Je me permets une remarque sur le sujet, car le ratio LTV peut être trompeur dans le contexte actuel.
Normalement, un ratio LTV autour de 35-40% est considéré comme une bonne pratique, et autour de 30% on considère que la foncière a un bilan solide.
En terme de ratio dette nette/EBITDA, cela varie selon les secteurs, mais autour de 5-6 peut être considéré comme une bonne pratique et autour de 4-5 on considère que la foncière a un bilan solide.
Or, je constate pour les foncières européennes qu’il y a souvent une dichotomie, avec un ratio LTV apparemment bon (autour de 40%), mais un ratio dette nette/EBITDA plus élevé (8-10).
Sur les foncières résidentielles allemandes, on a même un LTV de 40% pour un ratio dette nette/EBITDA monstrueux, autour 13 !
Ceci s’explique parce que les valorisations immobilières en Europe sont très élevées, du fait des taux longs très bas, voire négatifs.
Tant que la valeur de l’immobilier en question est relativement stable/en hausse et liquide (cas de l’immobilier résidentiel allemand), peu importe le ratio dette nette/EBITDA, c’est le ratio LTV qui prévaut.
Par contre, il suffit que la valorisation de l’immobilier diminue, ou que la liquidité se grippe, et dans ce cas le ratio LTV peut rapidement augmenter (comme on l’a vu avec Intu Properties) et le ratio dette nette/EBITDA prend toute son importance.
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Dit autrement, alors qu’en temps normal le ratio LTV est le principal critère pour juger de l’effet de levier financier d’une foncière, dans le contexte actuel, il faut aussi regarder le ratio dette nette/EBITDA, qui peut nuancer le LTV.
A titre de comparaison, d’après Zonebourse, la foncière de bureaux Boston Properties (BOSTON PROPERTIES, INC. : Données Financières Prévisions Estimations et Attentes | 0HOX | Zone bourse) a un ratio dette nette/EBITDA de 6-7 vs 13 pour Gecina (GECINA : Données Financières Prévisions Estimations et Attentes | GECFF | Zone bourse) !
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.