citée.
Dernière modification par Bernard2K (15/02/2020 13h13)