Bonjour unpasenbourse,
Je vais essayer de te répondre.
unpasenbourse a écrit :
Ma difficulté est d’interpréter les résultats. Exemple:
- le goodwill (écart d’acquisition) est il pertinent pour une industrielle? Si l’évolution est de 4100M€ (en 2008) et de 1260M€ (en 2010), l’évolution se fait elle dans le bon sens?
Le goodwill est l’écart entre le prix d’achat d’une acquisition et ses capitaux propres. Si une société de très bonne qualité, avec une rentabilité forte et durable est absorbée par une autre société, la société prédatrice devra logiquement l’acquérir à un prix bien plus important que la valeur de ses capitaux propres tels qu’ils sont comptabilisés dans le bilan. Cette différence (prix d’acquisition - capitaux propres de la cible) s’ajoutera au goodwill de la société prédatrice.
Dans le cadre des normes IFRS, un test de dépréciation aura lieu chaque année pour vérifier que ce goodwill est toujours justifié. Si ce n’est pas le cas, la société procède à des dépréciations. C’est ce qui s’est passé apparemment dans ton exemple (ou alors des filiales ont été cédées entre temps…).
Il faut donc comprendre qu’est-ce qui a causé ce goodwill et est-ce qu’il est justifié. Certaines sociétés de très bonne qualité ont un goodwill très important sans que cela ne pose de problème. Au contraire, la croissance externe qui a entraîné ce goodwill leur a permis de prendre ou de garder une position de leadership sur leur secteur, d’accroître leur rentabilité…
Ce qui peut poser problème, c’est lorsque la société acquise ne justifie pas son prix d’acquisition et les espoirs placés en elle. Les dépréciations qui en découlent impacteront négativement le résultat net de la société prédatrice (mais pas son cash-flow).
Une société qui a dans son bilan un goodwill important est donc susceptible de connaître à l’avenir d’importantes dépréciations, ce qui n’est pas le cas des sociétés qui en ont très peu (mais c’est peut-être également le signe d’avantage concurrentiel important). Si sur la durée, on constate qu’une société procède à de nombreuse acquisitions avec un goodwill important et que cela entraîne systématiquement de fortes dépréciations, on pourra en conclure que le management de la société n’est pas clairvoyant dans sa politique de croissance externe et il faudra en tenir compte à l’avenir.
Habituellement, il me semble que les valeurs industrielles ont assez peu de croissance et ne sont pas valorisées très au-dessus de leurs capitaux propres. Par conséquent, c’est un secteur sur lequel les goodwills sont généralement modérés. Dans ton exemple, le goodwill a fortement diminué : d’un côté, cela diminue le risque de fortes dépréciations futures, mais d’un autre cela montre que dans le passé, les acquisitions ont été surpayées et peut-être que le management n’est pas très compétent.
unpasenbourse a écrit :
return on Equity (que je traduis par retour sur fonds propres) est-ce la même chose que ’rentabilité financière’ ou encore ’marge opérationnelle’… etc
Return on equity et rentabilité financière, c’est la même chose (résultat net / capitaux propres).
Par contre marge opérationnelle = résultat d’exploitation / chiffre d’affaires. Donc c’est complètement différent.
Désolé d’avoir été long sur le goodwill, bonnes lectures à toi et bon courage pour la suite.