#1 16/04/2015 17h45
- parisien
- Membre (2010)
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Carpediem, et dans une moindre mesure d’autres sur ce forum, ne cessent de suggérer qu’on peut judicieusement réduire son ISF grâce au TEPA-PME (investissement au capital de petites sociétés, en direct ou via des holdings intermédiées ou des FIP ou des FCPI).
Je connais bien tout cela, pour l’avoir pratiqué tous les ans depuis 2008, et j’ai envie de répondre que c’est une vaste fumisterie, qui n’enrichit en général que les intermédiaires, c’est-à-dire les gestionnaires de ces holdings, FIP et FCPI, et dans une bien moindre mesure, les distributeurs comme le CGP qu’est Carpediem (même si je n’ai aucun doute sur son honnêteté intellectuelle).
Mes seules expériences extrêmement heureuses avec le TEPA-PME était quand j’investissais au capital d’une de mes sociétés, en 2008, 2009 et 2010. Là je savais que l’argent allait être utilisé dans l’intérêt de l’actionnaire que j’étais. Mais depuis l’automne 2010, ce n’est pas possible à cause notamment de la condition d’emploi de deux salariés minimum, mes sociétés ayant des associés, mais seulement un seul salarié depuis 2011 date à laquelle je commençais à préparer l’arrêt de mes activités professionnelles. Sans compter que ma principale société devenait excessivement surcapitalisée.
J’ai aussi investi dans des solutions intermédiées, avant 2010 (pour de petits montants) et après (pour des montants plus importants) et aussi - sans intermédiaires - en sociétés s’introduisant sur Alternext via des augmentations de capital.
Presque à chaque fois, j’ai été déçu, et pourtant je suis ou j’ai été un professionnel de la finance sachant faire des due diligences ou examiner d’un oeil critique un business plan.
Enfin, si on investit en direct et en minoritaire au capital d’un PME:
- on risque de souscrire à un prix surévalué (tout dépendra du rapport de forces entre les actionnaires majoritaires et le futur minoritaire - mais il est rarement en faveur de ce dernier)
- on a rarement la possibilité d’imposer un pacte d’actionnaires suffisamment protecteur pour le minoritaire que l’on est,
- et on ne sait pas quand et si on pourra sortir en vendant ses actions à un prix équitable, et pas à un prix très décoté (problématique de la liquidité à la sortie)
Un exemple Alternext pour illustrer: en S1 2014, pour défiscaliser une partie de mon ISF 2014, j’ai regardé toutes les sociétés s’introduisant alors sur Alternext par augmentation de capital. L’intérêt de ces sociétés, par rapport à des PME non cotées, est que l’énorme problème de la liquidité des titres, quand viendra le temps de sortir 5-6 ans plus tard, ne se pose pas par définition sur Alternext. Il suffira à ce moment-là de vendre en bourse, puisque la société est déjà cotée.
Après avoir éliminé celles non éligibles au dispositif TEPA-ISF, il restait alors de mémoire 5 IPO éligibles. J’avais investi dans 2 de ces 5, et je n’ai pas dû été trop mauvais, puisque aujourd’hui, ce sont celles qui affichent les moins-values les moins sévères. Mais la totalité des 5 sociétés sont en nette moins-value, alors que la bourse en général a fortement progressé depuis 12 mois.
Conclusion: les IPO sur Alternext de sociétés éligibles TEPA PME sont des attrape-nigauds . S’y introduisent des sociétés qui ne sont pas encore mûres pour la bourse, trop risquées, et surtout le prix d’introduction est grossièrement surévalué, sauf rare exception bien sûr. Parce qu’on est sûr d’attirer le gogo voulant réduire son ISF.
A tel point qu’en 2012 et probablement de nouveau en 2015, j’ai préféré envoyer de gros chèques au Trésor public au titre de l’ISF, plutôt que de défiscaliser
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