Succession : comment bien préparer et expliquer sa transmission patrimoniale ?

Bonjour,

Malgré mon peu d’intérêt pour la vie des "people", actuellement, il est difficile d’échapper dans les médias, quel-qu’ils soient, à la saga de la succession de Johnny Hallyday.

D’un certain côté, cela me conforte dans le fait qu’il n’y a pas que l’argent dans la vie. Mais, aussi, de l’importance de préparer sa succession et de l’expliquer à ses héritiers, avant notre dernier souffle. D’une part pour éviter ces tristes déchirements et, d’autre part, répondre aux questions légitimes que peuvent se poser les survivants.

Qu’avons nous dans ce feuilleton médiatique? Un défunt riche (en tous cas on le suppose), mais quel que soit notre "richesse", nous sommes tous concernés. Une famille recomposée (des enfants de lits différents et plusieurs mariages ou unions, comme pour de plus en plus de français). Des investissements et lieux de vie dans différents pays (plusieurs rentiers ou aspirants rentiers que nous sommes pouvons être amenés à acheter et vivre à l’étranger). Des lois successorales qui en découlent pouvant être plus ou moins protectrices et coûteuses fiscalement pour les héritiers. Des rancœurs et jalousies familiales qui explosent au grand jour, une fois le "pilier" de la famille décédé, exacerbées par des incompréhensions sur les dispositions testamentaires du défunt (comme dans la majorité des successions).

Bref, un feuilleton avec des riches et célèbres, mais qui pourrait nous concerner en tant qu’anonymes investisseurs heureux. et, par conséquent à réfléchir pour en tirer des enseignements et éviter ce genre de situation.

Selon moi, la vie étant pleine d’incertitudes, il n’est jamais trop tôt pour préparer sa succession, sans pour autant se déposséder, ou se fragiliser financièrement, par le biais de donations avec démembrement ou pas, selon les cas. A travers une structure juridique ou en direct, plus tôt on aura anticipé, plus importantes selon les économies réalisées sur les frais de succession. De plus, en préparant cette transmission de son vivant, on peut expliquer ses choix à ses héritiers, répondre aux questions qu’ils pourraient se poser, les associer à la gestion des biens et tenter de maintenir une unité familiale après notre décès. Il serait tout de même navrant, qu’en ayant investi pour, entre autres, le transmettre à nos enfants et conjoints, que le fruit d’une vie de travail et sacrifices, se transforme en pomme de discorde.

Dans le cas présent, sans préjuger de l’issue de la procédure judiciaire, il est instructif de comparer les systèmes successoraux de deux pays totalement différents. Les USA où l’on peut léguer comme l’on veut et à qui l’on veut, par rapport au système français qui laisse moins de latitude dans la répartition de la succession. Pour la famille Hallyday, de ce que j’ai cru comprendre, tout dépendra de dernier lieu de résidence officiellement établi, du défunt et de là où il passait l’essentiel de ses dernières années et de la localisation de ses investissements. Bien qu’il y ait un précédent avec la succession du musicien Michel Jarre, il sera intéressant de voir les critères retenus par la justice pour fixer son dernier lieu de résidence. Pour ceux qui envisagent de vivre à l’étranger, cela pourrait avoir une incidence sur leurs choix successoraux et les droits de leurs héritiers.

Mots-clés : donation, familles recomposées, hallyday, héritage, succession