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#4451 23/05/2023 18h49
- carignan99
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Le titre est bien en phase avec le contenu. Et détaille bien le contexte :
vie publique a écrit :
Selon les travaux de la délégation aux collectivités territoriales du Sénat, l’augmentation des normes et leur complexité freinent le dynamisme des collectivités. Elles constituent "une pression législative et réglementaire coûteuse pour les finances locales et souvent paralysante pour l’action publique". Face à ce constat, les pouvoirs publics ont d’abord incité les préfets à réaliser une "interprétation facilitatrice" des normes. Instaurer un pouvoir dérogatoire est une deuxième étape pour mieux répondre aux besoins territoriaux.
Il en restera pour le nier (par fantasme ou simple déni) mais ce texte confirme ce que beaucoup constatent (y compris notre propre PR, manifestement bien impuissant à cet égard). La production de normes diverses et variées ne connaît pas de répit, ce qui a comme conséquences directes des lourdeurs qui nuisent à la bonne marche du pays.
Pondre des normes pour mieux y déroger. Il fallait y penser.
Dernière modification par carignan99 (23/05/2023 19h43)
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1 #4452 23/05/2023 18h49
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Concernant les dernières interventions.
On peut reprocher des tas de trucs à Macron, c’est une vraie girouette et un menteur patenté, mais il a deux cohérences : il est pro-business et européiste.
Le guichet unique ne marche pas bien, mais l’initiative est bien pro-business.
Pour les entreprises, il y a eu la baisse de l’IS, la défiscalisations des heures supplémentaires, et divers outils pour payer les salariés en minimisant les charges sociales (intéressement, primes). Mesures critiquées (à tort ou raison) par certains qui pensent que c’est autant moins d’argent pour la solidarité.
Concernant les normes, réglementations, la solution qui se dessine pour y palier est simple : des dérogations et de moins en moins de contrôles.
Sur les dérogations, il y a même une préfète qui a été virée récemment pour ne pas avoir voulu déroger à la loi en suivant les consignes d’en haut (cf. Le Canard Enchainé) : Indre-et-Loire : la préfète limogée pour s’être opposée à une construction sur un site protégé
Sur les contrôles, on met de moins en moins de personnels pour cela (et en plus ça fait baisser la dépense publique), exemple : "Les effectifs de la DGCCRF, qui étaient de 3 723 ETPT consommés en 2007, devraient s’établir au maximum à 2 812 ETPT consommés en 2022, soit une diminution de 911 ETPT, correspondant à une baisse de près d’un quart des effectifs en 15 ans."
Après, où est-ce que tout ça va nous mener, c’est une autre histoire…
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#4453 30/05/2023 13h40
Je suis très surpris de la teneur des messages de ce sujet : l’étalage de conviction politiques déguisées en "faits statistiques" n"est pas ce que je recherche sur ce forum.
On peut interpréter l’interconnexion des élites administratives et politiques françaises avec le privé de nombreuses manières : cela conduit certains à dire qu’on vit en régime soviétique, d’autres à parler de néo-libéralisme au sens où les moyens de l’état sont de plus en plus mis au service des intérêts particuliers (par opposition à l’intérêt général)
Concernant l’inflation des normes et des lois, et l’absurdité administrative dans laquelle nous nous sommes enfoncés : j’observe au quotidien des collectivités et des services publics qui, face à la baisse permanente des budgets sont tellement tatillons sur l’usage fait des deniers publics qu’ils en gâchent bien plus par des procédures de contrôle et de justification que ce qui aurait été perdu autrement. Entre ça et les financements des collectivités locales par Appels à Projets (en remplacement de ce qui était autrefois du budget de l’État ou des dotations directes), l’administration me parait effectivement obèse et inconsciente de son mal.
Les fondements manageriaux mal compris (souvent maladroitement importés d’un privé phantasmé ou décrit par des consultants de 23 ans sortis de grande école) forment un cocktail détonnant avec la culture procédurière de l’administration, qui je pense explique beaucoup de la dégradation de la situation en terme de qualité de service.
u/HJP
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#4454 30/05/2023 14h18
- GoodbyLenine
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Je vous suggère la lecture de déclin économique : oui ou non ? qui apporte un point de vue plus mesuré (et moins 100% sinistrose que pas mal de messages de cette discussion) sur la situation économique de la vieille Europe.
J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)
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1 2 #4455 30/05/2023 14h30
- flosk22
- Membre (2016)
- Réputation : 128
Vous n’avez visiblement jamais mis les pieds dans un cabinet de conseil ni fréquenté de près des missions de conseil.
Les jeunes de 23 ans sortis de l’école ne sont pas des décideurs, ils écrivent sur les slides globalement ce qu’on leur demande d’écrire.
Les têtes pensantes ce sont les directeurs/associés qui possèdent des dizaines d’années d’expériences sur les sujets traités.
On peut vilipender autant qu’on le veut ces cabinets, il n’empêche qu’ils sont dirigés par des gens brillants ayant une expérience approfondie de divers problématiques dans des environnements mondialisés et sous pression.
En termes de qualité de service, je suis personnellement persuadé que c’est l’absence de concurrence, l’emploi à vie, et le fait que les fonctionnaires ne peuvent pas être licenciés (à moins d’être des tueurs en série peut être?) qui explique que la qualité de service de l’administration en général est pitoyable.
Qui se souvient par exemple du juge Burgaud dans l’affaire Outreau qui avait excessivement mal fait son travail et aurait sans aucun doute été licencié pour faute lourde dans le privé.
Devinez ce qu’il est devenu ? Il pantoufle tranquillement à la cour de cassation.
Les exemples sont malheureusement nombreux et pourraient être énoncés ad nauseam.
L’éternel dogme du nivellement vers le bas présente dans tous les domaines de notre beau pays (et surtout dans l’éducation), la culture de la déresponsabilisation des individus au profit d’un Etat tout puissant et qui peut tout, et bien souvent le fait de se contenter de la médiocrité conduiront très certainement dans les décennies à venir ce pays à continuer le chemin qu’il a emprunté au début du siècle à savoir le déclassement généralisé.
Nul doute que ce déclassement et notamment celui des classes moyennes qui s’accélère conduira à l’avènement d’un extrême au pouvoir comme on a pu l’observer en Italie ou en Grèce.
La suite de l’histoire reste à écrire mais je ne suis personnellement pas optimiste quand on voit la qualité des débats que ce soit dans les médias (habituels?) mais aussi dans l’hémicycle.
Peut être qu’on a les politiques qu’on mérite ou peut être surtout que les salaires de la haute fonction publique sont désormais bien trop bas et peu compétitif pour attirer les meilleurs et qu’on récolte donc les médiocres, qui sont manque de pot ceux qui orientent les grandes décisions stratégiques du pays et scellent collectivement notre avenir à tous.
Ce type de discours est malheureusement inaudible avec une frange de plus en plus importante de la population qui se demande comment taxer le riche plutôt que de comment en devenir un et continuera de blâmer l’Etat, les uns ou les autres de sa situation personnelle plutôt que de se remettre en question, se bouger et trouver seul des solutions à ses problèmes.
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#4456 30/05/2023 15h01
- InvestisseurHeureux
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Je ne sais pas s’il faut plus de public, moins de privé, moins de privé dans le public, mais je prends un exemple très simple.
En 2007 : Le manque d’IRM pénalise les patients français
En 2014 : Délais d’attente pour passer une IRM: «La situation est surréaliste en France»
En 2015 : Toujours trop d’attente pour passer une IRM
En 2022 : «IRM et scanner: le retard français pénalise les patients»
De 2007 à 2022 il y a 15 ans.
Comment en 15 ans, une des plus grandes puissances économiques du monde n’a pas été capable de combler son retard en matière d’équipement IRM + cardiologue ?
Comment sur un équipement critique dans les soins médicaux, et malgré des centaines de milliards d’Euros de dettes supplémentaires, on a pas été capable de mailler le territoire avec des IRM et des radiologues ?
Alors moi je veux bien flosk22 que chacun se prenne en main.
Hélas, à un moment donné, la solution individuelle a ses limites : on ne peut pas s’extraire totalement de sa dépendance au système.
Ou alors il faut aller voir ailleurs.
En Suisse : Pourquoi la Suisse est-elle le pays des IRM?
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2 #4457 30/05/2023 15h03
- emilienlar
- Membre (2020)
- Réputation : 206
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A lire le message précédent, j’ai plutôt le sentiment que Flosk22 n’a jamais mis les pieds dans la fonction publique : un salaire qui stagne en nominal mais baisse en euros constants, des collègues partis en retraite et jamais remplacés, des moyens qui diminuent quand la charge de travail augmente, des principes managériaux imposés aux forceps par la hiérarchie. Si Flosk22 avait connu ce milieu, peut-être aurait-il démissionné pour aller voir ailleurs quand bien même il perde la sécurité de l’emploi.
Si la fonction publique était ce monde merveilleux où l’on peut se complaire dans la nonchalance et la médiocrité sans crainte de sanction, il est vraisemblable que l’on se battrait pour y rentrer et que les concours attireraient des millions de fainéants disposés à faire valoir leur droit à la paresse. Bizarrement, on ne trouve plus grand monde pour passer les concours de l’enseignement, des hôpitaux, de la police, de la pénitentiaire, cela en dépit de l’emploi à vie et de l’absence de concurrence ; c’est certainement pour le seul plaisir de travailler 60 heures payées 35 et d’être mis en concurrence que les jeunes diplômés préfèrent le privé !
Même chez les cheminots, profession honnie par la bourgeoisie car fortement syndiquée et imprégnée de tradition ouvrière, il n’y a pas foule pour se faire embaucher à la SNCF, une entreprise publique à bas salaires qui de surcroît faut circuler les trains tous les jours. Depuis que le statut des cheminots a été supprimé, la SNCF peiné à recruter !
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#4458 30/05/2023 15h47
Peut-être ne faut-il pas non plus chercher trop loin des explications qui tiennent plus à des organisations de travail qu’a des personnes. Ainsi, sur ce simple forum, vous pouvez avoir une question posée simplement, susceptible de recevoir une réponse simple de quelques lignes mais dans les faits le demandeur obtient des pages de débats (pas forcément agressives, infondées ou autres) ; voilà les fondements des désordres : nous, l’être humain, laissé sans contrôle qui applique naturellement et majoritairement le principe du "c’est compliqué de faire simple".
Nous avons tous des exemples d’entreprises privées qui nous imposent des fonctionnement administratifs "pires que dans la fonction publique" alors que parfois un fonctionnaire qui décide de saisir d’un dossier à priori désespéré (désespérant) va résoudre le soucis en 2 temps 3 mouvements ?
Tant que t'as pas vendu t'as pas gagné. Mais t'as pas perdu. Mais t'as pas gagné. Mais…Oh zut fait @*
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#4459 30/05/2023 15h59
- arkamoon
- Membre (2016)
- Réputation : 14
Alors flosk22…. Je ne sais pas dans quel societé de service vous avez fait votre experience….
Mais je peux vous dire que le ressenti pour avoir fait parti du rouages de ces societés plusieurs fois…
Je n’y ai jamais rencontré quelqu’un qui decide avec des connaissances même basiques. Il n’y a aucune logique dans le fonctionnement de la plupart de ces societés. Peut être que ca ressort bien dans des fichiers Excels, et peut-être que c’est rentable mais j’imagine que la rentabilité est bien l’unique but de ce genre de societé. Et de plus en plus de gens s’en rendent bien compte.
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#4460 30/05/2023 16h38
flosk22 a écrit :
Vous n’avez visiblement jamais mis les pieds dans un cabinet de conseil ni fréquenté de près des missions de conseil.
Les jeunes de 23 ans sortis de l’école ne sont pas des décideurs, ils écrivent sur les slides globalement ce qu’on leur demande d’écrire.
Les têtes pensantes ce sont les directeurs/associés qui possèdent des dizaines d’années d’expériences sur les sujets traités.
On peut vilipender autant qu’on le veut ces cabinets, il n’empêche qu’ils sont dirigés par des gens brillants ayant une expérience approfondie de divers problématiques dans des environnements mondialisés et sous pression.
Il se trouve que j’ai travaillé à quelques occasions avec des professionnels du conseil. Très bons dans ce qu’ils faisaient. Ils ressemblaient tout à fait à quelqu’un qui était partie faire du conseil à la sortie de Science Po. Il se trouve que c’est c’était leur parcours. Je note :
-Aucune formation en sociologie des organisations en science de gestion, en management des unités de production.
-Une approche générale du management, omettant beaucoup d’éléments contextuels
-Une vision structurée par des indicateurs de pilotage "par en haut", parfois déconnectés des réalités de la structure
Ces défauts n’empêchent pas d’avoir d’autres qualités, mais en l’espèce, en ce qui concerne le management par exemple, je réitère ce que j’ai dit : quand on a fait toute sa carrière dans le conseil, sans expérience préalable extérieure à ce milieu (d’où ma phrase sur les jeunes de 23 ans qui bien sûr ne prennent pas les décisions… mais sont largement payés pour ne pas les prendre !) On a tendance à prôner une vision (et des préconisations) distordues des choses, en ayant tendance à appliquer un "modèle".
Au passage, c’est le même problème pour beaucoup de hauts-fonctionnaires qui ont tous le même moule intellectuel (impliquant bien souvent l’ex-ENA) et qui font des carrières au grade plutôt qu’aux compétences et à l’expertise thématique.
Sans doute un héritage national de fort attachement aux grades et aux rangs issues de notre tradition scolaire élitiste ?
u/HJP
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#4461 30/05/2023 17h54
- Yumeria
- Membre (2020)
- Réputation : 64
Je pense que vous avez tous un peu raison
Le cabinet de conseil n’est pas un décideur. Même l’associé propose ou préconise des solutions à son client, ce n’est pas lui qui décide. Il est sensé "éclairer" cette prise de décision, avec plus ou moins de succès bien sur. Le problème en France je trouve est que dans le public, dans le privé que ça soit en conseil ou dans des grands groupes, les décisions sont prises AVANT toute analyse argumentée, sur la base d’un réel fantasmé.
Forcément après ça ne peut pas fonctionner. Et quand ça ne fonctionne pas, surtout mais alors surtout pas de remise en question. C’est surement la faute à "pasdechance" ….
Par ailleurs, la fonction publique peut se diviser en plusieurs corps, dont le fameux corps de la fonction publique territoriale. On va pas se mentir, il existe des gens très compétents dans ce corps, mais il existe également des personnes dont le niveau laisse plus qu’à désirer, et qui serait inemployable ailleurs (oui je n’ai pas peur des mots). On en trouve ailleurs bien sur, mais ça contribue à l’apparente obésité de la fonction publique dans son ensemble, et les moyens financiers alloués pour payer des personnes ne servant à rien ne peuvent pas être déployés là où ils font cruellement défaut. L’argent ne tombe pas du ciel (sauf pour l’actionnaire de Nvidia sur cette dernière quinzaine)
Je dirais en synthèse qu’il existe un problème au niveau décisionnel, ainsi qu’une difficulté d’exécution au niveau opérationnel.Au final je ne vois pas trop comment cela peut donner quelque chose de bon.
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#4462 30/05/2023 17h54
- Franckielestore
- Membre (2014)
Top 50 Finance/Économie - Réputation : 129
emilienlar a écrit :
A lire le message précédent, j’ai plutôt le sentiment que Flosk22 n’a jamais mis les pieds dans la fonction publique : un salaire qui stagne en nominal mais baisse en euros constants, des collègues partis en retraite et jamais remplacés, des moyens qui diminuent quand la charge de travail augmente, des principes managériaux imposés aux forceps par la hiérarchie. Si Flosk22 avait connu ce milieu, peut-être aurait-il démissionné pour aller voir ailleurs quand bien même il perde la sécurité de l’emploi.
Si la fonction publique était ce monde merveilleux où l’on peut se complaire dans la nonchalance et la médiocrité sans crainte de sanction, il est vraisemblable que l’on se battrait pour y rentrer et que les concours attireraient des millions de fainéants disposés à faire valoir leur droit à la paresse. Bizarrement, on ne trouve plus grand monde pour passer les concours de l’enseignement, des hôpitaux, de la police, de la pénitentiaire, cela en dépit de l’emploi à vie et de l’absence de concurrence ; c’est certainement pour le seul plaisir de travailler 60 heures payées 35 et d’être mis en concurrence que les jeunes diplômés préfèrent le privé !
Même chez les cheminots, profession honnie par la bourgeoisie car fortement syndiquée et imprégnée de tradition ouvrière, il n’y a pas foule pour se faire embaucher à la SNCF, une entreprise publique à bas salaires qui de surcroît faut circuler les trains tous les jours. Depuis que le statut des cheminots a été supprimé, la SNCF peiné à recruter !
Ceci doit nous amener à poser la question : face à ces constats (toujours les mêmes, année après année), pourquoi l’Etat coute-t-il toujours plus cher, pourquoi sa dette ne fait elle qu’augmenter?
Où va l’argent?
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#4463 30/05/2023 19h32
- Caratheodory
- Membre (2019)
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-Dans les dépenses sociales.
-Dans les dépenses d’intervention économique.
-Dans les marges sur les commandes publiques.
Non qu’il n’y ait pas des problèmes par ailleurs comme un surdimensionnement de la bureaucratie aux dépens de la couche opérationnelle ou des problèmes de qualité du personnel dans la FP.
Mais le problème est multifactoriel et pour que ça coûte moins cher sans perte de qualité il va falloir supprimer des missions ou les déléguer en les faisant payer aux usagers.
Tout ce que je peux dire, c’est que quand je dois appliquer des mesures d’économie dans le cadre de mon travail de professeur d’université, les solutions ont toujours pour effet de diminuer la qualité du service rendu aux ėtudiants. On peut compenser jusqu’à un certain point mais pas totalement. Il y a deux ans, l’université nous a forcés à réduire significativement le volume d’enseignement par étudiant en Licence, il y a 10-12 ans, c’était en Master. On a un tour de vis tous les 10 ans. C’est tout à fait décourageant. Surtout que les causes des déficits budgétaires des établissements sont le plus souvent exogènes (renchérissement des fluides, GVT non compensé, etc…).
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1 #4464 30/05/2023 20h58
- Franckielestore
- Membre (2014)
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Parfait.
Dans un pays qui va bien, il y a peu (idéalement pas) de dépenses sociales.
Dans un pays qui investit bien, les interventions économiques ont un retour sur investissement.
Dans un pays sain (sans corruption et avec une concurrence non faussée) il n’y ap as de marges sur la commande publique.
Un collègue du service informatique de mon "administration" me racontait vendredi der nier la mésaventure, révélatrice d’un ami à lui, entrepreneur.
Pour pouvoir nous vendre des produits, il a été nécessaire qu’il se fasse référencer à l’UGAP.
L’UGAP est une entreprise privée à qui l’Etat a confié un monopole.
Quand vous passez par l’UGAP pour vos commandes publiques vous êtes dispensés de beaucoup de contraintes : pas besoin de mise en concurrence, de rapport de choix, …
Pour pouvoir être référencé à l’UGAP, l’entrepreneur en question devait graisser la patte de responsables de l’UGAP. Pas de pot de vin , pas de référencement.
J’écris "devait" car il a décliné. Certains font encore passer la morale avant le business.
Il ne travaillera pas avec nous.
J’inclue cette corruption dans ce que vous appelez les "marges sur les commandes publiques". Elle a un coût, inchiffrable par définition, les chiffres ne sont évidemment pas "publiés".
Certains diront que ce coût n’est pas un coût supporté par l’Etat : c’est pourtant bien le cas, regardez le catalogue de produits de l’UGAP, les tarifs sont en général bien plus élevés qu’ailleurs.
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#4465 30/05/2023 22h30
- Caratheodory
- Membre (2019)
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Dans les dépenses sociales, j’inclus retraite et assurance-maladie. Il y a d’autres choses, hein. Donc les dépenses sociales peuvent difficilement être d’un montant négligeable.
Pour le reste, je suis d’accord et votre anecdote sur les marchés publics ne m’étonne pas. Ça peut coûter moins cher qu’une centrale d’achat interne à la fonction publique. Mais il pourrait y avoir des organisations moins centralisées et il n’est pas évident pour moi qu’elles seraient moins coûteuses.
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#4466 31/05/2023 00h51
InvestisseurHeureux, le 30/05/2023 a écrit :
IRM
On a pourtant vraisemblablement triplé le nombre de machine sur la période.
Nombre d’IRM France 2005-2018 | Statista
Mais comme les scanners on les utilises sûrement pour des actes peu utiles.
En France, le taux d?équipement lourd est faible mais le nombre d’examens élevé - Docteur imago
Maintenant on demande des irms pour tout (ortho, prostate, neuro, abdo…). Et c’est un examen qui a une durée assez longue donc moins de plages dispo par jour.
Eureka
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#4467 31/05/2023 02h44
- GoodbyLenine
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A propos des IRM, j’avais remarqué il y a qqs années (de mon expérience, limitée et certes pas forcément significative) une grosse différence en ce qui concerne leur usage :
- entre un hôpital public, où les plages horaires d’utilisations étaient "limitées" aux heures ouvrables 5j par semaine, et où il n’est pas facile d’obtenir un rendez-vous rapidement (au moins quand on n’est pas hospitalisé : j’avais eu 3 interlocuteurs avant de tomber sur celui qui gérait vraiment le planning, et le rdv proposé était avec plus de 1 mois de délai).
- et entre un établissement privé (a qqs km de l’hosto public), où l’IRM était utilisé 7j/7, sur des horaires étendus (j’avais eu un rdv moins d’une semaine après mon appel, pour un samedi à 23h30, et ils en donnaient aussi le dimanche; seules les machines (IRM, scanner) les plus utilisées avaient du personnel pour les faire fonctionner en week-end et à ces horaires, mais ces machines étaient bien utilisées vu le monde dans la salle d’attente).
J’ai lu dans différents articles sur www que le nombre d’IRM n’était pas forcément le réel problème, mais qu’il fallait plutôt aller voir du côté de leur répartition sur le territoire (certaines régions étant bien moins dotées que d’autres, par ex la Bretagne) et de leur usage/disponibilité réelle (entre 40h/ semaine et 7j/7 avec 16h/jour, on a un ratio plus élevé que celui du nb d’IRM par million de personnes entre le pays le mieux doté et la France…). On en revient un peu à une problématique organisation vs volume de budget d’investissement.
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#4468 31/05/2023 07h10
- Yoan14
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- Réputation : 4
Bonjour,
Je vais me permettre d’apporter des éléments supplémentaires à propos de l’IRM, puisque c’est mon domaine de compétences.
Le manque de disponibilité de l’IRM ne vient pas que du manque de machines, beaucoup ne tournent pas ou partiellement, mais aussi d’un manque important de personnel. J’ai travaillé dans plusieurs établissements, publics comme privés, à travers la France, la situation est presque partout la même avec plus ou moins de difficultés. On achète de nouvelles machines, IRM scanner ou radio, alors que l’effectif permettant de les faire fonctionner n’est plus là. Et la situation n’est pas prête de changer, la problématique est du même ordre que pour celle des infirmiers: perte de sens, épuisement, mauvaises conditions salariales etc …
On pourrait doubler le nombre de machines sur le territoire, ça ne changerait que peu de choses aux délais, le nombre de professionnels étant en gros sous effectif au niveau national.
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1 #4469 31/05/2023 09h57
arkamoon, le 30/05/2023 a écrit :
Alors flosk22…. Je ne sais pas dans quel societé de service vous avez fait votre experience….
Mais je peux vous dire que le ressenti pour avoir fait parti du rouages de ces societés plusieurs fois…
Je n’y ai jamais rencontré quelqu’un qui decide avec des connaissances même basiques. Il n’y a aucune logique dans le fonctionnement de la plupart de ces societés. Peut être que ca ressort bien dans des fichiers Excels, et peut-être que c’est rentable mais j’imagine que la rentabilité est bien l’unique but de ce genre de societé. Et de plus en plus de gens s’en rendent bien compte.
Je crois que vous mélangez ici cabinet de conseil et société de service. Entre un vrai cabinet de conseil et une société de service type ESN (qui essayent souvent de se faire passer pour cabinet de conseil), il y a un véritable gouffre en termes de compétences à tous les échelons.
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#4470 31/05/2023 10h30
- InvestisseurHeureux
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GoodbyLenine a écrit :
J’ai lu dans différents articles sur www que le nombre d’IRM n’était pas forcément le réel problème, mais qu’il fallait plutôt aller voir du côté de leur répartition sur le territoire (certaines régions étant bien moins dotées que d’autres, par ex la Bretagne) et de leur usage/disponibilité réelle (entre 40h/ semaine et 7j/7 avec 16h/jour, on a un ratio plus élevé que celui du nb d’IRM par million de personnes entre le pays le mieux doté et la France…). On en revient un peu à une problématique organisation vs volume de budget d’investissement.
Ok mais quand le problème dure depuis au moins 15 ans !
Peut-être qu’il faut revaloriser l’acte d’IRM, augmenter fortement les salaires des personnels ou leur (re)donner des avantages (cf. le message d’Emilien), faire une vraie campagne d’incitation à ces métiers, payer plus les radiologues qui acceptent de vivre dans des zones moins sympas (cf. le message de Yoan14), introduire une priorisation dans les demandes d’IRM (cf. le message de simouss)…
Certes "y’a qu’à, faut qu’on", "c’est plus compliqué qu’il n’y paraît", mais bon sang, 15 ans et on parle toujours de problèmes avec les IRM !
Quand il y a eu les centres de vaccination COVID, on a su trouver le pognon, et les infirmières libérales se "battaient" pour y aller tellement c’était bien payé…
Donc quand on veut, on peut bien faire des choses.
Plutôt que d’avoir des pubs pour la malbouffe, on pourrait avoir des pubs massives pour les métiers nécessaires au bon fonctionnement du pays. Là encore, pour le COVID, on en a "bouffé" de la pub (vaccination, masque).
Donc à nouveau, quand on veut, on peut.
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#4471 31/05/2023 12h25
- tigrou
- Membre (2012)
- Réputation : 60
InvestisseurHeureux a écrit :
Quand il y a eu les centres de vaccination COVID, on a su trouver le pognon, et les infirmières libérales se "battaient" pour y aller tellement c’était bien payé…
De mémoire on était à 100€/heure pour les médecins, 50€/heure pour infirmières puis.. 15€/heure pour un officier sapeur-pompier.
Je connais des médecins et infirmières à la retraite qui n’ont pas laissé passer l’occasion(à 20jours/mois et 4h/jour)
Sinon j’ai justement pris rdv pour un IRM du genou hier(ville moyenne du sud ouest): attente supérieure à 1 mois..
La différence de traitement selon la région où on habite est énorme:
Je vivais auparavant proche d’une ville universitaire de médecine, si j’avais besoin d’un rdv rapide pour un enfant, j’avais plusieurs médecins disponible le jour même sur doctolib.
Aujourd’hui je n’ai aucun médecin généraliste installé dans ma ville de 6000 habitants.
En cas d’urgence, quasi impossible d’avoir un rdv pour le jour même, il faut se tourner vers SOS médecin ou les urgences.
Et pour avoir un praticien qui accepterait de devenir votre médecin traitant dans une ville voisine, cela fonctionne par "recommandation"…
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#4472 14/06/2023 10h48
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InvestisseurHeureux, le 05/05/2023 a écrit :
On ne leur a pas demandé leur avis sur la privatisation des autoroutes, la tarification idiote de l’électricité, le futur démantèlement d’EDF, l’élargissement de l’Europe à 27, les fermetures d’hôpitaux, la paupérisation des fonctionnaires, etc.
Encore un petit cadeau "de gré à gré" à Eiffage et après on s’étonnera que le prix du viaduc a augmenté
Eiffage achète les 49% de la Caisse des dépôts dans le viaduc de Millau
Le groupe Eiffage a annoncé lundi devenir l’unique propriétaire de la société concessionnaire du Viaduc de Millau, après avoir acheté pour 236,5 millions d’euros la participation de 49% de la Banque des Territoires (Caisse des Dépôts).
Cette opération, de gré à gré, «marque l’attachement d’Eiffage à cet ouvrage architectural majeur du XXIe siècle» qu’a construit le groupe de BTP et concessions, a-t-il commenté dans un communiqué.
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#4473 14/06/2023 21h51
- GoodbyLenine
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Avez-vous des chiffres sur la valeur de cette participation qui indiqueraient que le prix payé serait sous-évalué, pour parler de "cadeau" ? (Le rôle de la CDC n’est pas de conserver éternellement tous ses actifs).
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#4474 14/06/2023 22h35
- Oblible
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Une transaction de gré à gré est toujours de nature suspecte et si on suit votre argumentaire on pourra conclure que la privatisation des autoroutes est une bonne chose ( mais ça dépend pour qui ).
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#4475 14/06/2023 22h59
- GoodbyLenine
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Seul le niveau de prix, comparé à différentes "valeurs", évaluées de diverses manières, permet de de déterminer s’il y aurait eu ou pas un "cadeau" (c’est à dire une trop bonne affaire pour un acheteur, ou un vendeur). On peut évaluer 15 ou 30 ans après si l’acheteur a fait une bonne affaire (mais ça ne dépendra pas que du prix d’achat, mais aussi des actions de l’acheteur pour gérer sa concession dans la durée, et rien ne garanti que le vendeur aurait fait aussi bien, mieux, ou pire).
Je vous rappelle que les concessions initiales des autoroutes ont été cédées après des enchères, et pas en gré à gré. Et pourtant, vous considerez sans doute que leur prix était trop bas… (Note: ce qui s’est ensuite conclu de gré à gré, ce sont des prolongations de ces concessions en échange de divers aménagements dérogeant aux contrats initiaux, et il n’était alors plus vraiment possible de procéder par enchères, et l’état n’a sans doute pas été bon dans ces négociations, en plus sans doute de durant la négociation de certains "détails" des contrats initiaux. Peut-être faudrait-il impliquer quelques auditeurs expérimentés de la Cours des Comptes dans de telles negociations… car en face ils mettent leurs meilleurs éléments. Comment faire pour que les objectifs de l’état dans ces négociations soient plus "financiers" et moins "politiques" : déléguer plus à la CDC ?).
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