Situation économique et avenir économique de la France

Yg75 a écrit :

Vous avez peut-être raison Cornelius, je caricature légèrement, mais j’ai vu de mes yeux dérouler le tapis rouge pour des visites de ministres ou secrétaires d’état. Et cela m’a toujours choqué, en bon républicain "d’en bas" que je suis.

Pas plus tard qu’il y a quelques semaines, j’avais rendez vous dans une administration d’Angers, manque de chance pour moi, pile l’après midi ou notre premier ministre a choisi de venir dans cette même ville pour nous expliquer qu’il est bon de faire du vélo. 
Un centre ville en partie bloqué, des "Men In Black" partout pour un discours et 2min de vélo devant les caméras ….
Je crois que je ne préfère pas savoir le rapport coût/temps passé sur place de ce déplacement …

Carignan a écrit :

Et ensuite, salarié qui fait du vélo = salarié en meilleure santé et/ou moins souvent malade, ce qui est bon pour les affaires.

Attention tout de même: Campagne suisse pour la sécurité à vélo

Le problème est que lorsqu’on vit en zone rurale dont on a défait le tissu de transports locaux depuis des décennies, la hausse de la taxation ne fait voir non pas de faire attention à un usage non raisonné du véhicule, mais à juste être sanctionné pour la vie quotidienne.
La France est pensée sur un modèle urbain par des urbains, et la conscience des enjeux concernant la ruralité me semble très loin des prérogatives de nos dirigeants.

A lire cette file on a l’impression que vivre à la campagne coûte plus cher qu’habiter en ville !

Il me semble opportun de nuancer un peu. Certes, les frais de déplacement des habitants des campagnes peuvent être plus élevés du fait de l’absence de transport en commun, mais au contraire les prix de l"immobilier sont plus faibles qu’en ville. Au final, la balance ne me semble pas si défavorable.

ben oui, vivre à la campagne coute plus cher qu’en ville.

Et si l’immobilier y est moins cher, c’est parce que justement dès qu’on s’éloigne des centres urbains, les prix chutent à la mesure des revenus locaux.
Car la vie rurale, ça veut dire pour un couple, deux véhicules. Le covoiturage est peu pratiqué, car peu praticable: il faut statistiquement que les gens se déplaçant au même endroit aient par exemple les mêmes horaires de travail au même endroit.
Ici, les bureaux de postes ont fermé à foison, les trésors publics locaux aussi. Les petits commerces tombent les uns après les autres car trop chers, seules les personnes âgées achètent à l’épicerie, et les "pauvres" qui n’ont pas les moyens d’aller au centre commercial (10 kms aller pour un petit Inter ou Carrefourmarket, sinon pour un plus gros centre commercial ça sera pour nous 25 kms aller).
Je ne parle pas des personnes âgées qui sont incapables de faire des démarches par internet.

Et concernant l’allocation des taxes qu’on nous ponctionne, je rejoins la réflexion de FD707 concernant l’absolue indigence des plateformes internet des services liés à l’assurance sociale.
Cela fait depuis fin 2016 que j’ai cessé mon activité d’infirmier libéral, et l’URSSAF me doit plus de 7000 euros de trop perçu.
Depuis l’an passé, où c’est le fisc qui m’a prévenu que ma cessation d’activité n’était pas enregistrée(au moins eux m’ont appelé et font leur taf), j’ai attendu une régularisation annoncée en Janvier (où ils m’ont quand même demandé le RIB du même compte qu’ils me prélevaient pour me rembourser, ppour prélever les vérifications sont moins contraignantes)…en lieu et place des 7000 euros et quelques, j’ai eu 350 euros….j’ai donc téléphoné en Février…j’attends le rappel d’un gestionnaire, comme ils appellent cela. Puis j’ai tenté le message par interface internet: non fonctionnel, nullissime, le seul onglet fonctionnant était celui permettant d’exprimer une insatisfaction….j’ai quand même eu un accusé de réception et une réponse 3 semaines après, pour me dire qu’on allait s’occuper de mon cas!
Trois autres semaines après, un message m’est envoyé pour demander les données comptables des deux dernières années d’exercice (que j’avais déjà transmises alors)…ils les ont demandé deux fois de suite à mon cabinet comptable, car ils ont dû perdre le suivi de la première réception de document……..c’était en Juin Juillet.
Et puis….rien.
J’ai donc envoyé un courrier en recommandé avec AR mi septembre. J’attends encore une réponse (j’ai reçu l’accusé de réception)….puis face à cette absence totale de réponse, je me suis rendu au siège local près de chez moi (que je croyais fermé mais qu’un conseiller pöle emploi m’a dit de joindre)…pour m’entendre dire que je devais passer par le site internet pour demander un rendez-vous, et qu’ils étaient obligés de me donner réponse…ça va bientôt faire quatre semaines, et j’attends encore.
J’aimerais quand même avoir mon pognon de dingue, pour pouvoir me financer des formations professionnelles que je n’attends pas que l’état me paye.

Je dois dire qu’à de nombreuses reprises j’ai envie de déposer quatre bottes de paille dans l’entrée du bâtiment de l’assurance maladie, et d’y foutre le feu.

En tous cas, ça ne me donne pas l’impression qu’on respecte l’argent du contribuable, mais qu’on a du mal à le lâcher quand ça lui revient, et ça donne un très désagréable sentiment d’asymétrie du pouvoir.
Sentiment qu’a eu aussi mon frère transporteur quand on a décrété que la taxe à l’essieu, devait maintenant être règlée mensuellement et non semestriellement. Ce qui n’est pas sans complexité administrative (surtout quand on oblige légalement à déclarer en ligne, et que pour valider une déclaration en ligne, il faut…télécharger un dossier à imprimer et le renvoyer par courrier!…Vive la France, quoi!).
Bref!…

Bonsoir !

@Anteus, vous faites erreur à propos de la "Flat-taxe" (du PFU en fait).
Car le PFU sera (est) activé par défaut, et l’option pour l’IR devra faire l’objet d’un acte volontaire. Ce que beaucoup de contribuables ne feront pas (au moins par ignorance).

Du coup, pour la plupart, les investisseurs individuels seront plus imposés par le PFU que s’ils avaient opté pour l’IR. Car il ne faut pas oublier que le PFU annule l’abattement de 40 % sur les dividendes, et ne permet pas la déductibilité d’une partie de la CSG. Sans oublier l’influence sur les crédits d’impôts étrangers.
Le nombre de perdants avec le PFU sera bien plus important que le nombre de gagnants.

Dernière modification par M07 (21/11/2018 09h34)

au lieu de bloquer l’élysée, l’assemblée nationnale, le sénat, ou la villa du Touquet je crois que je ne comprendrais jamais

Ils ont essayé mais comme par hasard il y a avait les CRS !

coyote a écrit :

Bet,

Essayez de vous mettre à la place des gens ayant peu de moyens et n’habitant pas Paris avec ses grandes infrastructures de mobilité..

Tout à fait d’accord, je connais également bien la province (j’y suis né et ma famille y vit encore). Mais comme je l’ai écrit, il s’agit d’inciter à réduire les déplacements avec des carburants polluants au strict minimum, c’est à dire ne faire que les trajets impératifs et pousser à rechercher d’autres solutions (véhicules non polluant, covoiturage, moins grand nombre de courses…).
La hausse est progressive et annoncée pour permettre une adaptation nécessaire.

Je viens de lire que la personne à l’origine du mouvement roule en 4*4: cela se passe de commentaire!

Encore une fois, c’est une incitation à consommer moins de carburant, pas une interdiction.

Quant à la poire pour la soif du contribuable rural, rappelons que la province rurale est massivement subventionnée par l’Ile de France via les transferts sociaux.
La France consacre 14% du PIB aux retraites (soit 27% de toutes les dépenses publiques ou 1/3 de tous les prélèvements obligatoires), 11% du PIB à l’assurance maladie… Contrairement à ce qui est souvent affirmé, la France n’a pas fait le choix de beaucoup de services publics, mais de beaucoup de transferts sociaux.
Même lorsque le contribuable rural ne reçoit pas directement le transfert, il en bénéficie car son activité résulte directement ou indirectement des dépenses des bénéficiaires.
Cela étant, dès lors qu’il y a un effort visant à limiter la progression des transferts (réforme des retraites de 1993 en particulier) et la progression des dépenses des services publics (restructuration des réseaux…), il est clair que la province rurale le ressent fortement puisque cela réduit directement son potentiel d’activité.

Quant à la poire pour la soif du contribuable rural, rappelons que la province rurale est massivement subventionnée par l’Ile de France via les transferts sociaux.

Sur quels arguments vous vous fondez ? Généralités ? Quels transferts sociaux ?
Parce que je vois plutôt un mouvement d’absorption des petites communes dites "rurales" par les grandes agglomérations pour justement palier à leur déficit budgétaire chronique.