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#1 12/02/2016 18h03
- Crown
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Bonjour,
Je m’interroge sur le fonctionnement des CGP (indépendance, vision qu’en ont les clients, digitalisation, ..) dans les pays hors France.
En Europe MiF2 met du temps à se mettre en place, au Royaume-Uni l’application de la RDR dès 2013(Retail Distribution Review) a pas mal modifié l’écosystème : baisse du nombre de conseillers, abandon par certains conseillers de l’activité de conseil car trop chère ou pas viable, augmentation substantielle des solutions et des produits standardisés permettant aux conseillers de fournir des services relativement peu cher, …
Certains d’entre vous ont ils cotoyé des CGP étrangers et qu’en avez vous pensé ?
Merci
Crown
Mots-clés : cgp, europe, indépendance, rétrocession, usa
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#2 15/04/2016 17h32
- Crown
- Membre (2010)
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Bonjour,
Pour ceux que cela intéresse, petit article sur les discussions sur les conflits d’intérêt : "commissions" vs "indépendance du conseil", avec quelques aspects "géographiques".
Dans les pays scandinaves depuis 2004, la rémunération ne peut être que sous forme d’honoraires, d’autres craignent toujours que le remplacement des commissions par les honoraires, ne "risque de déstabiliser les marchés sans qu’il soit démontré que cela se traduise par un avantage net pour les clients" et cherche à "prévenir une trop brutale transparence"…
Toujours compliqué dans nos contrées de lever une certaine opacité…
Le commissionnement en question !
La question du commissionnement n’est pas tranchée !
Le mode de rémunération des « distributeurs de produits d’assurance et d’épargne » a été au cœur des débats préparatoires à l’adoption des directives MIFID 2 et IDD. Les préoccupations des législateurs se sont focalisées autour des questions liées aux conflits d’intérêts. Ils considérèrent que le mode de rémunération est de nature à en altérer le respect. L’idée de l’interdiction pure et simple du commissionnement a donc prospéré, soutenue initialement par la commission européenne ainsi que par certains parlementaires. Les socialistes et les verts allemands ainsi que, dans une moindre mesure, les travaillistes anglais ont été très en pointe sur ce thème.
Les représentants des consommateurs se sont montrés également hostiles aux commissions. Ils ont développé deux arguments. Le premier met en avant l’opacité de ce système de rémunération, considérant qu’il n’est pas connu des clients. Secondement, il était dangereusement incitatif dans la mesure où il pouvait privilégier des offres plus en adéquation avec les intérêts du vendeur qu’avec ceux des clients. L´exemple de telles pratiques fut dénoncé en 2004 par l´Avocat Général Spitzer de l’état de New-York. Il s’est soldé par des amendes s´élevant à plusieurs millions de $ aux trois plus grands groupes internationaux de courtiers d´assurance et par un préjudice d’image sévère.
Ce débat au sein des institutions européennes s’est déroulé sur fond d’une lente évolution en Europe du système de rémunération des intermédiaires en assurances et, plus largement, des distributeurs. En effet, depuis le 1er janvier 2013 en Grande-Bretagne, comme aux Pays-Bas, la rémunération proportionnelle (la commission) des intermédiaires indépendants en assurance-vie et produits d’investissements financiers est interdite. Depuis 2004, c’était déjà le cas pour toutes les branches dans les pays scandinaves. Ainsi, les intermédiaires sont tenus de négocier leurs rémunérations, sous forme d’honoraires, directement avec leurs clients. Il est à noter que dans ces pays le législateur permet les commissions dans des branches ouvertes à la concurrence internationale, par exemple en Norvège en matière d´assurance transport et d’énergie.
Le procès du commissionnement était instruit. Les représentants des professionnels se sont employés à le défendre et à prévenir une trop brutale transparence. Les premières confrontations se sont déroulées à l’occasion de MIFID 2. Il est apparu que la commission payée par l’assureur était de facto devenue, assez logiquement, antinomique avec l’indépendance. En d’autres termes, la question posée est de savoir au service de qui est l’intermédiaire. D’autre part, la transparence s’est imposée sur l’ensemble des frais y compris ceux d’intermédiation.
Des dispositions que nous retrouvons, bien qu’atténuées, dans IDD. En effet, pour les PIA*, le fait pour un distributeur de percevoir des commissions ne s’oppose plus au fait qu’il soit indépendant. Mais il doit justifier que ce commissionnement ne dégrade pas la qualité et l’objectivité de sa prestation. La transparence des coûts, y compris d’intermédiation, est là encore totale. En assurance non vie, la divulgation de la nature et de l’origine de la rémunération ont été seules retenues.
Les textes européens sont le fruit d’une longue recherche de consensus. C’est ici le cas. Manifestement, certains acteurs ont réussi à mieux faire entendre leurs arguments. Ce qui explique cette différence de traitement entre MIFID et IDD. Si pour les directives, les choses sont claires, rien ne dit que lors du prochain réexamen de ces dispositions, prévu pour 2021, la rémunération ne revienne pas au centre des débats.
La question reste, en partie, ouverte dans la transposition d’IDD. Si les directives imposent des règles a minima, rien n’interdit que les Etats ne décrètent des conditions plus contraignantes. D’ores et déjà, les pays qui ont des dispositions plus contraignantes (pays scandinaves, Grande Bretagne, Pays Bas) ont indiqué qu’ils n’abaisseraient pas leurs obligations. En Allemagne, le débat fait rage. En effet, les organisations de consommateurs et les verts militent pour l’interdiction pure et simple des commissions. Le ministre de la justice vient de leur apporter son soutien en prônant, à titre personnel, la disparition de ce système de rémunération. D’autre part, le fait que l´ancien Président de l´association nationale des consommateurs soit actuellement le Secrétaire d´Etat à la consommation risque d´influencer lourdement ce débat.
Les adversaires du commissionnement n’ont donc pas désarmé. Or, ce système ne manque pas d’atouts, au moins pour les risques de masse, et son remplacement brutal par des honoraires risque de déstabiliser les marchés sans qu’il soit démontré que cela se traduise par un avantage net pour les clients. Nous avons un recul suffisant pour affirmer qu’une telle mesure bousculerait durablement les équilibres économiques de la distribution d’assurance. Quoi qu’il en soit, ceux qui tiennent à voir perdurer le commissionnement ont intérêt à anticiper et à démontrer, de manière objective sinon scientifique, les bénéfices intrinsèques qu’il offre aux consommateurs et à la stabilité des marchés. Enfin, pour éviter les a priori et les débats quasi idéologiques, il parait utile de cerner la question centrale qui est celle de la neutralité du système face aux intérêts des clients.
Henri DEBRUYNE
Président du MEDI
PIA : Produits d’Investissement fondés sur l’Assurance
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#3 10/01/2017 14h03
- Crown
- Membre (2010)
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Bonjour,
Je me permets de relancer cette discussion (monologue ) car je trouve dans les faits assez peu d’informations pratiques.
Effet, je m’interroge de temps à autre, sur les pratiques des CGPs hors France, voire hors Europe.
Personne n’a jamais sollicité ou côtoyé de CGP (ou équivalent) à l’étranger ?
Merci au cas où ..
Bonne journée
Crown
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#4 10/01/2017 14h50
- Geronimo
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L’harmonisation européenne, elle existe (ou il est prévu qu’elle existe) au niveau du statut CIF plutôt que du statut CGP, non ?
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#5 10/01/2017 15h23
- zebulon77
- Membre (2014)
- Réputation : 13
Bonjour,
le statut CIF (conseiller en Investissement financier) est spécifique à la France, réglementé par l’AMF. Seul le courtage en assurance est européen au sens de la réglementation. Le CGP est un ensemble de compétences réglementées, ce n’est pas un statut.
J’imagine que les autres pays européens ont dans leurs réglementations organisé les différents métiers : obligation d’immatriculation à un registre, assurance responsabilité civile, non-condamnation, obligations de formation.
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1 #6 10/01/2017 20h46
- Jay69
- Membre (2016)
- Réputation : 16
Bonsoir,
j’ai testé un cabinet de CGPI en tant qu’expat en Asie. La qualité du conseil et la protection du consommateur étaient inexistantes. Résultat, ils vendaient des produits qui n’auraient jamais pu être vendus en France et qui étaient relativement complexe à analyser mais qui étaient extrêmement onéreux avec une espérance de gain très limitée. Plus que la qualité du CGPI, je pense qu’il convient de s’interroger sur le niveau de régulation de la profession dans un pays donné; et comme toujours, ne pas investir dans des produits qu’on ne comprend pas parfaitement.
Je ne vais pas jeter le nom du cabinet ou du produit en pâture sur ce forum, mais je suis disponible pour plus d’échange par MP.
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1 #7 10/04/2017 08h12
- stefvn
- Membre (2016)
- Réputation : 10
Bonjour,
Vivant au Vietnam, j’ai été démarche et j’ai discutée mais sans conclure. Ce sont surtout des groupes d’origine UK proposant des produits assez compliqués et beaucoup plus risqués qu’ils ne le disent. Beaucoup plus commerciaux que conseiller (ah !). Pas de noms mais ceux qui connaissent reconnaîtront.
Ce sont des gens faciles a reconnaître : costard-cravate et grosse montre, emploi très fluide (gros turnover), peu de qualifications ("senior finance adviser" avec 1 an d’experience), marketing intense (démarchage téléphonique, direct au cours d’événement sociaux, registre émotionnel).
Au niveau produit, voila ce qui m’a été propose : un genre d’assurance vie sur 15/20/25 ans, basé a l’Île de Man, avec rente ou retrait a la sortie. Mais :
- Investissement en "unités de compte", en fait non, pas les vrais UC mais des "enhanced units" de mirror funds. Gestion libre ou sous mandat du "conseiller".
- Structure des frais inutilement compliquée, du genre "6% (sur le total !) pendant 2 ans mais "free enhanced units" sur les 5 premières années si signature avant le… Ce qui est certain, c’est que les frais totaux sont très élevés. Par dessus, on rajoutera les frais des mirrors funds, de transfert, etc…
- Projections irréalistes : les frais sont élevés mais en comptant un modeste +12% / an en moyenne sur 20 ans, je serais riche.
- Règlement compliqué et rigide : paiements minimums réguliers à effectuer jusqu’à échéance, gros frais en cas de retrait prématurés, "flexibilité" ie possibilité de suspendre les paiements pendant 1 an max…
Etc, etc… Je me suis retrouvé avec le contrat devant moi et un stylo dans la main. Je n’ai pas signé, je suis rentré chez moi et fait mes calculs. Je préfère de loin payer des impôts sur mes SCPI qu’enrichir un escroc, c’est plus juste, beaucoup moins risqué et beaucoup plus libre.
Stéphane
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2 #8 12/04/2017 06h14
- Flicka36
- Membre (2015)
Top 20 Obligs/Fonds EUR - Réputation : 88
Bonjour,
Résident à l’étranger depuis bientôt 2 décennies, j’ai souvent fait l’objet de démarchages teléphoniques agressifs qui m’ont fait penser à de l’ecroquerie plus que du conseil.
Quelques caractéristiques récurrentes de ces brefs échanges:
- Proposition directe et immédiate de produits parfois miracle sans aucune analyse de ma situation patrimoniale ni de mes objectifs
- Incapacité à m’expliquer comment mon contact a été obtenu
- Pas de transparence sur le cadre juridique et le cadre professionnel dans lesquels ces boites opèrent
Je n’ai jamais eu envie de donner suite au premier coup de fil dans ce type de démarchage. Il est arrivé que mon interlocuteur me raccroche au nez quand les questions se faisaient trop précises.
Il existe aussi des démarchages de groupe plus organisés par l’intermédiaire d’organisme type CCI sous la forme de réunion informative. Je n’ai jamais participé donc pas de commentaire
Enfin, j’ai sollicité par l’intermédiaire de connaissances 2 CGPs français, basés à l’étranger et spécialisés sur une clientèle expat.
Démarche patrimoniale succinte, écoute laborieuse des objectifs futurs puis proposition de produits qui semblaient packagés, chargés en frais pour sûr, et trés rigide: terme 12-15 ans avec apports récurrents et forte pénalités en cas de sortie anticipée.
Au final, pas du tout convaincu…enfin si … convaincu qu’il vaut mieux que je me forme et m’occupe moi-même de mes affaires!
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