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1    #1 27/12/2011 13h48

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chers forumeurs,

je pose cette question car j’ai l’impression que ce forum n’existe que par la béante solitude de nous tous, individuellement avides de conseils en tous genres et ne sachant pas trop vers qui se tourner :

SI !  merci à l’Investisseur Heureux d’être la bouée de sauvetage…

Ce qui me frappe, c’est que la famille (parents, conjoint, proches) est rarement citée dans nos échanges, cela prouverait que, s’agissant de Bourse ou de gestion de patrimoine, les conversations/conseils sont rarement familiaux ?

Ou que cette cellule familiale n’existe plus ou est distendue,  individualisme ? 

C’est l’une des particularités d’internet que de brasser ainsi tant de thèmes de discussion hors cadre familial, comme des anonymes !


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1    #2 27/12/2011 14h35

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Hello,

Je me reconnais dans votre description, de mon coté, lorsque j’ai fait part à mes parents de mes projets d’investissement, ils m’ont tous dit que ce n’était pas possible, que je rêvais, et ma parole était très souvent remise en cause.

Le conseil le moins pessimiste reçu, d’une tante, a été "attends…" (que ta femme travaille, que tu sois fixé…). Je l’ai entendu comme "c’est possible".

En ce qui concerne la bourse, les conversations sont inexistantes, et pour cause, lorsque l’on en parle, et que l’on connait un petit peu plus que son interlocuteur, celui ci pense systématiquement, dans mon cas, que je suis riche !

C’est frappant; ils pensent tous au trader en Lamborghini!

En rendez vous avec ma conseillère bancaire, je lui dit "il n’y a pas de tendance", elle me répond "mais vous avez du profiter des variations!"

Et ce n’est pas la seule qui me l’a dit! Les gens ne connaissent pas le buy and hold!

En ce qui concerne la cellule familiale distendue, je ne pense pas qu’elle soit la cause de ce malaise que la plupart des personnes ont avec l’argent.

Cependant, on ne peut pas nier une concurrence que les uns vivent avec leurs pairs (lié peut être à la comparaison que doivent se faire les parents de leurs enfants) qui pourrait pousser soit à garder pour sois le bon plan, ou à ne pas oser demander à celui (ou ceux) qui semble(nt) se démarquer.

Il est sur qu’internet a le mérite de rassembler les gens qui se ressemble, et IH a le mérite de les faire rester, sinon, nous serions tous sur boursorama!

Merci de même à IH pour son travail et sa dévotion.

Bye!


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1    #3 27/12/2011 15h35

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Job a écrit :

Ce qui me frappe, c’est que la famille (parents, conjoint, proches) est rarement citée dans nos échanges, cela prouverait que, s’agissant de Bourse ou de gestion de patrimoine, les conversations/conseils sont rarement familiaux ?

Ou que cette cellule familiale n’existe plus ou est distendue,  individualisme ? 

C’est l’une des particularités d’internet que de brasser ainsi tant de thèmes de discussion hors cadre familial, comme des anonymes !

Vous avez lancé un sujet intéressant , je pense qu’il y a dans la culture de chaque famille des valeurs différentes.

Pour situer les choses j’ai 45 ans.
Nos grands parents et parents avaient une culture de la réussite par le travail et non forcement par l’investissement.
L’investissement se faisait en bon père de famille dans des portefeuilles boursiers à long terme , dans des bons du trésor , dans la résidence de la famille.

Aujourd’hui on les choses vont plus vite , on veux tout faire tout avoir " sans trop travailler" , nous sommes des consommateurs pressés sans moyens suffisant.
A l’issue de ce constat , on envisage des méthodes pour s’enrichir en plus de son travail en voyant bien que les acquis sociaux ( retraite , santé etc ….) vont en diminuant.

Ce choc culturel entre deux générations , la première de nos parents qui ont connus la croissance , le pouvoir d’achat , les augmentations et les retraites aujourd’hui et notre génération et elle  de nos enfants appréhendent bien une problématique de futur pour conserver son pouvoir d’achat qui sera raboté lors d’une hypothétique retraite.

Ce choc culturel fait que les conseils et la vision des choses de nos parents n’est pas la même avec la notre qu’entre les autres générations précédentes qui se comprenaient sur ce sujet.

Pour parler du sujet avec ses parents si ils ne sont pas au fait des investissements boursiers , immobiliers ou autres , je pense qu’il faut déjà avancer , découvrir , comprendre ,  "faire ses preuves" ensuite retourner vers eux avec des explications et des chiffres.

Si votre démarche est de les impliquer financièrement  , il faut pouvoir les rassurer par des preuves tangibles qui vous grandiront auprès d’eux.

Si il s’agit juste de discuter du sujet cela ne sera pas possible car la différence de culture générationnelle fera que le sujet ne sera pas appréhendé par vos parents et en fonction de leur caractère pourra faire tourner la discussion au vinaigre.

Si vous n’arrivez pas avec les investissements , essayez de leur parler SMS ou MMS cela fera passer les investissements pour plus simple ensuite……

Philippe


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#4 28/12/2011 02h21

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merci pour la réponse philippe30; il faut etre vraiment ouvert pour toujours vivre en phase avec son temps, sinon, nous devrons  toujours vivre un choc générationnel. As tu toi même des enfants?

Je serais curieux de savoir, auprès des autres membres du forum directement impliqués dans des opérations avec leur parents, notamment les plus jeunes, comment se sont présentés les occasions, est ce que l’initiative vient d’eux?

Certains membres ont ils reçu une formation familiale pour les aider? Ont ils essayer de suivre l’exemple? Ont il été forcé à le faire?

Et les parents eux même, avez vous un plan pour éduquer vos enfants financièrement? Pensez vous que l’on peut réussir avec les recettes d’hier? Ressentez vous de l’incompréhension?

Merci et au plaisir de vous lire.


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#5 28/12/2011 09h35

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je crois que tout dépend de la situation professionnelle et du milieu social.

Je ne saurais trop conseiller à tous de discuter en famille, premier cercle de discussion de tout un chacun !

Le frère de mon père était banquier, et nous parlions assez librement en famille de stratégie financière boursière, sans être pointu mais conseils "père de famille".

Je détiens en famille des parts de SCI correspondant à d’anciens locaux industriels transformés (jackpot) en bureaux dans les années 50; là-aussi matière à discussions familiales

Mon beau-père détient un portefeuille d’actions foncières depuis les années 60 (et s’est goinfré de dividendes pendant plus de 40 ans…)  c’est aussi avec lui que j’ai beaucoup discuté sur la Bourse, et qui a attiré mon attention sur les foncières.

Mon banquier, par ailleurs, est un bon ami depuis les années de lycée !

Ensuite, les questions d’héritage sont autant d’opportunités pour apprendre en famille… sur le tas !


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#6 28/12/2011 09h43

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INTJ

Sujet très intéressant et qui me parle beaucoup.

La culture financière et patrimoniale ne fait pas du tout partie de mon éducation. Malgré que mes parents aient des revenus corrects du fait de leur emploi au Luxembourg (entre 2.500 et 4.000 euros nets), ils n’ont jamais mené de réflexion sur la possibilité de profiter de ces revenus pour booster leur patrimoine. Même histoire pour le père de mon mari, navigateur dans l’armée de l’air, qui a tellement fait n’importe quoi au cours de sa vie, qu’ils se retrouve à 60 ans avec un studio d’une valeur d’à peine plus de 100.000 euros et 5.000 euros d’économie.

Mon intérêt pour la gestion patrimoniale n’est donc pas innée, bien au contraire. C’est suite à une prise de conscience lors d’un placement foireux, recommandé par mon commercial banquier, que j’ai cherché le moyen d’améliorer mon sort et de faire fructifier le peu d’argent que j’avais.

Je cherche constamment à améliorer mes connaissances, notamment boursières, dont beaucoup de choses me semblent encore obscures.

Je suis à la recherche des meilleurs placements, tout en restant très prudente et en conservant la règle d’or de la diversification.

Mais je me sens bien seule. Quand je commence à parler placements avec ma mère (qui est mon point de refuge naturel et normal pour tout ce qui me fait douter), j’ai l’impression d’être une bête curieuse ou, pire, j’ai l’impression d’avoir le nez crochu à m’intéresser ou à discuter placements ou patrimoines.

Mon mari ne s’intéresse tout simplement pas du tout au sujet, ne connait même pas ses placements ou identifiants de connexion au simple compte courant (oui, je sais !). Et ce n’est pas faute d’avoir tenté de le responsabiliser. En gros, il est simplement intéressé par le fonctionnement de sa CB et dépenser son salaire.

Lorsqu’est venu le temps de faire notre placement immobilier SCPI Immorente/Rivoli Patrimoine, j’ai littéralement dû le traîner à la banque en subissant sa mauvaise humeur de lui faire perdre son temps (!).

Bref, autant vous dire que je me sens souvent trèèès seule, et que j’essaye de faire du mieux malgré toutes ces tares, là où j’aurais besoin d’alliance.

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1    #7 28/12/2011 09h50

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Dendy a écrit :

Certains membres ont ils reçu une formation familiale pour les aider?

Ouep. J’ai vite compris que pour investir intelligemment je devais faire exactement l’inverse de ce que ma mère conseillait.

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#8 02/01/2012 15h25

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Job a écrit :

Ce qui me frappe, c’est que la famille (parents, conjoint, proches) est rarement citée dans nos échanges, cela prouverait que, s’agissant de Bourse ou de gestion de patrimoine, les conversations/conseils sont rarement familiaux ?

Mes parents ont beaucoup épargner sur des placements sécurisés (livrets principalement).
Mon père avait un peu d’action en bourse, mais sans s’en cacher n’a pas été très satisfait des rendements des actions et à finir par revendre au fur et à mesure.

Il sait que j’ai des actions, il sais pourquoi et ça nous conviens.
Ensuite effectivement avec la belle famille j’ai déjà eut l’impression que de s’intéresser à ses finances fait de vous forcément un riche vicieux et mesquins.

Ensuite, je pense qu’une grosse partie de la différence de perception entre parents et enfants est que nous n’avons pas du tout les même horizons de placement, et cela change absolument tout quand à la gestion d’un patrimoine.
Et en vieillissant, on a tendance à oublier comment c’était plus jeune.

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#9 03/06/2015 08h16

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Warning / Déterrage / Warning

Bonjour,
C’est un fait que l’éducation financière ne se faisant pas à l’école (j’ai du attendre ma sixième année d’étude post bac pour parler de comptabilité et de finance), elle devrait se faire au foyer familial. Cela étant, il faut :
- Qu’au moins un des deux parents ait reçu une telle éducation lui-même et qu’il ait su quoi en faire
- Que l’autre parent ne s’offusque pas lorsque l’on souhaite parler d’argent
- Que les enfants soient intéressés par le sujet (nombre d’ado ne parle argent avec leur parent que pour demander de l’argent de poche de nos jours)

C’est un fait aussi que par chez moi, moins on parle d’argent mieux on se porte (puisque quand on parle d’argent c’est pour dire qu’on en a plus…)

Bien à vous,


Bien à vous, Dooffy

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#10 08/08/2015 12h07

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Bonjour à tous, je n’ai pas trouvé de sujet dédié mais cette file devrait convenir.

J’aimerais connaître, pour ceux qui ont des enfants ou qui ont réfléchi au sujet, quelles sont les "leçons" en matière financière qu’il vous paraît souhaitable de transmettre à ses propres enfants?
Appliquez-vous des petites règles avec vos enfants pour les éduquer à l’argent? (rapport à l’argent de poche…)

Je lis souvent "leur apprendre la valeur du travail" ou "la valeur de l’argent", oui, mais concrètement.

Quelques suggestions, à appliquer selon l’age:

- loisirs simples et peu dispendieux (voire gratuits et autant que possible en lien avec la nature). Globalement il s’agit d’attacher la notion de plaisir à autre chose que la dépense d’argent.
- acheter  des biens de consommation à longue durée de vie plutôt que low-cost ou design car c’est souvent plus rentable au final
- jobs d’été pour l’argent de poche pour comprendre que gagner de l’argent nécessite un effort.

Puis les principes théoriques les plus importants à enseigner (intérêts composés, effet de levier de l’emprunt, coût d’opportunité, acheter ou louer, réduction de la fiscalité…).

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3    #11 08/08/2015 17h27

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Bonjour,

Merci pour ce sujet intéressant.

Nor, les sections "Famille proche" et "Transmission de valeurs" peuvent donner quelques idées.

Famille proche

L’éducation et l’épanouissement de leurs enfants était pour mes parents leur objectif familial principal:
* Education/réussite scolaire comme objectif principal (dans l’optique de nous faire accéder à des métiers intéressants et rémunérateurs, que nous pourrions choisir) avec tout ce qui va avec: pas de limite aux dépenses éducatives; choix de bonnes écoles; information proactive sur les filières intéressantes; suivi des enfants; un des conjoints ayant le temps de s’occuper sérieusement des enfants (choix d’arrêter son activité professionnelle); séjours linguistiques; etc… L’objectif était que nous puissions devenir autonomes et responsables.
* Transmission de valeurs: compétition, travail, intégrité, logique, efforts, etc…
* Vivre (très) en-dessous de ses moyens par l’exemple: différentiel important entre revenus et dépenses
* Comptes pour chaque enfant, que nous devions gérer pour nos dépenses.
* Cette éducation avait également ses limites, par exemple:
   - L’emprunt était considéré comme une notion intrinsèquement négative car faisant perdre de l’argent: voir https://www.investisseurs-heureux.fr/t5049, ce qui me semble dommage (inflation / immobilier à crédit)
   - La création d’entreprise était vue de manière négative car trop risquée.
   - Pas de transfert de connaissances sur la manière de gérer des actions ou un investissement immobilier, qui auraient pu être utiles (mais peut-être n’étions-nous pas suffisamment réceptifs ?).
   - Pas d’apprentissage de la dissociation entre le temps passé à une activité et le gain correspondant.
   - Vision trop franco-française (de la formation, des opportunités professionnelles, etc…).
   - Etc…
* L’argent épargné était vu comme une sécurité en cas d’accident de la vie.
* Mon père investissait (et investit toujours) son épargne en actions.
* Vue décalée et critique sur la société de consommation, le crédit, les besoins plus importants que les ressources, le principe d’achat procurant un plaisir immédiat, etc…
* Faire soi-même plutôt que déléguer (pas nécessairement d’ailleurs toujours une bonne approche).
* Informations sur le patrimoine familial après que nous ayons atteint l’autonomie financière.

Dans ma famille proche (parents, frères, sœurs et conjoints), comme tout le monde a une situation financière globalement équivalente et qu’il y a peu de risques de difficultés financières, il n’y a pas de problème à en discuter librement et ouvertement, y compris rémunération, investissements et niveau de dépense. Je pense que la situation va néanmoins évoluer vers une ouverture moins grande, en fonction du parcours de nos enfants ou en cas de forte accentuation des différences.

Jusque-là, nous n’avons pas fait d’investissements en commun mais cette option n’est pas exclue. Il est par exemple possible que je crée un "fond actions" (probablement sous la forme d’une SPF) que je gère avec rémunération du gérant au résultat.

La personne la plus proche de moi sur ces sujets est mon père qui, d’ailleurs, s’inspire maintenant fortement de mes idées d’investissement en actions ou de celles de mon frère depuis une dizaine d’années environ.

Famille plus large

Avec la famille plus large (oncles, tantes, cousins et cousines), comme les situations des uns et des autres sont assez hétérogènes, par respect, nous préférons ne pas aborder les sujets argent/travail/rémunération/patrimoine/investissements car ce serait souvent simplement déplacé. Il nous arrive avec l’un ou l’autre de discuter de ces sujets, lorsqu’ils les abordent, mais alors sans citer aucun chiffre qui pourrait donner un indice sur notre patrimoine et simplement dans l’optique de partager des idées.

Je trouve que la difficulté est vraiment là: comment aborder ce type de sujet sans que cela ne soit déplacé ou condescendant ? De mon point de vue, si l’objectif est d’échanger et de partager en vue d’améliorer les connaissances, cela me semble constructif. Le fait de comparer les patrimoines de chacun au sein d’une famille, lorsqu’ils sont fortement hétérogènes, me semble avoir peu d’intérêt avec un risque de créer des tensions ou de la jalousie.

Amis

Nous sommes assez ouverts avec nos amis, quant à notre situation, avec ceux qui ont une situation proche de la nôtre (ou pourraient en avoir une proche s’ils le souhaitaient). L’idée est surtout d’ouvrir certains à des possibilités ou à des options auxquels ils n’auraient peut-être pas pensé, afin qu’ils puissent les utiliser s’ils le souhaitent.

Belle-famille

Avec mes beaux-parents, il n’est pas possible de discuter investissement/argent/bourse/rémunération. Les marchés financiers et l’investissement immobilier sont tout simplement considérés comme le moyen le plus sûr de se ruiner. Ils assimilent la possibilité de perdre à la réalité de la perte, sans considérer l’espérance mathématique… De mon côté, je sais qu’il existe des manières pertinentes de s’exposer au risque et ne rien risquer en plaçant son argent sur un livret me semble en réalité très risqué (inflation, coût d’opportunité, etc…) et l’achat d’une résidence principale ne me semble pas toujours judicieux, d’un point de vue strictement financier: https://www.investisseurs-heureux.fr/t4975.

Ce qui est cocasse, dans la situation, c’est que j’ai l’impression que mes beaux parents s’imaginent que nous n’avons pas d’épargne, que nous dépensons tous nos revenus comme je suis le seul à avoir une activité professionnelle au sein de mon foyer et que si nous n’achetons pas notre résidence principale, c’est que nous n’en avons pas les moyens… De ce fait, ils me parlent parfois de manière condescendante alors que le patrimoine net de mon foyer est plusieurs fois supérieur au leur et que mon niveau de connaissances financières est objectivement sans rapport. Je pourrais les éclairer à ce sujet, mais cela ne ferait que creuser la fossé de l’incompréhension, à mon avis.

Le jour où je quitterai mon activité professionnelle actuelle pour développer des projets personnels (dont la plupart seront probablement non rémunérateurs), je pense qu’il va encore y avoir des malentendus.

Si mon père commettait la maladresse de dire à mes beaux-parents qu’il est content que nous nous en sortions bien et que nous gérons bien nos affaires, pourrait s’en suivre un quiproquo assez intéressant.

Heureusement, il y a multitude de sujets de discussion plus consensuels.

Enfants

Côté argent, ses notions sont assez basiques mais il commence à économiser (200 euros pour l’instant): son niveau de dépense est à ce stade inférieur à son niveau d’épargne. Il est également généreux et mignon. Il nous a par exemple dit, l’autre jour, très sérieux: "Maman, papa, si vous n’avez pas assez d’argent, je veux bien partager mon argent avec vous !".

La priorité familiale numéro un actuelle est l’éducation (bien sûr non uniquement financièrement) et l’épanouissement de notre garçon.

Transmission de valeurs

Argent

J’essaie de communiquer à mon garçon, en début de primaire, le plaisir des nombres et du calcul, de manière ludique. Nous faisons par exemple des combats de nombres: celui qui attaque propose un calcul et celui qui se défend ne parvient à se protéger que s’il trouve le résultat du calcul). Cela semble bien fonctionner: quel plaisir d’additionner et de multiplier ! L’une de ses institutrices a marqué un jour dans son cahier: "T u es une superstar des maths !". Elle a trouvé la corde sensible de son père…
Mettre l’enfant en contact avec l’argent. Veiller à ce qu’il assimile le concept d’épargne supérieure à la dépense donc d’économie: quand on reçoit de l’argent, on peut en dépenser une partie mais il faut conserver le reste sinon on n’a plus rien.
L’ouverture d’un compte dématérialisé me semble être une deuxième étape permettant par exemple de lui montrer le fonctionnement des intérêts.
Je le soumets parfois à des dilemmes d’investisseur: par exemple, préfère-t’il un gâteau maintenant ou deux gâteaux dans une heure.
Quand il souhaite acheter un objet, les parents peuvent lui montrer qu’un objet ayant la même valeur a plusieurs prix: le prix du neuf différent entre différents magasins (magasin physique, Internet, etc…); le prix de l’occasion en achetant sur un site de petites annonces, par exemple.
Lui demander son opinion sur le prix des choses: d’abord des choses simples, puis salaire horaire, prix d’une maison, prix d’une voiture (neuve, d’occasion, …), etc…
Ne pas lui faire de cadeaux financiers importants sans contrepartie substantielle avant qu’il ait prouvé qu’il pouvait être autonome financièrement.

Travail/Effort

Mettre l’accent sur la formation: lui dire que s’il réussit très bien à l’école, il pourra choisir un métier qui lui plaît et qui lui permettra d’en vivre mais qu’il faut travailler, pour cela. Lui dire que le plus important est d’avoir des bons résultats à l’école (message à adapter en fonction des capacités de l’enfant, bien sûr…). Soutenir l’autorité de ses institutrices, par exemple en lui disant qu’il faut faire ce qu’elles lui demandent et que si elles ne sont pas contentes de son travail, nous ne le serons pas non plus. Ne pas relativiser les commentaires éventuellement négatifs de ses institutrices: aller au contraire dans le même sens pour être cohérent.
Apprentissage du piano pour développer la concentration, la sensibilité et l’esthétique, mettre en lien effort et résultat. La pratique d’un instrument nécessite un travail important (et un investissement temps conséquent pour les parents, également ).
Marche en montagne: effort de la marche mêlé au plaisir de découvrir de beaux paysages (le résultat).
Conditionner certains cadeaux à l’obtention de résultats.
L’aider à réaliser un projet de création d’entreprise.

Actions

Secret millionnaires club (en Anglais): Secret Millionaires Club with Warren Buffett | Home
Jouer à des jeux de société (de réflexion) pour lui transmettre, de manière ludique, les valeurs de compétition, d’optimisation, de plaisir, d’atteindre un objectif, de divergence prix et valeur, de résultat (mesurable): Immobilier

Lui confier la gestion d’un appartement et lui donner le résultat net.
Lui donner un studio après recherche et rénovation, s’il réussit à atteindre un certain niveau de rentabilité.
Ces points ne doivent cependant pas constituer un frein à sa mobilité (scolaire et professionnelle).

Cordialement,

Vauban

Dernière modification par vauban (09/08/2015 15h43)


"Price is what you pay. Value is what you get.", Warren Buffett

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1    #12 09/08/2015 08h49

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INTJ

Bonjour

Nor, vous devriez regader du côté de ce sujet où la transmission de valeurs et l’enseignement  aux enfants a été abordée sou l’angle de la donation:
Patrimoine important : que faire de son argent ? Donation ?

Sujet intéressant et auquel chaque contexte familial doit apporter des réponses différentes.

Pour ma part:

FAMILLE PROCHE: Une culture "historique" de la finance, un grand père qui a vendu sa boîte à 50 ans pour se consacrer ensuite uniquement à la bourse ET à des opérations de promotion immobilière. La bourse fait donc partie de l’arsenal familial sur le thème "bon père de famille", je ne crois pas avoir jamais entendu parler d’investissement sur des sociétés cotant à l’étranger, et encore moins l’usage de produits dérivés. Sur ce point je rejoins entièrement Vauban et le saut générationnel qu’il mentionne.
Ma famille peut passer des repas entier à parler placements. C’est à la fois intéressant, et parfois un peu too much.


BELLE FAMILLE
: Impossible. Même pas qu’ils y soient fermés, l’investissement n’a tout simplement pas été une option pour ma belle famille qui a consacré tous ses efforts et tous ses moyens à l’éducation de leur fille, l’achat d’une maison, et l’envoi de fonds dans leur pays d’origine. Je les considère avec un profond respect, et suis impressionné de ce qu’ils ont acquis avec 30 ans de smics "acharnés", mais les fenêtres de l’investissement ne seront ouvertes que pour leur descendants, grâce aux fondements que eux ont bâti.

AMIS: Quasiment jamais. On voit bien à quel point l’argent reste un tabou dans notre pays. Notamment dans mon milieu de médecins, où une frange non négligeable veut toujours paraître plus désintéressée. Ceux qui emplissent leur livret A à la banque postale le clament bien haut, mais je n’ai jamais entendu parler de bourse un collègue.
Néanmoins quelques excellents amis non médecins qui ont un intérêt affiché pour l’investissement et avec qui l’on peut discuter librement.

Celà me conduit à une autre question qui prolonge celle de la discussion boursière en famille: Quid des CONSEILS boursiers?
Je veux dire que si il me parait naturel de délivrer à mes enfants, à mon épouse ou à mes proches, de bons conseils élémentaires et généralistes (des lectures, un courtier, une méthodologie, ainsi que quelques maximes éculées à Wall street, les débutants sont très souvent demandeurs de conseils plus concrets: Quoi acheter et quoi vendre.
Moi qui adore expliquer, débattre, faire des schémas pédagogiques,  je dois dire que je refuse de répondre à ce genre de question. D’abord parceque je suis moi même en formation, bien que je sois nettement plus avancé que beaucoup de gens autour de moi. Mais même lorsque je me considèrerait comme plus expérimenté, je ne crois pas que je conseillerai mes proches. Mon grand père d’ailleurs (celui qui était riche à la bourse) n’a jamais voulu me dispenser le moindre conseil. Et je le comprends, même si celà me faisait enrager. Compte tenu des risques inhérents à la bourse, je crois que cacun doit prendre lui même ses responsabilités lorsqu’il achète ou vend.

Mais celà n’est pas toujours bien percu par ma très proche famille. Êtes vous confrontés aux mêmes dilemmes?


L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître (A. Dumas )

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1    #13 09/08/2015 14h46

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nor,

J’avais un peu réfléchi à la question. Comme sources d’inspirations, je peux vous conseiller en particulier :

- Ce court résumé que j’avais repris/traduit du chapitre concernant cet aspect dans The Millionaire Next Door.

1. Ne dites jamais aux enfants que vous êtes riche.
2. Quelle que soit votre richesse, enseignez leur discipline et frugalité.
3. Si vous êtes vraiment riche, assurez vous que vos enfants n’en prennent pas la vraie mesure avant qu’ils soient matures ou mieux qu’ils aient choisi leur voie et débuté leur 1er métier.
4. Evitez de détailler ce que chaque enfant ou petit-enfant recevra comme héritage.
5. Ne vous servez jamais de l’argent ou de cadeaux importants comme stratégie de négociation.
6. Laissez vos enfants adultes mener leur propre vie, demandez leur la permission avant de leur donner des conseils.
7. N’essayez pas d’entrer en compétition avec vos enfants au sujet de l’argent accumulé.
8. Mettez en relief leurs réussites, l’important c’est qu’ils soient bons dans leur domaine de prédilection.

- Le livre Smart Money, Smart Kids, qui traite du sujet (si vous lisez l’anglais)

- Les dessins animés où  Buffett se met en scène. Cela devrait vous donner plein d’idées pour les initier simplement à des notions financières et entrepreneuriales : par exemple, l’importance de l’emplacement dans le retail avec le marchand de glaces du coin de la rue etc.

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#14 10/08/2015 10h58

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@nor, ce qui m’a été très utile jusqu’à ce jour, en particulier dans le domaine investissement :
- La maitrise du calcul mental.
Je suis plutôt bon en calcul mental, et devient particulièrement bon en calcul approximatif.
Pourtant je n’ai jamais été capable d’apprendre mes tables.
Les seuls que je connais par coeur sont celles de 2 de 3 et de 5, et un peu celles de 11. Celles que j’utilise le plus est celle de 3. (je calcule souvent en base 3)
En fait, instinctivement, j’ai appris les nombres premiers, les seuls réellement utiles (les autres sont des composition de nombre premier)

- etre capable de changer de point de vue
Voir quelque chose sous un angle différent me sont particulièrement utile.

- Un esprit critique et analytique
Etre capable de voir les défauts et de les analyser calmement est particulièrement utile.

- Une bonne mémoire
Une visite me suffit pour connaitre un bien et voir les points critiques.
Là j’ai fait une visite d’un immeuble il y a 2 jours, je ferme les yeux et peux voir chaque pièce individuellement.

- Un peu de théâtre
Pour paraitre plus idiot que je ne le suis (parfait pour voir les gens se lâcher un peu), ou jouer un rôle (genre le critique durant une visite, ou le fan absolu)

Voilà ce qui me sert régulièrement dans mes investissements.
Les conseils sont moins précieux, car ne permette pas de s’en sortir seul, les compétences sont de ce point de vue plus utile!
Reste à trouver une méthode pour les transmettre! ^^

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#15 10/08/2015 22h02

Membre (2015)
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Que d’idées intéressantes, merci.

Je connais bien le phénomène de cloisonnement du sujet selon la personne à qui on s’adresse.

Je suis le produit d’un mariage entre deux classes sociales très différentes, grosse bourgeoisie par mon père et famille modeste par ma mère.

J’ai perdu mon père jeune et par ce fait ai été complètement coupé de la famille de mon père. Si bien que j’ai dû adopter une posture schizophrénique avec d’un côté la nécessité de gérer un patrimoine conséquent (sans aucune éducation financière) et de l’autre côtoyer une couche sociale modeste, de laquelle j’ai tiré sûrement beaucoup de mes habitudes. Notamment l’habitude délétère de considérer les gens riches comme a priori mauvais. Comment ne pas devenir fou..?

Je dois cependant dire que j’ai aussi côtoyé l’enseignement privé avec des camarades issus de la haute, et malheureusement mon image du riche n’en a été que renforcée (beaucoup de mépris envers les gens simples, chez ces jeunes).

Par ma question sur l’éducation financière, j’espère collecter de bonnes idées et les allier à mon expérience de vie simple, équation complexe.

Je suis particulièrement d’accord avec l’idée que les enfants ne doivent pas avoir conscience de cette richesse avant une maturité avancée. On a beau dire, si l’argent est un sujet souvent tabou ce n’est pas pour rien (ma famille comme beaucoup d’autres s’est déchirée au sujet de l’argent).

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