4 #1 11/01/2021 22h16
- piwai
- Membre (2020)
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Bonjour à tous,
J’ai 34 ans, et ma principale richesse est le temps. Non pas que mes journées ne soient pas remplies, c’est loin d’être le cas, mais plutôt que j’ai plus de temps devant moi que derrière - enfin je l’espère . Cette richesse j’essaie de l’exploiter dans la construction de mon patrimoine en essayant de valoriser au mieux ce temps que j’ai devant moi. J’ai à ce titre plusieurs investissements en immobilier physique qui permettent un enrichissement au long cours, et ai décidé de construire le portefeuille financier que je vais vous présenter en plaçant cette temporalité au cœur de ma démarche.
Allocation Générale :
25% Sur des valeurs de rendement (plus "income" que "value" même si parfois les deux sont abusivement utilisées en tant que synonymes)
75% Sur des valeurs de croissance ("growth")
J’exclus volontairement l’immobilier physique que je vois comme un moyen d’utiliser l’effet de levier pour construire du capital que je basculerai à terme vers l’allocation designée ci-dessus, après les multiples changements, retro-pédalages et autres accidents de parcours qui arriveront sans doute d’ici là.
-- La valeur --
Je vois la valeur comme le socle de mon portefeuille. Une volatilité limitée, des large caps rassurantes, des noms souvent familiers, un retour à l’actionnaire prévisible à travers le dividende et/ou les rachats d’actions. Pour cette poche, j’ai fait le choix de faire du stock-picking : il y a de nombreuses données disponibles, les business models sont généralement bien établis, les différents ratios sont relativement stables et il est ainsi plus aisé d’en analyser les variations. Je suis à ce titre convaincu qu’avec un minimum de discipline, il est possible de ne pas tomber dans les trappes à valeur, et de faire des choix corrects.
-- La croissance --
De manière générale, la croissance me semble bien plus difficile à capter que la valeur. La raison est pour moi assez simple : lorsque l’on constate la croissance, elle est bien souvent en grande partie derrière nous. Alors, oui, bien sûr, certaines sociétés sont capables de maintenir une croissance forte pendant des décennies, par exemple : Visa, LVMH, Microsoft… Mais pour moi, il y a croissance et croissance. Je m’explique : il y a celle qui monte, et il y a celle qui a déjà bien monté
Celle qui a déjà bien monté, que je nommerai "croissance historique", peut selon moi se "stock picker" avec une approche similaire aux actions de type valeur. Le risque est plus élevé, dans la mesure ou la croissance chère payée (P/E élevé) pourrait ne pas se réaliser, mais on dort quand même sur ses deux oreilles avec du Microsoft ou du LVMH dans son portefeuille.
L’autre croissance, que j’appellerai "croissance de disruption", est pour moi beaucoup plus complexe à appréhender, et cela pour une bonne raison : elle ne s’est souvent pas encore matérialisée ! Ainsi, il n’est pas rare que les entreprises hautement innovantes n’aient même pas de produit commercialisé, ou de produit monétisé, et encore moins de produit rentable… mais côtent plusieurs milliards d’euros !
A ce stade, on est en général bon pour remballer nos bons vieux ratios qui ne nous seront pas d’une grande aide… Alors comment faire le bon choix en tant qu’investisseur particulier ? Une analyse fondamentale façon analyste financier ? Pas facile. Il faudrait déjà comprendre le business des entreprises analysées, souvent très technique voire expérimental, et arriver à évaluer le potentiel changement qui pourrait être apporté sur les marchés ciblés… et je ne parle même pas du temps nécessaire…
En plus de cela, l’information n’est pas seulement partielle, elle est aussi partiale. Toute équipe dirigeante d’entreprise cotée a intérêt à vendre son projet, et un management qui vend de la croissance, vend aussi une croyance dans une croissance future et hypothétique. Chez mes deux derniers employeurs, des biotechs du S&P500, je l’ai vu à plusieurs reprises : tandis que le pipeline était "long comme le bras" sur les présentations investisseurs, c’était dans l’entreprise un secret de polichinelle que la moitié des produits n’étaient plus en développement actif, souvent pour cause de résultats intermédiaires décevants… Il n’est pas impossible que les analystes qui ont des contacts réguliers avec le top management aient eu vent de ces résultats, mais notre modèle de petit investisseur individuel en eût été complétement faussé. C’est un exemple biotech, et c’est sans doute de bonne guerre, mais on trouve des exemples de "trop belle histoire" bien pires dans la tech (We Work, Theranos - certes non cotées) ou plus récemment le fameux Nikola avec ses camions sans moteurs - une belle transition énergétique en perspective !
Bref, selon moi, il n’est pas possible de "stock-picker" l’innovation de disruption pour un investisseur individuel sans avoir une expertise profonde du secteur concerné, et beaucoup de temps. J’ai donc choisi une approche plus macro et systématique : l’approche "passive orientée".
L’idée est de choisir des ETF couvrant des "thématiques" dans lesquels je pense qu’il y a de bons espoirs de croissance : technologie, communication, digital, marchés émergents, …il aurait sans doute ajouter la santé (ou au moins sa partie "disruptive"), mais j’y suis largement exposé via les actions de mon employeur.
C’est imparfait, dans la mesure ou l’on récupère au passage des valeurs qui ne sont pas forcément orientées "growth" (des "oldtech" comme Cisco, Intel, …), qu’on suit à bien des égards les "effets de mode", et que l’on fait en grande partie l’impasse sur certaines "méga trends" (transition énergétique, vieillissement de la population, …), mais cela donne déjà une bonne exposition à la "croissance historique" et aux principaux marchés où la "croissance disruptive" est attendue.
-- Le Portefeuille --
Trêve de grands discours, voici le portefeuille constitué à ce jour, pour une valeur de 88,9k€ :
Pour les ETF, dont le nom n’est pas très inspirant :
- Lyxor MSCI World Information Technology
- Lyxor Future Mobility
- Lyxor Disruptive Technology
- Lyxor Digital Economy
- Amundi Russel 2000
- Amundi Global Artificial Intelligence
- Amundi Emerging Markets
- Amundi Emerging Asia
- Amundi Japan Topix
A noter également que j’intègre également dans mon allocation les actions des mon employeur (biotech catégorie "growth").
-- La Suite --
Malheureusement, par manque de rigueur, je n’ai que récemment commencé le tracking de la performance… c’est la bonne résolution 2021 !
J’essaie de me tenir à un apport mensuel de 1000€, et quelques ajouts selon mes réserves. Je vous avoue également que la forte montée des valeurs "growth" (surtout celles liées à la technologie), le tout sous-poudré d’une forme de "momentum social", me fait me poser des questions. En ce sens, l’un des ajouts récents a été la ligne Russel 2000… ainsi que quelques stop loss sur les ETF Lyxor.
Au plaisir d’échanger avec vous !
Piwai
Mots-clés : dividende, etf, growth, portefeuille, value
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