Faut-il s’intéresser à Figeac ?
La descente aux enfers continue et le cours est maintenant à son plus bas historique sous les 3€.
Après une introduction discrète sur Alternext à 9.20€ en 2013, l’action était à son PH (26.2€ le 03/12/2015) deux ans après et son transfert sur Euronext.
Ensuite le cours n’a pas cessé de baisser en 2016 (-12%), 2017 (-11%), 2018 (-42%), 2019 (-15%) et -68% depuis le début de l’année 2020, l’impact de la pandémie sur le secteur aéronautique n’ayant pas arrangé les choses.
L’introduction en Bourse en 2013 s’est effectuée principalement par une augmentation de capital de 14,5M€, le fondateur ne cédant des actions que pour 3 millions d’€ et conservant alors 94% du capital.
MAIS il y a eu ensuite:
- une nouvelle AK en 2015 (20M€, nouvelles actions émises à 18€, le PDG cède des actions pour 4 millions d’€)
- une grosse AK, inattendue en 2016 (86,2M€, nouvelles actions émises à 21,50€, le PDG cède des actions pour 10 millions d’€, il conserve encore plus de 75% du capital.
Cette dernière AK a commencé à casser le capital confiance de la Bourse, vache à lait du
financement de l’entreprise.
La progression du CA et des résultats, dans une moindre mesure, a été satisfaisante durant toutes ces années, à un bémol près, le free cash flow restait négatif, le coût des investissements pour soutenir la croissance restant supérieur au cash dégagé par l’exploitation.
L’activité de Figeac est fortement capitalistique.
Toutes les ficelles ont été utilisées pour réduire le BFR, affacturage, achat par les clients de la matière première (alu, titane, …) nécessaire, acomptes importants sur contrats, etc …
Malgré les promesses réitérées de son PDG fondateur de générer un free cash flow positif, la Société n’y est arrivée, dans les 10 dernières années, qu’une seule fois en 2018/2019.
75% du capital est encore entre les mains de son PDG fondateur, sans doute un remarquable vendeur, qui n’a absolument pas les moyens de faire face aux conséquences de l’écroulement du CA en 2020 et de l’EBITDA, du non respect à venir des covenants bancaires, etc…
Que peut-il maintenant se passer, à la suite d’une part des conséquences de la pandémie (complètement imprévisible) mais aussi de l’imprudence du PDG depuis plusieurs années (*) ?
- Une quatième AK ? et à quel prix, 2€ ? et qui souscrirait, une fois de plus ?
- une OPA par un des donneurs d’ordre (SAFRAN, Airbus, etc …) ?, à mon avis ils ont actuellement d’autres préoccupations,
- une reprise par un fond vautour, dans l’attente d’une revente après reprise du marché aéronautique en 2021/2022, pas impossible, le PDG ne gardant alors peut être qu’une minorité,
- une entrée de la BPI, mais toujours dans le cadre d’une vaste restructuration ?
Difficile de prévoir, les seuls autres actionnaires connus (pour un flottant de 25%) n’étant, selon les dernières informations disponibles, que quelques sicavs à moins de 1% chacune.
(*) A titre d’exemple, alors que la structure du bilan est manifestement fragile, la société a procédé en 2019 à 3,5M€ de rachats d’actions à environ 12€.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.