narama a écrit :
Je suis un peu dans le même cas (en phase d’édition de l’offre de crédit).
J’ai contacté mon CGP qui me dit que vu le contexte actuel :
- Beaucoup de personne vont se tourner vers les SCPI ce qui devrait augmenter encore la collecte.
- Pas forcément de baisse de prix des parts comme en 2008 car ce n’est pas le même type de krach.
- Pas forcément de baisse de loyer car les baux sont long (3-6-9 ans).
Pour lui, il faut donc continuer l’opération.
Pour ma part, je pense que "vu le contexte actuel" :
- Pas mal de personnes vont temporiser, et attendre que la situation se stabilise avant de finaliser des investissements pouvant largement impacter leur futur; d’autres finaliseront ce qui est "en cours"; peu se lanceront à court terme dans de nouveaux dossiers. La collecte des SCPI devrait donc diminuer, au moins à court terme (pour éventuellement redevenir pléthorique après la crise).
- Certaines SCPI pourraient trouver de super opportunités pour faire des investissements, par exemple avec quelques foncières bien chahutées qui pourraient vouloir céder des immeubles mêmes à prix cassé. Mais c’est seulement dans quelques temps (un ou deux ans au moins) qu’on saura vraiment si c’était de super affaires, ou pas.
- Pour l’évolution du prix des parts : c’est assez imprévisible (mais la crise n’est sans doute pas un catalyseur de hausse…), et oui, c’est bien un ’’autre type de krach’’.
- Pour l’évolution du prix des loyers : les baux 3-6-9 ans ne sont en aucun cas "longs" (quand on réalise qu’on paie le bien pour un montant qui représente dans les 20 ans de loyers, et que le locataire peut choisir de partir tous les 3 ans), et il y aura des locataires qui vont négocier (certains n’auront pas le choix s’ils veulent survivre), soit des baisses, soit des franchises temporaire de loyer, et, avec les autres, passer des hausses de loyer sera plus difficile. Il y aura aussi des locataires qui vont "rendre les clés" et cesser leur activité (et alors il faudra trouver un nouveau locataire, et bien souvent baisser le loyer et subir une période de vacance locative plus ou moins longue).
En fait, tout dépend de l’importance de ces mouvements : si dans 2-3 mois on est revenu à une situation quasi normale, les dégats seront sans doute peu importants; si dans 6-8 mois on n’y est pas encore, c’est autre chose. Et nul n’a de certitude la dessus.
On peut aussi se dire que les SCPI portent en gros les mêmes actifs que les SIIC, avec quelques différences ("buy only" pour les SCPI, levier de dette un peu plus élevé pour les SIIC, volatilité du prix des parts/actions, …) et que le prix des parts de SCPI ne représente pas toujours bien (ou avec un effet retard important) la vrai valeur de ces actifs, ou que le prix des actions de SIIC est trop sensibles aux flux de liquidités sur la bourse et exagère les mouvements. En tout cas, la différence entre le prix auquel on peut acquérir des actifs immobiliers via des SCPI et des SIIC s’est encore largement accentuée ces dernières semaines (ce qui devrait rationnellement inciter à plus de prudence avant d’acheter des SCPI).
Pour le CGP (dans son intérêt), il vaut bien sûr mieux continuer l’opération.
Pour vous … ça dépend (de vos anticipations sur plein d’aspects -dont certains sont devenus un peu plus incertains depuis quelques semaines-, de votre situation et de ce que représente cet investissement en regard de votre situation, de si cette opération porte sur 1% de votre patrimoine -auquel cas peu importe- ou sur 50% -auquel cas il faut être prudent-, de si vous pouvez simplement repousser de quelques mois en conservant les mêmes conditons, de si vous préférez conclure ce dossier pour vous consacrer ensuite à d’autres choses ou préférez le laisser en suspens, etc.).