#1 06/04/2021 07h31
- Caratheodory
- Membre (2019)
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Dans une discussion récente sur la file consacrée aux unités de compte SCPI sur les contrats AV de l’assureur Spirica, Surin bataillait pour expliquer que ce n’est pas toujours une bonne idée. Je suis totalement d’accord avec lui et l’ai rejoint sur le fait que ce n’est intéressant que pour des raisons fiscales (et successorales).
J’ai rajouté que si le régime fiscal et successoral de l’AV était aligné sur le régime général, qui est celui du compte-titres ordinaire, les UC SCPI - et je rajoute: toutes les UC logeables en CTO- devenaient un placement à fuir(en raison des frais récurrents prélevés par l’assureur).
L’alignement du régime fiscal et successoral de l’AV sur le régime général est un marronnier parlementaire qui est régulièrement mis dans des propositions de loi par des députés de tous bords pour des motifs variés et se fait tout aussi régulièrement retoquer par les gouvernements successifs, par les ministres de l’économie et de finances en l’occurrence.
Quand je dis motifs variés, il ne faut pas comprendre que je ne les prends pas au sérieux. Bien au contraire, à chaque fois je comprends au moins partiellement les intentions des parlementaires et elles ne me paraissent pas farfelues.
La conclusion que j’en tire est que Bercy a des motifs sérieux pour vouloir maintenir ce régime dérogatoire. Je me suis donc posé la question de quels sont ces motifs et surtout de quels ils étaient quand le régime dérogatoire de l’AV a été mis en place.
J’ai bien sûr des conjectures personnelles mais je ne suis pas suffisamment convaincu de la qualité de mon raisonnement pour les sortir d’emblée. D’un point de vue purement pragmatique, connaître les motifs d’une politique permet de chercher à anticiper quand, comment et pourquoi elle est successible d’être modifiée. C’est assez important pour les UC SCPI car mon intuition (qui est probablement une réplique de celle de mes aïeux paysans corréziens viscéralement attachés à leur peu de terres agricoles) quant à la durée optimale de détention des SCPI de rendement est qu’il ne faudrait jamais les vendre avant liquidation et que donc le fait qu’elles soient vendues au dénouement du contrat est un problème (je n’ai pas vraiment hâte que mon contrat se dénoue puisqu’il est viager).
Le mieux que j’ai trouvé sur internet avec le moteur de recherche standard est un article du blog patrimoine de Guillaume Fonteneau (que je trouve plutôt une source fiable) qui considérait implicitement cette question mais n’y répondait, à mon sens, qu’assez superficiellement. Fonteneau: avantages fiscaux de l’AV
Toutefois, il affirmait fortement le principe suivant dont je suis certain qu’il est correct:
Tout avantage fiscal octroyé à un type de placement répond à une volonté du politique (haute administration incluse) d’induire certains comportements des épargnants lorsqu’ils arbitrent entre les différents types de placements.
Bref, j’en ai dit assez. Ce qui compte pour moi c’est de poser les 4 questions suivantes à la communauté dont certains membres sont succeptibles d’avoir des idées pertinentes à ce sujet:
A quel moment le régime dérogatoire fiscal et successoral de l’AV a-t’il été mis en place?
Quels étaient les intentions du législateur?
Les effets souhaités se sont ils produits?
Quelles sont les motivations de la position de Bercy sur cette question aujourd’hui?
Mots-clés : assurance-vie, fiscalité, fonds euros, imposition, succesion, unités de compte
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