Le F-Score de Piotroski : analyse critique et améliorations possibles
Cette discussion porte sur le F-Score de Piotroski, un modèle d'évaluation boursière basé sur neuf critères financiers permettant d'identifier les sociétés à fort potentiel de croissance. Les membres débattent de l'importance relative de ces critères, certains soulignant la pertinence de critères comme l'amélioration du ratio de liquidité, la diminution du nombre d'actions et la rentabilité. Une analyse de Jae Jun, mentionnée par les participants, met en avant l'efficacité de certaines combinaisons de critères sur une période de dix ans, mais cette étude est critiquée pour sa durée limitée et la possible présence de biais.
Les participants soulignent plusieurs limites du modèle original. L'absence du critère du ratio cours/valeur nette comptable (P/B), pourtant essentiel dans l'étude initiale de Piotroski, est pointée du doigt. Des discussions s'ensuivent sur l'intérêt de combiner le F-Score avec d'autres indicateurs, tels que le Z-score d'Altman ou le M-score de Beneish, afin d'évaluer la solidité financière des sociétés et ainsi mieux gérer le risque. L'importance de la diversification des stratégies d'investissement est également mise en avant.
La discussion explore les performances du F-Score comparées à d'autres stratégies, notamment celles basées sur des critères de croissance ou de momentum. Certains membres expriment des doutes sur la fiabilité des classements basés sur de courtes périodes, tels que des trimestres. Il est alors question de l'importance d'une approche à long terme et de la nécessité de backtests sur des périodes plus longues pour évaluer la robustesse des stratégies. La difficulté à maintenir une discipline d'investissement rigoureuse sur le long terme est également abordée.
Enfin, plusieurs suggestions sont formulées pour améliorer la performance du modèle de Piotroski. Parmi celles-ci, on retrouve l'intégration de critères de liquidité (volume des transactions, capitalisation boursière), l'exclusion de certains secteurs (par exemple, le secteur financier), et l'utilisation d'autres ratios comme l'EV/EBITDA ou la formule magique de Joel Greenblatt. Le débat souligne ainsi la nécessité d'une approche nuancée et d'une adaptation du modèle aux spécificités des marchés et des contextes économiques.
Les arguments pour le F-Score insistent sur sa simplicité et son efficacité pour identifier des sociétés sous-évaluées présentant des caractéristiques financières saines. Les arguments contre soulignent les limites du modèle original, la nécessité d'adaptations et de combinaisons avec d'autres méthodes, ainsi que les difficultés liées à l'application concrète de stratégies d'investissement mécaniques.