Bonjour, beaucoup d’agitation depuis lundi autour de la taxation spéciale des "superprofits" des sociétés concessionnaires d’autoroute.
Je vous invite à consulter un des 22 contrats de concessions autoroutières mis en ligne par le ministère chargé des Transports, par exemple celui-ci (un des plus simples) :
CCC ARCOUR
On y trouve l’article 32 ( c’est le même pour chaque concession, sauf erreur de ma part ) communément appelé "Clause de paysage fiscal" :
Article 32 - Impôts et taxes Tous les impôts et taxes établis ou à établir relatifs à la concession, y compris les impôts relatifs aux immeubles de la concession, sont acquittés par le concessionnaire. En cas de modification, de création ou de suppression, après l’entrée en vigueur du Contrat de concession, d’impôt, de taxe ou de redevance spécifiques aux sociétés concessionnaires d’autoroutes, les parties se rapprocheront, à la demande de l’une ou de l’autre, pour examiner si ces modification(s), création(s) ou suppression(s) sont de nature à substantiellement dégrader ou améliorer l’équilibre économique de la concession. Dans l’affirmative, les parties arrêtent, dans les meilleurs délais, les mesures, éventuellement tarifaires, à prendre en vue de permettre la continuité du service public dans des conditions financières non significativement détériorées ou améliorées
Il ne peut donc pas y avoir de taxe ou de redevance spécifique pour les sociétés d’autoroutes sans augmentation des tarifs ou allongement de la durée des concessions. Que ce soit à Bercy ou au ministère chargé des transports, c’est parfaitement connu (d’autant plus que ce sont eux qui signent les contrats !). Et ce n’était pas la peine de saisir le Conseil d’Etat sur une question aussi simple, sauf pathétique gesticulation populiste avant les départs en vacances.
Quand Bruno Le Maire annonce hier (le 20 juin) "Une taxation est possible mais cela ne peut être fait que si toutes les autres sociétés concessionnaires sont également taxées: les barrages hydroélectriques sont des concessions, l’aéroport de Paris est une concession" je traduis ses propos par "Voyez, braves gens, comme j’ai bien essayé de taxer les méchants concessionnaires autoroutiers, mais bon, c’est vraiment pas de la faute du Gouvernement, c’est le Conseil d’Etat qui nous dit que ce n’est pas possible".
Je ne suis plus salarié APRR depuis 2 ans. Je reste actionnaire Eiffage au travers de mon ancien PEG.