Ccomme pour tout placement, il faut se demander comment on achète et comment on revend. Avec quels frais, fiscalité, facilité ou difficulté.
Un peu d’histoire permet de mieux comprendre :
Historiquement, en France, il y avait l’or "de bourse" qui pouvait s’échanger à la bourse, au palais Brongniart. Ce système a été repris par une compagnie privée CPOR, qui est désormais Loomis. CPOR émettait, et Loomis émet toujours, une cote publiée chaque jour ouvré à 13 heures. C’est, en principe, la cote qui équilibre les ordres d’achat et de vente reçus dans le s24 heures précédentes. Cote unique ; pas de différence achat revente. On peut donc acheter ou vendre à cette cote, plus ou moins les frais et la fiscalité. Dans ce système, il n’y avait que des pièces d’or et le lingot d’1kg. Presque toutes les pièces proposées par ce système n’étaient plus frappées : ce sont des pièces "anciennes" comme vous dites (par opposition aux pièces "modernes", frappées nouvellement chaque année). Ca convenait très bien dans une période où l’investissement dans l’or était plutôt décroissant.
Puis, il y a eu un regain d’investissement dans l’or, à partir des années 2000. Offre limitée mais demande en expansion, ça a produit un déséquilibre offre/demande, et ça s’est traduit par une prime élevée et un certain grippage du système.
CPOR a réagi en proposant les lingotins. Ainsi, CPOR/Looomis propose aujurd’hui :
- des pièces anciennes
- une seule pièce "moderne", le krugerrrand (pièce d’une once, il faut donc avoir plus de 2000 € à y mettre).
- des lingotins à partir de 5 grammes. Ce sont donc les lingotins qui sont chargés d’absorber la demande supplémentaire.
Cette offre est présente :
- chez un certain nombre de changeurs, numismates et autres officines. Toutes les villes d’une certaine taille ont une telle boutique.
- dans votre banque. Presque toutes les banques permettent l’achat et la revente d’or dans le système Cpor, désormais Loomis.
- sur un certain nombre de sites en ligne.
Par ailleurs, d’autres pays sont friands d’investissement en or et argent et ont plutôt la logique d’acheter des pièces "modernes". Presque toutes ces pièces modernes sont des onces et fractions d’once : elles sont donc influencées par le système anglo-saxon. Les plus connues sont : maple leaf (canada), eagle (USA), krugerrand (Afrique du Sud), et dans une moindre mesure : Britannia (UK), Kangaroo et autres monnaies d’Australie, et Philarmoniker (Autriche). La pièce de référence est l’once, et on trouve aussi ses fractions : 1/2, 1/4, 1/10.
A noter que :
- ces pièces sont souvent en or pur, qui est très facilement déformable. Les pièces "anciennes", sont à 900/1000e ou 917/1000e pour leur donner de la résistance à l’usure et à la déformation. Si vous avez le malheur de faire tomber une pièce moderne en or pur, elle est déformée et sera difficile à revendre si ce n’est pour être fondue.
- la pièce d’1/10 d’once que vous envisagiez, mesure 16 mm de diamètre et pèse, de toute évidence, 3,11 grammes. C’est à peu près la taille de l’ongle d’un pouce d’une personne mettant des gants taille 8-9. C’est très décevant à tenir en main : c’est un confetti. Collectionner les confettis n’est pas vraiment une bonne idée.
On trouve notamment ces pièces sur des marchands en ligne ; traditionnellement les Allemands sont très bons sur ce créneau en proposant de faibles primes, mais l’offre de sites français (ou en tout cas en langue française) s’est étoffée ; et sur ebay.
Au total, on trouve donc désormais à l’achat : des pièces anciennes des lingotins, venant soit du système CPOR/Loomis, soit s’en inspirant sans le citer ; soit des pièces modernes. Plus bien sûr toute une série de variantes (par exemple des lingotins frappés par d’autres émetteurs). A propos des lingotins, éviter de même les lingotins de 1 et 2 grammes qui sont des confettis qui ne peuvent convenir qu’à des naïfs et des dilettantes.
Bon, c’est bien beau de pouvoir acheter, encore faut-il revendre. Revendre sur ebay ou sur delcamp, ça prend du temps, et ça coûte très cher en frais. Un critère essentiel d’achat d’un produit en or est donc sa liquidité de revente.
C’est pourquoi, à mon avis, le meilleur choix pour des pièces d’or, ce sont des pièces acceptées universellement. C’est à dire chez votre numismate, dans votre banque, sur ebay, sur leboncoin, mais aussi à New-York, Tokyo, Melbourne et ailleurs. Les pièces qui répondent à cette définition sont : 20 francs "napoleon" (au sens large : marianne/coq, génie, napoleon), 20 francs suisses, souverain (ou demi-souverain). Point final. Toutes les autres pièces sont moins universellement acceptées : soit on vous les refusera dans au moins un des débouchés cités, soit vous subirez une décote. On peut bien sûr discuter à l’infini sur cette assertion, ce que je ne ferai pas. Vous pouvez me croire ou pas, mais c’est en tout cas le conseil que je vous donne, basé sur ma longue expérience.
Je reprends donc en le complétant légèrement le conseil de AloneInKyoto : plutôt que de vouloir acquérir tous les mois une pièce ou un lingotin minuscule, à forte prime et difficile à revendre, je vous suggère plutôt d’acquérir tous les 2 à 3 mois une pièce d’or d’investissement à faible prime et universellement connue et reconnue, parmi ces trois-là : 20 francs marianne, 20 francs suisses, souverain.
Il faut se demander si on veut investir dans l’or, avec une unité d’investissement simple et universellement reconnue, ou bien si l’on veut se disperser dans la myriade de produits possibles : confettis, pièces de collection numismatiques, pièces peintes et colorisées en coffret, lingotins de toutes origines, pièces et lingotins "slabés" etc. Dès qu’il y a de la demande, il y a des offreurs pour mettre en face une myriade de produits pour vous aider à dépenser vos sous. Cette myriade de produits constitue un labyrinthe dans lequel on a vite fait de se perdre. Et après, quand on veut revendre cette myriade de produits, c’est la croix et la bannière. D’où la pertinence de l’unité d’investissement simple et universellement reconnue.
Dernière modification par Bernard2K (09/04/2024 07h42)