Bonjour,
Je m’immisce dans cette file pour faire part de mon expérience de "semi-rentière". "Semi, car ma RP est payée, que je n’ai pas d’enfant à charge et que mon patrimoine me payera ma retraite. Cela dit, on est loin du million d’euros me concernant. Je suis ce que l’on va appeler une "rentière pauvre". J’ai donc besoin de conserver une activité professionnelle pour ne pas entamer mon patrimoine; d’une part parce que je n’ai que 46 ans et que je ne connais pas les besoins que j’aurai dans 10/15 ans; et d’autre part car mon besoin de réalisation personnelle est tel qu’il ne pourrait se satisfaire d’une vie oisive ou purement consumériste.
Lorsque je travaillais en mode "working girl", je gagnais bien ma vie, mais ce rythme générait de gros besoins de dépenses: vêtements "à la mode", coiffeur, billets d’avion, chaussures… Aujourd’hui, mes revenus sont bien moindres, mais quelle qualité de vie j’y ai gagnée ! Je m’octroie le luxe de dormir 8 à 9 heures par jour (c’est ce que mon organisme demande depuis toujours), je ne travaille que 4 heures par jour - 4 heures nécessaires à ma contribution à la société, et j’ai le temps de m’occuper de mon potager et ainsi d’organiser mon jardin en mode "autonomie".
Alors oui, je m’achète moins de chaussures, je ne vais plus dans les instituts de beauté. En revanche j’ai découvert le pouvoir extraordinaire des plantes, des fruits et des légumes pour la beauté et la santé, quelles économies réalisées ! Quel plaisir au quotidien ! Un plaisir que ne comblera jamais l’achat d’un écran plat ou que sais-je…
Alors, rentière pauvre ? Oui, et je l’assume. Tout simplement parce que mes besoins ont changé, que je ressens la nécessité de consommer juste et équitable, et qu’avoir la dernière voiture à la mode m’importe beaucoup moins que le confort de dormir aussi longtemps que je le souhaite et d’avoir la LIBERTÉ de vivre à mon rythme.
J’ai donc appris une chose: l’argent ne sert à rien si l’on ne sait pas qui on est et où l’on va. Cumuler des richesses pour satisfaire un (simple) besoin de sécurité n’amènera pas très celui qui cherche son chemin…
Soyez rentier pour vous payer le luxe ultime: celui d’être vous-même.
Faith, le 03/05/2018 a écrit :
Neo45 a écrit :
Dans ce cas peut-on réellement parler de "rentier" ?
Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas (mais il y a une file dédiée à ce questionnement)
Pour moi un rentier est quelqu’un qui, par sa rente, est capable de subvenir intégralement à ses besoins (y compris à ce qu’il "voudrait faire"). En gros, c’est lorsque la rente est au moins équivalente aux revenus mensuels passés.
Trois phrases qui vont à l’encontre les unes des autres.
Partons sur la première: subvenir à ses besoins.
Pour la seconde, non, ce qu’on "veut faire" n’est pas un besoin. La volonté n’a pas de limite, comme vous le décrivez plus loin, il y a donc toujours un moment où il faut décider de ce qui restera du coté du rêve, et ce qui doit être couvert par la rente => à mon avis, le rentier pauvre est celui qui a dû laisser "trop" de ses souhaits dans la case "rêve".
Pour la troisième, normalement un rentier met de l’argent de coté chaque mois, avec une rente égale à son salaire, il est donc sensé avoir trop d’argent, à moins de s’être privé toute sa vie d’épargnant, ce qui n’est pas recommandable.
1400€ de rente mensuelle couvrirait mes revenus actuels
(…)
Si j’arrive à vivre avec 1400€ en travaillant, je devrais y arriver aussi sans travailler.
(…)
Avec 1500€ je serais très à l’aise et pourrais me considérer comme "riche"
Vous êtes donc assez d’accord avec TyrionLannister (et avec moi), il me semble: il faut que la rente couvre assez largement le niveau de vie souhaité pour ne pas avoir à sacrifier des dépenses raisonnables souhaitées.