Je ne suis pas tout à fait d’accord avec Rodoplhe et d’autres ci-dessus.
Comme cela a été rappelé, une partie des frais de gestion (que ce soient ceux des sicav et FCP, d’un contrat d’assurance, etc.) sert à rémunérer les intermédiaires (courtier, agence bancaire, CGP, …) qui ont "conseillé" la vente de ces produits.
Certains ci-dessus affirment que c’est une bonne chose, car tout travail mérite salaire.
Je facture moi-même (dans un autre secteur de la finance) des prestations de conseil à des clients (des entreprises, pas des particuliers) et je serai le premier à refuser de travailler gratuitement.
Mais pour la vente de produits financiers, il n’est pas sain que la rémunération soit indirecte, sous forme de rétrocession de frais de gestion par une compagnie d’assurance ou une société de gestion.
Les intermédiaires doivent facturer des prestations au forfait ou à l’heure, directement à l’épargnant, comme les avocats, les experts comptables ou d’autres professionnels. Cela aura le mérite de la transparence et évitera beaucoup d’effets pervers.
Mais comme les intermédiaires refusent cette voie au prétexte que le client (l’épargnant) est contre, la seule solution est que la loi en France s’aligne à terme sur la loi britannique, qui interdirait les rétrocessions à compter de 2012.
Autre point évident: si tout travail mérite salaire, à l’inverse l’absence de travail à valeur ajoutée ne mérite pas de salaire. Autrement dit, un épargnant déjà averti et ayant de l’expérience (et prêt à signer une décharge de responsabilité) devrait pouvoir souscrire à des produits d’épargne, en bénéficiant lui-même de la rétrocession que touchent les intermédiaires, puisqu’ici il n’y a pas eu d’intermédiaire. Au lieu de cela, si on appelle directement la société de gestion en disant qu’on veut souscrire sans passer par un intermédiaire, elle refusera ou gardera de toute manière pour elle-même et non pour l’épargnant la rétrocession qu’elle aurait versée aux tiers.
Tant que ce système perdura, on restera dans une situation anormale. Et ce sera une raison de plus pour investir en direct (si on a un minimum de compétences financières), ou en trackers (si on ne les a pas) plutôt que dans des produits à 1%, 2%, 3% par an (voire bien davantage) en frais de gestion.