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1 #1 23/10/2012 12h38
- InvestisseurHeureux
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J’en avais déjà un peu parlé…
Quand nous regardons les chiffres de Kellogg, nous tombons sur cette "anomalie" :
Alors que normalement le Free Cash Flow suit le Résultat Net, sur l’exercice 2010, il y a un écart inattendu.
L’explication est donné dans le rapport annuel 2011 :
Kellogg a écrit :
Our total pension and postretirement benefit plan funding amounted to $192 million, $643 million and $100 million, in 2011, 2010 and 2009, respectively.
During the fourth quarter of 2010, we made incremental contributions to our pension and 19
postretirement benefit plans amounting to $563 million ($467 million, net of tax).
Kellogg a contribué à hauteur de 563 MUSD au fonds de pension de ses employés.
Moralement, pas de soucis, heureusement qu’une compagnie rentable comme Kellogg fait ce qu’il faut pour la retraite de ses employés.
Par contre, c’est 563 MUSD qui ne sont pas allés à l’actionnaire propriétaire.
Avec les normes IFRS, les entreprises sont maintenant tenues de comptabiliser comme un passif la sous-capitalisation de leur fonds de pension.
Cette information est reprise dans xlsValorisation :
L’estimation du passif repose sur un calcul entre les obligations de pension futures, la croissance attendue des fonds capitalisant gérés et un taux d’actualisation.
Dans le cas de Kellogg, la croissance attendue des fonds est de 8,9% et l’essentiel des fonds sont investis en actions :
Mais l’allocation varie selon les fonds et d’autres fonds vont être plus investis en obligations d’Etat qui en ce moment ne rapportent rien du tout… D’autres sociétés peuvent aussi utiliser des hypothèses de croissance ou un taux d’actualisation différent.
Quoiqu’il en soit, malgré les imperfections du calcul de ce passif et l’incertitude sur celui-ci (notamment lié au taux d’actualisation), il est préférable de le comptabiliser comme une dette [ne portant pas intérêt] au moment de l’estimation de la valorisation.
Dans xlsValorisation, il n’y a pas encore de zone prévue à cette effet mais on peut utiliser le champ Impôts différés :
Certaines sociétés sont notoirement connues pour avoir des fonds de pension sous-capitalisées, c’est notamment le cas de Ford, où si de manière conservateur on comptabilise le passif de pension dans l’estimation de la valeur de la firme, ce passif "annule" les 22 MdUSD de trésorerie de la firme :
Notez que même des entreprises françaises multinationales peuvent avoir des obligations de pension et que ce n’est pas réservé aux entreprises US.
Mots-clés : fonds de pension
Hors ligne
#2 23/10/2012 14h11
- HerveC
- Membre (2011)
- Réputation : 29
Bonjour
Je pense que beaucoup d’entre nous ne connaissent pas réellement le systeme de fond de pension des enteprises américaines (en tout cas c’est mon cas)
Voici ce que j’ai appris : la source
http://www.tresor.economie.gouv.fr/file/326727
article de mars 2004
Il y a deux types de fond de pension
1-Les fonds à prestations définies (DB : Defined Benefits), où le montant des pensions versées est garanti et
dépend du niveau de salaires et de la durée de cotisation ;
2-Les fonds à cotisations définies (DC : Defined Contributions), où le montant des pensions versées n’est pas garanti et dépend directement de la performance du portefeuille d’actifs du fonds.
Dans les fonds à prestations définies (DB), une chute des cours boursiers peut se traduire par une sous capitalisation du fonds, sanctionné réglementairement si la valeur des actifs ne couvre pas 90% des droits à pension futures. Dans ce cas, l’employeur doit utiliser son cash-flow pour recapitaliser le fonds, ce qui peut brider son investissement. Par ailleurs, cette obligation de recapitalisation a entraîné un développement moins rapide des fonds DB que des fonds DC. Si l’employeur fait faillite, une agence publique prend en charge le versement des retraites, ce qui pèse sur le déficit public.
Cordialement
Herve
Hors ligne
#3 23/10/2012 14h37
- Sylvain
- Membre (2011)
- Réputation : 203
Merci pour ce post.
S’il y a des entreprises avec des fonds de pensions sous-provisionnés, il peut aussi y avoir le cas de fonds de pensions sur-provisionnés, par rapport aux hypothèses prises sur les pensions futures. Dans ce cas, je crois qu’il ne faut pas considérer la différence en actif : la valeur est "piégée" dans le fonds de pensions.
Hors ligne
1 #4 23/10/2012 22h48
- BearBullCarpeDiem
- Membre (2012)
- Réputation : 86
Juste un point rapide en terme de technique de valorisation d’entreprise liée aux "pensions" : attention au risque de compter 2 fois l’impact des pensions sur l’Equity Value.
Je m’explique :
Equity Value = EV (enterprise Value) + Cash - dettes.
Si vous tenez compte de la dette de pension (pour la partie non couverte par des actifs de couvertures - ie contrat d’assurance, fonds de pensions dédiés etc… c’est à dire normalement la dette de pension restant comptabilisée au bilan pour simplifier) dans l’évaluation du montant total de la dette à retirer de l’EV (enterprise value). Alors en théorie vous devriez retirer de l’évaluation l’EV (enterprise Value) la charge cash des pensions payées comptabilisées au compte de résultat (ou dans le cas des DCF, retraiter le cash out associé aux flux de cash actualisé étant donné que vous prenez déjà le stock de dettes actualisé dans le montant de la dette venant diminuer l’Enterprise Value). Sinon on compte deux fois le passif (une fois au travers des flux actualisés et une fois au travers du stock de dette.
En pratique la difficulté est d’apprécier le montant "recurrent / normatif" des charges payées au titre des pensions en liaison avec le stock de dettes (problèmes des à coup liés au variation du personnel, départ en retraite etc…).
Dans le cas de deal d’entreprise, il y a souvent 2 écoles (l’arbitrage est souvent fait en fonction du rapport entre le multiple de valo de l’Ebitda (ie l’EV - enterprise value pour simplifier), et donc du multiple de la charge cash liée aux pensions, versus le stock de dettes de pensions : soit on enlève la charge cash de l’Ebitda (ie on augmente l’Ebitda) et on intègre la dette de pension (partie non couverte) à la dette financière, soit on maintien un niveau de charge cash (éventuellement ajustée) dans l’Ebitda liée aux pensions et on ne tient pas compte du stock de dette de pension (partie non couverte) dans la dette financière (ie position du "business as usual").
En pratique il y a une négo entre acheteur et vendeur dérivant le plus souvent plus sur le funding complémentaire à apporter au fonds de pension évalué au moment du deal en cas d’insuffisance d’actifs de couverture par rapport à l’évaluation actuarielle des engagements.
Just my 2 cents.
Dernière modification par BearBullCarpeDiem (23/10/2012 23h54)
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