Bonjour à tous
Sans être un expert du secteur de l’énergie comme certains intervenants ici, je suis rentré avec une petite ligne sur NEOEN pour 2 raisons :
- son actionnaire principal
- la guerre du mix énergétique entre EDF, ENGIE, TOTAL, etc.
Pour ce qui concerne l’actionnaire, comme l’a souligné PureLake, il s’agit d’Impala, dirigé par Jacques VEYRAT (Monsieur Neuf Telecom chez Louis-Dreyfus entre autres).
Challenges : les 500 fortunes de France 2019 #72 Jacques Veyrat a écrit :
Jacques Veyrat est le fondateur et le PDG d’Impala, un fonds d’investissement qui œuvre principalement dans le secteur de l’énergie. Né en 1962 à Chambéry, Jacques Veyrat est diplômé de l’École Polytechnique et de l’École nationale des ponts et chaussées. Dans les années 80, le jeune homme débute sa carrière professionnelle dans la haute fonction publique, notamment à la direction générale du Trésor. Après avoir travaillé au sein de cabinets ministériels, ce surdiplômé rejoint le groupe Louis-Dreyfus, empire franco-helvétique du négoce. A cette occasion, il en rencontre son héritier, Robert Louis-Dreyfus, avec qui il se noue d’amitié. Jacques Veyrat grimpe les échelons au sein de la firme jusqu’à occuper le poste de directeur général en 1997. Dans la foulée, il pilote la création d’une filiale dans les télécoms, Neuf Télécom, qui se hisse parmi les plus gros opérateurs français avant d’être revendue à SFR en 2008. Parallèlement, l’entrepreneur développe une branche d’investissement en misant notamment sur le secteur de l’énergie. Mais alors que son ascension au sein de Louis-Dreyfus semble inarrêtable, le vent commence à tourner en 2009. Le décès prématuré de Robert Louis-Dreyfus laisse place à une véritable guerre de succession entre Jacques Veyrat et l’épouse du défunt, Margarita Louis-Dreyfus. Jacques Veyrat parvient finalement à prendre les commandes du groupe avant qu’il se décide à quitter le groupe en 2011, après deux années de lutte. Il récupère ses actions, rachète la branche investissement de Louis-Dreyfus qu’il a créée et fonde la holding Impala. Depuis, il gère plusieurs centaines de millions euros d’actifs, notamment dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie, tout en disposant de beaucoup de fonds propres.
Le monsieur en question a donc un vrai profil d’entrepreneur avec du nez. Il est capable de faire de jolies culbutes :
Challenges a écrit :
Entré dans Direct Energie en 2006 en y misant 50 millions d’euros, il en a retiré 630 millions en vendant ses 33 % à Total. Rebelote avec la start-up Neoen, créée en 2008 : il y a investi 300 millions, et sa majorité de 52 % du capital vaut aujourd’hui plus de 750 millions, et demain sûrement bien plus. « Je suis bluffé, avoue, en expert, son ami Jean-François Cirelli, ex-numéro deux d’Engie. Ses incursions dans l’électricité, je n’y croyais pas du tout. C’est un secteur très capitalistique, où il faisait face à des mastodontes comme EDF, Engie, et où les coûts d’approvisionnement sont sans visibilité. Mais il a une vision extralucide qui autorise la témérité. » Ces culbutes boostent la valeur de son holding personnel Impala qui, avec d’autres petites pépites, pèserait aujourd’hui au minimum 1,5 milliard d’euros. Pas mal, compte tenu de son capital de départ : un package de 200 millions comme prix de son éviction du groupe Louis-Dreyfus en 2011.
La vente de Direct Energie à TOTAL illustre la guerre du mix énergétique des grands acteurs, et il y a une dame qui s’en mort peut-être encore les doigts, l’ancienne patronne d’Engie, Isabelle KOCHER
Les Echos 05/02/2020 : Engie : comment s’est scellé le sort d’Isabelle Kocher a écrit :
Que lui reproche-t-on ? D’abord d’avoir laissé filer certaines opportunités stratégiques comme le rachat de l’allemand Innogy en 2017, ou celui de Direct Energie, raflé en avril 2018 par Total . « C’était pour nous ! Avec Direct Energie, nous aurions pu devenir le concurrent d’EDF dans l’électricité en France », se lamente un haut dirigeant du groupe. Ensuite, certaines cessions ont été critiquées, à commencer par celle du gaz naturel liquéfié (GNL), vendu à Total. « Les ’gaziers’ issus de GDF ne lui ont toujours pas pardonné », souffle-t-on en interne.
Il faut dire aussi que les discussions avec TOTAL se faisaient assez bien puisque Veyrat et Pouyanné sont de la même promo de l’X
Les Echos 18/04/2018 : Direct Energie : une bonne opération pour le fonds Impala a écrit :
L’opération a été menée presque sans intermédiaires. Patrick Pouyanné et Jacques Veyrat sont de la même promotion de Polytechnique, et à un rang de sortie d’écart - 10 et 11e, soit la ligne de démarcation pour entrer aux Mines ou aux Ponts -, raconte un proche.
Et donc, quelques mois après la vente de Direct Energie, des rumeurs sur Engie qui aurait des vues sur NEOEN apparaissent, sitôt démenties :
Les Echos 21/05/2019 - Engie : réflexions autour de l’évolution du capital a écrit :
Dans ce contexte, la quête de nouveaux actionnaires stables pour l’énergéticien mobilise au sein et en dehors de l’entreprise. Selon BFM Business, Jacques Veyrat, actionnaire majoritaire (50,1 %) du développeur solaire et éolien Neoen, serait prêt à céder sa participation majoritaire à Engie en échange de titres. Introduit en Bourse l’automne dernier , Neoen est valorisé 1,7 milliard d’euros. Jacques Veyrat dispose par ailleurs des fonds inutilisés de la cession du fournisseur Direct Energie à Total , soit autour de 660 millions d’euros. Pour autant, l’entrepreneur assure ne pas être vendeur. « J’ai pu en discuter avec des banques d’affaires mais aujourd’hui je n’ai aucune envie de vendre Neoen, et je n’en ai discuté ni avec l’Etat ni avec Engie », indique-t-il aux « Echos ». Avec une capitalisation boursière de 31,3 milliards d’euros pour Engie, un ticket à 1 milliard d’euros lui donnerait 3%.
Donc mon pari, c’est que Veyrat saura développer NEOEN pour revendre sa participation au mieux disant, avec un retrait de la cote à terme.
Un échange d’actions avec ENGIE, par exemple, me ravirait moins.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.