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Mettre fin à un prêt à usage ou à une location sans bail écrit ?

Expulsion d'une occupante : analyse d'un cas complexe d'héritage

Cette discussion porte sur la situation juridique délicate d'héritiers cherchant à expulser une occupante d'une chambre dans une maison héritée. L'occupante, une connaissance de la grand-mère décédée, occupait une chambre sans bail écrit, et son statut d'occupante est incertain : prêt à usage, location verbale ou autre situation. Les membres cherchent à clarifier le cadre légal pour procéder à une expulsion, soulignant l'absence de documents officiels attestant d'un quelconque droit d'occupation.

Les arguments principaux gravitent autour de la détermination du type d'occupation. Un membre pose la question de savoir s'il s'agit d'un prêt à usage gratuit, d'une location verbale, ou d'une autre forme d'occupation. L'incertitude quant à la nature du lien juridique entre la grand-mère et l'occupante rend la situation complexe. L'absence de contrat écrit complique considérablement la recherche d'une solution amiable ou judiciaire. Un autre membre souligne la nécessité de collecter davantage d'informations, notamment sur les modalités de paiement d'un éventuel loyer, et l'importance de déterminer si la chambre constitue la résidence principale de l'occupante.

La discussion explore également des aspects éthiques. Un membre conseille une approche plus conciliante, proposant une aide financière à l'occupante pour faciliter son départ, en considérant que la grand-mère souhaitait probablement l'aider. Cet argument met en lumière la tension entre les aspects légaux et les considérations humaines, soulignant le besoin de trouver un équilibre entre les intérêts des héritiers et la situation précaire de l'occupante. La recherche d'une solution juste et équitable est au cœur du débat.

Enfin, la discussion souligne l'importance de rassembler toutes les informations pertinentes avant d'entamer toute action légale. L'incertitude sur le statut de l'occupante (résidence principale, domicile, durée d'occupation) et le manque de preuve concernant le paiement d'un loyer rendent toute décision hâtive risquée. La nécessité d'une approche méthodique et d'une collecte d'informations rigoureuse est mise en avant par les participants pour éviter les erreurs et les complications futures.


Sens interdit 1    #1 13/01/2025 18h42

Membre (2020)
Réputation :   1  

Bonjour,

Je poste dans cette file car cela me semble être dans le sujet mais n’hésitez pas à déplacer vers la file des études de cas si vous jugez cela plus pertinent.

La situation :

Ma grand-mère est décédée au printemps en laissant trois héritiers : mon oncle, mon frère et moi.
Parmi les biens dont nous héritons il y a notamment une maison qui était la résidence principale de ma grand-mère. Nous (l’ensemble des héritiers) souhaitons tous vendre cette maison. La partie principale de la maison est occupée par mon oncle qui vivait avec notre grand-mère depuis son divorce il y a plusieurs années et il la quittera avant la vente.

En revanche une chambre indépendante avec point d’eau (qui ne respecte aucun critères de décence) est occupée par une connaissance de ma grand-mère. Aux dires de cette personne elle payait un loyer à ma grand-mère jusqu’à son décès (au black et dont je ne connais pas le montant). Nous n’avons retrouvé aucuns écrits concernant une autorisation d’occupation ou le versement de loyers mais cette personne reçoit du courrier à l’adresse de la maison. Cette personne n’occupe la chambre que de manière épisodique mais y entrepose des affaires personnelles.

Nous souhaitons que cette personne quitte cette chambre afin de pouvoir vendre la maison libre de toute occupation.

Etat d’avancement :

-    Nous avons pris contact avec elle en lui indiquant que nous vendions la maison et qu’elle devait partir.
-    Nous lui avons demandé oralement de nous faire un écrit dans lequel elle s’engage sur une date de libération des lieux.
-    Elle nous a indiqué avoir fait une demande de logement social et nous a fait comprendre implicitement qu’elle ne nous fera pas d’écrit et ne quittera pas les lieux tant qu’elle n’aura pas de logement social.
-    Nous avons également réussi à comprendre que lorsqu’elle ne vit pas là elle est chez sa sœur mais que ça ne peut pas être une solution pérenne pour elle.

Mes interrogations :

Dans la mesure où à notre connaissance il n’y a aucuns écrits, comment aborder la situation pour faire partir cette occupante ?

> Sur le plan pratique nous allons tenter l’une des méthodes conseillées à plusieurs reprises sur ce forum :

La faire partir à l’amiable en lui expliquant que si elle ne part pas d’elle-même nous allons engager une procédure judiciaire et qu’elle risque d’être condamnée non seulement à partir mais également à payer une indemnité d’occupation rétroactive, à nous rembourser les frais de justice et à nous payer des dommages et intérêts pour avoir empêché la vente du bien et le règlement de la succession.

Dans un second temps nous pensons lui adresser un courrier en recommandé de mise en demeure de quitter les lieux en précisant qu’à notre connaissance elle n’est titulaire d’aucun titre d’occupation.

Qu’en pensez-vous ?

> En cas d’échec de cette méthode, notamment en raison du fait qu’elle sait qu’elle est insolvable et que la procédure durera des années, que faire ?

Nous nous interrogeons sur les hypothèses suivantes :

-    Doit-on considérer qu’il s’agissait d’un hébergement à titre gratuit et qu’on peut donc la congédier avec « un préavis raisonnable » conformément à la jurisprudence sur les prêts à usage ? Dans ce cas la procédure d’expulsion si elle ne respecte pas le congé est-elle la même que celle pour les locataires ou que celle pour les squatteurs ?

-    Doit-on considérer qu’elle avait un bail verbal et lui demander de payer les arriérés de loyer depuis le décès puis lui donner congé en respectant le formalisme de la loi de 89 ? Dans ce cas, comment prouver le montant du loyer et la date d’échéance du bail ?

-    Ne peut-on pas considérer qu’il s’agit d’une résidence secondaire dans la mesure où elle n’y vit pas en permanence ? Dans ce cas quel type de procédure pour l’expulsion ?

Merci d’avance pour vos conseils ou retours d’expérience de ce type de cas où l’occupant avait été autorisé à entrer dans les lieux mais ne peut justifier d’aucun titre.

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#2 13/01/2025 22h52

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Bonsoir,

quelques remarques :

d’un point de vue éthique, votre grand-mère avait souhaité loger cette personne. Vous décrivez cette personne comme "insolvable", donc elle a peu de moyens et le fait de quitter cette chambre peut la mettre en difficulté. Ne pas oublier non plus que si votre grand-mère avait voulu aider cette personne et avait été un peu plus volontaire à ce sujet, elle aurait pu tester en sa faveur, depuis "un peu", jusqu’à, au maximum, l’intégralité de la quotité disponible. Ce qui aurait enlevé une part conséquente de l’héritage. Il me semble donc qu’une solution "juste" irait dans le sens d’une aide matérielle substantielle à cette personne, pour l’aider à quitter la maison (une somme en liquide + prendre en charge son déménagement + prendre en charge 1 an au moins de location d’un box de stockage pour ses affaires, par exemple). Il s’agirait donc de prolonger la volonté de la grand-mère en aidant un peu cette personne, sans se ruiner pour autant et sans mettre le doigt dans un engrenage sans fin (bien poser des limites en montant et en durée à cette aide ; et bien conditionner l’aide au départ effectif). Sachant que, tant que cette aide reste moins coûteuse que la perte de valeur sur le prix de vente, vous restez globalement gagnant. C’est à dire que, si la différence entre le prix de vente de la maison vide et le prix de vente de la maison occupée par cette personne est importante (probablement au moins 10000 €), vous pourriez consacrer quelques milliers d’euros, jusqu’à 10000 € au max, pour aider cette personne à se retourner : non seulement c’est éthique, mais c’est rentable, puisque vous vous y retrouvez à la fin.

Sur le plan du droit, vous nous demandez de trancher entre commodat, location, et ce qui s’en déduit. Ce qui est certain, malgré les informations parcellaires et floues, c’est que ce n’est aucunement un squat. Donc, le message est hors sujet par rapport au fil sur le squat (EDIT : le message a depuis été scindé par l’équipe de modération). Ce qui est certain, c’est que cette personne a le droit d’être là. Vous cherchez à déloger une personne qui a le droit d’être là. Ainsi, le droit n’est pas de votre côté, et c’est pour cela qu’il est trompeur de se mettre sous l’en-tête du "squat".

Deux points importants de l’analyse vont être :
- s’agit-il d’une location onéreuse ou commodat ?
- est-ce la "résidence principale" et/ou le "domicile" de cette personne ? (Notez qu’il y a une différence entre ces deux concepts, même si, souvent, en pratique, ça va ensemble).

S’il est difficile de trancher sur ces deux points, c’est parce que la présentation est très floue. Et c’est flou parce qu’il y a un manque d’informations auquel vous devez remédier. J’ai du mal à croire que votre oncle a habité plusieurs années avec sa grand-mère, et habite encore la même maison que cette personne, et qu’il ignore néanmoins les informations suivantes :
- y avait-il oui ou non versement d’un loyer ?
- cette personne passe-t-elle plus de temps chez votre grand-mère ou chez sa sœur ? Ses centres d’intérêt (emploi éventuel, amis, famille, association qu’elle fréquente ou à laquelle elle adhère, ses loisirs, etc) sont-ils plutôt chez votre grand-mère ou chez sa sœur ? Du point de vue des impôts, ainsi que des éventuelles aides et prestations qu’elle touche (chômage, retraite, sécurité sociale, mutuelle, etc), cette personne est-elle domiciliée chez votre grand-mère ou chez sa sœur ? C’est à dire que les courriers des impôts, et des organismes qui lui versent de l’argent, arrivent-ils chez votre grand-mère ou chez sa sœur ? Tous ces éléments sont des indices pour déterminer sa résidence principale, son domicile.
- depuis combien de temps cette personne est-elle logée ici ?

Votre oncle habite sur place, connaît forcément cette personne depuis des années, est intéressé à ce que la situation se dénoue : à lui de bosser ! Nous n’avons pas de boule de cristal pour résoudre le flou des informations apportées. C’est bien à votre oncle et à vous de le faire.

Dernière modification par Bernard2K (14/01/2025 17h27)


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#3 14/01/2025 00h49

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Compliqué de vous conseiller car tout réside dans l’honnêteté de la personne et la transparence dont elle fait preuve (Cela fait bientôt un an que cette situation bancale existe…).

Le minimum serait qu’elle continue de verser le loyer qui était pratiqué. Le fait-elle?  Cette personne vous a-t-elle prouvé sa demande de logement social? Quelle est son taux d’occupation du bien ?

Entre les 3 héritiers, quelles sont les relations et qui a fait quoi vis a vis de cette personne? J’ai l’impression qu’elle profite d’un manque de fermeté des 3 héritiers pour occuper indûment le bien.

A qui appartiennent les meubles du logement ?


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