Faith a écrit :
Pardon pour ce commentaire qui risque d’aller rapidement au débat (non, en fait, ça me plait bien comme perspective !)
Allons donc au débat, et avec plaisir !
D’abord je rallonge ma réponse : je ne pratique pas la marge d’une part parce que ça ne me semble pas pertinent, d’autre part parce que je ne m’y suis jamais intéressé ; je n’ai pas "envisagé puis éliminé" j’ai simplement "pas envisagé".
Cela étant dit, votre réponse m’a motivé à regarder un peu comment ça fonctionne, et ça doit à peu près correspondre à l’intuition que j’en aurais eu. La principale inconnue pour moi, qui n’ai jamais regardé, c’est le taux que prennent les courtiers pour contribuer à l’installation du levier. J’ai mis un peu de temps à fouiller sur Google, j’ai fini par trouver sur le site d’IB une page ("intérêts facturés à la clientèle sur les prêts sur marge") qui, si je la comprends bien, m’indique que le taux est de 1,5 % pour un levier en euros du niveau qu’on prend en débutant (pour moins de 100 kE). Merci de me réorienter si je n’ai pas bien compris et si les ordres de grandeur sont violemment erronés.
La remarque qui s’impose ensuite, c’est que je ne place évidemment pas à 100 % actions, ayant raisonnablement compris qu’il faut di-ver-si-fier, et en faisant impasse sur l’immobilier hors résidence -peu compatible avec la paresse- j’ai tout plein de liquidités placées en fonds euros. Si je veux faire quelque chose d’équivalent à de l’appel de marge, je peux tout simplement déplacer quelques dizaines de milliers d’euros de mes fonds euros à des placements en actions. Les fonds euros me rapportaient des taux de l’ordre de 2,9 % avant prélèvements sociaux, soit si on compte ceux-ci ainsi qu’un 5 % à la louche de provisions IR, ils me rapportaient dans les 2,3 % à la louche. Comme leur rapport diminue doucement et sûrement, disons 1,9 % net d’impôts actuellement.
La solution d’emprunter à un courtier doit être mise en parallèle avec celle qui consiste tout simplement à renégocier avec moi-même les montants que je place en fonds euros par rapport à ceux que je place en actions : je peux emprunter 100 kE au courtier à 1,5 % ou les retirer de mon fonds en euros et perdre les 1,9 % que celui-ci me rapporte. La solution via la marge me ferait donc gagner 0,4 % sur la base des taux actuels, et en négligeant divers frottements.
Dans la mesure où cette alternative existe, ce serait bien ça le rapport qu’aurait la découverte de la culture de la marge - ça correspond à votre proposition d’aller dans de "très bons restaurants" sauf que votre Delta me semble très surévalué.
Après, ça nécessite de réfléchir plus sérieusement -ça va contre le côté "paresseux" de l’investissement, même si ce type de réflexion m’amuse, voir la longueur de cette réponse. Il faut peser les diverses péripéties envisageables : comment évolue ce Delta dans le temps (n’est-il pas atypiquement bas actuellement ?), quelles sont les incidences fiscales, et sans doute d’autres auxquels je ne pense pas spontanément.
Bref je vous concède que ça ne serait pas irrationnel d’envisager, et n’envisage toujours pas sérieusement (preuve, encore une fois, que l’agent économique est beaucoup moins rationnel que la théorie classique ne le postule).