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Cash flow opérationnel et free cash flow

Analyse des flux de trésorerie : cash-flow opérationnel, free cash-flow et méthodes de calcul

Cette discussion porte sur l'analyse des flux de trésorerie, en particulier le cash-flow opérationnel (CFO) et le free cash-flow (FCF). Les participants débattent de la différence entre ces deux indicateurs et de leur pertinence dans l'analyse financière des sociétés. Un point central est la difficulté de définir précisément le FCF, car sa méthode de calcul n'est pas standardisée et dépend des retraitements effectués par chaque entreprise ou analyste. La discussion met en lumière la nécessité d'une analyse approfondie des données pour une comparaison fiable entre différentes entreprises.

Plusieurs membres expliquent comment ils calculent le FCF. Une approche courante est FCF = CFO – dépenses d'investissement. Cependant, le débat s'étend sur la classification des dépenses d'investissement. Certains participants distinguent les investissements de maintenance (nécessaires au maintien de l'activité) des investissements de croissance (visant à développer l'activité). L'identification de ces deux types d'investissements s'avère difficile, rendant le calcul du FCF subjectif. La discussion souligne également l'importance de considérer la variation du besoin en fonds de roulement (BFR) dans le calcul du FCF, car elle représente un flux de trésorerie influant sur la trésorerie disponible.

La discussion aborde également les difficultés liées à l'accès aux données financières, notamment pour les sociétés européennes. Des ressources comme EDGAR (pour les sociétés américaines) et Morningstar sont mentionnées. Le newsflow, c'est-à-dire le flux d'actualités concernant une société, est également abordé, avec des suggestions de sources d'information et de méthodes pour suivre l'actualité des entreprises en portefeuille. L'impact de la politique de financement (emprunts, remboursement de dettes, dividendes) et les désinvestissements sur le calcul et l'interprétation du FCF est longuement débattu. La question de l'EBITDA et de sa manipulativité est également soulevée comme alternative au CFO.

Enfin, la discussion explore la notion de "Owner's earnings" (revenus du propriétaire) de Warren Buffett, et son lien avec le FCF. Les participants débattent de la manière la plus appropriée de calculer ce chiffre, et de la pertinence de prendre en compte la variation du BFR dans le calcul. La discussion souligne que le calcul du FCF est un processus itératif nécessitant une compréhension approfondie des spécificités de chaque entreprise et des choix comptables effectués. L'importance des intérêts minoritaires dans le calcul de la valeur d'entreprise (VE) est aussi évoquée.

Différentes méthodes de calcul du FCF sont présentées et comparées, révélant la complexité et la subjectivité inhérentes à ce processus. Le débat met en lumière l'importance d'une analyse critique et d'une compréhension profonde des composantes du FCF pour une interprétation juste et pertinente.


Favoris 1    #76 28/07/2018 00h56

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Ok je crois que je comprends. On fait VE = Capi + dette nette + valeur des intérêts minoritaires,
cette dernière valeur n’étant pas forcément facile à estimer (part des capitaux propres, multiple d’EBITDA etc).

J’imagine qu’on pourrait faire plutôt :
FCF = FCF total - FCF des minoritaires, EBITDA = EBITDA total - EBITDA des minoritaires, etc
mais ce serait plus pénible.

JL

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1    #78 29/07/2018 22h06

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Vous avez raison :

VE = Capitalisation + dette nette + valeur des intérêts minoritaires - valeur des quote-part des sociétés mises en équivalence.

Dans certaines définitions, si le BFR est <0, on retranche aussi le BFR (donc on ajoute un nombre >0).

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#79 21/03/2020 16h33

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Je profite de ces temps de confinement pour me former et je viens de passer un bon moment à relire cette file et à me rédiger un mémo (j’ai repris des éléments posté par les uns et les autres pour faire un résumé).
je le partage ici pour vérifier que j’ai bien saisi la méthode pour calculer le FCF, si les experts en la matière veulent bien y apporter des précisions ou corrections, ce serait super.

Le Free Cash-Flow est le résultat qui s’approche le plus de la valeur créée pour l’actionnaire, qu’il soit réinvesti, distribué ou utilisé pour rembourser une dette. De plus, il est peu manipulable par les écritures comptables.

FCF = CF d’exploitation – variation BFR – investissements de maintien de l’activité

Parfois, il est indiqué dans les rapports des sociétés, mais le calcul n’est pas figé selon les retraitements effectués. Il faudrait donc le calculer soi même pour avoir un résultat comparable entre plusieurs sociétés.
Les rapports mentionnent les différents cash-flows qui sont de 3 natures :

1/ Le flux d’exploitation : tenir compte de la variation du BFR

Le flux d’exploitation est la plupart du temps présenté sous sa forme indirecte, c’est-à-dire reconstitué à partir du résultat net, auquel on a ajouté les éléments non cash (les dotations aux amortissements et provisions donc, mais y’en a-t-il d’autres ?).
Je dois donc prendre ce montant sans me préoccuper de la façon dont il est calculé, mais si j’ai bien compris je dois en déduire la variation du BFR (qui s’apparente à une immobilisation et donc ne crée pas de FCF), est-ce bien cela ?

2/ Flux d’investissement : à retraiter

Le flux d’investissement est lui présenté sous sa forme directe, c’est-à-dire les encaissements et les décaissements. La difficulté est de savoir quels sont les cash-flows qu’il faut prendre en compte dans le Free cash-flow.
Les sociétés ne détaillent pas clairement les investissements de maintien de l’activité et ceux de croissance. C’est à nous de le faire à la lecture du rapport. La frontière entre les deux étant floue, chacun peut le faire à sa façon et considérer des investissements comme faisant partie de l’une ou l’autre catégorie.
Faut-il considérer un désinvestissement ? La aussi, c’est à l’appréciation de chacun. A priori je dirais que oui car en principe cela reviendra tôt ou tard à l’actionnaire, mais si on veut ne retenir que le CF récurrent et éliminer un produit exceptionnel, l’enlever peut avoir du sens.

3/ Flux de financement :

Le remboursement du capital d’un crédit entre dans les flux de financement. Il n’intervient pas dans le calcul du FCF. Le flux de financement est aussi présenté sous sa forme directe. Il montre comment l’entreprise a financé son activité, pris des emprunts si elle a besoin de cash, remboursé si elle en génère.

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1    #80 21/03/2020 16h55

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Vous oubliez un élément important, le FCF est aisément manipulable, une entreprise qui utilise des mécanismes de titrisation ou de factoring améliorera artificiellement son BFR en minorant la part des créances clients apparaissant au bilan. 

Le montant des créances déconsolidés est normalement mentionné en annexe du rapport annuel, c’est un élément de retraitement important pour avoir une vision plus "normative" du FCF.

Le BFR n’est pas une immobilisation, c’est un besoin de financement permanent de l’entreprise, sa variation à la hausse entraine un besoin de cash supplémentaire, sa variation à la baisse au contraire dégage du cash supplémentaire.

La plupart des entreprises qui cloturent leur compte à des périodes différente du 31/12 le font car c’est le moment ou leur BFR est le plus faible et donc leur position de trésorerie plus importante.

Le BFR moyen d’une entreprise est généralement très éloigné de son BFR de clôture, notamment dans les secteurs cycliques (le vin, les stations de ski, le tourisme en général, etc.)

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