Mon opinion de "professionnel de la profession" depuis près de 20 ans.
Sur cette durée les choses ont considérablement changées et contrairement à l’opinion générale et celle d’@EricB les arts plastiques sont aujourd’hui extrêmement peu subventionnés et sont dépendant dans l’immense majorité des cas du marché privé.
En effet, si d’autres expressions tels que musique, cinéma ou théâtre sont en grande partie financés directement ou indirectement par des fonds publics, cela fait longtemps que ce n’est plus le cas pour les arts plastiques dont le ministère de la culture a décentralisé les budgets, déjà historiquement les plus faibles… sur le terrain décentraliser à signifié passer sans compensation les budgets aux collectivités territoriales, régions, départements, villes qui au fil du temps ont raboté à chaque budget celui-ci, pour devenir aujourd’hui souvent absent (financement uniquement des frais de structure).
Un observateur attentif pourra vérifier que la plupart des musées d’art plastique aujourd’hui seraient des coquilles vides sans l’aide financière des professionnels privés qui parient sur leurs artistes (galeristes, investisseurs, collectionneurs…) et des artistes qui font tout gratuitement pensant, souvent naïvement, que cela va leur permettre d’exister.
Concrètement, un artiste débutant présentant un ensemble d’œuvres construit et cohérent pouvait louer une exposition aux musées il y a 15 ou 20 ans, il y a 10 ans exposer gratuitement était souvent la seule possibilité, aujourd’hui, bien souvent, l’exposant doit apporter un financement au musée.
Il existe en effet quelques exceptions comme les FRAC que vous citez, même si leurs moyens n’ont rien à voir avec ceux d’il y a quelques années. Il s’agit bien d’une exception exactement comme celle du marché réellement concerné par la déduction fiscale de l’ISF : très peu d’artistes, déjà très connus et n’ayant besoin ni d’une aide fiscale, ni d’une aide en terme de notoriété (quand ils sont encore vivants )
Les investisseurs sur ce marché sont essentiellement des investisseurs sans motivation particulière pour les arts et recherchent une diversification de leurs placements, l’espoir d’un placement exceptionnellement performant ou encore l’acquisition d’un objet leur donnant prestige. Autant de considérations qui ne devraient être émoussées qu’à la marge par l’existence ou non d’un avantage fiscal…